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EAN : 9782493909589
Collection Proche (01/02/2024)
4.09/5   293 notes
Résumé :
"Nos pères, nos frères, nos amis" est une enquête immersive, un livre essentiel pour comprendre un point aveugle de notre société

" La petite graine de la violence, elle pousse, elle pousse, et je pense que cette graine est en moi depuis longtemps, elle fait partie de mon bagage, de ce que m'ont transmis mes parents. La violence surgit comme un instinct animal, et vous murmure à l'oreille : "C'est la faute de l'autre.' "

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Critiques, Analyses et Avis (47) Voir plus Ajouter une critique
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J'étais sur mon lieu de "travail" avec ce livre intitulé "Nos pères, nos frères, nos amis - dans la tête des hommes violents" par Mathieu Palain (Ce qui est une bonne chose en l'occurrence que l'auteur soit un homme...), donc jean michel anonyme me dit "Tu lis quoi?" je lui dis ce que je lis et devinez sa réponse? Pas une seconde d'hésitation il dit "Les femmes sont violentes" j'ai été effaré et je lui ai plus adressé la parole de la matin. Je demande donc à une seconde "collègue" pour me rassurer sur le manque de féminisme de cet anonyme mais qu'est ce qu'elle me chante?! le même discours que ce sont les femmes qui sont violentes! de la part d'une femme, en plus! J'ai lâché l'affaire... Et je me défoule ici! lol!
Une femme qui se fait battre est une chose beaucoup trop fréquente! C'est un problème de grande ampleur. Parfois les accusés se justifient honteusement. Il y a un groupe de paroles d'hommes qui ont "des problèmes avec leur femmes" (comprenez : qui les battent .. ) A chaque fois, je dis bien chaque fois c'est lié à un problème d'alcool !! : -o (mesdames je ne bois pas d'alcool !! lol ).
La colère... La violence... Des synonymes ? Pas exactement. Je me permet de parler sur Shutter Island où le garde à une conversation "finale" avec le héros. Il lui dit que Dieu aime la violence, sinon pourquoi il y en aurait partout? Il lui explique, qu'ils sont tout les deux pareil. Des hommes violents. Et que c'est la seule raison. Ce n'est pas parce qu'une femme vous "pousse à bout!!" allez faire un jogging, promener le chien, un tour en vélo... Bordel, y en a des façons de se défouler. Et au pire, tapez un bon coup de poing dans le mur ça vous pétera la main et vous enlèvera vos idées...
Et les gens qui ferment les yeux ... Comme Monsieur "G" qui vois une fille se faire passer dessus par 12 gars et qui non n'appelle pas la police parce que G est anti keuf et surtout anti cerveau/reprend ton calme charly xd... Ca me met mal à l'aise de parler à une femme battue, je pense qu'on est écartelé entre notre peur de la violence et notre indignation/colère. Voilà pour moi la solution c'est encore l'éducation...
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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Après sa série en podcast "Des hommes violents" sur France Culture, Mathieu Palain a voulu prolonger et approfondir cette enquête en immersion dans un groupe de parole réunissant des hommes condamnés pour violences faites aux femmes. Il s'est rendu dans une Maison des femmes, à des auditions judiciaires, et a eu accès à des témoignages d'auteurs et de victimes de violences.

Dans *Nos pères, nos frères, nos amis*, le journaliste; auteur d'un roman choc paru en 2019, Sale Gosse partage son enquête au sein de groupes de paroles conçus pour accompagner les hommes qui ont commis des actes de violences envers leurs compagnes. Il a ainsi choisi de s'interesser à ce qu'il perçoit comme une sorte d'angle mort de la lutte contre les violences faites aux femmes, à savoir les auteurs des violences

Entendre la parole des bourreaux, un défi complexe mais qui tente de comprendre l'origine de leur violence et permet de donner des clés de compréhension ainsi que matière à réflexion et à débat sans donner toutes les réponses sur une violence complexe entre trajectoires personnelles et familiales, et dynamiques sociétales.

Sauf que dans les faits alors que l'auteur espérait se trouver face à des hommes qui expliqueraient les raisons de cette violence mais il se trouvera le plus souvent face à un mur de déni !

"220.000 femmes déclarent chaque année subirent des violences conjugales, mais ce chiffre est largement sous-estimé, il peut être multiplié par quatre ou cinq".

