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Critiques de Amy Belding Brown (153)
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L'envol du moineau

L'auteur s'est inspiré d'un épisode fameux de l'histoire coloniale américaine, l'histoire de Mary Rowlandson, épouse puritaine d'un pasteur, capturée en 1675 avec ses trois enfants lors d'un raid extrêmement violent d'Amérindiens Wanpanoag et Narranganssett. Gardée en captivité durant onze semaines, elle est finalement relâchée contre une rançon. Son récit est ( Narrative of the Captivity and Restoration of Mrs. Mary Rowlandson ) un jalon important de la littérature américaine, considéré comme le premier récit de captivité du pays, un gros succès aussi.



Ce terreau historique est formidablement romanesque . La relecture de cet épisode démarre très bien.Les premiers chapitres décrivent de façon très méticuleuse la vie des premiers colons, leur quotidien mais également leur morale religieuse puritaniste qui guide constamment leurs actes. On découvre Mary, épouse dévouée mais dont on sent poindre la capacité à s'indigner et à penser par elle-même . L'auteur a la très belle idée de l'imaginer au chevet d'une jeune fille pauvre, inféodée, enceinte d'un esclave noir, en train d'accoucher seule car la société blanche refuse de se «  souiller » avec cette pécheresse. le lien entre esclavage et domination masculine de l'époque est très pertinent avant de décrire la captivité de Mary auprès des Amérindiens.



Pertinent aussi le questionnement de Mary qui observe les moeurs amérindiennes, surprise que les captives comme elles ne soient pas violées, étonnée par la tendresse ostensible des parents pour leurs enfants élevées sans la discipline sévère qu'elle connait, décontenancée de voir des femmes puissantes commandaient des hommes.



J'ai cependant trouvé que ce bouillonnement intérieur, ce questionnement introspectif, pendant la captivité et après, cette révolution mentale que connait Mary, manquait de profondeur pour atteindre les sommets promis. Bien sûr qu'on comprend qu'à sa réintégration dans le monde des blancs, Mary, la douce rebelle, a changé, qu'elle est tiraillée entre la vie qu'elle veut et la vie qu'elle doit mener, imposée par son mari et les normes puritaines. Mais la relecture abolitionniste, féministe et quasi laïque que fait l'auteur du personnage de Mary, m'a presque semblé anachronique, trop contemporaine, et cela m'a gênée.



Mais ce qui m'a le plus gênée, c'est le choix de la « romance » platonique entre Mary et un Amérindien humaniste anglophone. Les clichés romantiques s'enchaînent. Je comprends parfaitement que cela plaise, mais moi ça m'a agacé de voir cette femme élevée dans une religion prude, cette mère qui a vu ses amis massacrés lors du raid, sa fille mourir dans ses bras en captivité, avoir une telle capacité de résilience qu'elle parvient à éprouver ce type de sentiment amoureux en si peu de temps.



Bref, une lecture fluide et plaisante, avec de bons passages, mais en-dessous de mes attentes. L'histoire est passionnante et aurait pu faire naître un roman très fort avec une écriture moins fade et se concentrant sur l'intensité naturellement extraordinaire de la situation.
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L'envol du moineau

L'auteur retrace ici, de façon plus ou moins romancé, mais basé sur des faits réels, la vie de Mary Rowlandson. On y découvre la vie des femmes dans la société puritaine des colons arrivés sur les terres américaines au 17ème siècle, le conflit avec les indiens. Mary accepte sa vie soumise à son mari jusqu'à son enlèvement par une tribu indienne. Le retour à la vie "civilisée" n'est pas une délivrance pour elle. Esprit rebelle, elle vivra plus libre en étant esclave parmi les indiens qu'au côté de son mari. On ressent le poids de la religion imposée par les hommes. En tant que lectrice, j'ai eu envie de me soulever contre toutes ces traditions imposées auprès de Mary, féministe avant l'heure, et surtout femme réfléchie pour l'époque qui peu à peu arrive à s'envoler hors de sa cage...

Envie également de prendre part pour la nation indienne, envahie par ces colons européens qui imposent leur façon de vivre.

Seul petit bémol, j'ai parfois eu du mal à me repérer dans le temps au travers du récit...
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L'envol du moineau

Mary Rowlandson est un personnage réel : en 1675, cette épouse de pasteur puritain d'origine anglaise fut enlevée avec ses enfants lors de l'attaque par les Indiens de sa petite ville du Massachusetts, près de Boston. Sa captivité dura onze semaines, pendant lesquelles elle partagea l'errance de ses ravisseurs poursuivis par l'armée américaine. Elle fut finalement libérée moyennant rançon, et relata son aventure dans un ouvrage à orientation très religieuse, qui, à quelques nuances près, évoque la brutalité et la bestialité qu'elle voyait chez les Indiens, et qui fit sensation à l'époque : The Sovereignty and Goodness of God: Being a Narrative of the Captivity and Restoration of Mrs.Mary Rowlandson.





Amy Belding Brown s'est inspirée de ces faits historiques pour broder sa propre interprétation du personnage de Mary : elle a imaginé cette femme découvrant avec stupéfaction l'humanité d'un peuple réputé sauvage et cruel dans l'esprit des blancs de l'époque, ainsi qu'une liberté alors inconnue chez les femmes de sa propre communauté. Ce choc culturel marque cette Mary fictive au point de lui faire regretter sur certains plans son retour à la "civilisation".





Si ce roman a le mérite de rectifier le cliché du gentil cow boy et du méchant indien qui a longtemps prévalu jusqu'à la grande époque des westerns, j'ai malheureusement eu une nette et constante impression d'anachronisme : ne parvenant pas à croire à un si rapide changement d'état d'esprit chez une femme imprégnée de sa culture puritaine et de ses certitudes religieuses, je n'ai pu me départir de la gênante impression de raisonnements et de sentiments empruntés à notre époque récente, et globalement incongrus chez un personnage tel que Mary.





