VLEEL 242 Rencontre littéraire avec Catriona Ward, La dernière maison avant les bois, Sonatine
- Je vais te confier un secret, chaton. Tout le monde se sent comme ça par moment. Parfois, les choses vont mal et on a l'impression que rien ne pourra s'arranger, que l'avenir est bouché, comme le ciel un jour de pluie. Mais tu sais, la vie ça change à toute vitesse. Les choses bougent tout le temps, les bonnes comme les mauvaises, et le ciel finira par se dégager. Je te le promets.
(...)
Je crois que les enfants ressentent la douleur plus fort que les adultes, parce qu'ils ne savent pas encore jusqu'à quelle intensité elle peut monter.
L'écriture confère un pouvoir magique. Un pouvoir énorme. En écrivant, on peut garder quelqu'un dans un livre et l'empêcher de mourir, pour toujours.
𝐿𝑒𝑠 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑣𝑎𝑖𝑛𝑠 𝑠𝑜𝑛𝑡 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑒𝑠, 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑜𝑛 𝑦 𝑝𝑒𝑛𝑠𝑒. 𝐼𝑙𝑠 𝑑𝑒́𝑣𝑜𝑟𝑒𝑛𝑡 𝑡𝑜𝑢𝑡 𝑐𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑒 𝑎̀ 𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑝𝑜𝑟𝑡𝑒́𝑒.
En ce qui me concerne, j’ai du mal à comprendre l’intérêt de la réalité virtuelle alors qu’on peut très bien s’évader avec un bon livre.
𝐼𝑙 𝑒𝑠𝑡 𝑝𝑜𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 𝑑’𝑒𝑛𝑓𝑒𝑟𝑚𝑒𝑟 𝑞𝑢𝑒𝑙𝑞𝑢’𝑢𝑛 𝑑𝑎𝑛𝑠 𝑢𝑛 𝑙𝑖𝑣𝑟𝑒. 𝐷’𝑒𝑚𝑝𝑟𝑖𝑠𝑜𝑛𝑛𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑛 𝑎̂𝑚𝑒. 𝐷𝑒 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑢𝑖𝑟𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝑐𝑎𝑔𝑒 𝑎𝑣𝑒𝑐 𝑑𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑠.
comme les fois d'avant, je ne me sens pas fier d'utiliser une photo de profil qui n'est pas la mienne, mais je sais que sans ça, personne n'accepterait de me rencontrer…
Écrire permet de purifier les choses, poursuit-il. Ce monde est trop dur, on a besoin de quelque chose de meilleur. Comme les livres.
Les dieux sont plus proches qu'on pourrait le croire. Ils vivent au milieu des arbres, derrière un voile si fin qu'un simple soup d'ongle suffirait à le déchirer.
Il y a une forte odeur de nettoyant ménager qui fait penser à une prairie en fleurs, en version chimique. J'imagine que dans le futur, on atteindra un moment où plus personne ne connaîtra le parfum d'une vraie prairie. Mais bon, si ça se trouve, d'ici là, les vraies prairies auront disparu et les fleurs seront fabriquées en laboratoire. Du coup, les ingénieurs feront en sorte que les fleurs aient une odeur de nettoyant ménager, parce qu'ils penseront que c'est ça, la véritable odeur des fleurs.
'Ressaisis-toi' je me dis. 'Ne sois pas bizarre.' Les gens remarquent quand on est bizarre. Et ils s'en souviennent.
(p. 17)