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4.33/5 (sur 14 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Claire Sotinel, ancien membre de l'École française de Rome (1990-1994), est professeur d'histoire romaine à l'Université de Paris-Est Créteil.

Elle a obtenu son doctorat à l'Université Paris-Sorbonne en 1993 avec une thèse intitulée "La Vénétie chrétienne au VIe siècle".

Elle dirige le Centre de Recherche en Histoire Européenne Comparée. Spécialiste de l’Antiquité tardive, elle s’intéresse particulièrement à l’impact des changements religieux sur les sociétés de la Méditerranée occidentale entre le IIIe et le VIe siècle.

Elle a publié "Rhétorique de la faute et pastorale de la réconciliation" (École française de Rome 1994), "Identité civique et christianisme : Aquilée du IIIe au VIe siècle" (2005) et, avec Éric Rebillard, "L'évêque dans la cité. Image et autorité" (1998).

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Elle court, elle court, la rumeur, depuis la nuit des temps. Elle a forgé des mythes, fabriqué des héros, fait et défait des réputations. Comment naît une rumeur ? Comment se propage-t-elle ? Qui la fabrique ? Qui la récupère ? Comment la combattre ou l'anéantir ? Historiens, sociologues et politistes répondent à ces questions en parcourant les siècles de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Modérateur : Jean GUARRIGUES, professeur à l'université d'Orléans Participant·e·s : Colette BEAUNE, historienne médiéviste Edith CRESSON, ancienne Premier ministre Jean-Pierre CHRETIEN, historien spécialiste de l'Afrique des Grands LacsPascal FROISSART, sociologue, auteur de la rumeur, histoire et fantasmes (Belin, 2002) Claire SOTINEL, historienne antiquisante, alors professeur à l'université de Tours 0:00 Générique 0:32 Présentation du thème 2:13 Présentation des intervenant·e·s 4:40 Qu'est-ce qui fait rumeur ? 28:14 Comment circule une rumeur ? 57:31 Une rumeur peut-elle être démentie ? 1:18:57 Conclusion Table-ronde issue de l'édition 2007 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'Opinion. Information, rumeur, propagande".  © Colette Beaune, Edith Cresson, Jean-Pierre Chrétien, Pascal Froissart, Jean Garrigues, Claire Sotinel, 2007.  Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002)  https://rdv-histoire.com/

