Quatre histoires sans lien entre elles mais qui se rejoignent thématiquement. Pas vraiment un roman mais essentiel à notre vision de la grande guerre. Avec pour maître mot, l'invisibilité vue sur fond de Première guerre mondiale. Les personnages font de leur mieux pour survivre à la guerre. le premier chapitre raconte l'histoire d'un jeune homme qui s'enrôle pour échapper à la médiocrité de la vie de paysanne et qui intégré dans son régiment fera partie d'un tout, uniformisé, semblable à tous les autres, invisible.
Le deuxième chapitre voit un jeune homme de bonne famille jouer la folie pour être réformé. Comme si pour faire la guerre il fallait être en bonne santé alors qu'y échappent seulement les fous ou les lâches qui ne veulent pas mourir au front. Mais quel être « normal » veut aller mourir au front ? Un paradoxe exploité de façon schizophrénique.
Le troisième chapitre met en scène
André Breton recevant la visite de la soeur de
Jacques Vaché son ancien compagnon d'armes. On peut y voir les lettres illustrées qu'il a laissées et qui témoignent de l'époque, de son homosexualité et de son suicide le condamnant à la damnatio memoriae de la part de sa famille.
Le quatrième chapitre. Comme les peintres qui ont inventé le camouflage des armements et des uniformes, donnant ainsi l'illusion d'une guerre invisible. Les généraux étaient tellement obnubilés par l'idée de démontrer le courage et l'héroïsme de leurs troupes qu'ils ont souvent privilégié des tactiques offensives coûteuses en vies plutôt que des approches défensives et de camouflages plus prudents mais jugées lâches. Cette mentalité chevaleresque dépassée a mené au sacrifice insensé de milliers de soldats italiens pendant la Première Guerre mondiale, dans le seul but de préserver une image héroïque de la nation.
L'invisible partout est un texte à lire et à relire, d'un trait ou d'une histoire à la fois, pour ne pas oublier le vrai visage de la guerre. Bonne lecture.
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