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EAN : 9782757860670
192 pages
Points (26/01/2017)
3.53/5   31 notes
Résumé :
« Les livres d'Iceberg Slim présentaient les Noirs comme des êtres humains et nous rendaient notre dignité. Avant même d'avoir entendu parler des Panthers, Iceberg Slim m'a fait comprendre qu'il était important d'écrire sur les ghettos. »
Sapphire, auteur de Push et du Kid

La redécouverte de textes inédits de l'auteur culte de la « trilogie du ghetto », Pimp, Trick Baby et Mama Black Widow : Robert Beck, alias Iceberg Slim, célèbre proxénète no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Iceberg Slim nous raconte quelques bribes de souvenirs, en une quinzaine de billets. du temps où il était maquereau à Chicago. Mais pas que ça. Loin de là.

C'est d'ailleurs le seul reproche que je peux faire : pourquoi ne pas avoir gardé le titre original : The naked soul of Iceberg Slim ? Car finalement, sa vie de mac est accessoire ici, et cela donne une vision réductrice de l'ouvrage.

Iceberg Slim livre d'abord et avant tout ses réflexions sur la vie humaine et quotidienne d'un homme noir dans une Amérique qu'il qualifie de raciste . Il nous parle de ses séjours en prison, notamment le dernier, où il est enfermé pendant 10 mois dans une boîte en acier, à en devenir dingue, sans oublier l'inhumanité et la corruption des matons. Après ce séjour, il arrêtera d'ailleurs d'arpenter les rues et changera de vie. Il nous relate aussi certains souvenirs du temps de l'enfance, et du temps de son « maquereautage ».

Iceberg Slim s'est beaucoup investi dans la lutte contre les discriminations envers la population noire. Il exprime sa colère et son énorme ressentiment contre les Blancs d'Amérique aux commandes du pays.

Il ne cherche pas non plus d'excuses à son passé : il a voulu devenir mac, atteint par le poison de la rue. Il assume et ne regrette rien. Il met par contre en garde les novices qui auraient envie de s'y mettre. Parfois sans succès.

Le langage est imagé et fleuri, parfois cru, parfois poétique.
Ce n'est pas un livre facile à lire, il fait appel à beaucoup d'émotions. Mais c'est un livre atypique et très intéressant. J'avais déjà lu un ouvrage d'Iceberg Slim il y a des années, Trick baby, qui m'avait laissé un souvenir très fort. C'est la même chose avec celui-ci : une lecture qui donne à réfléchir.

