Plus de 10 millions de morts, au moins 500 000 femmes violées, des enfants martyrisés et torturés au nom de la transition énergétique, l'un des pires crimes contre l'humanité depuis 1945 se déroule en ce moment et depuis presque 30 ans en RD Congo.
Pourquoi une telle impunité et ce silence médiatique ?
Entre avril et juillet 1994, l'est du Congo-Zaïre est pris d'assaut par un afflux de réfugiés rwandais. Les dirigeants zaïrois et plusieurs organisations humanitaires internationales croient alors qu'il s'agit-là d'une conséquence directe du génocide rwandais.
La réalité est tout autre.
Le politologue Charles Onana démontre dans son livre que l'on assiste déjà, sans le savoir, à l'exécution du plan d'invasion du Congo-Zaïre dans le but de prendre le contrôle total des énormes ressources minières de l'est du Congo-Zaïre en y exterminant le maximum de populations.
L'auteur s'appuie sur des archives de la Maison Blanche et sur les documents du Pentagone mais aussi sur plusieurs rapports de l'ONU et de l'Union Européenne.
Qui sont les auteurs de ces actes criminels et les bénéficiaires de ce pillage en bande organisée ? Que fait la communauté internationale devant cette situation insoutenable qui dure maintenant depuis 28 ans ?
Ce livre brise enfin le mur du silence et apporte des preuves sur le calvaire d'une population livrée à des criminels contre l'Humanité..
Charles ONANA est docteur en science politique. Spécialiste de l'Afrique des Grands Lacs et des conflits armés, il est l'auteur de plusieurs ouvrages de référence
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Au Kivu, on viole et masacre dans le silence. Le Monde, 25 décembre 2012.
Depuis cet appel , rien ne s'est produit... Au contraire, l'anéantissement du peuple congolais par la violence physique et psychologique se poursuit dans l'indifférence générale. Tout se passe comme si l'on souhaitait voir toutes les populations de cette région minière disparaître de la carte pour mieux profiter de leur sous-sol.
Des pages de sang qui evraient faire la honte d'une partie de l'Occident, s'il daignait ouvrir les yeux. Car depuis 1997, en République démocratique du Congo, et particulièrement dans sa région orientale du Kivu, on dénombre 10 millions de morts, 500 000 femmes violées et 110 00 km2 de forêts dévastés par l'exploitation illégale des ressources minières.
La méthode utilisé jusqu'à présent consiste surtout à ne pas les évoquer et à ne plus les compter. Pourtant, plusieurs experts admettent que c'est le plus grand massacre d'êtres humains depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
En réalité, la RDC est beaucoup plus proche de nous qu'on ne l'imagine, ne serait-ce qu'à travers nos téléphones portables et nos ordinateurs.
L'histoire actuelle du Congo-Kinshasa (RDC) demeure obscure pour nombre de nos contemporains : trop loin, trop compliqué, trop forestier, ce pays-continent dont les richesses immenses excitent les appétits est pourtant la proie depuis plus de vingt-cinq ans de vautours en tout genre, qu'ils soient intérieurs ou, plus fréquemment, extérieurs.
Comment expliquer que ces mêmes dirigeants européens, si prompts à parler de l'invasion de l'Ukraine ou des crimes contre ses populations, soient en situation de paralysie devant l'extermination de plusieurs millions de personnes en RDC et n'osent à peine désigner les coupables de la mort de leur diplomate ?
On retrouve aussi dans le soutien à Kagame les gouvernements des États-Unis, de la Grande-Bretagne, de la Belgique, de la Nouvelle-Zélande, du Canada, de l'Allemagne, des Pays-Bas, du Japon, de l'Australie.
Combien de refugiés ont été massacrés par les troupes rwandaises ? Qui demandera un jour des comptes à Paul Kagame, le protégé des États-unis ?
...les États-unis et leurs grandes compagnies minières qui changent en or le sang des pauvres.