Quand un roman nous montre ce que veut dire être une femme acariâtre…
Alors que la première guerre mondiale débute, Émilie est une jeune paysanne obéissante, étouffée par un quotidien morose, et rejetée par sa mère. Croyant trouver son salut dans le mariage, elle perd très vite son époux et est détestée par sa belle-mère. Cherchant à connaître ses origines et l'émancipation qu'elles pourraient lui apporter, la jeune veuve part vers le Midi, se donner une nouvelle famille. Pour trouver une nouvelle déception ou enfin la sérénité ?
La passivité du personnage principal peut être énervante si on ne veut pas voir le contexte et les ravages que pouvaient faire autour d'elles les femmes qui n'ayant pas eu ce qu'elles voulaient, en faisaient payer le prix aux autres. Entre la mère et la belle-mère à classer dans cette catégorie, j'ai trouvé très intéressante la description des comportements de ceux qui étaient obligés de vivre autour d'elles. le harcèlement quotidien est très finement évoqué.
Ai-je éprouvé de la compassion pour Émilie ? Oui, car elle n'inspire pas la pitié. C'est une battante qui saisit toutes les occasions pour fuir ce dont elle ne veut plus. J'en ai éprouvé aussi pour tous les hommes partis au front et ayant perdu la vie, certains physiquement, d'autres psychiquement.
La vie paysanne de l'époque est en filigrane et il est important de voir comment les rêves des jeunes agriculteurs ont été dépassés. Plus d'un siècle plus tard, le travail physique est amoindri mais il n'y a toujours pas de solutions pour la météo ou le stress.
C'est une lecture facile, sans choc émotionnel, écrite d'une plume vivante, riche de dialogues spontanés aérant l'ensemble.
Amateurs du genre, vous ne regretterez pas votre choix.
Je remercie Virginie et les
Editions de Borée pour le service presse non rémunéré de «
Les Tourments d'Émilie ».
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