Ce décalage s'assortit par ailleurs d'une large place accordée à la romance sentimentale : notre héroïne, issue d'une communauté si prude et si sûre de sa supériorité, sous le choc de la mort violente des siens, de la perte de sa fille, de la séparation d'avec ses autres enfants également capturés, blessée et soumise aux affres de la faim, réussit, le temps de sa courte captivité, à vivre une idylle en tout bien tout honneur avec un Indien gentleman.





Je ressors donc globalement déçue de cette lecture, certes rédigée dans un style agréable et riche de bonnes intentions à l'égard d'un peuple indien qui fut décimé par les blancs, mais qui m'a semblé un tantinet naïve et complaisante, en un mot assez peu réaliste.


Lien : https://leslecturesdecanneti..
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L'envol du moineau

Voici un ouvrage historique inspiré de faits réels , une lecture passionnante sans aucun temps mort , pas seulement un roman d'aventures mais le portrait romanesque , parfaitement documenté d'une époque, d'une femme et de son combat ....en ces temps lointains .

L'histoire débute en 1652, au coeur de l'Amérique ô combien puritaine , à Lancaster, où vit Mary Rowlandson, son mari Joseph , pasteur, et leurs enfants Sarah, Marie et Joss.....



Mary , fille d'un riche propriétaire terrien du Lancaster , chez les Puritains, vit sous la surveillance étroite de son mari, une surveillance constante ....

On attend d'elle qu'elle travaille sans relâche du lever au coucher.

On lui a appris que l'oisiveté est un lourd péché .

La religion est au centre de tout, Dieu a tout prévu , Dieu sait tout ....c'est la volonté de Dieu

On ne discute pas sa volonté.

Mary étouffe sous les dogmes, l'autoritarisme de Joseph,voire son joug .... la rigueur morale et l' intransigeance ... qui imprègnent son milieu et toute action entreprise.

Suite à une attaque indienne de son village, Mary est capturée.

Elle va épouser les longues marches et le quotidien en « esclavage » des indiens sous les ordres de Weetamoo, sa maîtresse , souffrira de la faim, perdra Sarah, une de ses filles grièvement blessée, fera la connaissance d'un indien converti Wowaus dit James de son nom anglais .

Il lui vient en aide, lui procure un précieux réconfort, lui offre une petite bible .



Elle apaisera son esprit tandis qu’elle travaille , elle ne s'en séparera plus....



Au bout de quelques mois , Sarah finit par s'habituer au mode de vie itinérant des indiens , la liberté dont ils jouissent , le partage de leur nourriture, autant elle craignait les indiens avant. ...



Même si elle a souffert de nombreuses privations et maints épreuves elle jouit de la même Liberté .Son esprit s'affute à mesure qu'elle se défait de son chagrin ....

Elle les admire et éprouve , à sa grande surprise , de l'attrait pour leurs danses et leurs chants étranges, les libertés dont jouissent les femmes et le sang - froid dont font preuve les hommes...

Il y a beaucoup de choses chez eux qui la surprennent ....Je n'en dirai pas plus ...



C'est un regard neuf sur un épisode fameux de la nouvelle Angleterre au XVII ° siècle, une description vivante au jour le jour d'une époque , moeurs et coutumes , une vue large incroyablement documentée de l'esclavage et de l'asservissement, de la Foi, des droits des femmes, et surtout de la lente évolution de l'esprit de Mary qui change du tout au tout .



On y ressent toutes sortes d'émotions, instructive et mouvementée , addictive et rythmée, il n'y a aucun temps mort au coeur de cette épopée de la première à la dernière page ..



Un récit terrible , poignant vibrant , grandiose où une femme devra se battre et luttera contre les ragots et les rumeurs , les commérages, les mensonges et les idées reçues dans une société puritaine blanche si peu éclairée..où l'hypocrisie règne en maître ....

Je remercie les éditions du Cherche Midi et Babelio pour l'envoi de ce bel ouvrage doté d'une couverture magnifique ...
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L'envol du moineau

Une pionnière en avance sur son temps

*

Se mettre dans la peau d'une jeune femme pionnière puritaine du 17ème siècle, vivre avec les Indiens en pleine guerre des clans au Massachussetts, c'est un cadeau qui ne se refuse pas.

Apprendre, s'instruire, s'émouvoir, frémir, rougir, pleurer, trembler, s'exaspérer . Voilà les différentes façons d'appréhender ce roman historique tumultueux. Car on entre ici dans la grande Histoire, puisque Mary Rowlandson a vraiment existé. C'est une biographie romancée certes, puisque peu d'écrits sont restés mais le talent de l'auteure a comblé les trous.

Et avec quelle fougue elle emporte son lectorat!

Un récit foisonnant, vivant et subjuguant. Ce n'est pas juste un roman d'aventures lambda mais bien un récit qui évoque avec justesse le problème racial de ces peuples amérindiens, le modèle patriarcal de la famille puritaine par exemple. La sauvagerie ne nous est guère épargnée (ce qui rend d'autant plus le récit si authentique).

J'ai moins apprécié la deuxième partie (le retour de Mary auprès de ses pairs). Beaucoup de lenteur, une introspection plus tenace qui me faisait frémir de colère (ah l'éducation d'une lectrice du 21ème siècle!) ainsi qu'une écriture lapidaire et sèche. Mary en bonne épouse, pétrie de vérités toutes faites et surtout conditionnée, voit s'écrouler peu à peu ce monde pour le remplacer par quelque chose de plus harmonieux (mais est-ce crédible à cette époque tourmentée et violente?). Une fin qui me laisse perplexe avec un happy end quelque peu utopique.

*

Une lecture mouvementée, saisissante et instructive.

Merci Netgalley et Le Cherche-Midi.
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L'envol du moineau

C'est un roman que j'ai choisi en l'absence de mon libraire préfèré et je dois dire que , sans m'être totalement trompé , je ne peux pas non plus dire que j'ai mis la main sur une pépite .