Merci à la masse critique de Babelio et aux éditions Belfond.
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Lu dans le cadre de Masse Critique
Sympathique collection que ces Belfond Vintage, aux couvertures multicolores attrayantes, mais qui cachent derrière cet aspect clinquant de la vraie littérature qui envoie, à l'instar de l'excellent livre d'Erskine Caldwell publié dans la même série. D'Iceberg Slim, je connaissais la fameuse trilogie, dans laquelle figure "Pimp" qui traine dans ma pile de livre à lire depuis un moment. Mettons les choses au point tout de suite : "Du temps où j'étais mac", recueil biographique de courtes nouvelles et autres témoignages m'a conforté dans mon désir de m'y mettre rapidement. Voila un ouvrage ne payant pas de mine mais qui recèle pourtant de sacrées belles pépites. On peut couper grossièrement le livre en deux parties : dans une première partie, on retrouve les mémoires de maquereau, avec son lot d'histoires graveleuses, de poésie du bitume, de fleurs de macadam et autres personnages charismatiques, et dans une seconde partie le propos se fait plus engagé : cause des Noirs, contexte politique et relents ségrégationnistes de l'époque, guerre du Vietnam, Black Panthers, écartèlement entre une revendication d'intégration dans une société dont on estime faire partie et un rejet brutal d'un système WASP à mille lieux de son identité profonde. C'est le reproche que l'on peut faire au choix du titre de cet ouvrage, qui dépasse largement le simple croquis d'une époque que l'on fantasme sans doute, en temps que jeune blanc européen, comme "hollywoodienne". On retrouve bien un dandysme caricatural, un langage fleuri proprement époustouflant dont on entend presque rugir les cuivres de Melvin Van Peebles, Curtis Mayfield et Isaac Hayes. Mais au delà de ca, on est surtout ébahi par la verve et le talent de Robert Beck, aka Iceberg Slim, quand il sort un texte comme "Lettre à papa", où s'adressant à son père en quelques pages, l'auteur devient saisissant de justesse, de sobriété et de beauté.
Portrait d'une époque, d'un personnage et de sa rédemption, d'un combat humain et identitaire, ces textes font toujours mouche 50 ans après leur écriture. Une réussite.
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« du temps où j'étais mac » a pour titre original : « The naked soul of Iceberg Slim ». Et ça n'a strictement aucun sens dans la mesure où précisément l'auteur ne parle pas de son expérience de mac. Cette dernière est amplement développée dans sa « trilogie du ghetto » avec les trois volumes : Pimp, Trick Baby et Mama Black. On s'attend donc à rencontrer quelques putes aux yeux au beurre noir et à la vulve défrisée par des clients pathétiques et des maladies honteuses. Faux. Ce livre est en réalité une succession de textes courts, de lettres, de réflexions, de souvenirs qui content la vie d'Iceberg durant sa jeunesse et à l'ère qui suivit son abandon de la profession de mac. C'est rondement bien mené, le style est là, vif, chatoyant, percutant et sans langue de bois. On retrouve la liberté de parole des années 70 dans cette Amérique ségrégationniste encore, raciste surtout. J'ai toujours mal au coeur de voir que les maisons d'éditions s'attachent à faire les fonds de tiroirs des auteurs morts et qu'elles refusent les manuscrits d'auteurs parce que la nouvelle, la chronique ou l'échange épistolaire ne seraient pas commercialement viables. Ce livre se lit vite, bien, on n'en sort pas, on se laisse prendre à ses réflexions. Je me dis que si Iceberg était vivant, tout juste sorti de prison, avec les éditeurs actuels focalisés sur la protection de leur chiffre d'affaire, tout au plus aurait-il droit d'être diffusé sur les plateformes d'autoédition qui pullulent sur Internet. Il rentre dedans, il dénonce le racisme viscéral des blancs, et particulièrement des progressistes qui donnaient des miettes du gâteau « liberté » aux noirs pour les rendre plus dociles encore à leur cause. Il réaffirme également la virilité de l'homme noir à faire trembler toutes bonnes féministes contemporaines, et bien sûr, il donne là une leçon prodigieuse en matière de soutien à la lutte violente de ses frères des Blacks Panthers. Cette époque est si loin et pourtant à nos pieds, sous nos yeux, sous la semelle de nos godillots de révoltés de canapé. L'Amérique défenseure de la Liberté… Regardez-la aujourd'hui, relisez-la dans cet hier pas si lointain retranscrit de façon fulgurante par Iceberg Slim.
Lien : http://leonel-houssam.blogsp..
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Je m'attendais à tomber sur un ensemble d'anecdotes sur la vie d'un pimp. Mais il n'en est rien.
Du temps où j'étais mac est une sorte de mémoire de l'auteur, un retour sur sa vie et presque un avertissement pour tout individu attiré par le glamour de cette profession.
Iceberg Slim s'engage dans un discussion sur la race et la traitement de la population noire du ghetto dans les années 60/70.
Ce fut intéressant autant que surprenant.
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Un recueil de textes inédits d'Iceberg Slim, auteur de la fabuleuse Trilogie du ghetto (Pimp, Trick Baby et Mama Black Widow).
Entre une magnifique lettre à son père, des conseils sur « les ficelles du maquereautage », ou des considérations plus politiques sur les droits civiques, l'ensemble est trop disparate. On passe de l'excellent au médiocre, de la gouaille rafraîchissante au discours mou du genou, du marquant à l'anecdotique. Vraiment pas indispensable.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Un milliard de bombes sexuelles roses, dorées et d’albâtre infestent les panneaux publicitaires et nos écrans de télé. On nous fait gober que la femme blanche est la quintessence universelle de la beauté et un idéal sexuel. Les bonimenteurs du sexe violentent le psychisme national et l’embrasent avec des films, du théâtre, de la télévision, des magazines et tous les moyens par lesquels ils font main basse sur les dollars des consommateurs.

Aujourd’hui, dans cette Amérique raciste et gavée de sexe, un nouvel homme noir, couillu et porté par les ailes brillamment hardies de Malcolm X, renaît, tel un phénix noir, des flammes de la peur et des cendres de sa virilité broyée pour baiser comme jamais la gueule de l’homme blanc.

