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Elsa Roman (Autre)
EAN : 9782362315060
640 pages
BIGBANG (07/02/2024)
4.39/5   106 notes
Résumé :
Sur l'île de la Nébuleuse, l'Opéra Plein-Ciel fait la pluie et le beau temps, et chacune de ses représentations se doit d'être parfaite. Née dans une famille de Masques - des aristocrates capables de transmuter les corps vivants - Ivoire est une jeune femme dont le talent de Jouet ne gouverne que les objets. C'est loin de son milieu social qu'elle a trouvé sa place, en périphérie de la capitale, au sein d'une petite maison donnant sur les rizières et d'un prestigieu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Ce roman, c'est celui que j'attendais le plus en ce début d'année! Déjà sa couverture est incroyable et donne tellement envie de se pencher dessus. Mais alors le résumé! Rien qu'en le lisant, on a envie de se retrouver plongé dans cet univers, dans cette histoire avec les personnages. J'étais vraiment hyper impatiente de me plonger dans cette lecture qui nous promet une sacrée aventure! L'objet livre en lui même est incroyable je trouve. le boulot éditorial fait dessus est remarquable. le jaspage est d'une beauté! Il rend tellement bien dans ma bibliothèque, j'en suis terriblement fan!

Je découvre la plume de l'auteure avec cette lecture. Et excusez moi mais quelle plume! Wow. J'ai été bluffé par cette auteure. J'ai eu un coup de coeur pour elle et j'en suis même encore subjuguée plusieurs jours après avoir terminé ma lecture. Sa façon d'écrire est si belle, si poétique, si envoûtante! C'est une véritable merveille. J'ai rarement lu une plume si belle que celle ci. le roman a beau faire plus de 600 pages, je ne les ai pas vu passer tant j'ai été embarqué dès les premières pages. Il se lit tellement mais tellement vite d'ailleurs! J'adore ce genre de roman, ceux qui vous envoient dans une bulle. Une bulle où plus rien n'existe à part l'histoire et vous. Ce sont clairement les meilleures lectures!

Dans ce roman, sur l'île de la Nébuleuse, l'Opéra Plein-Ciel fait la pluie et le beau temps, et chacune de ses représentations se doit d'être parfaite. Des Confins à la capitale, tous les habitants sont appelés à mettre leurs dons au service de l'Opéra. Née au sein d'une famille d'aristocrates capables de métamorphoser les corps, Ivoire est une simple dompteuse de rubans, et c'est loin de son milieu social qu'elle a trouvé sa place, au sein d'un prestigieux atelier de couture. Mais lorsque la Maîtresse-Jouet de Plein-Ciel remarque son talent, Ivoire n'a pas le choix : elle est forcée d'emménager au coeur de l'Opéra. La voilà plongée dans les coulisses où la vie se mène à un rythme effréné, au gré des préparatifs, des intrigues de cour, et des pamphlets interdits qui circulent sous le manteau et promettent un autre monde possible…

Parlons d'abord de la chose la plus fascinante dans ce roman : le worldbuilding. Pardon mais j'ai rarement vu un roman aussi bien construit que celui là! L'univers était complètement dingue. D'ailleurs, j'ai également rarement vu un univers aussi original et passionnant que celui ci. Lorsque j'ai terminé ma lecture je me suis dis WOW et je me suis pris une énorme claque. MA lecture a été un énorme coup de coeur, j'ai absolument tout aimé, les personnages, l'intrigue etc mais alors l'univers c'est vraiment ce qui m'a le plus plu. On voit tout le travail qui a été fait derrière et c'est tout simplement remarquable. J'en ai pris plein les yeux pendant tout le long de ma lecture. C'était si bien écrit que j'ai eu l'impression de faire partie de l'histoire. J'arrivais parfaitement bien à visualiser les choses, comme si je regardais un film finalement. J'aime tellement les romans comme ça, qui sont si immersifs et si bien écrit qu'on a la sensation d'être rentré dans le roman et d'être spectateur de cette histoire. Je le redis encore mais vraiment cet univers était complètement dingue, je vais avoir du mal à m'en remettre. Alors, il est vrai tout de même qu'au début, il nous faut un petit temps d'adaptation. le temps de comprendre comment fonctionne Plein Ciel, comment fonctionne la vie de la population mais aussi le temps de s'y retrouver dans les personnages. Personnellement, je me suis très vite adapté et il ne m'a fallu que quelques pages pour être à fond dans l'histoire!