Ce roman , c'est l'histoire d'une femme irréprochable à tout point de vue , qui vit en bonne chrétienne auprès de son mari , le pasteur Joseph , dans la baie du Massachusetts. Nous sommes en 1672 et la cohabitation avec les indiens n'est pas évidente ....

Mary Rowlandson , c'est son nom , est capturée par "les sauvages " avec ses enfants lors de l'attaque de son village . Dés lors s'ouvre une autre période de sa vie , une période de vie d'esclave qui lui permet de découvrir un autre monde , une autre façon de vivre , d'autres relations humaines . Des revelations , des observations ébranlent ses convictions les plus intimes . Son retour dans "son monde initial " sera source de bien d'interrogations , de bien de changements ,de bien de désillusions , de remords , de regrets....

C'est donc l'histoire d'une femme qui , façonnée dans un moule strict et conventionnel , va découvrir " autre chose " , affûter son esprit , ouvrir la " cage vers la liberté ", prendre conscience que le monde obéit à des règles bien différentes selon....les croyances et obligations .....Toute civilisation se construit sur des dogmes , des rites , des croyances et la liberté.....quant à elle , n'est souvent qu'illusoire .Un oiseau dans une cage dorée....Un moineau qui cherche son envol .

C'est un roman qui nous permet de mieux connaître Mary , de suivre son parcours , de partager ses certitudes , ses interrogations , qui nous voit assister à la naissance de son esprit critique mais aussi accepter avec elle l'acceptation de son sort , de son destin .Un personnage intelligent , certes , mais tout de même soumis . J'ai trouvé le récit un peu long , un peu lent , un peu convenu , sans surprise , morne comme un fleuve tranquille avec quelques remous sans grand relief , sans trop d'émotions . Quelques beaux passages retiennent notre attention mais l'ensemble m'a tout de même semblé un peu ennuyeux même si je n'ai jamais songé à abdiquer .....Les passages consacrés à la vie chez les indiens m'ont paru riches d'humanisme , ceux chez les anglais , d'une incroyable fadeur, d'une incroyable hypocrisie . C'était le but , me direz - vous ?. Oui, bien sûr . Encore faut - il accepter de rester concentré sur un roman où il ne se passe rien d'autre que de " l'attendu " . Un peu fade , décevant pour moi , mais comme je le dis et le répète, ce n'est que mon avis , un modeste avis qui n'engage que son auteur .

Ce roman a reçu bien des éloges de la part d'amies et amis babeliotes , c'est qu'il les mérite. Pour moi , c'est simple , je vous laisse vous faire votre propre avis ....mais je ne vous entrainerai pas dans mon sillage .
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L'envol du moineau

Colonie anglaise de la baie de Massachusetts en 1672, Mary Rowlandson, femme du pasteur de Lancaster vit dans une communauté puritaine dont tous les actes sont liés à la bible.

Au début du roman, Mary soutient Bess, une jeune fille-mère amoureuse d'un esclave noir. Elles deviennent amies mais son mari lui interdit de voir Bess et l'enfant lui est retiré. le père de la jeune fille, brisé par le chagrin, apporte, en remerciement, un moineau en cage à Mary qui se sent à certains moments en prison elle aussi mais elle accepte tout au nom du "Seigneur".

Et puis, un jour, tout explose, une tribu d'Amérindiens les attaque. Ce sont de longues pages cruelles, atroces de tribus qui tuent, violent, s'entretuent, rendent des semblables esclaves et des Anglais aussi.

C'est le cas de Mary qui a la vie sauve mais devient esclave. Cette partie du roman était un peu longue pour moi.

Elle est protégée par James, un ancien imprimeur anglais devenu Amérindien.

Elle s'adaptera pour survivre mais verra aussi une mère qui manifeste sans retenue son affection à son enfant, une mère qui ose réprimander son mari.

Les Anglais finissent par reprendre le dessus sur les Amérindiens et les condamnent à mort.

La vie redevient presque comme avant avec ses joies, ses difficultés, ses drames.

Un pasteur lui demande d'écrire son expérience qui nous est parvenue jusqu'à nos jours et romancée par Amy Belding Brown.

Une aventure humaine qui prend un cours tragique quand on sait qu'elle a existé.
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L'envol du moineau

1672, baie de Massachussets.

Mary Rowlandson vit avec son mari pasteur et ses trois enfants au sein d'une communauté de puritains anglais venus s'installer dans une zone frontière, à l'orée des territoires indiens.

Alors même que la jeune femme voit ses convictions vaciller suite à un événement auquel elle est mêlée malgré elle, les indiens mènent un raid dévastateur sur la petite communauté.

Mary et ses trois enfants sont enlevés et emmenés comme esclaves…



« L'envol du moineau » peut apparaitre de prime abord comme un simple roman d'aventures, mais il explore aussi (surtout) le cheminement intérieur d'une femme confrontée à un difficile éveil de conscience. Marie s'est toujours pliée à ce qu'on lui a enseigné comme des vérités premières et c'est dans un contexte de violence et de douleur que ses certitudes s'écroulent peu à peu et que son regard sur le monde change radicalement.

Abordant des questions aussi diverses que la foi sectaire, l'esclavage, les droits des femmes, et mêlant l'intime et la grande histoire, « l'envol du moineau » est un roman sans temps morts et riche en émotions…

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L'envol du moineau

En 1672, à Lancaster, petite colonie près de Boston dans le Massachussetts, vit Mary Rowlandson. Comme de nombreuses femmes de cette époque et de cette communauté puritaine, Mary a une vie très rude, bien souvent elle a du mal à comprendre Joseph, son mari, pasteur très rigide. Aussi inflexible avec elle qu'avec leurs enfants, il n'y aucune place pour l'oisiveté ou le divertissement.

Si Mary s'efforce d'être une épouse pieuse et se soumet à l'autorité de son époux, elle ne lui obéit pas toujours, comme le jour où elle aide la jeune Bess à mettre au monde un enfant illégitime, alors que toute la communauté et son époux craignent le courroux de Dieu pour cela.