Cette défiance exaltante envers l’organisation répressive du pouvoir a attiré de nouvelles hordes de femmes blanches. Le point crucial, viscéral, de la violence raciale et de l’injustice galopantes en Amérique réside dans le culte du courage chez l’homme noir, qui se propage rapidement, et sa découverte des richesses intérieures de l’individualité noire.

La révérence des Blancs (en particulier dans le Sud profond) pour leurs femmes, placées sur un piédestal, et le rituel dément par lequel ils changent l’homme noir en cadavre éviscéré sont des miroirs hideux qui réfléchissent l’agonie sexuelle de l’homme blanc et sa terreur paranoïaque vis-à-vis de la grosse et mythique mégabite noire forniquant avec le mythique mégacon blanc.

Dans ce pays, l’homme noir est victime de ces terreurs sexuelles blanches depuis les bains de sang des lynchages postérieurs à l’esclavage jusqu’aux lynchages contemporains, plus subtils, par les tribunaux et la police scélérate. À la longue, ces atrocités ont eu des effets spectaculaires sur l’attitude sexuelle des Noirs envers les Blanches.

L’homme noir est tourmenté, torturé, dégoûté et aimanté par le fantôme sexuel blanc qui hante son esprit. De nombreux Noirs doivent haïr la femme blanche avec la même férocité qu’ils la désirent ; et même quand ils l’étreignent, au cours de brefs instants de conscience, ils doivent mépriser sa blancheur et leur propre faiblesse.

Car elle est, après tout, ce symbole pâle et meurtrier susceptible de provoquer une épouvantable juxtaposition d’images d’organes sexuels noirs arrachés, de cadavres écrabouillés, carbonisés, qui se balancent, accrochés à leur cou tordu, leur langue violette dardée par des têtes de mort sans lèvres, au regard fou.

Certainement, la majorité des Noirs qui vivent avec des Noires s’attachent à avoir des relations réussies et satisfaisantes. La plupart sont sans doute saines et épanouies. Mais, dans de nombreux cas, l’amour total de l’homme noir et son appréciation de la beauté et de la valeur de la femme noire sont entachés par son admiration et son désir pour la femme blanche. Que la femme noire ait pu exister et survivre dans l’ouragan de confusion qui fait rage dans le psychisme torturé de l’homme noir est la preuve de sa formidable force de caractère.

L’effet de l’accessibilité grandement accrue, pour les Noirs, de Blanches de tous âges, tailles, types, appétits sexuels et lieux d’origine – des villas luxueuses et rupines de la grande bourgeoisie blanche aux baraquements brinquebalants des Appalaches – a durci la compétition parmi les Noires pour les rares Noirs grandement désirables et aisés, sans parler du grand nombre de Noirs physiquement séduisants aux revenus modestes, et même des piliers de bar et des joueurs de billard.
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L'Amérique est conduite à sa mort par des drogués du pouvoir racistes et embarqués dans un voyage insensé – le fantasme fatal que soldats et policiers puissent broyer et anéantir, avec leurs matraques et leurs armes, une force indestructible : le désir ardent de dignité, de justice et de liberté de l'âme humaine. Et le public américain gobe les salades selon lesquelles l'holocauste naissant sera étouffé avec de l'essence.
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Mon horrible douleur, papa, réside désormais dans cette conscience amère que la compréhension et la compassion sont les seules réactions adaptées vis-à-vis des hommes noirs, et en particulier des pères obligés de renoncer à leur virilité dans ce creuset raciste et brutal qu'est l'Amérique.
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Holly, si tu tiens vraiment à faire quelque chose pour moi, reste bien authentique comme tu l'es si les blancs font de toi une star, sur la côte Ouest. Ne deviens jamais une star noire bidon et blanchie.
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» T’as lu et appris par cœur Pimp, l’histoire de ma vie, et t’as pas pigé que le maquereautage, c’est bon pour les couillons qui atterrissent au cachot et se font entuber par les dealers de blanche ? Tu crois que le maquereautage , c’est un concours de beauté ? Tu crois que tu baises bien ? Les rues regorgent de michetons qui peuvent baiser ta pute et lui sucer le con si bien qu’elle aura des convulsions diarrhéiques ! Fais venir ta jeune pute faible d’esprit dans la grande ville et en l’espace de six semaines, une espèce de combinard te l’aura pourrie en la gavant d’héro, et toi, fauché comme les blés, tu attendras que tes vieux t’envoient le pognon pour le billet de retour chez toi. Je parierais même pas un kopeck que tu termineras pas dans une flaque de merde et de sang, dans une ruelle.
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