Il y a d’autres vies que la mienne, d’autres mondes que le mien. Je vibre en pensant à la richesse des sentiments, de l’âme, du cœur de milliards de personnes.
Je pars en cavale dans mon univers fait de traits, de boucles, de vagues. L’écriture me déshabille. Je suis nue et je donne. Je suis moi et j’existe.
Notre vie n’est qu’une écumoire qui ne retient que les
instants forts, larmes de joie, larmes de peine.
Gouttes de pluie, point de rencontre entre ciel
et terre.
Éternel
Je me demande comment les gens font pour ne pas vivre dans leur tête et comment ils font pour vivre dans leur corps. Ils rient aux éclats. Ils parlent fort. Ils se font entendre. Ils se prennent par la taille. Ils dansent. Rien ne les arrête, pas d’obstacles entre eux et les autres. Le monde à travers mes yeux est un monde sensible. Je le vis de l’intérieur. Dans mon corps se trouve un toboggan sur lequel glissent les images, le bruit, les paroles. Ils font des loopings et sautillent, se croisent, se relient. Autour de moi, tout bouge, vit. Je me laisse absorber par les éléments. Je me sens attaquée. Il me faudrait un miroir des sentiments pour m’y retrouver, m’accommoder.
Hugo me fait manger de la barbe à papa, des roudoudous, des Bisounours, et je n’aperçois pas d’étoiles pour autant mais des trous noirs.
Nous ressentons la fragilité jusqu’au bout des ongles mais il nous suffit d’entrouvrir les doigts et d’y laisser passer le vent pour avoir l’impression de nous envoler. (...) L’exceptionnel n’est plus occasionnel. Il est notre norme. Hugo me fait connaître des sensations que je croyais irréelles. Il est mon histoire hors du corps, immatérielle, hors du temps, infini.
La science la plus fine est celle qui creuse l’imperceptible, et les non-dits.
La science du cœur ne se contentera jamais de rester à la surface des choses et des êtres.
Pour mon père, son rôle est de renverser ses
émotions. Faire de sa journée exécrable, une soirée
mémorable. Transformer sa boule de tristesse, en écrin
de joie. En magicienne, elle se doit de remplacer les
pluies grisâtres, désagréables par un soleil vivifiant,
oxygénant les fleurs, la Terre et l’Univers. Eh bien,
bonne chance !
« Lilly, la nuit
S’empare de ton regard
Pourquoi me vient-il des visions extraordinaires ?
Parce que les rêves errent. »
Mon père, lui, ne résiste pas à la tentation du rêve. Ses divagations
sont ses amies de passage. Elles le laissent tomber.
Mon père enfile des perles en choisissant les couleurs
les plus scintillantes, des diamants. C’est un pro du
détournement de réalité.