Dans la petite colonie, tous redoutent aussi une attaque indienne. Celle-ci semblant de plus en plus imminente, les habitants s'assemblent dans les maisons les plus grandes et Joseph part chercher des renforts pour leur protection.

Les appréhensions n'étaient pas infondées, les indiens fondent sur la petite garnison, brûlent les maisons, tuent la plupart des colons, pillent et repartent en enlevant quelques femmes, dont Mary et ses enfants.

Alors que certains sont blessés, commence un long et difficile périple jusqu'aux camps indiens. Mary se trouve séparée de ses deux aînés, la plus jeune meurt dans ses bras et elle est maintenant, l'esclave de Weetamoo, femme sachem...



Elle découvrira ainsi, que des femmes indiennes peuvent avoir un statut important dans la tribu, que les enfants sont élevés sans contrainte. Tous les aspects de la vie au sein d'une tribu indienne l'amène à faire des comparaisons, à mettre en doute tous les préceptes religieux et la rigueur de leurs applications.



Mary Rowlandson a existé, son témoignage sur son enlèvement par les indiens fut le premier à être édité en 1676 et donna suite à de nombreux autres récits de captivité.

Bien documentée, mais en même temps romancée, l'histoire n'est pas toujours crédible quant aux sentiments de Mary. Surtout son amourette avec James, indien éduqué à la culture anglaise (mais bien sûr !). Ce fut quand même une très agréable lecture, mêlant de nombreux thèmes que j'apprécie... Histoire, aventure, témoignage des vies et mœurs des premiers colons et des indiens, et de la difficile cohabitation entre les deux.

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L'envol du moineau

C'est avec grand enthousiasme que je termine "L'envol du moineau", roman que j'ai contre toute attente adoré !



Il est évident que l'auteure a fait des recherches historiques approfondies pour réussir à créer cette pièce magistrale mais aussi pour décrire comment vivait la population pendant la colonisation britannique des Amériques au 17e siècle. Bien que bon nombre des personnages présents dans le livre aient réellement existé - on le découvre dans la note de l'auteure à la fin - le lecteur sent aussi qu'ils ont été fort probablement grandement romancés pour les besoins de l'histoire, ce qui convient tout-à-fait.



À travers les yeux de Mary Rowlandson, c'est un roman que j'ai trouvé empreint de violence et de cruauté, autant de la part des Amérindiens que des Anglais, mais la partie lumineuse prend le pas sur tout le reste, surtout grâce à l'âme des Amérindiens, à leur esprit d'ouverture, à leur attachement à la nature, à la vie sauvage, à la famille, au clan. Bien souvent, même vu du passé, les peuples autochtones semblent agir plus humainement, en harmonie, et se respectent mutuellement mieux que nous ne l'avons peut-être jamais fait, encore aujourd'hui. J'ai aimé ce que j'y ai lu et appris. Ce roman m'a beaucoup touchée.



Avant d'être fait prisonnière, moment qui survient assez tôt au début du roman, le lecteur a le temps de comprendre dans quel contexte social et religieux évolue notre personnage féminin. Épouse d'un pasteur fort apprécié (que j'ai trouvé totalement antipathique), celui-ci est tout de même rigide dans ses manières de penser et d'agir, et à cette époque, une femme qui ose dire ce qu'elle pense, surtout si c'est pour contredire l'autorité masculine, est mal vue, mise au ban de la société, sans plus de questions que cela. Mary a toujours vécu en se pliant aux commandements de son mari, en s'adonnant à la prière, en suivant son prochain, en faisant ce qu'il faut; elle ne voit pas comment elle pourrait envisager autre chose, ce sont les us et coutumes et c'est tout ce qu'elle connaît. Ce qui ne l'empêche pas d'avoir sa propre opinion sur l'esclavage ou sur le colport de ragots...



Or, bien qu'elle soit arrachée violemment à son village, bien qu'elle ait été témoin d'horreurs sans nom les premiers jours, son quotidien change peu à peu, imperceptiblement, malgré elle. Parce qu'elle s'aperçoit qu'être captif chez les autochtones n'est pas du tout comme être captif chez les Anglais; au lieu de faire seule le travail pour tous les autres, elle fait partie du clan, comme un tout. Comme dans une famille, on attend d'elle qu'elle participe aux tâche avec les autres. La ligne est ténue mais elle est là. Il y a une notion d'égalité entre les rangs sociaux chez les Amérindiens qu'elle ignorait jusque là, entre hommes et femmes également. C'est un pouvoir attrayant. Sa captivité se mue lentement en autre chose, une prise de conscience de ce qu'est en fait la liberté. Elle s'aperçoit que le monde dans lequel elle vivait ne lui ressemble pas du tout, que son existence se passe à côté de la plaque, qu'elle était peut-être plus prisonnière avant mais sans le savoir. Elle était un oiseau en cage dans son carcan...



Lentement l'appel du Seigneur s'éloigne tandis que celui de la nature se fait plus fort. À travers les cieux immenses des plaines, Mary apprend à se libérer de liens qui ne se voient pas à l'oeil nu. Elle apprend ce qu'est le véritable amour, la puissance des sentiments; pas le mariage "juste parce que". Toute sa vision du monde prend une couleur nouvelle et c'est un délice d'observer sa transformation au fil du temps. Friction culturelle, iI se passera beaucoup de choses, pas toujours évidentes à comprendre pour nous qui sommes à l'extérieur du cercle...



En réalité, la captivité de la vraie Mary Rowlandson aura duré onze semaines; le temps passe donc vite même si j'ai parfois eu l'impression de lire un récit qui se déroulait sur quelques années mais peu importe, ce roman se déguste tel un bon vin. Si vous ne l'avez pas encore lu, n'hésitez plus ! Il donne des envies de grands espaces, de bols d'air pur et frais des montagnes et de clairs de lune à vous en éclater la rétine !



