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sur 64 notes
Je suis un grand fan de l'univers de Laurent Guillaume. Dans ses polars, il nous parle de géopolitique, d'espionnage, de criminalité, le tout dans une atmosphère bourrée de testostérone ! Il aime nous entrainer au coeur des conflits armés, auprès d'hommes qui se débrouillent comme ils peuvent pour survivre.

Cette fois-ci, le récit se déplace en Indochine française, à l'époque de la décolonisation. Entre laotiens, chinois, vietnamiens, français ou américains, chacun y va de sa petite combine pour arriver à ses fins. Elizabeth Cole, une jeune correspondante de guerre américaine se jette dans ce panier de crabes.

Mue par une volonté de s'imposer dans un milieu sectaire, elle se lance à tombeau ouvert dans une quête de vérité. Mais lors de ce parcours, elle comprend que la réalité est parfois surprenante. Ses convictions se heurtent aux comportements des hommes de terrain.

« Cessez de voir de l'honneur dans la guerre, c'est l'endroit qui en est le plus dépourvu »

Ce personnage principal féminin apporte une touche de fraicheur à ce milieu viril. Mais elle a aussi un caractère bien trempé et donne du fil à retordre à cette bande de manipulateurs. J'ai pris beaucoup de plaisir à la suivre, entre dialogues malicieux, scènes d'action et manigances en tous genres. Grâce à un travail de recherche particulièrement documenté et à son savoir-faire dans la narration, Laurent Guillaume nous passionne pour cette enquête sur fond d'histoire vraie. le rythme est soutenu et l'auteur n'est pas avare en rebondissements. Cette aventure est à la fois instructive sur les jeux de pouvoir de ce moment de l'Histoire et entrainante par son scénario complexe. « Saïgon » étant le premier volet de la série « Les dames de guerre », je suis impatient de retrouver la jeune femme pétillante pour une nouvelle intrigue !
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Je remercie chaleureusement les éditions Robert Laffont et sa collection La bête noire, ainsi que Babelio pour ce service presse.
Laurent Guillaume signe un polar historique méticuleux dans sa reconstitution d'une page sombre de l'histoire de la Guerre froide. La Guerre d'Indochine vit s'affronter l'armée française, aidée de supplétifs des peuples des montagnes extrêmement courageux face aux Vietminhs communistes, se battant pour libérer le Vietnam du joug colonialiste. Ils souhaitaient bien évidemment instaurer un régime communiste. Dans ce chaos ambiant, en septembre 1953, un journaliste très célèbre trouve la mort en sautant sur une mine. Il s'appelait Robert Kovacs. Il travaillait pour la rédaction du célèbre "Life magazine". Les conditions de sa mort vont interpeller une toute jeune journaliste au doux prénom d'Élisabeth Cole. Elle est photographe et elle va devenir correspondante de guerre. Ce récit s'appuie sur ce personnage fort, une femme d'action, sans peur, opiniâtre, courageuse et pleine de surprises. Elle est profondément attachante. Autour d'elle nous retrouvons une brochette de personnages hauts en couleurs. le récit s'appuie sur une trame historique qui a véritablement existé. Je ne dévoilerai rien ici mais Elisabeth va se rendre dans les maquis de la contre insurrection dirigés par des officiers français, membres des commandos et des services secrets. Sur les hauts plateaux du Laos, loin de Hanoï et Saïgon, on finance cette guerre, quitte à faire fi de toute morale. Ce dernier mot n'est pas de mise ici. J'ai aimé les différentes histoires qui s'imbriquent les unes dans les autres. On s'attache à certains personnages. Elisabeth ne va pas se laisser intimider. C'est le moins que l'on puisse dire. C'est sombre, émouvant avec une pointe d'ironie et d'humour parfois. L'ensemble se lit très bien. C'est une saga qui va être adaptée par le producteur du Bureau des légendes sur Canal plus. Je n'en suis pas surpris. Laurent Guillaume a une écriture très cinématographique. On a de pures séquences d'action, avec l'adrénaline qui monte et le coeur qui s'emballe. On a aussi une place pour les sentiments, l'amour. "Les Dames de Guerre Saïgon", s'appuie sur une documentation solide, on apprend énormément de choses sur cette guerre d'Indochine, oublié aujourd'hui. Nous sommes en 1953 et 1954, sur fond de Dien Bien Phu, la défaite qui scella le sort de l'Empire français en Indochine. C'est une saga avec beaucoup d'atouts et un vrai plaisir de lecture. Laurent Guillaume confirme son potentiel. Il a un talent certain pour les polars historiques. Violent et douloureux, il sait aussi ménager son lecteur avec quelques moments de légèreté bienvenue. On s'attache aux différents personnages et surtout à l'intrépide et courageuse Elisabeth Cole. Les polars ayant la guerre d'Indochine comme toile de fond ne sont pas si nombreux. Pour tous ces éléments, je vous recommande la lecture de "Les dames de guerre, Saïgon" de Laurent Guillaume dans la collection La bête noire chez Robert Laffont. Si vous cherchez à être dépaysé, c'est exactement le polar qu'il vous faut.
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En septembre 1953, alors qu'il effectue une mission, en Indochine, le reporter Robert Kovacs perd la vie. Il avait couvert de nombreux conflits : de la guerre d'Espagne à celle d'Indochine. Lors du débarquement à Omaha Beach, il était au plus près de l'action. « Robert avait coutume de dire que si vos photos ne sont pas assez bonnes, c'est que vous n'êtes pas assez près. » (p. 46) Hélas, il était trop près d'une mine. Lorsque le rédacteur en chef de Life magazine, basé à New York, réunit les journalistes pour trouver lui un successeur, personne ne se propose. Tous ont en tête le corps mutilé de leur collègue. Soudain, une main se lève : c'est celle d'Elizabeth Cole. Elle écrit la chronique mondaine. Les rires masculins fusent. Finalement, faute de candidats, la jeune femme est désignée.