Passons maintenant à l'intrigue. Que dire mais que dire! On va éviter de trop en dire pour éviter tout risque de spoilers non volontaires mais purée lisez ce livre. Je vous assure qu'elle est extraordinaire cette histoire. Déjà c'est tellement addictif qu'on tourne les pages les unes après les autres sans même s'en rendre compte. le roman a beau faire plus de 600 pages, il se passe tellement de choses que l'on ne s'ennuie pas une seule seconde. J'ai aimé le fait que l'auteure prenne le temps de bien poser les bases de son histoire avant de rentrer dans le vif du sujet. J'ai adoré la partie où on découvre réellement l'Opéra Plein Ciel. C'est époustouflant pour le coup. Quand on voit comment tout fonctionne, les coulisses, les différents corps de métier et j'en passe. C'est fascinant. Et puis le côté magie amène vraiment quelque chose d'incroyable. L'intrigue a pris une tournure à laquelle je ne m'attendais pas, je l'avoue. Mais c'était tout simplement excellent. de la première à la dernière page on est tenu en haleine. Plus on avance dans notre lecture, plus tout s'intensifie, plus la tension monte en quelque sorte. Bref, en gros dès la première page c'est passionnant mais plus on avance plus ça le devient! le plot twist à la fin m'a complètement pris par surprise, j'en suis restée bouche bée!

Du côté des personnages, il y en a une multitudes, tous plus intéressant les uns que les autres. C'est vrai que lorsque l'on termine la lecture, on se dit qu'il y a vraiment beaucoup de personnages mais on s'y fait assez vite. du moins ça a été mon cas. Et puis le fait qu'ils n'arrivent pas tous en même temps, forcément ça aide. Il y a un petit récapitulatif à la fin (ne le lisez pas avant vous risquez de vous faire spoiler..) et ça c'est assez agréable je trouve. On va surtout parler des personnages principaux. On a d'abord Ivoire, la protagoniste principale. J'ai beaucoup aimé son personnage. Ivoire c'est une peau de lune, en quelque sorte l'équivalent d'une albinos dans notre monde. Sa famille a tendance à la rejeter parce que le fait qu'elle soit comme elle est, ça met la honte sur leur famille. Ivoire est issue d'une famille d'aristocrates dont les membres sont capables de métamorphoser les corps. Ivoire elle n'est qu'une simple dompteuse de rubans. Sa vie, elle préfère la passer loin de ce monde rempli d'hypocrites. J'ai eu beaucoup de peine pour elle. Quand elle explique ce que sa soeur, Tallulah, lui a fait étant plus jeune, j'ai vraiment eu le coeur brisé pour elle. J'ai adoré son personnage à Ivoire, je la trouve incroyable et son pouvoir est peut être inutile pour certains mais dans son métier, ça fait d'elle quelqu'un de tout simplement merveilleux. Parlons rapidement de Tallulah, son personnage est tout bonnement affreux! Cette jeune femme est tout simplement monstrueuse, elle est détestable et on a qu'une envie c'est de l'enfermer quelque part et d'oublier son existence. Et non je n'exagère même pas pour le coup.. Elle est d'une cruauté mon dieu quelle affreuse personne. On a aussi Kelicia, la diva de l'Opéra. J'ai beaucoup aimé la découvrir, elle va se lier d'amitié avec Ivoire et j'ai adoré découvrir cette amitié d'ailleurs. Kelicia est une jeune femme touchante je trouve. Il y a également Chandelle, ah ce personnage! Au début, il nous apparaît comme quelqu'un de détestable, pas au même point que Tallulah tout de même. C'est quelqu'un de très sérieux, qui prend son rôle à coeur et surtout c'est quelqu'un qui a rarement le sourire. le genre de personne que vous ne voulez absolument pas vous mettre à dos.. D'ailleurs Ivoire va vite en faire les frais et depuis ils ne vont cesser de se confronter. Ivoire a beaucoup de répondant d'ailleurs. Et puis, finalement, plus on avance dans le roman, plus on découvre qui il est vraiment. On découvre le vrai Chandelle, la véritable personne qui se cache derrière cette carapace. Et j'ai adoré cette personne. C'est quelqu'un de tellement touchant en vérité. La relation entre Ivoire et lui m'a beaucoup plu, leurs petites joutes verbales m'ont bien amusés, les voir apprendre à se connaître etc c'était vraiment très plaisant j'ai adoré! Il y a tant d'autres personnages, beaucoup d'autres personnages, ça serait beaucoup trop long de parler de tout le monde. Mais tous les personnages ont un truc qui les rendent si intéressant!