CHALLENGE PLUMES FÉMININES
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L'envol du moineau

L’envol du moineau est une plongée dans l’Amérique puritaine du XVIIeme siècle.

Inspiré d’un fait divers réel, il va nous faire découvrir une femme, Mary Rowlandson, qui a été enlevée par des indiens après l’attaque de son village et tenue en captivité plusieurs mois avant de retourner chez les siens.

Mary, épouse d’un pasteur dans une petite ville du Massachusetts, vit au sein de cette société très patriarcale sans trop se poser de questions. (Enfin, si, elle s’en pose des questions quelquefois, mais à voix basse, car les représailles peuvent être terribles ) Ici, les femmes sont d’abord sous l’autorité de leur père puis de leur époux. On leur demande d’obéir, de faire des enfants et d’être des parfaites ménagères et puis c’est tout… Je ne caricature pas, je vous assure… Mary accomplit cependant un véritable acte de rébellion en « désobéissant » à son époux pour venir en aide à une jeune voisine , mise au ban de la société car elle est fille mère…A l’époque, on ne rigolait avec ces choses-là…

Une attaque d’indiens va cependant bouleverser la vie de la jeune femme, puisqu’elle et ses trois enfants vont être faits prisonniers.

Je reconnais que c’est la partie du livre que j’ai préféré, avec la découverte de coutumes différentes et ou Mary ne peut être que questionnée par la différence de cultures et surtout par la place qu’occupent les femmes chez les Indiens.

Cependant, en échange d’une rançon, la jeune femme va réintégrer le monde qui est le sien.. Mais est-il encore véritablement le sien ? Apres avoir gouté à une relative liberté, même prisonnière des indiens, pourra-t-elle se réadapter au rigorisme de cette société de puritains (vraiment supers coincés si vous voyez ce que je veux dire)

C’est avec cette partie que j’ai eu le plus de mal, la trouvant trop longue au détriment de la précédente. Mon intérêt s’est clairement émoussé lors de la lecture de cette dernière partie...

Une belle plongée dans l’histoire cependant…

Encore merci à Babelio et aux Editions du Cherche midi pour l’envoi de ce livre, qui est de plus très beau. Il suffit de regarder la couverture pour tomber sous son charme.

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L'envol du moineau

En 1676, le village de Lancaster où habite Mary Rowlandson avec son mari Joseph Pasteur calviniste, est incendié lors d’un raid des indiens. Elle est capturée avec ses trois enfants et se retrouve l’esclave d’une femme indienne. Toute sa vie, on a appris à Marie à craindre Dieu, à se soumettre à son mari et à détester les Indiens. Un monde puritain où l’esclavage et l’asservissement font partie de la condition humaine et sont autorisés par les saintes Écritures, où la femme doit se soumettre à son mari en toutes choses et qu’elle peut être battue pour désobéissance.



« Depuis l'enfance, on lui a appris que l'amour appartient à Dieu, que l'amour des choses et des personnes est un des chemins les plus sûrs vers la damnation. C'est la raison pour laquelle Joseph l'a mise en garde contre la trop grande affection qu'elle pourrait ressentir envers ses enfants, la raison pour laquelle lui-même ne lui a jamais dit qu'il l'aimait. La raison pour laquelle il lui a interdit de jamais lui dire qu'elle l'aimait. »



À sa surprise troublée, elle va être attirée par le mode de vie ouvert et direct de ses ravisseurs. Mary va devenir peu à peu une Indienne dans son apparence et son attitude. Elle va apprendre à mener une nouvelle vie libre en harmonie avec la nature où elle doit faire preuve d’initiative et ne compter que sur elle-même.



« La nature sauvage est devenue pour elle un lieu où règne la beauté, un lieu qui n'est plus seulement synonyme de danger, mais aussi de paix et de mystère. »

Ce roman est une fiction, mais basé sur des faits historiques. L’intérêt principal est sans aucun doute la richesse de la documentation sur la vie des Indiens et sur la société complètement enfermée par la religion des premières colonies américaines. Il y a bien sûr le personnage magnifique de l’héroïne, une femme éprise de liberté qui va refuser de se soumettre à la loi des hommes et d’un Dieu tout puissant, qui va faire fi des rumeurs haineuses et va continuer à avancer.



Je n’ai pas retrouvé la même richesse d’écriture que dans les livres de Jim Fergus et l’intrigue est parfois à la limite du roman à l’eau de rose, mais la lecture reste agréable.





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L'envol du moineau

Petite déception pour moi.... Pourtant le sujet avait de bonnes chances de me plaire. Nous sommes en Nouvelle Angleterre à la fin du 17e siècle. Mary est l'épouse du pasteur, aux moeurs particulièrement puritaines (pour ne pas dire particulièrement réactionnaires) et la mère de 3 jeunes enfants. Une attaque d'Indiens, plusieurs morts, femmes et enfants enlevés, dont Mary et ses enfants. Cette histoire a réellement eu lieu. Mary sera libérée (ainsi que ses deux enfants survivants) plusieurs mois après, contre paiement d'une rançon. Elle retrouvera bon gré mal gré son pasteur de mari.

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Le tout début permet une description très intéressante de la vie de ces Anglais arrivés sur le "nouveau continent".

Ensuite la vie chez les Indiens où Mary, pourtant devenue esclave, découvre la liberté. Là déjà je commence à coincer. On est totalement dans le mythe du "bon sauvage". Limite caricature. Le summum étant atteint avec l'amour platonique entre un Indien et Mary. Indien respectueux, beau, courageux, protecteur... N'en jetez plus !

Et le retour.... Non désolée ma la jeune femme élevée dans la pure tradition puritaine qui se révolte, si ça fait très bien, c'est très irréaliste...

.