Persuadée que la mort De Robert n'est pas accidentelle, elle est déterminée à faire émerger la vérité et à lui rendre justice. En effet, dans les affaires du défunt, elle a trouvé une pellicule, cachée dans un col. Un des clichés ne valide pas la version officielle des autorités françaises.

A son arrivée à Saïgon, elle est accueillie par Graham Fowler, un journaliste anglais. Chargé de sa protection et de l'introduire auprès des différentes instances en place, il doit composer avec la fougue et l'imprudence de la reporter débutante. La curiosité d'Elizabeth alerte et inquiète les services secrets de plusieurs pays et les forces en puissance dans le conflit (CIA, SDECE, Vietminhs, Méos, Corses, sectes guerrières, contrebandiers, etc). Elle s'intéresse un peu trop, à leur goût, à leurs activités ; par exemple le trafic d'opium, dans lequel les occidentaux tiennent un rôle inavouable, décrit sous le nom d'opération X (ces faits se sont réellement produits).

J'avais peu de connaissances sur la décolonisation de l'Indochine, même si des scènes marquantes de A Dieu vat et de le grand monde (un petit clin d'oeil m'a fait sourire) se sont imprégnées dans ma mémoire. Aussi, j'avais tout à découvrir. J'ai été captivée par les découvertes d‘Elizabeth et, comme elle, j'ai été scandalisée par certains évènements. J'ai craint pour sa vie, car elle est déterminée à mener son enquête jusqu'au bout et à prendre tous les risques, pour révéler ce que les États camouflent soigneusement. Je me méfiais de tous, faisant confiance à ceux qui ne le méritaient pas, dirigeant mon courroux, parfois, vers les mauvaises personnes. L'inexpérience d'Elizabeth m'a touchée, car j'ai senti que j'aurais pu faire les mêmes erreurs qu'elle, manquer de recul et agir, imprudemment, au nom de la justice. J'ai admiré son esprit de déduction, alors qu'elle ne possède pas certains éléments et j'ai été époustouflée par sa témérité. Enfin, j'ai été captivée par le déroulement du conflit et l'approche documentée proposée par l'auteur. J'ai très envie de découvrir la suite de cette série : j'ai adoré ce premier tome.

Je remercie sincèrement Babelio et les Éditions Robert Laffont pour cette masse critique privilégiée.

