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sur 54 notes
Avec Les Dames de guerre : Saïgon, Laurent Guillaume nous livre un roman d'aventure et d'espionnage haletant.
Septembre 1953, en reportage en Indochine française, le journaliste photographe de guerre pour Life magazine, Robert Kovacs, trouve la mort sur l'explosion d'une mine.
Dans les bureaux du magazine, à New-York, devant l'ensemble du personnel, Henry Luce, qui a racheté Life en 1936 pour son nom, souhaitant révolutionner la presse papier en donnant toute sa place à l'image, très affecté par cette disparition brutale, rend un hommage vibrant à celui qu'il considérait comme le plus grand raconteur d'histoires de ce siècle.
Parmi les présents se trouve Elizabeth Cole, photographe talentueuse et dessinatrice accomplie. Mariée depuis quatre ans, la jeune femme, athlétique et très belle, s'habille en Dior, Balmain, Chanel, vit à Manhattan mais a cependant l'impression de gâcher son talent en couvrant la page mondaine du Life Magazine. Elle commence de plus, à s'agacer des allusions permanentes à la maternité que lui font ses beaux-parents.
Aussi, quand il est fait appel à un photographe expérimenté pour finir le reportage en Indochine commencé par Kovacs, alors que tous ses collègues baissent la tête, n'hésite-t-elle pas à se porter volontaire car elle est de plus, persuadée que la disparition du reporter n'a rien d'accidentelle.
Devenue correspondante de guerre, son rêve, elle s'envole en novembre 1953, pour Saïgon, attendue par son contact Graham Fowler.
Commence alors une enquête à l'autre bout du monde, à Saïgon, à Hanoï et la plaine de Diên Biên Phu où les Français viennent de lancer l'opération Castor, et sur les hauts plateaux du Laos où les Méos (les Hmongs) abattent sans pitié les Vietminhs, ces Méos aux coutumes avec des trophées un peu barbares… Mais comme le dit assez justement Bremond à Elizabeth horrifiée : « Cessez de voir de l'honneur dans la guerre, c'est l'endroit qui en est le plus dépourvu. »
C'est une enquête sur les traces d'un trafic d'opium avec des espions partout, des tueurs à gages, des sectes guerrières, des aventuriers, des trafiquants d'armes, absolument ébouriffante que va mener Elizabeth Cole. Ce qui est le plus impressionnant et le plus époustouflant est que ce trafic a bel et bien existé. Il s'agit de l'histoire de l'opération X.
Cet ouvrage est une mine de renseignements historiques. de plus, les personnages mis en scène jouent leurs propres rôles ou sont inspirés par de vrais gens. C'est le cas de Elizabeth Cole inspirée par les grandes reporters de guerre féminines auxquelles Laurent Guillaume rend un magnifique hommage en en créant une à leur image, l'héroïne de son roman. Je l'ai cependant parfois trouvée un peu trop « superwoman ».
Grâce à une enquête haletante et complexe, l'auteur réussit avec brio et de façon romanesque, à nous entraîner dans cette période de décolonisation, un peu compliquée et pas toujours très connue et à mettre en évidence les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes et photographes dans les zones de guerre et le courage dont ils doivent faire preuve pour opérer dans un climat empreint d'insécurité et de menace constante.
Un premier opus réussi ! Ne reste qu'à attendre la suite, prévue pour 2025…
Je remercie pour leur confiance Babelio et la collection La Bête Noire des éditions Robert Laffont.

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Pourquoi ce titre Les dames de guerre ? Parce que l'héroïne, femme reporter qui n'a pas froid aux yeux, croisera une taxi-girl espionne et une cheffe de guerre.
Septembre 1953, l'Indochine est en proie à une guerre fratricides entre vietminhs communistes, annamites et français. C'est la mort du reporter Robert Kovacs qui pousse Elizabeth Cole à partir en Indochine sur les traces du reporter disparu pour reprendre son enquête. Après avoir tergiversé, le patron de Life magazine accepte de la laisser partir afin d'élucider les incohérences qui entourent la mort accidentelle du reporter vedette.
Sans expérience aucune du reportage de guerre, la jeune femme va devoir s'adapter à des situations extrêmes tout en affrontant un danger permanent et masqué. Mais il ne se passe pas grand-chose à Saïgon où les expats se retrouvent en terrasse autour d'un verre où dans les grands hôtels. Elle veut suivre la piste de ces trafics illicites découverts par Kovacs.
A force d'obstination, la jeune reporter va s'envoler vers les hauts plateaux du Laos en compagnie de Brémond, officier français peu loquace. Là, elle découvrira une réalité différente de celle de Saigon. Dans ces montagnes vit une ethnie différente des plaines, des indigènes que Kovacs avait photographiés :

« Ce vent des Méos. Ils s'appellent entre eux les Hmongs, « les hommes » dans leur langue, dit Ferrari. C'est une tribu montagnarde de chasseurs et de cultivateurs aux moeurs traditionnelles. Ils connaissent ces montagnes comme le fond de leur poche et ils détestent autant qu'ils méprisent les Annamites et, naturellement, les Vietminhs qu'ils tuent sans pitié, avec une extrême férocité. »

En poursuivant son enquête, Elizabeth Cole dérange beaucoup de monde, à commencer par les organisations criminelles chinoises et la mafia corse qui vivent du trafic d'opium cultivé dans le pays et qui alimente les fumeries. Elle va vite se trouver en danger. Des aides inattendues vont la protéger et, dans cette vaste manipulation où il est difficile de savoir à qui l'on a véritablement affaire car les espions et les malfrats pullulent, la journaliste va devoir redoubler de vigilance et ruser.