Je m'attendais sans doute à qqch de moins manichéen, là ça sonne un peu faux pour moi. Trop de romance, de rose bonbon, de bons sentiments....
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L'envol du moineau

Ce roman s’appuie sur une histoire vraie : Mary Rowlandson a bien existé et a vécu pendant 11 semaines, prisonnière d’une tribu indienne qui avait attaqué son village. Elle a raconté son expérience auprès des « sauvages » au retour de sa captivité. J’ignore ce qu’elle a pu rédiger dans ce livre et surtout quels mots elle a pu utiliser pour désigner ces indiens mais je ne pense pas qu’elle ressemblait à son personnage de fiction. Etant donné son éducation puritaine, le poids de la religion, le poids de la société, je trouve que le personnage de Mary s’émancipe un peu trop rapidement de ce qu’elle a été ; de même qu’elle pardonne un peu trop vite à ces indiens qui, en attaquant son village, commettent des actes terribles, sa propre petite fille est blessée gravement et agonise pendant plusieurs jours sous l’œil indifférent ou presque de celle qui devient sa maîtresse. Un traumatisme évident qui ne semble pas trop marquer Mary, un fait qui m’a chiffonnée pendant la lecture de ce roman.



Mais mis à part ces faits, j’ai bien aimé cette histoire et notamment la première partie qui évoque les conditions de vie des amérindiens, considérés comme des sauvages et traqués comme tels. A partir du moment où Mary est faite prisonnière, les semaines qui suivent ne sont qu’une longue errance dans une nature à la fois magnifique et impitoyable. Mary subit la faim, le froid, la cruauté parfois de sa maîtresse mais, une fois rentrée parmi les siens, elle garde en soi la nostalgie de ces jours qui lui ont permis de se sentir plus libre que quand elle vivait dans sa communauté.



Challenge Plumes féminines 2020

Challenge Multi-défis 2020

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L'envol du moineau

Je viens de faire une belle découverte en lisant "l'envol du moineau" ce roman gorgé de métaphores et dont le fond est très subtil à comprendre.

Mary Rowlandson vit dans une communauté de puritains venus d'Angleterre, dans la colonie de la baie du Massachussetts. Rien que cela nous révèle au départ que sa communauté a bien débarqué en Amérique pour s'y établir à leur façon c'est à dire en privant les indigènes de leurs terres et en y instaurant leur propre culture et croyances.

Mariée à un pasteur, Mary vit dans un village où beaucoup d'interdits existent et beaucoup d'obligations font qu'elle se soumet aux demandes de la religion et de son mari sans avoir à discuter ni avoir elle même conscience de cette privation de liberté. Cette servitude biblique qui met l'Homme plus bas que terre et qui l anéantit sans qu'il s'en rende compte et au point que son cerveau soit réduit et limité.

Ce qui est arrivé à Mary, quant à sa captivité chez les indiens et cela na pas été une période facile pour elle car il lui a fallu tout de même un certain temps pour prendre conscience et comprendre le mot "liberté". Un concept totalement perçu différemment suivant les peuples sur terre. On comprend mieux le pourquoi du comment lorsqu'on s'aperçoit que la captivité de Mary n'était ni plus ni moins une prise de conscience pour elle.

Il suffisait juste de comprendre certaines choses comme l'amour qu'on éprouve pour les autres, assurer sa survie, travailler et recevoir quelque chose en échange, pouvoir se déplacer en liberté...

La captivité lui aura servi de leçon et duré jusqu'à ce que sa compréhension arrive.

Mais de retour dans le monde de la civilisation, c'est tout autre chose, la compréhension est dure à intégrer et Mary retrouve ses habitudes, un mari toujours aussi rigide et la foi s'amenuise au fil du temps. Mais bien sûr, il n'est pas question de le montrer ni de se rebeller. La vie est dure et ce monde fait de corruption et qui est pourtant le sien est à juste titre une obligation pour elle de l'accepter. Les obligations n'ont pas disparu, les interdits non plus, il lui faudra bien du courage pour survivre. Mais parfois la vie peut réserver quelques bonnes surprises et c'est le bon côté romancé de cette histoire qui en fait un merveilleux récit tout en profondeur et d'une très belle plume de la part de notre auteure.

Un vrai coup de cœur...

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L'envol du moineau

Durant la première moitié du XVIIeme siècle, les puritains ont fui l'Angleterre où ils ne pouvaient plus vivre leur foi.

Il y eut une première vague en novembre 1620 qui vit les célèbres "Pères Pélerins" débarquer du Mayflower sur la côte du Cap Cod où ils fondèrent New Plymouth.

Il y eut ensuite une seconde vague, plus importante, à partir de 1630, un an après la dissolution du Parlement anglais par Charles Ier.

Ces nouveaux arrivants, de condition sociale plus aisée, s'établirent dans la baie du Massachusetts et fondèrent Boston.

Les puritains de la Nouvelle-Angleterre se considéraient comme le peuple élu de Dieu.



Mary a deux ans lorsque sa famille quitte l'Angleterre en 1639, fuyant l'apostasie du roi Charles.

D'abord installés à Salem, puis à Wenham, son père achète des terres à Lancaster, ville frontalière nichée dans une contrée sauvage.

C'est là qu'elle fait la connaissance du pasteur Joseph Rowlandson dont elle tombe amoureuse et dont elle devient l'épouse.

Élevée dans le plus strict esprit puritain, elle observe avec rigueur les enseignements de sa foi et se plie humblement aux exigences de son mari.

Elle soumet sa volonté à la sienne, acceptant ses corrections et unissant régulièrement son corps au sien dans le lit conjugual.

Le doute s'insinue pourtant dans son esprit lorsque, touchée par la détresse d'une fille-mère qu'elle aide à accoucher, elle constate que sa communauté la traite en pestiférée tant qu'elle n'aura pas confessé publiquement son péché et subi son châtiment corporel.

Pour la première fois, elle défie l'autorité de son mari en rendant visite à la pauvre femme.

Quand le village est attaqué par les Indiens, considérés comme les reste d'une "race maudite" conduite par le "démon", Mary est capturée et réduite en esclavage.

