" Depuis toujours les frontières sont tracées dans le sang. "
Ratko Mladić, le boucher des Balkans
(page 7).
"Les tchetniks étaient spectaculaires et exubérants, de sorte que les reporters et les télévisions étrangères ne se lassèrent pas de les photographier pendant la guerre: déguenillés, cheveux gras, barbes longues, dents noires ou disparues, ivres sales,bagarreurs,portant sur la tête la šajkača, le couvre-chef traditionnel serbe des monarchistes pendant la Seconde Guerre mondiale, dont l'avant forme un V comme la quille d'un bateau, et qu'ils avaient coutume d'orner de l'écu de l'aigle bicéphale ou d'une tête de mort et du slogan "liberté ou la mort"; une fois en pleine guerre, ils intégrèrent à leur uniforme une cartouchière remplie de munitions, des pistolets à leur ceinture, et aimaient être photographiés un poignard dans la bouche, l'AK-47 à l'épaule..."
p.127
En temps voulu Stefan fu roi ou despote, mais vassal du sultan Turc... Telle fu l'ironie de l'histoire : la légende glorifia le père d'avoir sacrifié sa vie en luttant les Turcs ; le fils tue des croisés pour gagner les faveurs de son seigneur Musulman et beau-frère. Mais cette partie n'intéresse pas le mythe. La faiblesse de l'histoire est qu'elle est versatile et peu fiable, sujette aux fluctuations des idéologie et des modes... Le mythe possède une force lyrique et une beauté esthétique que l'histoire n'a pas. Le mythe corrige l'histoire, comme s'il disait : les choses ne se sont peut-être pas passés de cette façon, mais c'est ainsi qu'elles auraient du être.