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Chronique de serial Lectrice : le petit avis de Kris
Les Dames de guerre : SaigonLaurent Guillaume
Un roman qui nous plonge directement dans la guerre d'Indochine où les services secrets internationaux sont tous présents.
Rien que l'époque par elle-même fascine.
En septembre 1953, à New York, la rédaction du Life magazine apprend la mort du reporter Robert Kovacs en Indochine française. Photographe pour la page mondaine, Elizabeth Cole se porte volontaire pour réaliser la suite du reportage De Robert, mais également pour enquêter sur son décès qu'elle ne pense pas accidentel.
Pas particulièrement attirée par les récits de guerre je dois avouer que l'auteur m'a bluffé. le titre, Les Dames de guerre parce que, entrent en scène une correspondante de guerre, Élizabeth, une espionne un peu par contrainte, Lian et une cheffe de guerre, très présentes tout au long de la narration.
On entre dans le vif du sujet dès le départ et l'histoire va crescendo jusqu'à la fin. Pas de temps morts. Une part d'histoire qui ne doit pas être oubliée servie par un récit qui prend aux tripes.
Un roman d'aventure qui allie polar et espionnage : une saga inoubliable de Laurent Guillaume.

Pour en savoir plus sur ce polar et son auteur, vous pouvez cliquer ci-dessous ⏬⏬⏬
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Service de presse.

Il fait partie des 137 autrices et auteurs que vous allez pouvoir côtoyer si vous vous rendez au festival Quais du Polar à Lyon qui célèbre ses 20 ans d'existence. Il faut dire que Laurent Guillaume est l'une des belles figures de la littérature noire que l'on prend plaisir à écouter lorsqu'il nous livre ses anecdotes sur les années qu'il a passées au sein de la Police nationale en tant qu'officier pour diriger des unités spécialisées que ce soit en lien avec l'anti criminalité ou la lutte contre les stupéfiants. Il émane d'ailleurs du personnage un certain charisme se conjuguant avec une soif d'aventure qui le conduit à se rendre notamment au Mali dans le cadre d'une coopération policière qu'il poursuit après avoir quitté l'institution en exerçant désormais une activité de consultant international en lutte contre le crime organisé et en s'intéressant plus particulièrement aux région de l'Afrique de l'ouest. On retrouve un peu de tout cela dans l'ensemble de son oeuvre que ce soit avec la trilogie Mako du nom de cet officier travaillant à la BAC dans la région parisienne, ou avec Là Où Vivent Les Loups (Denoël 2018)nous permettant de croiser Priam Monet, ce flic de l'IGPN en mission dans les confins des Alpes française tandis qu'avec Un Coin de Ciel Brûlait (Michel Lafon 2021) on se retrouvait en Sierra Leone durant la tragique guerre civile qui a dévasté le pays. Il ne s'agit là que d'un échantillon de la dizaine de romans qu'il a écrit tout en travaillant également comme scénariste en collaborant notamment avec Olivier Marchal que l'on ne présente plus. A la conjonction de ces deux activités de scénariste et de romancier, on retrouve donc Laurent Guillaume à l'occasion de la sortie de son dernier roman Les Dames de Guerre/Saïgon s'inscrivant dans une trilogie à venir qui devrait être prochainement adaptée par Alex Berger, producteur de la fameuse série Le Bureau Des Légendes.

En septembre 1953, à la frontière du Laos et de la Birmanie, le reporter Robert Kovacs trouve la mort alors qu'il accompagnait un commando dans le cadre d'un reportage sur la guerre d'Indochine. A New-York, l'ensemble de la rédaction du magazine LIFE est consternée à l'annonce de ce décès tragique. Mais en récupérant dans les affaires personnelles de Kovacs un rouleau de pellicule qu'il a dissimulé dans la doublure de sa veste, Elizabeth Cole, photographe mondaine de la page culturelle du magazine, prend conscience que sa mort n'a rien d'accidentelle. C'est l'occasion pour cette jeune femme intrépide de réaliser son grand rêve en devenant correspondante de guerre pour couvrir les événements de cette guerre oubliée tout en cherchant à comprendre ce qu'il est vraiment arrivé à son collègue. Mais en débarquant à Saïgon, Elizabeth se retrouve au coeur d'un enchevêtrement d'intérêts complexes où s'affrontent espions de tout bord, tueurs à gages déterminés, aventuriers et trafiquants d'armes sans scrupule et militaires désabusés qui savent déjà que cette guerre est perdue. Cela ne l'empêchera pas de se rendre à Hanoï et de parcourir les hauts plateaux du Laos tout en faisant face à ceux qui ne souhaitent pas que la lumière soit faite sur les circonstances de la mort de Robert Kovacs.