Malgré le froid et la faim, le travail incessant et les marches interminables, elle va découvrir une forme de liberté jusque là totalement inconnue et ressentir des émotions prohibées par sa foi.



Un portrait de femme basé sur des faits réels et des personnages ayant réellement existés.

Une histoire très agréable à lire et pleine de rebondissements.

Mary est attachante par sa volonté à vouloir changer les mentalités tout en restant prisonnière de son éducation religieuse.

Le moineau réussira-t-il à s'échapper de sa cage ?
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L'envol du moineau

Lui, dès que j'ai lu son résumé juste après avoir flashé sur sa belle couverture, je savais qu'il était fait pour moi !



NetGalley et l'éditeur ayant donné un accord favorable à ma demande, et je les remercie, je me suis plongée dans cette histoire.



1672… Je ne vous ferai pas un topo de la mentalité des colons anglais de cette époque lointaine, mais je peux vous dire qu'ils étaient puritains au possible et plus chrétiens que tous les papes et cardinaux réunis, passé et présent confondus.



Ici, quand il arrive une chose, c'est la volonté de Dieu. On ne discute pas ! Dieu, si ça se trouve, Il n'a peut-être rien dit, rien décidé, rien prévu… Hérétique que je suis !



Quoiqu'il se passe, c'est SA volonté à LUI et on ne la remet pas en question. Tu trébuches, tu meurs, tu te fais enlever par des Indiens, c'est que c'était SA volonté, point barre et si tu en réchappes aussi.



Ça m'a fait froid dans le dos un tel prosélytisme, et l'auteur n'a pas manqué de soulever les illogismes de leur croyance puisque pour, un esclave, c'est la volonté de Dieu et donc, tenir des gens sous son autorité et les faire trimer, c'est chrétien, Il l'a voulu ainsi et vos gueules les mouettes (ou les moineaux).



À cette belle époque, nous les femmes (nous le charme), ben on avait le droit de la fermer, le droit d'obéir et les horribles 3K prônés par les nazis étaient d'application (Kinder, Küche, Kirche = Enfants, cuisine, église).



Mary Rowlandson, notre héroïne, n'a pas beaucoup de marge de manoeuvre dans sa vie, surtout qu'elle est mariée à un pasteur qui est plus rigide que l'outil de travail de Rocco après la prise de 4 comprimés bleus. C'est vous dire comment il est rigide, le gars et on ne remet pas son autorité en question, merci bien.



La scène de l'attaque du village de Lancaster, par les Indiens est très réaliste. J'ai serré les dents devant la violence de l'attaque et les morts inutiles, femmes et enfants tués juste pour le plaisir. Ne nous leurrons pas, les Indiens n'étaient pas des Bisounours.



Bizarrement, lorsque Mary Rowlandson est prisonnière des Indiens et que ceux-ci crèvent de faim, et bien, mes dents se sont serrées aussi devant tant de souffrances, pourtant, quelques chapitres auparavant, ils avaient massacrés femmes, enfants et hommes.



L'auteure a réussi un sacré tour de force ! Mettant en scène des Indiens avec une grande rigueur historique, elle les dépeint tels qu'ils étaient, sans en rajouter, dressant un portrait tel qu'on le fait de nos jours, et pas comme il l'était dans les années 1600 (ou même plus tard).



Sans oublier de nous les montrer avec les yeux des citoyens Blancs, puritains, catho jusqu'au bout des ongles et persuadé que tout ce qui n'est pas chrétien est sauvage. Ce sont des païens ! Et je vous passerai les fake news qui leur collent aux mocassins !



J'ai vibré avec Mary, j'ai souffert avec elle et j'ai souri lorsqu'elle a découvert, avec stupeur, que les Indiens ne sont pas si sauvages que ça, pas si cruels non plus et que chez eux, la notion de partage est ancrée, celle de rire, d'élever ses papooses dans l'amour… Tout le contraire de ce qui se passe dans son monde à elle.



Bref, sans être chrétiens, ces hommes et femmes ont des principes qui ont tout du chrétien charitable. Mieux encore, notre Mary a plus de libertés en étant prisonnières des Indiens que dans sa propre maison !



Un livre empreint d'un grand humanisme, une femme qui a vu ses certitudes s'effondrer, qui a bénéficié de plus de liberté en captivité que dans sa vie d'épouse et qui a découvert que le portrait de ces païens n'était pas juste.



Mais toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire… Les gens aiment croire, encore de nos jours, que les Autres sont mauvais, doué de duplicité, de violence, qu'on n'en fera jamais rien de bon et que s'ils veulent qu'on les accepte, ils doivent devenir tels que nous, avoir nos croyances, notre mode de vie, tout en sachant que même s'ils font tout comme il faut, ils seront toujours rejetés.



Un vibrant récit, une plongée dans une époque fort troublée où les gens se tournaient pour tout vers le Seigneur Dieu (maintenant, on se tourne vers d'autre), où la femme avait zéro droit et les Indiens encore moins, victimes déjà de massacres et de spoliations.



Un récit tiré d'une histoire vraie, récit terrible où une femme a dû batailler, non contre les sauvages, mais contre les siens, batailler contre les rumeurs, les ragots immondes, les gens avides de sensationnel et de récit glauque, le tout sans liberté aucune.



Poignant, humain, grandiose.



#LenvolDuMoineau #NetGalleyFrance


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L'envol du moineau

Voila une très belle lecture plutôt inattendue de mon côté, j'ai en effet reçu celui-ci suite à une masse critique privilège Babelio et je l'ai choisi suite à sa couverture qui m'a tapé dans l'oeil et à son résumé.



J'avoue avoir eu un peu de crainte avant de commencer celui-ci qui sort vraiment de mes lectures habituelles mais j'ai été rassurée dès le premier chapitre et le talent de conteuse d'Amy Belding Brown a fonctionné sur moi dès les premières pages. Ajouté à cela le fait qu'il s'agit d'une histoire vraie celle de Mary Rowlandson qui a vécu avec les indiens suite à sa capture avec ces enfants dans la Colonie de la baie du Massachusetts.