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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Sur le front du Rhin et du Haut-Danube, la situation ne pouvait être contrôlée que par une présence efficace des armées romaines. Le long de l'immense frontière que représentent les cours du Rhin et du Danube étaient établis des peuples que les richesses des provinces romaines attiraient d'autant plus que, sous la poussée des Goths, les équilibres traditionnels étaient ébranlés: Vandales, Daces et Sarmates sur les frontières de la Dacie; Sarmates, Roxolans, Yaziges, Quades, Marcomans et Juthunges sur celles de la Pannonie ; Alamans sur le Rhin moyen et face aux Champs Décumates, cette « excroissance de l'Empire», comme l'écrivait Tacite, que Domitien à la fin du siècle avait plus solidement intégré aux provinces de Germanie, Francs plus au nord.
Il ne faut pas s'imaginer des peuples attendant de fondre sur l'Empire pour le conquérir, mais des voisins turbulents qui ne manquaient jamais une occasion, lorsque les défenses romaines s'affaiblissaient, de mener des raids prédateurs.
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L'histoire politique du IIIe siècle est riche de rebondissements et d'effets de rupture: l'absence de continuité dynastique à partir de la mort de Sévère Alexandre, l'instabilité du pouvoir impérial à partir de celle de Gordien, l'inadaptation du dispositif militaire aux nouvelles menaces frontalières à partir de 251 sont autant d'éléments qui ont incité les historiens, depuis très longtemps, à identifier le IIIe siècle à une «crise de l'Empire romain » au cours de laquelle sombra l'Empire conquérant et dominateur des Antonins. Pour les Lumières, le IIIe siècle était le moment d'une brutale transition entre le «Haut-Empire», période encore lumineuse d'une Antiquité qu'éclairait le souvenir des institutions républicaines et de la civilisation grecque, et le «Bas-Empire », âge déjà obscur d'empereurs despotes empreints d'obscurantisme chrétien, incapables de défendre la civilisation contre les invasions de barbares sauvages. Pourl'histoire ecclésiastique, la période des «grandes persécutions» mettait en évidence l' incompatibilité entre l'Empire classique et la religion montante.
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La variété des formes personnelles de piété, plus ou moins accentuées selon les préférences de chacun, le choix de privilégier le culte de tel ou tel des innombrables dieux disponibles, celui de se déplacer pour visiter un sanctuaire plutôt qu'un autre. voilà autant d'éléments qui indiquent que la religion polythéiste était aussi une religion individuelle.
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Au IIIe siècle, comme durant les périodes précédentes, la plupart des pratiques religieuses n'étaient pas le résultat d'un choix personnel fondé sur des croyances ou des convictions ; elles n'existaient pas de manière indépendante comme une catégorie particulière, mais comme une dimension indispensable de toute activité sociale ou politique. Certaines de ces pratiques relevaient de la vie familiale, comme celles qui accompagnaient les funérailles ou entretenaient la mémoire des ancêtres. D'autres encore étaient associées à la vie professionnelle, comme les banquets en l'honneur du dieu que s'était choisi la profession. Beaucoup, enfin, scandaient la vie civique par les fêtes publiques de chaque cité et celles du culte de Rome et de l'empereur.
Les références religieuses étaient omniprésentes. Où que l'on vécût dans l'Empire, on était entouré d'images divines et de sanctuaires, on accomplissait chaque jour des rituels, tantôt machinaux, tantôt délibérés
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En 212, un seul empereur régnait : Marcus Aurelius Severus Antoninus, le fils ainé de Septime Sévère, connu dès avant son règne sous le surnom de Caracalla. Son père avait désigné ses deux fils, Caracalla et Géta comme ses successeurs mais le partage du pouvoir s'était soldé par un échec et l'aîné avait assassiné son cadet dans les bras de leur mère Julia Domna. Si le procédé se révélait pour le moins fâcheux, l'Empire était en paix, Caracalla jeune, en bonne santé, volontaire. Par un édit publié en 212 - L'édit de Caracalla ou constitution antonine -, le droit de citoyenneté romaine avait été accordé à tous les habitants libres de l'Empire. Rome devenait la cité universelle, un immense corps politique sous l'autorité d'un seul prince, sans rival dans le monde connu.

(INCIPIT)
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Gallien manifestait un vif intérêt pour les questions philosophiques et religieuses. Le philosophe Plotin fréquentait la cour, et il était le protégé de l'empereur et de son épouse Salonine. D'après le biographe de Plotin, le philosophe proposa un jour à Gallien de reconstruire une ville de Campanie largement ruinée; Plotin aurait pu s'y retirer avec ses disciples et la ville aurait été gouvernée selon les lois de Platon. Cette Platonopolis ne fut jamais réalisée... En 264, Gallien fit un voyage en Grèce au cours duquel il fut initié aux mystères d'Eleusis et reçut le titre d'archonte de la cité. Il manifestait ainsi les goûts philhellènes de son temps, si remarquables dans la production artistique.
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Dès l'automne 249, quelques semaines après le début de son règne, Dèce, qui était alors à Rome, publia un édit demandant que, partout dans l'Empire, des sacrifices fussent offerts aux dieux en l'honneur des empereurs (lui et son fils Herennius). (...)
Le texte de l'édit est perdu, mais une série de documents permet d'en reconstituer une partie : dans toutes les villes et tous les villages, des autels devaient être dressés, des commissions nommées, et tous les citoyens devaient venir participer au sacrifice et consommer la viande sacrificielle, soit à un jour fixé, soit avant une date limite. Ce geste accompli, ils recevaient un certificat attestant du sacrifice (plusieurs dizaines de ces certificats ont été conservés parmi les papyrus égyptiens, mais la mesure ne concernait pas seulement l'Egypte).