C'est un roman que j'attendais avec beaucoup mais vraiment beaucoup d'impatience et je n'ai clairement pas été déçue pour le coup. L'objet livre est superbe, ce n'est qu'un détail mais un détail qui compte mine de rien. La plume de l'auteure est tout simplement divine à lire, l'univers qu'elle a construit est incroyable et encore le mot n'est pas assez fort tant j'ai été subjuguée par cet univers si bien construit, vaste et si original. L'intrigue nous tient en haleine tout le long de notre lecture et les personnages sont si agréable à découvrir et à suivre. Bref, c'est une des sorties en ce début d'année que j'attendais le plus et je n'ai clairement pas été déçue, ce roman est une vraie petite pépite, lisez le!
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꧁༺ 𝒞𝑒𝓉𝓉𝑒 oe𝓊𝓋𝓇𝑒 𝑒𝓈𝓉 𝓂𝒶𝑔𝒾𝓈𝓉𝓇𝒶𝓁𝑒, 𝒶𝓁𝑜𝓇𝓈 𝓆𝓊𝑒 𝓁𝑒 𝓇𝒾𝒹𝑒𝒶𝓊 𝓈𝑒 𝒷𝒶𝒾𝓈𝓈𝑒 𝒹𝒶𝓃𝓈 𝓈𝑜𝓃 𝓊𝓁𝓉𝒾𝓂𝑒 𝓈𝑜𝓊𝒷𝓇𝑒𝓈𝒶𝓊𝓉, 𝒿𝑒 𝓂𝑒 𝓁è𝓋𝑒 𝒹𝑒 𝓂𝑜𝓃 𝒻𝒶𝓊𝓉𝑒𝓊𝒾𝓁 𝒹𝑒 𝓋𝑒𝓁𝑜𝓊𝓇𝓈 𝓇𝑜𝓊𝑔𝑒 𝑒𝓉 𝒶𝓅𝓅𝓁𝒶𝓊𝒹𝒾 𝒹'𝒶𝒹𝓂𝒾𝓇𝒶𝓉𝒾𝑜𝓃 𝒹𝑒𝓋𝒶𝓃𝓉 𝓁𝒶 𝓈𝓅𝓁𝑒𝓃𝒹𝑒𝓊𝓇 𝒹𝑒 𝒸𝑒𝓉 𝑜𝓅é𝓇𝒶 ! ༻꧂

Dans un monde ou apparence n'est que trompeuse, Ivoire devra faire sa place dans cette ronde des oiseliers vautours. Les intrigues sont nombreuses, les catastrophes s'enchainent, un voile noir descend sur Nimbostratus et sa banlieue l'Iris. le poète, la cantatrice et les habitants de l'opéra Plein-Ciel vont devoir combattre les forces obscures.

Ce livre artistique mérite quelques trophées, voici les nommés aux Opéra Awards :

❝𝐂𝐨𝐫𝐲𝐩𝐡é𝐞 𝐝𝐞 𝐥'𝐞𝐧𝐥𝐮𝐦𝐢𝐧𝐮𝐫𝐞 :❞
Ce livre objet prendra place à la lumière des projecteurs de ma bibliothèque. La magnifique couverture ferait pâlir d'envie la coryphée du style, le jaspage vert espoir sur les tranches donnerait des idées au coryphée des matières. Sans compter ces 3 jolis rubans accordés qui se jouent des pages comme un croquignolet espiègle.

❝𝐂𝐨𝐫𝐲𝐩𝐡é𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐦𝐨𝐭𝐬 :❞
La répartie d'abord, le verbe ensuite, Siècle Vaëlban offre une nouvelle gamme de vocabulaire dans le champ de la couture et du décorum. Tout est dans la démesure
Les analogies sont légion et biens ficelées, l'oeuvre s'empli comme la soupière de Maître-Pâte un matin après 8 heures à la comtoise.

