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EAN : 9782073036698
Gallimard (25/05/2023)
4.39/5   204 notes
Résumé :
« Nous, linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, sommes proprement atterrées par l’ampleur de la diffusion d’idées fausses sur la langue française. »
Les Linguistes atterrées

Les discours sur les « fautes » saturent quasiment l’espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c’est la place qu’elle occupera à long terme dans l’usage. Et l’usage, ça s’étudie avec minutie. C’est le ... >Voir plus
Que lire après Le français va très bien, merciVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (50) Voir plus Ajouter une critique
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J'ai pleinement goûté ce Tracts Gallimard, clairs, concis et donnant envie d'aller plus loin par ces nombreuses références
En tout cas, cet opus me renforce dans quelques idées que je remue depuis plusieurs années sur maintes inutilités et manques de notre belle langue française à l'écrit... Entre-autres, un manque de voyelles, un trop-plein de consonnes (sauf une en moins) et des complications et pièges inutiles.
Notre langue vit par ses constantes adaptations et enrichissements issus de la communication orale, mais aussi (ô surprise et ô terreurs des puristes embaumeurs de langue) des communications écrites numérique par mails et SMS!
Non, le Français ne s' appauvrit pas, et oui, les apports des autres langues (dont l'Anglais honnit par beaucoup) sont nécessaires voire vitaux.
Bon. Je ne vais pas (répétition de la négation) ou je vais pas tout raconter ici de ce petit-opus-pas-cher-et-fort-utile-pour-3,90 euros-c'est-donné.
Une saine et vivifiante lecture.
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J'ai lu avec plaisir et parfois jubilation ce petit ouvrage de 65 pages, paru dans la collection « Tracts » de chez Gallimard. La précision a son importance puisque les 18 auteurs, tous linguistes, adoptent un ton souvent humoristique et volontiers provocateur. Ils s'appliquent à défaire 10 idées reçues sur la langue française, et quelquefois, ça fait du bien. Oui, parler du français d'aujourd'hui en disant « la langue de Molière » est assez malvenu, car ce n'est plus la même langue ; non, le français n'appartient pas à la France : il est la langue maternelle (et très vivante !) d'une partie des Belges, des Québécois, des Africains de certains pays, des Suisses... C'est sans doute vrai que les francophones écrivent de plus en plus mal. Il faut cependant considérer que de plus en plus de francophones écrivent, et que cela change tout, comme le formule ce tract. En revanche, il me semble évident qu'on trouve dans nos romans, journaux et publications de toutes sortes, des contresens, des erreurs et des coquilles qui étaient beaucoup plus rares il y a seulement 10 ans. Que Monsieur Toutlemonde fasse des erreurs, soit ! Mais que des gens dont la langue est le métier s'en préoccupent si peu, cela me dérange. Certaines précisions m'ont ravie. Ainsi, beaucoup de Français sont persuadés à tort que l'Académie française a un pouvoir sur la langue et que les dictionnaires sont des ouvrages normatifs ! Il n'en n'est rien, bien sûr. Bref, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture instructive et à la portée de tous. Et pourtant… Certains passages qui traitent du français au Québec m'ont fait bondir. Je ne suis pas linguiste et je ne suis pas à même d'évaluer si le français est menacé par l'anglais. En France, il ne s'agit peut-être que d'une mode (longue !). Mais j'avoue que sur ce point, je ne partage absolument pas l'optimisme de nos 18 linguistes. Surtout en ce qui concerne le Canada, et bien sûr, le Québec : c'est faux de prétendre que le français ne recule pas. Pour ceux que cela intéresse, vous trouverez ici : https://www.ledevoir.com/societe/745935/le-francais-comme-langue-parlee-principale-poursuit-son-declin-au-quebec-et-au-canada, des chiffres parlants, tirés du recensement de 2021. Vous pouvez aussi suivre, sur Facebook, le groupe « Pour le Cégep français » qui se bat pour que la loi 101 soit appliquée au niveau du Cégep dans le but, entre autres, de freiner ce déclin. Cela n'enlève évidemment pas l'intérêt de cet opuscule, mais ça m'a gênée.
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Je me suis régalée à la lecture de ce fascicule ! Et je retiendrai la phrase de Paul Valéry selon lequel l'orthographe française va du "cocasse" à l'"absurde" !
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Je me souviens essayer d'aider ma fille avec les consonnes muettes : ma puce, on dit une colline boisée donc on met un "s" à "bois", une odeur fruitée donc.... Vous avez compris le principe... sauf que je me suis sentie bête quand elle m'a dit on dit "s'abriter" donc il y a un "t" à "abri".... Euh bin non en fait....
Et comment expliquer le doublement du "n" au féminin pour "paysanne" mais pas pour "partisane" ? les deux "t" de "combattant" mais l'unique de "combatif" ?
Mazette....
J'ai aimé ce recueil qui replace le rôle du linguiste, qui rappelle des évidences.... et qui m'a appris beaucoup de choses !
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Je vous en conseille vivement la lecture, que vous soyez à l'aise avec l'orthographe et la grammaire françaises ou au contraire un peu fâché(s) avec elles.

