Car j'ignore ce qu'il pense que je suis, mais je ne le suis pas. Et j'ignore ce qu'il pense que mon corps est, mais ce n'est pas ce qu'il est. Mon corps est une chambre de torture. C'est une putain de scène de crime. Des choses atroces s'y sont déroulées, on ne peut pas parler de mon corps, on ne peut pas faire de commentaires sur lui, pas tout haut. Jamais. Je refuse de l'entendre. J'en suis incapable.
Tout le monde préfère croire les mensonges et ne pas voir les dégâts qu'il a causés. Et ce n'est pas juste que des gens puissent faire des trucs horribles sans jamais avoir à en payer les conséquences. Ils continuent comme si de rien n'était et tout le monde croit...
Quel dieu permet que de mauvaises choses arrivent à des gens qui essaient désespérément d'être bons ?
Il se trouve que la bibliothèque municipale est la planque idéale, encore plus que celle du lycée. Là-bas, on peut avoir l'impression d'être un gros loser désespéré, pathétique et solitaire sans subir de jugement.
Mon corps est une chambre de torture. C’est une putain de scène de crime. Des choses atroces s’y sont déroulées, on ne peut pas parler de mon corps, on ne peut pas faire de commentaire sur lui, pas tout haut. Jamais. Je refuse de l’entendre. J’en suis incapable.
Peut-être est-ce parce que tout est tellement familier qu'on ne fait plus vraiment attention. On ne remarque pas le petit truc différent, qui ne va pas, qui est bizarre ou dangereux. Et je songe que c'est peut-être ce qui vient juste de m'arriver.
Car j'ignore ce qu'il pense que je suis, mais je ne le suis pas. Et j'ignore ce qu'il pense que mon corps est, mais ce n'est pas ce qu'il est. Mon corps est une chambre de torture. C'est une putain de scène de crime. Des choses atroces s'y sont déroulées, on ne peut pas parler de mon corps, on ne peut pas faire de commentaire sur lui, pas tout haut. Jamais. Je refuse de l'entendre. J'en suis incapable.
Ce n'est pas parce que quelqu'un a toujours été considéré comme étant incroyable, comme un héros, que c'est forcément la vérité.
Quant à moi, eh bien, disons qu'il y a eu la fille, puis les rumeurs sur elle, mais que maintenant, il ne reste plus que la fille parce que les rumeurs ne sont pas que des rumeurs, elles sont la réalité - elles sont la fille.
Je ne sais pas que ces images qui traversent mon esprit, ce film montrant une autre personne que moi, ailleurs, ne s’en iront jamais vraiment, ne cesseront jamais de passer, de me hanter.