❝𝐂𝐨𝐫𝐲𝐩𝐡é𝐞 𝐝𝐞𝐬 𝐜𝐨𝐧𝐜𝐞𝐫𝐭𝐨𝐬 :❞
Tout est rythmé : Intonation, phrases, du vocabulaire jusque dans les battements de coeur, des illustrations dansantes en début de chapitre en passant par les vers de poésie.

❝𝐂𝐨𝐫𝐲𝐩𝐡é𝐞 𝐝𝐞 𝐥'𝐢𝐧𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧𝐝𝐮 :❞
Les mystères, l'auteure ne dévoile pas toutes ses cartes au début du jeu, ce qui d'ailleurs peut surprendre, tous les paramètres ne sont pas donnés de suite et le lecteur peut se retrouver perdu dans les détails subtils du premier abord. Il faut tenir bon, les peintures se mélangent tout doucement et le tableau s'offrira dans son ensemble. Que dis-je, les coulisses s'ouvriront sur les spectateurs en mal de découvertes car les révélations sont comme des poupées gigognes, le lecteur sera aussi surpris par les multiples rebondissements de l'histoire. En, tout cas, pour moi, ce n'était pas clair comme ciel, je n'ai rien vu venir, mon coeur a failli.

𝐃𝐮 𝐠𝐫𝐚𝐧𝐝 𝐚𝐫𝐭, 𝐌𝐚𝐞𝐬𝐭𝐫𝐚 !
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Je le reconnais, même si la quatrième de couverture m'a intriguée, c'est bien la beauté de l'objet-livre, avec son design art-nouveau très réussi, qui m'a convaincu de l'acheter. Et bien je ne regrette absolument pas, car j'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture !

Bien que de haute naissance, Ivoire a été dotée d'un simple pouvoir de manipulation des rubans, en plus d'un teint blafard inhabituel qui n'inspire chez les autres que le mépris. Avec d'autres Jouets, elle travaille ainsi dans un atelier de confection, son talent lui ayant même permis de s'élever au grade de contremaître, ou Coryphée, en charge des ornements. Mais elle finit par être repérée par l'illustre responsable des costumes de l'Opéra Plein-Ciel, qui domine la capitale de sa hauteur et dont le pouvoir est absolu sur tous les sujets de l'île de la Nébuleuse. L'actuelle diva ayant été séduite par son travail sur le ruban qui orne sa nouvelle robe, Ivoire est sommée de quitter immédiatement son travail et sa petite vie anonyme pour rejoindre la foule des résidents de l'Opéra et son rythme effréné. Entre les exigeants travaux de couture, les interactions diverses avec des personnalités flamboyantes mais pas toujours recommandables, les incessantes rumeurs de couloir et les machinations ourdies en coulisses, les journées d'Ivoire sont bien remplies ! Et pourtant, derrière les tentures chatoyantes et les boiseries luxueuses, se dissimulent les acteurs qui n'attendent qu'une étincelle pour faire leur entrée sur la scène et dévoiler à tous les spectateurs de cette comédie la vérité sur le monde. Et bien malgré elle, Ivoire pourrait justement faire partie des rôles principaux…

J'ai tout de suite accroché à cet univers bariolé, décrit dans ses moindres détails et fruit de multiples influences ! le ballet continu de tous les résidents affairés de l'Opéra, courant en tous sens dans les coursives et les escaliers, m'a rappelé l'ambiance du Palais des Bains du Voyage de Chihiro de Hayao Miyazaki, dont l'oeuvre a très certainement inspiré l'autrice pour certains personnages exhubérants. Pour l'ambiance générale, on est dans un mélange 18e siècle / steampunk tout à fait réussi et en phase avec le côté  « intrigues de cour » très présent, ainsi que le faste et la décadence des Masques, la caste aristocratique de cette société.

La structure de la société, organisée selon le type de pouvoir attribué à chaque individu, est justement le pilier central de l'intrigue, et ses différentes règles sont exposées au gré de la progression du roman, selon des événements ou des révélations qui y font directement allusion. Ainsi, le lecteur n'est pas noyé sous une masse de noms et de concepts à assimiler : cela se fait progressivement et de manière logique, avec des extraits bienvenus de ces fameux règlements à la fin de chaque chapitre pour plus de détails. L'ouvrage comporte également un glossaire des personnages apparaissant dans le roman, mais je vous déconseille d'y jeter un oeil avant d'avoir terminé sous peine de vous faire spoiler les révélations les plus importantes… Quant à la plume, je l'ai trouvée très agréable, avec un vocabulaire riche et un style cinématographique qui facilite l'immersion dans le récit.