ON se rend compte à la lecture de ce passionnant essai combien il s'évère peu facile de travailler sur la violence des auteurs et que nombre d'entre eux (la majorité ?) reste de véritables bombes prêtes à exploser. Les moyens n'y sont pas pour les victimes, pour les auteurs et pour la prévention de cette violence.

Mathieu Palain met en tout cas assurément le doigt sur un constat effrayant, la banalité de ces agressions souvent justifiées par les agresseurs, et le fait que ces hommes violents sont peut-être bien là tout près, dans notre quotidien, sous nos yeux sans que nous en ayons conscience…
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Depuis le déferlement de témoignages initié par la vague #metoo, le « monde de la fiction » a engendré de nombreux films ou romans sur le sujet.
MAIS qu'il s'agisse de réalité ou de fiction (la seconde étant un triste reflet de la première), le point de vue est souvent celui des « victimes », à savoir les femmes.

Mathieu Palain est journaliste et écrivain.
Un jour, il reçoit un texto « Les violences faites aux femmes, c'est un truc qui t'intéresse ? »
La question n'appelant pas autre chose qu'un « oui », Mathieu a pendant quatre ans recueilli la parole de victimes, mais aussi de bourreaux, afin d'essayer de comprendre les mécanismes de cette violence.

Dans ce compte-rendu, l'auteur s'efface et nous permet d'écouter ce qui se dit lors d'auditions judiciaires, dans les groupes de parole ou les associations d'aide.

La plupart de ces hommes sont dans une attitude de déni, voire de victimisation. Certains ont des arguments « imparables » pour justifier les coups portés.

Par identification inconsciente à des modèles familiaux ou sociétaux qui valorisent la « virilité » et la « masculinité hégémonique », certains hommes se sentent légitimes à violenter leur compagne, qui leur « doit » soumission, obéissance et respect.

Cette attitude consistant à asseoir une forme de domination par la peur et la violence, témoigne souvent d'un manque de confiance en soi (davantage encore que dans l'autre ?), d'une grande immaturité affective, de la peur d'être quitté.

L'enquête démontre que le phénomène ne concerne pas seulement les classes sociales les plus modestes, même si les situations de précarité et l'alcoolisme sont deux ressorts importants.

La violence prend souvent racine dans l'enfance, quand le cerveau est malléable et apprend par imitation. L'éducation, dès le plus jeune âge, serait donc une clé pour endiguer ce grave phénomène de société.

Nos pères, nos frères, nos amis est un ouvrage édifiant, indispensable, qui montre une mécanique aux engrenages implacables.

Les mots, les phrases claquent comme des coups et marquent les esprits.

Montrer, dire, décortiquer apparaît comme une étape nécessaire au changement.
Merci, Mathieu Palain.
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Mathieu Palain et son journalisme audacieux nous propose une enquête dans la tête des hommes violents.
Le sujet est sensible : comprendre ce qu'il peut se passer dans la tête d'un homme qui exerce une violence sur une femme, étudier les mécanismes des pensées. C'est sensible parce-que tenter de comprendre c'est accepter que ces hommes soient des humains. Cette phrase peut vous paraître futile mais pour moi elle est réelle. Comprendre ne veut pas dire accepter ni tolérer, « saisir le sens de quelque chose ».

Mathieu Palain s'est équipé de son Nagra et a parcouru des cercles de parole dans lesquels se retrouvent des hommes violents. Sidération : il n'aura entendu qu'une seule fois un aveu « j'ai battu ma femme », les autres sont plutôt dans le déni voire dans la victimisation. « T'es pas un homme si tu laisses trop de liberté », cette phrase démontre que le rapport de domination est omniprésent dans les couples notamment et sont à la base d'un tourbillon malsain. La reproduction du schéma familial intervient souvent, la mère comme la « domestique », le père qui trime et qui a donc le droit sur tout à la maison.

En ressort de cette enquête que le fondement même de la violence réside dans l'enfance, quand le cerveau est malléable, qu'il imprime tout et qu'il décide que ce mode de vie, cette façon de faire ou de penser est le « Bon ». La violence comme virus, une maladie curable seulement si on prend le patient zéro à temps. C'est aussi ce que Mathieu Palain nous démontre accompagné de spécialiste en la matière.