Pour situer le contexte historique de la première partie de cette saga, il faut mentionner quelques références comme La 317e Section du réalisateur français Pierre Schoendoerffer ou Un Américain Bien Tranquille du romancier britannique Graham Greene auquel Laurent Guillaume rend d'ailleurs un hommage appuyé qu'il évoque dans la postface de son roman. C'est donc à la lisière de ces deux oeuvres emblématiques abordant le thème de la guerre plutôt méconnue d'Indochine que se situe Les Dames de Guerre/Saïgon en se concentrant plus particulièrement sur l'aspect historique de l'Opération X désignant un trafic d'opium mis en place par l'armée française afin de financer ses opérations spéciales visant à lutter contre les combattants Việt Minh. Sur cette trame historique, à la lisière du roman policier et d'espionnage tout en empruntant quelques caractéristiques propre au récit d'aventure, Laurent Guillaume met en place une redoutable intrigue s'articulant autour de la perception d'Elizabeth Cole, cette jeune reporter de guerre audacieuse au caractère bien affirmé qui va donc nous entraîner dans la nébuleuse diaspora d'espions sévissant notamment dans ce Saïgon d'autrefois au charme suranné que l'auteur restitue avec une impressionnante précision au gré d'une atmosphère exotique et envoûtante. On ne manquera pas d'être impressionné par cette habilité consistant à mélanger toute une galerie de personnages tant fictifs qu'historiques que l'on croise bien évidemment à Saïgon maïs également sur les hauts plateaux du Laos, dans la région du fameux Triangle d'Or où Elizabeth Cole évolue en compagnie de membres d'un commando français et des combattants Meos qu'ils encadrent en nous donnant l'occasion d'assister à quelques scènes de combat épiques et percutantes. Alors que la reporter côtoie le capitaine Bremond, officier aussi désabusé que chevaleresque, on devine l'inévitable glissement vers un registre romanesque qui reste, fort heureusement, extrêmement sobre pour ce concentrer sur les rapports de force idéologiques qui prennent tous leurs sens dans une série de rebondissements contenant quelques longueurs explicatives qui demeurent néanmoins nécessaires pour la bonne compréhension de l'ensemble du texte. Ainsi, en arrière-plan brièvement évoqué, se dessine la défaite de Diên Biên Phu ainsi que les prémisses de l'emprise américaine et de la guerre du Vietnam qui va bientôt débuter. Au final, Les Dames de Guerre/Saïgon se révèle être un superbe roman ponctué d'hommages à cette époque extraordinaire de la décolonisation de l'Indochine particulièrement bien restituée que l'on découvre au travers du regard de cette reporter de guerre que l'on se réjouit de retrouver très prochainement ainsi que son entourage à l'instar du personnage de Graham Fowler dont la personnalité est particulièrement réussie.



Laurent Guillaume : Les Dames de Guerre/Saïgon. Editions Robert Laffont/Collection La Bête Noire 2023.

A lire en écoutant : Heaven and Earth de Kitaro. Album : Heaven & Earth (Motion Picture Soudtrack). 1993 Universal Music Classical.
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Robert Kovacs, un reporter de guerre brillant au passé élogieux, vient de mourir en mission alors qu'il couvrait les événements en Indochine. Nous sommes en 1953 et la rédaction de Life magazine est en deuil.
Personne ne veut le remplacer dans cette zone du monde particulièrement dangereuse. Seule Elisabeth Cole le demande. Elle est la risée de tous les hommes du journal mais, pugnace, elle est persuadée que sa place est là-bas d'autant plus qu'elle a trouvé, bien cachée dans la doublure d'un des vêtements De Robert, une pellicule photo qu'elle s'empresse de développer.
La mort du reporter est-elle bien accidentelle ?
Qui est cette jeune femme qui apparait sur certains clichés ?
Et quel rôle joue ce jeune homme presque encore un gamin qui porte un étrange bandeau sur le front ?
Pour obtenir des réponses, le lecteur va donc embarquer avec Elisabeth, et découvrir que ce pays complexe n'est pas pour rien une zone de conflits. En effet, se mêlent sur place que ce soit à Hanoï, à Saïgon ou sur les hauts plateaux du Laos, l'armée française, la mafia corse, les américains et les soviétiques, et des trafiquants de drogue (opium bien entendu) et d'armes, des guerriers, des sectes, des hommes politiques tenant à leur pouvoir, des agents doubles et des tueurs à gages bien décidés à supprimer tous ceux qui entravent la route des autres. le lecteur ne sait plus à qui se fier.
Rien ne sera facile pour Elisabeth mais elle est bien décidée à enquêter coûte que coûte, quitte à se mettre en danger... tout en exerçant le métier de ses rêves.