À la manière d'un opéra, le roman est divisé en trois actes, et cet aspect théâtral est renforcé par un très beau travail sur l'habillage des chapitres et sur le visuel global de l'ouvrage. La version reliée, avec ses trois signets colorés, son beau jaspage bleuté et ses pages de garde colorées, est vraiment un bel écrin pour cette fantasy baroque dans laquelle l'esthétisme joue un rôle important. J'ai aussi beaucoup apprécié tous les poèmes et chants qui émaillent le texte, et qui contribuent à son ambiance lyrique.

Un univers vraiment fascinant, des personnages plus complexes qu'ils n'y paraissent, et une intrigue qui réserve beaucoup de surprises : une fois le livre commencé, c'était vraiment difficile pour moi de le lâcher ! Je suis ravi d'avoir découvert cette jeune autrice avec ce roman young adult, aboutissement réussi de plusieurs années de travail, et je suis déjà curieux de savoir quel sera son prochain projet d'écriture !
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Ohlala j'ai terminé hier soir ce roman, malgré la fatigue, mais j'avais besoin de connaître le dénouement de cette histoire ! J'ai adoré, même s'il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans l'univers.

Reprenons dans l'ordre. Plein-Ciel est un roman étonnant, issu d'une imagination débordante, car l'univers est vraiment riche et original. Un petit temps d'adaptation est nécessaire au début pour se familiariser avec tous les noms, les castes, les métiers. En effet, ce roman se déroule sur une île dont le quotidien est rythmé par l'Opéra de Plein-Ciel et ses représentations. Si un seul spectacle a le moindre faux pas, ce sont les habitants qui risquent de subir le déséquilibre provoqué par ce couac. L'excellence donc, au service d'une caste de nobles dirigeants.

Il y a également des pouvoirs, chaque personnage (ou presque) peut dompter un élément spécifique : peau, cils, tissu, ciseaux, baguettes... La spécialité d'Ivoire, notre héroïne, est de dompter les rubans, au sein d'un atelier de couture. Elle a une autre originalité, elle semble être albinos, rejetée par ses pairs, sauf à l'atelier de Démesure où son talent est apprécié.

Jusqu'au jour où une de ces commandes va la propulser en plein coeur de l'Opéra de Plein-Ciel, dans un complexe jeu d'échec géant. Rôles, masques, faux-semblants, ragots, rumeurs, jeux de pouvoir, d'alliance, Ivoire va devoir découvrir, à la manière forte, comment survivre à ce microcosme. Surtout qu'elle va découvrir qu'il y a bien plus en jeu que ce qu'elle croit, remettant en cause tout ce qu'elle sait et le futur même du royaume.

L'intrigue est passionnante, on est mené de surprise en rebondissement, avec des personnages qui ont plusieurs masques et jouent un double voire triple jeu. de nombreuses péripéties dans un univers d'opéra absolument baroque et fantasque, où tout peut prendre vie par les dons des dompteurs et dompteuses.

Il y a de la magie et de la poésie dans ces pages, c'est un voyage imaginaire réussi, surtout grâce aux personnages (en plus de l'intrigue et de l'univers, évidemment). Ivoire est une héroïne se découvrant plus forte et plus sensible qu'elle ne le croyait, elle vit des choses horribles, mais elle se découvre une famille à Plein-Ciel, une famille composée de marmitons, de couturières, dans un écheveau complexe d'amitié et d'amour.

Il y a aussi Kélicia-Désirée, la diva de l'opéra, Dé-à-Coudre, une Petite-Main apprentie d'Ivoire, Chrysia-Merveille, Madame Ji, Maxence, Jo, Chandelier, et mille autres personnages qui grouillent dans les couloirs de l'opéra, qui vont devoir choisir leur camp. Des personnages tous attachants, qui évoluent et nous surprennent.

Bref, ça se voit, j'ai aimé !
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Avec Plein Ciel, plongez dans le monde foisonnant de l'opéra de la Nébuleuse, une île où certains habitants ont des dons sur des objets inanimés ou sur des parties du corps. Un monde séparé en castes très strictes, et où une représentation imparfaite à l'opéra entraine des conséquences néfastes sur l'ensemble de l'île.