L'intérêt de ce roman réside surtout dans le rythme haletant de son intrigue complexe. L'auteur a su faire coïncider la réalité historique avec le destin de ses personnages. On trouvera en fin de volume le nom de ces personnages réels qui ont inspiré ses héros de fiction.
La recherche historique est importante, c'est elle qui donne sa crédibilité au récit. le lecteur est complètement immergé dans cette guerre à l'autre bout du monde mais où s'opposent les intérêts de plusieurs pays.
Même si le personnage d'Elizabeth Cole est attachant, je ne l'ai pas trouvée très crédible. On fait la connaissance, au début du roman, d'une jeune femme décidée. Journaliste, elle n'a jamais couvert une guerre. Elle a une vie confortable, un mari aimant et s'habille en Chanel ou en Dior. Quelques pages plus loin, la voilà en Indochine, transformée pour les besoins de l'intrigue en reporter baroudeur. du mari, on n'a plus guère de nouvelles.
La lecture est fort agréable grâce à une intrigue bien ficelée, un rythme soutenu et l'histoire, la grande, est bien présente. Alors, on pardonnera à l'auteur ses exagérations.
La fin laisse deviner qu'il y aura une suite…
Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio pour cette lecture haletante.

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Vous connaissez ce plaisir un peu honteux de savoir que, une fois tout le monde couché, on retrouvera notre petite affaire. On se surprend à penser aux personnages du roman alors que la marmaille affamée se jette sur la tartiflette. On écoute, distrait, les adultes raconter leurs exploits du jour, mais on pense à tous ceux du livre…
Un vrai bon roman d'aventure provoque ce genre de sensations que je n'avais pas éprouvées depuis bien longtemps. Je referme la dernière page, sniff, mais je vois au dos du quatrième de couverture qu'il y aura une suite. Quel pied, quelle joie de retrouver l'année prochaine la belle Elisabeth et le sombre Bremond !
« Les Dames de guerre » est un projet de trilogie avec possible adaptation cinématographique et « Saïgon » en est le premier tome .
Laurent Guillaume a eu une vie avant d'être écrivain. Capitaine de police, il a travaillé à la Crim puis aux Stup. Il est devenu consultant international en lutte contre le crime organisé. Il sait de quoi il parle…

Sans ménagement, le lecteur est littéralement scotché par une scène d'ouverture implacable, incroyable…mais vraie : en mars 1945 les militaires du Kempeitaï (la gestapo japonaise) attaquent par surprise les gradés français occupant le Tonkin, l'Annam et la Cochinchine : 3000 soldats (qui étaient vichyssois avant de devenir gaullistes) sont tués atrocement par les japonais, alliés jusqu'alors, en 48 h.
On verra que ce prologue aura de surprenantes conséquences car bien vite nous sommes projetés en 1953 au Laos, à Manhattan puis en Indochine où se déroule ce grand récit romanesque.
La mort suspect de Robert Kovacs, l'immense reporter de guerre travaillant pour Life magazine, victime d'une embuscade du Vietminh alors qu'il suivait un corps expéditionnaire français sur les hauts-plateaux, au nord du Laos, sa mort donc laisse un grand vide et suscite beaucoup de questions.
Elisabeth Cole, grande bourgeoise new-yorkaise et excellente photographe des pages mondaines de Life, va supplier son patron : elle sera correspondante de guerre.
Sitôt débarquée à Saïgon, les choses se compliquent très vite.
Laurent Guillaume réussit le tour de force de nous faire vivre de l'intérieur l'Indochine de 1953/1954 (jusqu'à Diên Biên Phu) en suivant pas à pas son héroïne . Et c'est absolument captivant. Il dévoile progressivement et sans détour la face cachée de cette guerre sale (mais toutes les guerres le sont) et la complexité des forces en présence.
On va donc marcher sur les cendres du désastre colonial français en évitant les chinois, les vietminh, les services secrets des uns et des autres, les surprenantes mafias locales, les sectes bizarroïdes, les corses et quelques autres.
L'ambiance est rendue palpable grâce à la plume très vivantes de l'auteur, parfois un peu bavard mais le plus souvent soucieux de nous faire voyager littéralement avec notre correspondante de guerre. Elle sera accompagnée par un viel anglais, le journaliste Graham Fowler (dont le personnage est inspiré, et oui, de Graham Greene), par un jeune fidèle du Cao Daï (secte adoratrice d'une trinité où figure Victor Hugo !) évidemment spécialiste en arts martiaux et par le beau corse Antoine Ferrari ( du contre-espionnage français) .
Dans cet équipage, nous allons voyager à pied, à cheval et en avion. Nous survivrons à un nombres vertigineux de complots et d'embuscades. Comme tout le monde, on tombera amoureux du ténébreux capitaine Bremond qui est l'autre héros de cette histoire formidablement endiablée.
Surtout on en apprendra des vertes et des pas mures sur les trafics des uns et des autres. L'auteur s'est longuement documenté et il connait son sujet par coeur : cette guerre est avant tout la guerre de l'opium. Une de plus me direz-vous ! Et vous aurez raison, il est bien rare que l'on fasse la guerre pour l'honneur et la patrie, surtout lorsqu'il s'agit de conserver ses colonies ( l'Ukraine, c'est une autre histoire).
Laurent Guillaume rend aussi hommage à Maître Lemaitre : on aura l'occasion de retrouver le Grand Monde et de se laver avec du véritable savon Pelletier.

