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Kirby Williams (Autre)
EAN : 9782917559765
Editions Baker Street Editions (26/01/2021)
4.06/5   8 notes
Résumé :
Urby Brown, jazzman métis de La Nouvelle-Orléans, après avoir combattu dans la Légion étrangère en 1914-1918, a choisi de rester en France pour échapper à la ségrégation raciale régnant alors dans le sud des États-Unis.
Établi comme détective privé à Paris, en février 1934 - lors des plus violentes manifestations d'extrême droite contre le gouvernement en place - il se voit confier par un riche homme d'affaires américain le soin de retrouver sa fille kidnapp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Eurby Brown est détective privé dans le Paris des années trente, une ville où s'affrontent une gauche ouvrière et une extrême droite fasciste. Il est né à la Nouvelle Orléans d'une mère qui se prostituait et d'un père français qui a rapidement disparu. Lorsque sa mère se suicide, il est confié à un pasteur irlandais. Des années plus tard, après avoir fait la première guerre mondiale dans la légion étrangère puis l'aviation, il ouvre un club de jazz qui fait faillite, puis se lance comme privé dans des enquêtes qui lui permettront à peine de survivre, mais surtout de ne pas être expulsé vers les états unis où le sang africain qui coule dans ses veines lui amènerait bien des déconvenues avec la ségrégation et le Klan.
Un jour il est contacté par Barnet Robinson III, riche américain, pour qu'il retrouve sa fille Daphné, kidnappée par son petit ami, un nommé Buster Thigpen…
Si les choses paraissent simples jusque-là, c'est sans compter sur l'imagination débordante de Kirby Williams. Premier roman de celui-ci, on est rapidement happé par l'intrigue de ce polar. On va de surprise en surprise, et pas des moindres. L'auteur a introduit dans son scénario de multiples rebondissements, des personnages connus tels que Sydney Bechet, Léon Blum, Joséphine Baker, Adolph Hitler et d'autres.
Les protagonistes ont tous du charisme, des secrets et un objectif surprenant pour certains, déconcertant pour d'autres.
D'un point de vue stylistique il y a quelques petites répétitions, une légère invraisemblance scénaristique au début du récit, mais rien qui ne nuisent à la qualité de l'histoire, bien au contraire. L'auteur nous épargne la surenchère d'hémoglobine et compense par des situations inimaginables. Chacun de ses personnages cache bien son jeu et Kirby Williams maintient le suspense en ne le dévoilant qu'au fur et à mesure, à toute petite dose.
C'est un premier roman policier complètement original, qui sort des sentiers battus, une réelle bonne surprise car Kirby Williams renouvelle avec beaucoup d'invention et de fantaisie le modèle du genre. C'est une très agréable lecture où l'ennui ne trouve à aucun moment sa place.
Merci à babelio masse critique et aux éditions BakerStreet pour la découverte de cet auteur et de cette histoire qui n'a rien à envier à celles des maitres du polar.
Traduction de Sophie Guyon.
Editions BakerStreet, 298 pages.
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J'ai retrouvé dans Les enragés de Paris ce qui m'avait beaucoup plu dans les Aventures de Boro (série de romans de Franck et Vautrin): un art narratif capable de placer des personnages fictifs au coeur de la grande Histoire. Et la même période historique, l'entre-deux-guerres, propice aux scénarios les plus alambiqués. On croise donc Léon Blum ou Sidney Béchet, mais on parle aussi de l'affaire Stavisky, du conflit de pouvoir entre les SA et les SS... En l'occurrence, ce roman est très habile, malgré quelques rebondissements facilement prévisibles. le fait de choisir un héros américain, jazzman, noir, ancien soldat, qui tente de construire une vie à Paris et fuit la ségrégation dans son pays, permet d'avoir un regard observateur sur les rebondissements de la vie politique française à cette époque. Et on est servi! Toute la palette d'engagements politiques (de l'extrême-gauche à l'extrême droite, ou plutôt de l'humanisme anti-raciste à l'idéologie nazie) est abordée, mais aussi les différents pans de la société qui s'affrontent, parfois violemment. On y trouve des hommes de pouvoir, des menteurs, des voyous, mais aussi des artistes, des journalistes, des espions... Et tout cela avec la musique jazz en toile de fond. C'est un rythme haletant, puisque le point de départ est un enlèvement, et les péripéties s'enchaînent avec leurs lots de poursuites, de violence, de manipulations, de meurtres, et de complots. Je mettrais juste deux bémols: le premier concerne le personnage du père d'Urby qui me semble un peu trop paradoxal et omniscient, un vrai personnage romanesque, un vrai méchant aussi, mais qui m'a paru un peu trop présent sur tous les fronts (même si, au niveau de la cohérence de l'histoire, cela se tient tout à fait). La seconde remarque s'adresserait plutôt à la traductrice car je serais vraiment curieuse de savoir de quel texte américain elle est partie pour pouvoir faire sonner la voix si particulière du meilleur ami d'Urby, Stanley Bontemps.
