Ma micro-interview d'Aslak Nore
Les hommes de la famille font depuis bien trop longtemps passer la loyauté avant la vérité. Une conduite envers la famille, et une certaine idée de la Norvège et de son histoire. Ils nous ont imposé leurs récits, et quand quelqu'un les remet en cause, ils s'emportent, comme des gens puissants qui prennent leurs privilèges pour acquis ont coutume de le faire.
La mort ne m'effraie pas. Au fond, le plus dur est la douleur qu'elle cause aux proches, et avec l'âge ce chagrin s'amoindrit fortement. Paradoxalement, la mort cesse dès lors qu'elle survient. Elle n'existe qu'aux yeux des vivants.
Les souvenirs sont comme un chat qui te file entre les doigts quand tu essaies de le caresser et qui,, en pleine nuit, s'introduit en douce dans ta chambre et s'allonge sur toi en ronronnant.
Ce que tu redoutes le plus n'est jamais aussi terrible que tu le craignais, et ce à quoi tu aspires le plus n'est jamais aussi bien que tu l'espérais.
Contrôler l'histoire, c'est contrôler le pouvoir.
Les amateurs croient que la guerre est une question de stratégie, les experts savent que c'est une question de logistique.
Rien ne renforce davantage les inégalités que la transmission du patrimoine. Qui plus est, sourit-il, j'estime qu'avoir perdu tous nos biens est plutôt un privilège. Une chance. Le problème des riches, c'est qu'ils vivent avec la peur qu'on leur pique leur fric. On ne peut être libre qu'après avoir tout perdu.
Toutes les amitiés ne sont-elles pas appelées à ne devenir que de pâles ombres de ce qu'elles ont été ?
Pour les autres, ce n'est que ça. Mais pas pour nous. Pour un écrivain, la vérité est l'image que la réalité fait naître dans sa tête. Toi tu penses à un chat, pourquoi pas, pour ma part, je pense à un nourrisson qui souffre. Et nous avons raison l'une et l'autre.
Contrôler l’histoire, c’est contrôler le pouvoir. Et cela fait suffisamment longtemps maintenant que certaines personnes dictent l histoire officielle.