Voilà un roman d'aventure, à la fois roman d'espionnage et historique puisqu'il se passe pendant la guerre d'Indochine.
L'héroine est une femme volontaire et prête à tout pour réaliser ses rêves et assoir son désir de liberté dans une société pas du tout préparée à accepter qu'elle sorte des bureaux pour devenir une véritable correspondante de guerre.
Le lecteur, une fois l'histoire bien campée, veut absolument savoir comment Elisabeth va s'en sortir car le suspense est intense, le rythme soutenu et l'intrigue bien menée.
C'est un roman prenant, riche en événements de toutes sortes. le lecteur apprend beaucoup de choses sur L Histoire complexe de cette région du monde, sur cette guerre d'Indochine où les intérêts de plusieurs pays sont en jeu (comme c'est souvent le cas dans les guerres) mais où les enjeux majeurs sont peu connus car cachés aux yeux du monde.
L'auteur s'est inspiré de personnages réels pour faire vivre ses personnages fictifs (il nous en dresse la liste à la fin de son roman mais je ne vous en dirai rien de plus ! ). Je n'aurais pas deviné du tout cela car je ne connaissais pas, je l'avoue, la grande majorité de ces personnages.
J'ai eu du plaisir à découvrir cette lecture malgré les scènes de guerre violentes, car il y a heureusement des passages plus légers. Cependant, je ne me suis pas totalement attachée à l'héroïne car finalement elle quitte sa petite vie tranquille et confortable, son mari et sa famille pour se retrouver immergée dans cette guerre quelques jours plus tard...sans paraitre en être affectée ce qui nous apparait peu crédible. Elle fera cependant preuve de courage et de ténacité dans bien des situations, ce qui est admirable.
Mais bon, laissons lui une chance puisque la fin nous permet d'imaginer que tout peut changer par la suite pour elle, j'apprends en effet en rédigeant ses lignes que ce roman est le premier tome d'une trilogie.

Merci à Babelio pour cette Masse critique privilégiée et à l'éditeur Robert Laffont pour leur envoi qui m'a permis de découvrir pour la première fois cet auteur que je n'avais jamais lu.
La saga va prochainement faire l'objet d'une adaptation télévisée par Éric Rochant qui, sauf erreur de ma part, est le producteur de la série "Le Bureau des légendes"que vous avez peut-être vu à la TV (moi pas, car elle passait sur Canal + !).
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Partons à Saïgon dans les années cinquante, prendre des photos… non, pas pour faire les touristes, mais pour percer les mystères de trafics en tout genre en temps de guerre !

Un photographe professionnel tué en pleine opération sur les terres en guerre de l'Indochine française, voilà ce qui amène Elizabeth Cole, reporter au célèbre Life Magazine new-yorkais, à se rebeller et à tenter le tout pour le tout pour partir enquêter en Asie. Elle va de surprise en surprise et ne s'attend pas à se retrouver mêlée à d'obscurs trafics !

Dans ce polar écrit par un ancien capitaine de police, nous suivons une héroïne forte, de celles qui font rêver, de celles qui font s'exalter et portent haut le drapeau des Femmes… surtout dans ces années cinquante où leurs places n'étaient qu'à servir leur mari. Une vision de la société très bien représentée entre ces pages où l'héroïne tente de s'affranchir et qui s'enrage de chaque attitude sexiste de ses semblables. Ce roman est le témoin d'une époque très bien mise en scène et vue par les yeux d'une rebelle, héroïne malgré elle. Je me suis facilement attachée à cette protagoniste qui dépasse ses propres limites.

Le suspens monte crescendo et explose au coeur d'un conflit que l'on ne soupçonnait pas. Je me suis laissée bien des fois surprendre par certains dénouements et j'ai apprécié le cadre de cette enquête qui mêle espionnage et conflits de guerre.