Je remercie Babelio et les éditions Baker Street (que je découvre avec plaisir d'ailleurs) pour l'envoi de ce livre. Et vive la clarinette et le saxophone!
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Kirby Williams place son premier roman au coeur du Montmartre de l'entre deux-guerres, au moment où les boîtes de jazz occupent les nuits parisiennes et les musiciens ont l'accent de la Nouvelle-Orléans.
Paru en 2014 aux États-Unis sous le titre Rage in Paris, Kirby Williams en propose ici une traduction française pour ce début d'année 2021. La suite devrait paraitre à la fin de l'année sous le titre Quand sonne l'heure.
En quelques mots, l'histoire…
Urby Brown, le narrateur, est un clarinettiste d'un orchestre créole au coeur de la Nouvelle-Orléans. Victime de la montée des suprématistes, il s'enfuit vers la France pour y retrouver son père, jamais connu. Alors, il y dirige un club de Jazz dans le Montmartre d'après première guerre mondiale. Puis, en 1934, il devient détective privé, toujours à Paris, lorsque la femme qu'il aime, repart vers les USA.
Le lecteur est plongé au coeur du jazz hot noir de Paris dans le milieu des Musicianers de leur ville d'origine. Ici, les hommes portent un costume trois pièces, à rayures ou pas, souvent des guêtres sur leurs chaussures bicolores et leurs têtes est couvertes par un canotier ou un Borsalino, se laissant conduire dans des Hispano-Suiza. Tout un voyage !
Grâce à son passé de soldat émérite, Urby Brown se voit confier la recherche d'une belle jeune femme blanche, Diane, sous l'emprise du meilleur batteur noir de la Nouvelle-Orléans, Buster Thigpen, qui devient un pur loup lorsqu'il est drogué. En effet, le père de la belle s'inquiète. Car, il souhaite la voir revenir dans le foyer familial même si elle n'est pas vraiment une « oie toute blanche ».
Cette enquête va entrainer tous les personnages dans un Paris aux prises avec la montée de de l'extrême droite et la gauche socialiste jusqu'en Allemagne, juste avant la Nuit des longs couteaux en passant par l'enlèvement du bébé de Lindberg.
Le lecteur est plongé dans une ville de rêve où le séjour se situe au Ritz. le restaurant le plus couru est Laperousse. Les rendez-vous branchés se font à la nouvelle Coupole. Bien sûr, dans les boites, où le calvados coule à flots, le clan des Corses fréquentent aussi des tenancières lesbiennes, hautes en couleur, du côté de la Place Pigalle. Tout un programme !
Et, Louis Amstrong passe à un moment jouer un morceau avec sa trompette. Picasso continue de s'encanailler. Mistinguett fait son show avec Chevalier. Et Hemingway est là aussi, avec tant d'autres, caviar et champagne à profusion !
Mais, malgré tout, de rebondissements en rebondissements, le récit manque un peu d'âme. Car, il ne suffit pas de décrire succinctement ce Paris Noir pour y trouver ici le plaisir de la découverte.
Et, surtout, l'enquête s'immerge beaucoup dans une extrême droite faisant le grand écart entre les prochains pétainistes et les collabos zélés de l'Allemagne Hitlérienne. La gauche y est peu évoquée sauf pour parler du désordre qu'elle semble organiser. Et, puis, imaginez que Hitler devienne un objet de désir sexuel, pour moi, ce fut un peu gros, tout de même !
Des stéréotypes s'y baladent allégrement. Ainsi, symboles français par excellence, la nourriture est associée au sexe. La traduction du parler populaire devient rapidement assez peu réussie. Les grèves décrites gangrènent l'économie et le quotidien. Pour finir, par des manifestations et des affrontements urbains qui transforment Paris en lieu d'insurrection ! J'exagère…
Bien écrit, ce roman reste en deçà de mes attentes. Car, il m'a semblé qu'il y manquait un peu du rêve, de la présence musicale passionnée mais surtout peut-être de cette frénésie de liberté conquise contre l'esclavage et la répression blanche de l'Amérique du moment et transparaissant à Paris.
Alors, évidemment, un bon moment de lecture puisque j'avais envie de m'immerger avec cette enquête dans ce Paris Noir des années trente mais, peut-être aussi une légère déception ..Est-ce que j'attendais autre chose que le public américain ? Oui, sans aucun doute !
Merci à @Babelio et @EditBakerStreet, pour cette #massecritique
https://vagabondageautourdesoi.com/2021/02/28/kirby-williams-les-enrages-de-paris/