Il s'agit d'un roman jeunesse, plutôt YA, de l'autrice Siècle Vaelban, dont un autre roman est sorti à très peu de temps d'intervalle, chez un autre éditeur.

On pourrait donc dire que c'est un premier roman, même si je ne suis pas certaine de l'ordre de sortie. Bref.

Je suis passée très très près du coup de coeur avec cette lecture. J'ai seulement buté (un peu) sur la 3ème partie. Mais reprenons dans l'ordre.

Les premiers chapitres peuvent être difficile à appréhender. Beaucoup d'informations sont données sur les personnages, les castes et leurs appellations, les relations d'Ivoire avec tous ces personnages. J'ai fait quelques aller-retours sur les premières pages, pour essayer de tout appréhender.. le mieux est évidemment de se laisser porter car les choses s'éclaircissent à compter des chapitres 3/4, mais j'ai toujours un peu de mal à ça.

Nous suivons donc Ivoire, et uniquement son point de vue, tout au long du récit. Je me suis rapidement attachée à elle. C'est une jeune femme forte, qui a traversé son lot d'épreuve, mais qui ne cherche pas à se venger pour autant. Elle souhaite simplement pouvoir vivre une vie normale malgré son statut d'albinos.

Tout ne va pas se passer comme prévu, et elle va finir par intégrer l'Opéra Plein-Ciel.

C'est à cet endroit que va se développer tout l'intrigue, ou presque. Les pensionnaires de l'opéra sont plein de vie. Il y a aussi énormément de personnages, dont certains sont justes nommés, avec une fonction.

Les personnages secondaires avec un peu d'importance sont cependant creusés, chacun avec ses propres qualités et défauts.

La galerie de personnages est très variée, et j'ai particulièrement aimé Bijou, Chandelier ou encore Kélicia.

L'autre aspect primordial de Plein Ciel est le foisonnement d'intrigues. Les personnages servent souvent leurs propres intérêts, avec parfois des buts cachés, qui se découvrent petit à petit en de multiples couches. On est presque dans la Fantasy politique, avec les intrigues de cour remplacées par des alliances et des affinités entres les personnages, au mépris (ou pas) des castes auxquelles ils appartiennent.

Tout cela amène un joli méli-mélo bien complexe, qui supportera aisément une deuxième lecture pour découvrir de nouveaux détails. Car oui, si je n'ai pas vu arriver beaucoup des révélations, les indices sont présents, dès le début de la lecture.

Ce roman est donc très dense, avec un rythme soutenu. Entre les intrigues multiples et les découvertes, on ne s'ennuie jamais pendant ce pavé de 600 pages. Il est même difficile de le reposer pour avoir une vie sociale (ou travailler).

La plume très travaillé de l'autrice rend la lecture encore plus agréable. Elle n'a, en fait, pas inventé tant de termes que ça pour son monde de fantasy ; Siècle Vaelban utilise du vocabulaire de couture, d'artisan pour ses personnages. Crinoline, par exemple, est l'espèce de support en osier sur lequel repose le jupon pour donner du volume aux robes.

Deux petits points m'ont fait passer à côté du coup de coeur ; une romance est relativement centrale dans le récit. Si les personnages sont bien construits, et leur relation cohérente, j'ai trouvé que l'éclosion des sentiments était un peu rapide. Ils se croisent deux-trois fois, puis on passe tout de suite aux échanges de piques et pouf, ils tombent amoureux. Mouais. cet aspect est moyennement passé.

Le deuxième écueil est sur la troisième partie. J'ai trouvé une espèce de surenchère dans les révélations, sur qui trahissait qui, avec un énième personnage qui est finalement dans l'autre camp... Et c'était la fois de trop.
Cela ne venait, encore une fois, pas de nulle part, avec des indices parsemant le roman, mais quand même.

Je ressors de ma lecture ravie, émue, toute emplie encore du fracas des coulisses de Plein Ciel, et des combats de ces personnages. C'est un roman qui restera cher à mon coeur, pour ses personnages et son univers si complet, marquant, et qui amènera surement, certainement, une relecture.

Je vais aussi me pencher sur l'autre roman de Siecle Vaelban, qui devient pour moi une autrice à suivre.