La plume de l'auteur est empreinte de suspens et retranscrit à merveille la beauté des paysages entre Cambodge et Viêt Nam. Les dialogues se joignent aux passages narratifs avec fluidité, tout en entretenant cette part de mystère, nécessaire à l'enquête, en entremêlant les points de vue.

Pour conclure, ce livre est une invitation au voyage dans le temps et dans l'espace. Il nous transporte dans une autre époque sur les terres asiatiques pour mener une enquête sur les pas d'une femme hors du commun. Une héroïne attachante, du mystère, de l'amour et de beaux paysages, que rêver de mieux pour s'évader par la lecture ? Une chose est sûre : je vous recommande vivement ce livre !

Il sort aujourd'hui aux éditions Robert Laffont, que je tiens à remercier pour leur envoi dans le cadre de la Masse Critique de Babelio.
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PASSIONNANT
Elizabeth Cole , photographe mondaine pour Life Magazine, saisit sa chance en osant se proposer pour prendre la suite de Robert Kovacs, célèbre reporter de guerre mort en Indochine.

Elle débarque à Saïgon, déterminée et intrépide, et marche dans les pas de son illustre prédécesseur, dont elle souhaite par ailleurs éclaircir les circonstances du décès; la version officielle la laissant circonspecte.

Bousculant allègrement les conventions, la journaliste s'épanouit dans l'adversité et ne s'en laisse pas conter dans ce marigot où nagent agents doubles, soldats idéalistes ou corrompus, malfrats et trafiquants.

L'aventure passionnante d'une dame de guerre !
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Mars 1945 (Tonkin) le lieutenant Duchesne assiste impuissant à l'horrible assassinat de sa femme Mathilde (et de sa fille Louise, âgée d'un an) par un sanguinaire soldat japonais (le commandant Sawano) Victimes d'une trahison au sein de la garnison française …

Septembre 1953 (Birmanie) le reporter de guerre Robert Kovacs, qui couve les évènements liés au conflit avec l'Indochine (sous la haute protection d'un gradé français) le capitaine Brémond, va également tomber dans un piège et sauter sur une mine antipersonnel …

Septembre 1953 (New-York) la photographe Elisabeth Cole perd son temps et gâche son talent, en travaillant pour la page mondaine de « Life Magazine ». Elle va irrémédiablement bouleverser son existence lorsqu'une (improbable) porte de sortie va s'ouvrir devant elle. Quand bien même cette opportunité s'avèrera être – ô combien – dangereuse ! À son tour, Elisabeth Cole va croiser la route d'un certain capitaine Louis Brémond

Un (premier) opus très dense, à l'intrigue complexe, où s'entremêlent conflits politiques, espionnage, trafics de mafieux (corses) et … histoire d'amour ? … Une trilogie qui démarre sur les chapeaux de roues ! L'écriture est efficace, le style très visuel. Je remercie vivement la Masse Critique Privilégiée de Babelio ainsi que les Éditions Robert Laffont de m'avoir fait découvrir ce captivant roman !
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L'essoufflement des colonies, comme une fin d'adolescence des démocraties, au sortir de la deuxième guerre mondiale, transpire de ce roman indispensable au devoir de mémoire. 


Laurent Guillaume partage avec passion les traces de l'Histoire d'une France qui a tellement intégré son  rôle de résistance en ce début des années 1940, qu'elle ne parvient plus à desserer les crocs. Il faut un ennemi à combattre et une bonne raison de tenir. Il faut nourrir un peu de haine pour garder la soif d'écourter le parcours des ennemis. Un veritable écheveau entremêlé, sur un territoire-proie splendide que tous s'arrachent. Des japonais, reflets des nazis vaincus récemment. Des Vietminhs, image du péril communiste et ses relents de maccarthysme. Des groupes locaux, des ethnies, des villageois en soif de revanche et des mercenaires maniant les arts martiaux. Des colons, français, se débattant sur un territoire abandonné, asphyxié de tout soutien financier et logistique. Des américains empêtrés dans une histoire qui n'était pas la leur, et qui leur prend pourtant la main au collet, pour une fin funeste que l'on connaît. 

Le champ de bataille est au final massacré comme un champ de course un jour de grand prix. Un champ de bataille sur lequel vivent des hommes, des femmes, des enfants, se débattant poir survivre.