Quant à moi, digne fille du Nord, je continuerai à utiliser un ramasse-poussière avant de passer la wassingue ! Et je vous dirai quoi quand j'aurai fini (aucun sentiment d'avoir appauvri le français avec mes expressions nordistes !)
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Je découvre avec cet opus la collection Tracts : on dira ce qu'on voudra, au moins ça se lit vite et ça fait réfléchir, même si pour moi cela n'a pas été dans le sens de la thèse défendue dans ce plaidoyer pour disons la tolérance, sinon le relativisme dans l'usage de la langue. J'ai commencé par me dire que j'avais affaire à un concentré de mauvaise foi, tant dans le choix des idées reçues introductives et des citations qui les accompagnent, que dans l'idée générale qui se dégage des dix propositions. Après tout, selon la plupart des dictionnaires, un tract est une "petite feuille ou brochure gratuite de propagande" ; sens auquel on peut préférer le sens plus proche de l'anglais "Imprimé de faible volume, distribué gratuitement, destiné à informer ou à influencer l'opinion publique dans un but politique, social ou commercial", plus neutre. le premier sens s'applique très bien à l'orientation générale du texte.

Ainsi, nous découvrons 10 analyses découlant d'idées reçues portant toutes sur l'effondrement du français, écrit comme oral, idées présentées comme répandues partout dans la presse et les médias en général, alors que si l'on regarde les auteurs des citations mises en exergue, on retrouve quand même beaucoup le même profil - au hasard, Alain Finkielkraut ou des Académiciens. Cela se précise : je me posais justement la question "mais à qui donc en veulent-ils comme ça ?" Cela tend à désigner une institution, l'Académie française, qui se mêle de ce qui ne la regarde pas et devrait écouter les linguistes, qui savent de quoi ils parlent, puisqu'ils sont à la fois scientifiques et spécialistes. Et même mieux : faisons entrer pour moitié des linguistes à l'Académie française (d'un coup l'optique est plus claire). Il y a toutefois un malentendu : se sentant attaqués ou critiqués par les médias, et à travers eux l'opinion, ils sortent en retour leurs piquants anti-vieux jetons puristes de droite (puisque, selon eux, on les considère comme "de dangereux gauchistes"), et feraient presque honte à des amoureux de la langue française comme Fabrice Lucchini ou même peut-être Bernard Pivot, d'exalter la beauté de notre langue, notamment écrite, et de la faire aimer à l'oral.

