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Citations de Alejandra Pizarnik (346)


p 49 Je n'appartiens tout simplement pas à ce monde. J'habite la Lune avec frénésie. Je n'ai pas peur de mourir, j'ai peur de cette terre étrangère, agressive. Je n'arrive pas à penser aux choses concrètes, elles ne m'intéressent pas. Je ne sais pas parler comme tout le monde. Mes mots sont bizarres et viennent de loin, d'un endroit où personne ne se rencontre. Que ferais-je une fois plongée dans mes mondes fantastiques et incapable de remonter à la surface ? Parce que c'est bien ce qui risque de m'arriver. Je partirai et ne saurai pas revenir. Je ne saurai d'ailleurs pas qu'il existe un "savoir revenir". Et je n'en aurai peut-être tout simplement pas envie.
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Alejandra Pizarnik

Ivre du silence
des jardins abandonnés
ma mémoire s'ouvre et se ferme
comme une porte au vent

(" Approximations")


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“non
les mots
ne font pas l’amour
ils font l’absence
si je dis eau, est-ce que je la boirai ?
si je dis pain, est ce que je mangerai ?”
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Alejandra Pizarnik
De l'autre côté de la nuit
l'attend son nom
son subreptice désir de vivre,
de l'autre côté de la nuit !

Quelque chose pleure dans l'air,
les sons dessinent l'aube.

Elle pense à l'éternité.

( Poème pour Emily Dickinson, " La dernière innocence")
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J'ai sauté de moi jusqu'à l'aube.
J'ai laissé mon corps près de la lumière
et j'ai chanté la tristesse de ce qui naît.

(Extrait de "Arbre de Diane", 1962 )
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PRIVILÈGE

I

Perdu à présent le nom qui m'appelait,
son visage roule en moi
comme le bruit de l'eau dans la nuit,
de l'eau quand elle tombe dans l'eau.
Et son sourire est le dernier survivant,
pas ma mémoire.

II

Le plus beau
dans la nuit de ceux qui s'en vont,
ô désiré,
c'est sans fin ton non retour,
ombre toi jusqu'au jour des jours.
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Alejandra Pizarnik


Ombres du jour à venir

Demain je m'habillerai de cendres à l'aube
Me remplirai la bouche de fleurs
Dans la simple mémoire d'un mur
J'apprendrai à dormir
Dans la respiration
D'un animal qui rêve.

( " Oeuvres poétiques")
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Mon seul pays est ma mémoire et il n'a pas d'hymnes.
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"Écrire c'est chercher dans le tumulte des corps brûlés l'os du bras qui correspondrait à l'os de la jambe. Misérable mixture. Moi, je restaure"
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Quand bien même je parviendrais à définir la poésie ( aspiration stupide, par ailleurs ), quand bien même je découvrirais son essence, quand bien même je dévoilerais son origine la plus profonde, quand bien même je connaîtrais la poésie tout entière et tous les poètes comme mon propre nom, l'instant venu d'écrire un poème, je ne suis plus qu'une humble jeune femme nue qui attend que l'Autre lui dicte des mots beaux et pleins de sens, avec un pouvoir suffisant pour hisser ses pauvres tribulations et donner de la valeur à ce qui autrement ne serait que divagations.
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Rien que la soif
et le silence
nulle rencontre

prends garde mon amour prends garde
à la silencieuse dans le désert
la voyageuse au verre vide
prends garde à l'ombre de son ombre


sólo la sed
el silencio
ningún encuentro
cuídate de mí amor mío
cuídate de la silenciosa en el desierto
de la viajera con el vaso vacío
y de la sombra de su sombra
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Dimanche 30 décembre

Comment écrire ce que K. m'a raconté pendant toutes ces heures? Après avoir lu un poème à moi (très douloureux), elle m'a dit qu'elle s'était sentie mieux, que mon poème avait été comme un baume pour elle. Et moi, j'ai pensé que la poésie servait peut-être à çà, qu'en une nuit pluvieuse et glacée, quelqu'un voie écrit à travers quelques lignes son indicible confusion et sa douleur.
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JE DEMANDE LE SILENCE

...chante, toi ma meurtrie
CERVANTÈS

même s'il est tard, si c'est la nuit,
et que tu ne peux pas.