Construire sur un seul roman, et pour un premier livre, un univers aussi complet et avec des personnages si réalistes est bluffant. J'espère, au fond, retrouver cet univers de Plein Ciel et son système de magie si fascinant dans d'autres roman.

Il y aurait de quoi faire, et de nouvelles îles à découvrir, peut être :)?
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Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
𝑁𝑜𝑚 𝑑'𝑢𝑛 𝑐𝑟𝑜𝑞𝑢𝑖𝑔𝑛𝑜𝑙𝑒𝑡 𝑑é𝑐𝑜𝑢𝑠𝑢, 𝑐'𝑒𝑠𝑡 𝑙𝑎 𝑏𝑜î𝑡𝑒 à 𝑟𝑎𝑓𝑖𝑠𝑡𝑜𝑙𝑒 𝑞𝑢𝑖 𝑠𝑒 𝑚𝑜𝑞𝑢𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑎 𝑡𝑟𝑜𝑢𝑠𝑠𝑒 𝑑𝑒 𝑐𝑜𝑢𝑡𝑢𝑟𝑒 !
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Et, à l'intérieur d'elle, tout était différent. Sa chair avait beau être encore douloureuse, Ivoire ne se sentait plus vraiment fragile. Elle n'était plus une feuille de papier-calque prête à se déchirer sous les coups des crocs. Elle s'imaginait davantage ressembler à cette corne d'ivoire que rythmait Li lorsqu'il prononçait son nom - une constatation fort agaçant, au demeurant.
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Nous allons mourir de ce poème. Plein- Ciel ne se conteste pas, en aucune façon.
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Des dizaines de rubans lui sautèrent à la gorge, se lovèrent autour de son cou, coulèrent jusqu'à ses bras d'albâtre, dissimulant la chair pâle et la robe grise sous un déluge sauvage et bariolé. Ivoire s'affala dans son crapaud, laissant les rubans se promener à leur guise. Libérer son don lui permettrait d'y voir plus clair. En plus de quoi, ses croquignolets avaient été enfermés toute la journée d'hier. Elle avait beau savoir qu'ils n'en ressentaient nulle affliction, la perspective de les garder en cage lui nouait les entrailles.
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La peur nous colle aux basques, ma vieille, on ne peut même plus manger des prunes en paix. Le Chant - des- Oiseaux nous traque jusque dans les fourneaux !
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Vidéo de Siècle Vaëlban
Le fil rouge de ce nouvel épisode ? L'amour.
Sept conseils de lectures, proposés par sept libraires de Dialogues, des livres pour tous les âges, pour tous les goûts, pour toutes les sensibilités, et qui, chacun, nous parle d'amour à sa façon.
Voici les livres cités dans cet épisode :
Normal People, de Sally Rooney (éd. de l'Olivier) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/18431293-normal-people-sally-rooney-editions-de-l-olivier ;
Ada et Graff, de Dany Héricourt (éd. Liana Levi) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23009211-ada-et-graff-dany-hericourt-liana-levi ;
J'ai péché, péché dans le plaisir, d'Abnousse Shalmani (éd. Grasset) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23136090-j-ai-peche-peche-dans-le-plaisir-abnousse-shalmani-grasset ;
Forough Farrokhzad, oeuvre poétique complète (éd. Lettres persanes) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/13210169-forough-farrokhzad-oeuvre-poetique-complete-forug-farroh-zad-persanes ;
Je serai le feu, de Diglee (éd. La ville brûle) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/19776423-je-serai-le-feu-diglee-la-ville-brule ;
Les Choses de l'amour, de Dorothée de Monfreid (éd. Misma) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/16724027-les-choses-de-l-amour-dorothee-de-monfreid-misma ;
Le Chevalier aux épines, tomes 1, 2 et 3, de Jean-Philippe Jaworski (éd. Les Moutons électriques) : https://www.librairiedialogues.fr/recherche/?q=le+chevalier+aux+%C3%A9pines ;
Sans crier gare, de Gary D. Schmidt (éd. École des Loisirs) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23027151-sans-crier-gare-gary-d-schmidt-ecole-des-loisirs ;
Plein ciel, de Siècle Vaëlban (éd. Castelmore) : https://www.librairiedialogues.fr/livre/23128671-plein-ciel-edition-reliee--siecle-vaelban-bragelonne.
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