Un ouvrage ou l'on tourne les pages avec avidité Mary est-elle au final plus à plaindre dans sa vie précédente ou depuis sa capture ou finalement elle se sent plus libre?

Malgré le fait de changer constamment d'endroit et d'être séparé de ces enfants Mary se rend compte que lorsqu'elle revient parmi les anglais les Indiens lui ont au final apporté beaucoup de choses.



Un récit que j'ai vraiment pris plaisir à lire et que j'ai dévoré en deux jours malgré le nombre de pages conséquente.



Une lecture dont je garderai le souvenir pendant un bon petit moment et une découverte pour moi de cette partie de l'histoire.



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L'envol du moineau

1672, dans la baie du Massachusetts, Etats-Unis.

Mary Rowlandson vit dans une communauté puritaine d'Angleterre. Mère et épouse dévouée, elle mène sa vie comme son éducation lui impose, mais elle se sent oppressée et étouffe dans cette vie si restreinte, soumise aux décisions de son mari, un pasteur respecté.

Un soir, le village est attaqué par des indiens. Des villageois, hommes, femmes et enfants, sont massacrés. D'autres sont capturés et destinés à servir de monnaie d'échange. Mary et ses enfants en font parties. Elle se retrouve avec sa plus jeune fille, blessée dans l'attaque, dans une tribu traquée par l'armée américaine. Pourtant, c'est bien parmi les indiens, ceux que l'on qualifie de "sauvages", que Mary trouvera cette liberté qui l'a faisait tant rêver. Elle découvre la place de la femme chez les autochtones, l'éducation des enfants basées sur la tendresse et l'osmose avec la nature.



De prisonnière à femme libre, comment imaginer retrouver une place au sein de la communauté blanche, dans laquelle les droits et les libertés des femmes sont si restreintes ?



"L'envol du moineau" dresse le portrait d'une femme avide de libertés. Il s'agit de l'adaptation romancée de l'histoire vraie de Mary White Rowlandson ayant vécu dans la colonie de la baie du Massachusetts au 17ème siècle. Il aura fallu à l'autrice un travail de recherche considérable dans les archives historiques pour relater son histoire.

L'héroïne du récit est née en 1637 en Angleterre puis a émigré en Amérique en 1639. La famille s'installe d'abord à Salem, puis à Wenham et à Lancaster. Mary devient l'épouse d'un pasteur plus âgé avec lequel elle aura quatre enfants.

En 1676, elle est enlevée par les indiens. Ils brûlent les maisons, massacrent les habitants, ramènent des scalps en guise de trophées, puis kidnappent les plus importants, ceux qui feront l'objet d'échanges contre des rançons. Durant sa captivité, Mary perdra sa cadette, blessée lors de l'attaque, n'ayant pu lui prodiguer des soins.

Plusieurs mois plus tard, alors que Mary s'adapte à cette nouvelle vie, elle apprend que des négociations sont en cours pour son retour auprès des siens.



J'ai aimé la personne de Mary que j'ai trouvé intelligente, robuste et réfléchie. C'est une femme qui a su s'adapter avec force et courage malgré les épreuves terribles qu'elle a vécues. Elle apprécie sa vie d'indienne qui n'est pas simple. La tribu se déplace beaucoup, que ce soit par temps de grand froid ou de grosses chaleurs. Il en va de sa survie. Il faut porter des charges très lourdes sans se plaindre, marcher longuement, trouver de la nourriture, obéir. Les plus faibles ne survivent pas. Même si elle est esclave, elle est respectée, nourrie, logée, habillée et soignée.

Face à ses tourments et à son éducation rigide, elle trouve dans la culture indienne du partage, de l'échange, de l'égalité entre les hommes et les femmes, du respect, de la tendresse et de la complicité avec les enfants. Elle comprend la nature qui l'entoure, déchiffre les sons, ressent les dangers, aime vivre au grand air.

Sa rencontre avec ce peuple empreint de générosité et de partage l'a marquera à jamais.



Une épopée livresque

dans les contrées sauvages nord-américaines,

au cœur du peuple indien.

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L'envol du moineau

L'envol du moineau d'Amy Belding Brown Cherche Midi 21 mars 2019 #LenvolDuMoineau #NetGalleyFrance

COUP DE COEUR !!

1672, Lancaster, Massachusetts. Située à la "frontière "avec les terres sauvages, des Puritains anglais y ont fait souche. Le pasteur de la communauté Joseph Rowlansdon a pour épouse Mary. Il prône le respect et une obéissance aveugle à la parole de Dieu. La menace d'une attaque des indiens se fait imminente, il décide alors de partir à Boston y chercher des renforts . Il ne reviendra pas à temps. Le bilan est lourd, les morts nombreux et les captifs réduits à l'esclavage. Parmi eux Mary. Elle sera libérée contre une forte rançon mais ce sera une Mary bien différente qui reviendra prendre place dans son foyer.

Ce roman est une pure merveille. Embarquée dès les premières lignes je n'ai eu de cesse de suivre Mary, de découvrir avec elle le mode de vie des indiens, de voir son regard et sa pensée évoluer. Elle découvre, à vivre dans les villages indiens, une vie tournée vers la nature, vers l'autre,. Elle prend conscience du rôle joué par la femme, mère affectueuse, épouse aimante, femme intrépide et guerrière.Son monde bascule.Comment pourra t'elle faire face au regard de son époux , au rejet de la communauté qui la pense souillée par les sauvages!

Amy Belding Brown s'appuyant sur une histoire réelle et des sources historiques avérées nous livre ici un somptueux roman que je ne peux que vous recommander chaleureusement.

Un très grand merci aux éditions Cherche Midi et à Babelio pour cette masse critique privilège, un pur régal.
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