Chante comme si rien ne se passait.

Rien ne se passe.

( Extrait de "Les travaux et la nuit", 1965 )
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Alejandra Pizarnik
Je comprends déjà la vérité

Elle éclate dans mes désirs

et dans mes détresses
mes déceptions
mes déséquilibres
mes délires

Je comprends déjà la vérité

à présent
chercher la vie

(" Seulement")
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Alejandra Pizarnik
Elle saute , chemise en flammes
d'étoile en étoile,
d'ombre en ombre.
Elle meurt de mort lointaine
l'amoureuse du vent.

(" Oeuvre poétique")
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Alejandra Pizarnik
Dehors, du soleil.
Ce n'est qu'un soleil
mais les hommes le regardent
et ensuite ils chantent.

Je ne sais rien du soleil .
Je sais la mélodie de l'ange
et le sermon brûlant
du dernier vent.

Je sais crier jusqu'à l'aube
quand la mort se pose nue
sur mon ombre.

Je pleure sous mon nom.
J'agite des mouchoirs dans la nuit
et des bateaux assoiffés de réalité
dansent avec moi.
Je cache des clous
pour maltraiter mes rêves malades.

Dehors, du soleil.
Je m'habille de cendres.

(" Les aventures perdues")
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Cuarto solo

Si te atreves a sorprender
la verdad de esta vieja pared;
y sus fissuras, desgarraduras,
formando rostros, esfingues,
manos, clepsidras,
seguramente vendrá
una presencia para tu sed,
problamente partirá
esta ausencia que te bebe.
p 193

Chambre seule

si tu oses surprendre
la vérité de ce vieux mur;
et ses lézardes, déchirures,
formant des visages, des sphinx,
des mains, des clepsydres,
sûrement une présence
arrivera pour ta soif
probablement partira
cette absence qui te boit

(Les travaux et les nuits--1965)
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et sans ire
et sans heure
sans ores
sans implorer
sans forer dans la mémoire
sans errer dans le passage de la nuit à l'amour
et de l'amour à son attente

et nous nous en irons dans un cœur abandonné
et nous nous en irons dans l'espace ouvert de ton regard

et nous nous en irons dans un cœur qui attend
amarré au bord d'un précipice
ne pas dessiner l'itinéraire
ne pas employer la plume
sauf quand on parle d'oiseaux
ne rien prévoir
pour que rien ne vienne pas
et nous nous en irons comme s'en va l'obscurité
dans le petit matin des prières enfantines
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VERS LE PORT

Nuit tiède. Sensation agréable. Les sons abstraits des voix comblaient ses oreilles euphoriques. Il pensait au port qu'il voyait si souvent... port aux couleurs impressionnistes et homme aux bras sales mouillés et brillants et au long duvet humide. Hommes impassibles face aux lointains merveilleux, au ciel entre les bateaux, au paysage dans son ensemble, au sol jonché d'objets de lieux lointains comme des morceaux de monde au cœur mélancolique d'une mer...

Oui. S'enfoncer une nuit dans les rues du port. Et marcher, marcher...

Oui. Seule. Toujours seule. Lentement, très lentement. Et l'air se ferait rare, ce serait un air cosmopolite et le sol plein de mégots de cigarettes qui existèrent un jour, blanches et belles.

Oui. On continuerait à marcher. S'enfoncer dans l'obscurité, marcher...

Oui. Et une étoile donnerait sa couleur à l'ancre d'argent qu'il portait sur la poitrine. Jeter l'ancre. Oui. Tout près de ce bateau géant aux raies rouges et blanches et vertes... s'en aller, et ne pas revenir.
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La carence

Je ne connais pas les oiseaux,
je ne connais pas l’histoire du feu.
Mais je crois que ma solitude devrait avoir des ailes.
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