Iceberg Slim nous raconte quelques bribes de souvenirs, en une quinzaine de billets. du temps où il était maquereau à Chicago. Mais pas que ça. Loin de là.
C'est d'ailleurs le seul reproche que je peux faire : pourquoi ne pas avoir gardé le titre original : The naked soul of
Iceberg Slim ? Car finalement, sa vie de mac est accessoire ici, et cela donne une vision réductrice de l'ouvrage.
Iceberg Slim livre d'abord et avant tout ses réflexions sur la vie humaine et quotidienne d'un homme noir dans une Amérique qu'il qualifie de raciste . Il nous parle de ses séjours en prison, notamment le dernier, où il est enfermé pendant 10 mois dans une boîte en acier, à en devenir dingue, sans oublier l'inhumanité et la corruption des matons. Après ce séjour, il arrêtera d'ailleurs d'arpenter les rues et changera de vie. Il nous relate aussi certains souvenirs du temps de l'enfance, et du temps de son « maquereautage ».
Iceberg Slim s'est beaucoup investi dans la lutte contre les discriminations envers la population noire. Il exprime sa colère et son énorme ressentiment contre les Blancs d'Amérique aux commandes du pays.
Il ne cherche pas non plus d'excuses à son passé : il a voulu devenir mac, atteint par le poison de la rue. Il assume et ne regrette rien. Il met par contre en garde les novices qui auraient envie de s'y mettre. Parfois sans succès.
Le langage est imagé et fleuri, parfois cru, parfois poétique.
Ce n'est pas un livre facile à lire, il fait appel à beaucoup d'émotions. Mais c'est un livre atypique et très intéressant. J'avais déjà lu un ouvrage d'
Iceberg Slim il y a des années,
Trick baby, qui m'avait laissé un souvenir très fort. C'est la même chose avec celui-ci : une lecture qui donne à réfléchir.
Merci à la masse critique de Babelio et aux éditions Belfond.