Ce livre est truffé de témoignages révoltants et éprouvants. J'y vois la nécessité de dire, de raconter pour réaliser le besoin de modifier certains fondements. J'y vois la lourde tâche qui m'incombe en tant que mère. Car nous avons du taff encore pour que nos pouvoirs de femme soient acceptés, humblement et à juste valeur.
Un livre à mettre entre toutes les mains, des générations d'avant, d'aujourd'hui et d'après. Je suis systématiquement profondément touchée à la lecture des livres de l'auteur, touchée par les histoires racontées et l'humilité qui s'en dégage.
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RÉVOLTANT & SI NÉCESSAIRE 🫶

Chaque année, 220 000 femmes déclarent chaque être victimes de violences au sein de leur foyer. Ce qui fait 220 000 hommes violents. Sans compter que ce chiffre est largement sous estimé, toutes ne portent pas plainte, loin de là.

"Ma femme, c'est ma femme c'est pas celle des autres"
" T'es pas un homme si tu laisses trop de liberté à ta femme"
"Elle l'a bien cherché"
Non vous ne rêvez pas. Oui ces mots sortent bien de la bouche d'hommes violents.

Mais pourquoi les hommes frappent-ils les femmes? Et surtout pourquoi un tel déni de cette violence?

Après 10 années de journalisme, Mathieu Palain prend conscience qu'il n'a jamais abordé ce sujet fondamental. Alors il s'est rendu dans des groupes de parole, dans une maison des femmes, à des auditions... afin de côtoyer au plus près ce fléau de notre société et nous livrer ces témoignages édifiants.

Un ouvrage qui permet d'envoyer valser les clichés, de détruire l'image de l'homme violent, l'alcoolique, bas de plafond qui tabasse sa femme en rentrant le soir pour une broutille. Un cliché qui permet à tant d'hommes de ne pas se sentir concernés. Alors qu'en réalité ces violences sont transclasses, touchent toutes les couches de la société.

Des hommes qui nient, qui pensent même être victimes d'un renversement du rapport de force. L'amour qui subsiste malgré la violence. L'emprise.
Et malgré tout, plutôt que d'accabler ces hommes, essayer de les comprendre.

Parce qu'il y a tant à faire, tant à démolir pour reconstruire. Parce qu'il ne faut pas fermer les yeux face à cette réalité insoutenable. Parce que l'éducation est sans doute la clé.

Une enquête immersive et un ouvrage indispensable. Une plume pleine d'humilité et des mots qui claquent. Qui heurtent. Qui racontent ces gestes malheureux, ces vies brisées avec justesse, sans pathos.

Après mon coup de coeur pour Ne t'arrête pas de courir, j'ai une nouvelle fois été séduite par Mathieu Palain et sa littérature du réel.
À lire absolument !
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critiques presse (2)
LesEchos
03 mars 2023
Qui sont les hommes qui battent les femmes ? Dans « Nos pères, nos frères, nos amis », une enquête littéraire implacable, Mathieu Palain plonge dans la violence du quotidien. Glaçant et nécessaire.
Lire la critique sur le site : LesEchos
LesInrocks
31 janvier 2023
De son propre aveu, Mathieu Palain n’est spécialiste ni des pensées féministes ni de la question des violences faites aux femmes. Au moment où il commence à s’y intéresser, parce qu’il se voit proposer la possibilité d’intégrer un groupe de parole pour “violents conjugaux”, il reconnaît même douter de la fréquence de ces violences.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Bahia fait non de la tête en répétant son mantra : " T'es pas un homme si tu laisses trop de liberté", comme s'il fallait colmater son bloc de certitude, de peur qu'à la moindre infiltration, le barrage cède.
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Dans son livre "Eichmann à Jérusalem", la philosophe théorise la banalité du mal : l'idée que celui-ci ne réside pas dans l'extraordinaire, mais dans la décevante médiocrité de l'être humain.
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Ces 220000 mecs violents, ce ne sont pas 220000 monstres, 220000 bêtes féroces qui sillonnent nos rues à la recherche d'une proie facile. Ce serait si simple. Un loup, ça se traque, ça se tire, ça s'empaille. Non, dans ces 220000 hommes, il y a votre père, votre oncle, votre frère, votre meilleur ami, votre voisin, votre patron, votre collègue de bureau, le boulanger du coin de la rue, le fromager sympa qui file du comté gratis à vos gamins, l'entraîneur de tennis de votre fils. Pas des monstres. Des mecs normaux. Et c'est bien le problème.
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Non, je l'ai jamais trompée. À part quand j'allais en club échangiste.
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Honorons les mortes, protégeons les vivantes.
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