De la guerre d'Indochine, je n'avais en tête que les lignes du livre d'histoire de mon enfance, les cours sur les colonies, et la nausée qu'elles peuvent faire naître. 

Je n'avais que ces quelques mots d'un oncle : "Moi j'y étais, en Indochine...", mots tombant dans des oreilles sourdes : il eût été aberrant de considérer un récit ubuesque reposant sur un pays qui n'existe pas sur les cartes.


Je n'avais que cette vision d'un voisin de mon village, marchant de guingois, si maigre, le regard perdu, et les mots connus de tous : "Il vit chez ses parents ; ils ont 80 ans. Il est comme ça depuis son retour de la guerre d'Indochine. Il a trop fumé d'opium."

Je n'avais rien, sur la guerre d'Indochine. Et Elizabeth Cole est arrivée, photo-reporter pour le magazine Life, débarquant à Saïgon en 1953 (date de naissance de ma mère). Elizabeth, femme forte, élément clé de son époque, courage presque aveugle aux dangers. Bref, Elizabeth, personnage fictif ouvrant la voie à tant de femmes de son époque, sur des terrains glissants, dangereux, politiquement visqueux. Une Dame de guerre, la première d'une série lancée par cet auteur hors pair, qui assure un carton plein, ce troisième roman s'inscrivant comme les deux précédents (Un Coin de ciel brûlait et Là où vivent les loups) dans mes lectures les plus marquantes de ces dernières années. 


"- Je ne vous ai pas tout raconté. J'ai passé la matinée à photographier des gens, du camelot au porteur d'eau, du moine bouddhiste à la cuisinière de rue. À midi, j'ai mangé dans une de ces échoppes sommaires. du riz avec du poulet frit, Délicieux. Puis je suis repartie. J'étais grisée par le dépaysement, les gens si gentils, souriants, les odeurs d'épices...et c'est là que j'ai entendu cette détonation. 

Fowler la dévisagea. Elizabeth s'alluma une Du Maurier et souffla nerveusement la fumée. 

- Au début, j'ai cru que cétait le raté d'un moteur, mais je me suis tout de même approchée pour vérifier. 

- Ce n'était pas le raté d'un moteur. 

- Non, dit Elizabeth. C'était une grenade, d'après les témoins, lancée sur la terrasse de la Pagode. Il s'agit d'un salon de thé situé dans la rue Catinat. 

- Je connais La Pagode, dit Fowler. Leur thé est juste convenable, mais leur chocolat chaud est divin. Ils font régulièrement l'objet d'attaques. Nul ne sait pourquoi.

- Il y avait des gens à terre, des dames distinguées, des messieurs annamites, des boys et des enfants. La plupart se relevaient, mais trois personnes sont restées au sol. L'une d'entre elles était morte. Une femme dans une jolie robe blanche toute maculée de sang. Et puis les secours sont arrivés, des ambulances, Ils ont emmené les blessés et la victime. Alors le patron, un jeune Français, et ses employés ont essuyé les flaques de sang, ramassé les débris et réinstallé les tables. Tout le monde s'est rassis comme si de rien n'était.

- Fowler regarda en contrebas les quais qui se noyaient d'ombre. 

- Vous avez pris des photos ? demanda-t-il. 

- Oui, toute une pellicule. Fowler leva son verre.

- Trinquons à vos premiers clichés de sang. Vous êtes officiellement une reporter de guerre. 

– Ce n'était pas la guerre, dit-elle, juste le meurtre aveugle d'une innocente. 

Fowler ricana. 

- Ma chère, c'est surtout ça la guerre. le massacre des Innocents. Vous vous attendiez sans doute à quelque chose de plus romantique ?"


Si vous aimez les romans actifs, les personnages trempés et vivants, empruntant le squelette d'êtres ayant traversé l'histoire ; si vous aimez avoir du relief dans vos lectures, et filez verifier les anecdotes historiques (la bibliographie fournie vous épatera sur le travail d'orfèvre de l'auteur) ; si vous aimez les metteurs en scène de papier, portant l'humilité en bandoulière, alors vous adorerez Les Dames de guerre ! Vous y trouverez mille échos, mille angles de lecture, et la postface vous donnera, à coup sûr, comme moi, envie de découvrir plus avant Un Americain bien tranquille, et l'oeuvre de Graham Greene !

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