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Sympathique mélange d'Histoire et de fiction, "Les enragés de Paris" plonge le lecteur dans la capitale mouvementée des années 30, plus particulièrement le quartier hautement musical de Montmartre. Point de chute des musicaners et lieu pivot de la vie haute en couleurs de l'époque, les ruelles de la butte ainsi que ses cabarets deviennent, sous la plume de Kirby Williams, le théâtre d'intrigues et d'aventures menées tambour battant. L'ensemble se veut un hommage réussi aux romans noirs américains de l'entre-deux guerre, recontextualisé dans le Paris tonitruant que l'on connait. le choc des cultures et des ambiances fait mouche.

Car c'est peut-être dans les ambiances que l'auteur excelle le plus : son talent à restituer un Paris d'antan où se côtoieraient privés en borsalino, femmes fatales et criminels fonctionne à merveille grâce aux atmosphères singulières qu'il parvient à recréer de toutes pièces. le ton, unique, use autant de l'humour qu'il se réclame du polar, le tout dans un jeu de machination et de manipulation des plus rocambolesques. Rocambolesque? C'est à se demander si, non content de puiser dans la littérature d'outre-Atlantique, Kirby Williams ne s'inspirerait pas aussi de nos bons vieux romans feuilletons : on y retrouve le même goût pour les mésaventures romanesques à l'excès (mais toujours pour le plaisir du lecteur), et un certains sens de la narration qui semble s'amuser avec impertinence de son propre style. Kirby Williams prend un plaisir manifeste à écrire, et nous, à le lire.

Il persiste dans le scénario quelques hasards un peu trop heureux, ou, disons, quelques coïncidences un peu trop prononcées pour être totalement crédibles ; le lien qui unit Urby Brown au comte d'Urbé-Lebrun, par exemple. Mais on peut aussi y voir le prolongement du rocambolesque évoqué précédemment, les polars et romans pulp d'antan s'affranchissant souvent des contraintes du plausible au profit du romanesque.

Les personnages, mixtes, sont parmi les autres points forts de ce livre : outre le héros qui semble être une projection fictionnelle de l'auteur (Urby/Kirby, et leurs origines similaires... cela fait beaucoup de coïncidences!), et auquel le lecteur s'attache dès les premières lignes, on croise une galerie de protagonistes dont le punch s'apparente au monde enfiévré du jazz. le mélange audacieux de fiction et de réalité nous permet ainsi de redécouvrir le Paris Noir des années 30, à la veille des grands bouleversements que le monde s'apprêtait à connaître, et de croiser quelques figures véridiques de l'époque, de Joséphine Baker à Louis Amstrong.


En bref : Dans la lignée d'un roman noir américain qu'on aurait recontextualisé en plein Montmartre, "Les Enragés de Paris" mêle Histoire, politique et fiction aussi bien qu'il allie humour, style et aventure. Parfois un tantinet excessif mais porté par des personnages charismatiques, ce roman raconte la communauté noire du Paris jazzy des années 30 sous un jour nouveau qui nous fait refermer le livre à regret. On a hâte de lire la suite, annoncée pour la fin d'année.


Lien : http://books-tea-pie.blogspo..
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La couverture de « Les enragés de Paris » m'a tout de suite attirée : le saxophone, le revolver, pour une passionnée de jazz et de polars, quelle aubaine ! Puis l'histoire : un jazzman métis devenu détective privé à Paris pour fuir la ségrégation des Etats du sud de l'Amérique, recruté par un américain pour retrouver sa nièce qui a fugué avec un musicien de couleur à Paris. Bref tous les ingrédients étaient réunis pour me faire passer un bon moment de lecture.
Même si l'auteur mêle habilement l'Histoire et la fiction en pimentant son récit de personnages connus comme Sidney Bechet, Léon Blum…Qu'il décrit un Paris noir nocturne des années trente avec ces musicianers, musiciens de la Nouvelle-Orléans, qui sévissent dans les clubs de jazz parisiens, je suis restée de marbre à sa lecture. L'alchimie n'a pas eu lieu et même le peu de jazz qui saupoudre cette histoire n'a pas réussi à me la rendre plus intéressante. Je l'ai trouvé plutôt loufoque et tarabiscotée.
La quatrième de couverture évoque Chester Himes ? Mais n'est pas Chester Himes qui veut !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Les Américains de couleur qui possédaient des entreprises à Harlem in Montmartre les attendaient de pied ferme, armes à feu, couteaux et battes de baseball à portée de main, au cas où il prenne l'envie aux fascistes de singer leurs frères du Klan dans le Sud en attaquant leurs commerces.
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Il avait entendu tant d'histoires d'hommes de couleur lynchés pour avoir regardé une Blanche dans les yeux que toucher Daphné lui semblait périlleux.
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Les habitants de ce quartier cossu du XVIè arrondissement rendaient les communistes, socialistes et anarchistes responsables des incendies, quand c'était les leurs, les fascistes et les monarchistes, qui avaient récemment mis Paris à feu et à sang et tentaient de renverser le gouvernement.
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Ils observaient la pièce avec calme, comme capable d'affronter n'importe quelle situation sans froisser leurs fringues.
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Ce plan me plaisait, mais la guerre m'avait appris que même les meilleurs plans pouvaient mal tourner au plus fort de la bataille.
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