Une fois qu'on a laissé de côté ces piques intéressées et qu'on se penche sur leurs raisons, c'est déjà plus intéressant ; parfois je n'ai pas été du tout d'accord, comme en ce qui concerne l'orthographe ou la stricte égalité écrit/oral, même si je comprends que des linguistes se doivent avant tout d'observer les faits de langue et non de les juger. À l'inverse, certaines parties m'ont intéressée, comme celle sur les usages numériques ou la féminisation des noms, j'y ai appris quelques faits ponctuels - usage des emojis dans les écrits numériques, études montrant que les femmes ne postulent pas pour des offres d'emploi entièrement rédigées au masculin... Il est vrai que j'ai fait de la linguistique dans mon cursus littéraire, je connaissais donc les bases sur les différences entre l'écrit et l'oral ou les exemples grammaticaux. Je reconnais que c'est vraiment bien expliqué sans surcharge, les idées sont bien mises en valeur par des intertitres et une partie "et si ?" proposant des solutions, toutes linguistiques on s'en doute. Je n'étais peut-être pas la bonne personne à convaincre, dans la mesure où j'ai toujours considéré qu'il était grand temps de se débarrasser des apports de la linguistique dans l'enseignement de la grammaire au collège, et où ils parlent de la réintroduire.

Ah oui : les petites corrections orthographiques de 1990 glissées ça et là l'air de rien, eh bien ça me pique les yeux. D'ailleurs, on ne peut pas dire d'un côté que c'est l'usage qui définit la norme, et de l'autre se plaindre qu'une réforme qu'on a appelée de ses voeux n'a pas pris, que les gens ne s'en soient pas emparés comme un seul homme, ou femme. Un 2,5/5 ne sera pas injuste de ma part, mais plutôt fair-play - comment ça, du franglais ? Linguistiquement c'est cool, hey c'est abusé là !
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Dans l'enseignement du Français Langue étrangère, les étudiants étrangers apprennent tout autant les règles de grammaire - dont le fameux accord du participe passé avec l'auxiliaire avoir quand le COD est placé avant - que l'usage du français en situation réelle, parfois très différente...
Par exemple, comme les linguistes, je mets au défi quiconque utilise encore systématiquement le "ne" quand il discute en famille ou entre amis et fait des phrases négatives. Des exemples comme ça, il y a en a à la pelle, et si le but des étudiants de français veulent s'intégrer - comme on les en somme - ça passe aussi par cet apprentissage-là.
En lisant cet essai très intéressant, je me dis que l'enseignement du français de cette façon - grammaire et linguistique - devrait l'être aussi dans les cours de langue en situation scolaire.
Loin de trouver ça dangereux pour la langue, je trouve personnellement merveilleux de voir la créativité des locuteurs: le français de pays africains où on a beaucoup moins peur d'inventer, ou le français québécois par exemple, mais aussi celui de nos ados.
D'ailleurs, petit quiz: connaissez-vous le sens de:
-se faire daronned
-boire en bluetooth
-un floppeur

Il me semble toutefois, ce que j'ai pu entendre, que le français du Québec est bel et bien largement dominé par l'anglais et que beaucoup s'inquiètent de l'avenir du français au Canada. Ami.e.s québécois.es, des retours?






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Citations et extraits (40) Voir plus Ajouter une citation
Savoir laquelle de ces variétés utiliser selon les contextes est en revanche un enjeu essentiel, en particulier pour les plus jeunes, qui doivent pouvoir passer, lorsque c’est nécessaire, d’une écriture libre et spontanée à un français plus normé.

Page 38.
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 Le succès d’une communication est gouverné par un seul principe : la pertinence.

Page 46.
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L’orthographe, c’est d’abord le code graphique qui permet de la transcrire. Elle permet à tous et à toutes de partager un code graphique commun, qu’on considère comme le seul acceptable.

Page 28.
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« Pour des raisons historiques, le français fait partie des dix langues les plus présentes sur internet, et des cinq langues les plus parlées, si l’on prend en compte toutes les personnes qui l’emploient à des niveaux différents de maîtrise : cela lui donne un poids énorme au niveau mondial. » (page 12)
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« C’est le cas de toutes les langues du monde : la langue est un pouvoir. Maîtriser la langue, c’est se faire entendre, avoir voix au chapitre. Mais les langues, si elles permettent d’écrire des lois, sont également soumises à des règles. » (page 4)
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