pp. 130-131
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La politique de réforme systématique de Julien ne s'enracinait pas seulement dans la violente antipathie qu'il vouait à la maison constantinienne, et plus particulièrement à Constantin, assassin de sa propre famille. Elle était aussi fondée sur une analyse des défauts du gouvernement constantinien, analyse que Julien avait eu le temps d'affiner pendant ses années de formation....
Pour Julien, l'erreur fondamentale des constantiniens était d'avoir rompu la paix des dieux en portant atteinte au culte des divinités gréco-romaines qui avaient protégé Rome depuis sa fondation. Il ne comprit pas à quel point sa propre sensibilité religieuse et philosophique était marquée, dans tous les aspects de ses efforts de restauration des cultes helléniques, par le modèle constantinien. L'édit de tolérance au début du règne, la protection impériale accordée sous forme de restitution des biens et de dons, les mesures envisagées pour limiter les privilèges des uns et augmenter ceux des autres : en moins de deux ans, Julien utilisa presque la totalité des outils de politique religieuse que Constantin avait mis une décennie à élaborer en faveur des chrétiens. Julien alla moins loin que Constantin et ses fils en n'interdisant rien au culte chrétien, mais il alla plus loin en les excluant de certaines fonctions. Le point commun, c'était bien de légiférer à l'échelle de tout l'Empire pour réguler les pratiques religieuses.

p. 362
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(249, édit de persécution des chrétiens par l'empereur [Trajan]-Dèce.)
Peu d'historiens croient aujourd'hui que l'édit de Dèce fut un acte de politique religieuse, expression anachronique pour le monde romain (si tout acte politique avait une ou plusieurs dimensions religieuses, la religion au sens moderne du terme n'était pas une catégorie autonome, ce qu'elle ne devint que bien après la fin de l'Empire romain). On a renoncé à comprendre l'édit de Dèce comme une mesure spécifiquement destinée à ranimer le culte des dieux et à arrêter l'irrésistible progression du christianisme : le culte des dieux était très vivant, il n'avait nul besoin d'être revivifié et l'influence du christianisme était encore très marginale.

L'édit de 249 ne fut donc pas un acte de "politique religieuse", mais un geste religieux de politique. Pour autant, il ne fut pas un simple décret de routine : la centralisation de la décision et le caractère universel de la célébration religieuse étaient profondément originaux. On peut y voir une conséquence de la Constitution antonine* : si tous les habitants de l''Empire étaient citoyens romains, l'édit traditionnel que prenait autrefois le Sénat pour ordonner des sacrifices devait désormais être adressé à tous les habitants libres de l'Empire. Le conservatisme même de Trajan-Dèce (imiter les édits du Sénat) l'aurait conduit à une innovation (instituer un geste religieux commun dans tout l'Empire). Que l'empereur prît la décision pour les cités de l'Empire et imposât une modalité commune (jour fixé, sacrifice, certificats de sacrifice) à une manifestation de loyalisme représentait un geste inédit. Ses conséquences allaient être importantes pour les chrétiens et pour les successeurs de Trajan-Dèce.

* Constitution antonine : édit de l'empereur Caracalla, qui en 212 accordait la citoyenneté romaine à tous mes habitants libres de l'Empire (pp. 20-21).

p. 132
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Par ailleurs, des statues célèbres furent transportées à Constantinople pour orner la nouvelle ville. Le geste était plus fort ; il évoquait le transfert massif des oeuvres d'art de Grèce vers Rome à l'époque des conquêtes républicaines. Les statues, lorsqu'elles étaient des statues de culte, se trouvèrent dépourvues de leur fonction religieuse en entrant dans l'espace public, portant bien témoignage de la condescendance impériale envers ce que les chrétiens appelaient l'idolâtrie. Cependant, cette désacralisation ne relevait pas d'une politique d'éradication de la religion traditionnelle. Comme l'écrivit quelques années plus tard le rhéteur Libanios, sous le règne de Constantin, les temples furent appauvris mais ils continuèrent de fonctionner.

p. 290
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