J'ai donc beaucoup aimé ce roman édifiant, parfois drôle, un peu sanglant mais surtout captivant, un vrai roman qui n'est pas une énième pseudo-biographie, qui ne fait pas la leçon et qui éloigne fort opportunément les sujets du moment.
Je remercie pour leur confiance Babelio et la collection La Bête noire des éditions Robert Laffont.
Vivement la suite !!!
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Robert Kovacs a pris des clichés au coeur de tous les conflits du XXe siècle. Lorsque les Viets attaquèrent, il est persuadé de faire une photo qui peut lui assurer le Pulitzer. Son pied se pose sur quelque chose de dissimulé dans une touffe d'herbe. L'explosion le soulève et l'envoie trois mètres plus bas.
À partir d'une pellicule photo retrouvée cachée dans la veste de Kovacs, Elisabeth jeune photographe part sur le terrain pour tenter de résoudre l' énigme de la mort de Kovacs

De Saïgon au Laos en passant par Hanoï, Laurent Guillaume nous entraîne dans une guerre à l'état brut, un carnage, un abattoir, des corps partout, une odeur infecte. L'Indochine est truffée d'espions, Américains, Français, Britanniques, Chinois, Vietminh, ils grouillent comme des cloportes. Une situation confuse, des intérêts divergents, trop de cadavres sans qu'on sache pourquoi ils sont morts et surtout par qui ils ont été tués. Sur fond de trafic d'opium, un roman d'aventures porté par une écriture efficace et rythmée, le lecteur n'a pas le temps de s'ennuyer.

Je remercie les éditions Robert Laffont et Babelio de leur confiance.

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En général, lors des masses critiques, que ce soient mes opérations mensuelles ou les masses critiques ciblées, j'évite de solliciter des livres dont je ne sais rien. Je préfère cibler des auteurs dont le nom ne m'est pas inconnu ou des titres dont j'ai entendu parler. Lorsque j'ai reçu une proposition de Babelio pour recevoir ce « Dames de guerre : Saïgon » j'ai d'abord pensé que je n'allais pas donner suite, le nom de l'auteur m'étant inconnu. Mais, le titre m'avait intriguée et j'ai donc lu le résumé qui a achevé de me convaincre de dépasser mes réticences. Et vraiment, j'ai bien fait. le roman de Laurent Guillaume est un très bon roman.

A la fois roman historique et roman d'espionnage, « les dames de guerre : Saïgon » a tout du page-turner. le récit est d'une efficacité redoutable, les pages tournent toutes seules. J'ai dévoré ce bouquin. Il faut dire que, pour qui s'intéresse à la Guerre d'Indochine, le sujet est passionnant. En effet, le roman évoque l'opération X qui consistait en un trafic d'opium par certains services de l'armée française dans le but de financer certaines opérations et de déstabiliser le Viet Minh. le bouquin de Guillaume est très documenté, il est évident que l'auteur a fait des recherches fouillées. Il se dégage du roman une grande crédibilité et une grande véracité, impression renforcée par le fait que l'auteur évite le simplisme et le manichéisme. Il aurait été facile de sombrer dans la caricature en donnant à voir d'un côté des gentils et de l'autre des méchants. Il n'en est rien. L'auteur ne prend pas vraiment parti, chaque personnage ayant des motivations crédibles, et fait le choix de montrer la complexité des enjeux et des forces en présence. le lecteur est plongé de façon immersive dans ce sac de noeuds qu'était alors l'Indochine, repère d'espions de tous bords, où on ne peut se fier à personne, ou tout le monde joue double jeu, où personne n'est ce qu'il semble être. L'intrigue est complexe, avec beaucoup de ramifications et beaucoup de personnages, à l'image de ce qu'était cet imbroglio. Pourtant, tout se suit très facilement grâce au talent narratif de Guillaume qui construit et mène son récit de façon très habile. On retrouve cette lisibilité dans les scènes de combats qui sont d'une clarté absolue. Petit bémol, j'ai trouvé l'auteur moins convaincant dans les scènes du quotidien mais elles sont finalement peu nombreuses. Je regrette également de ne pas m'être attachée davantage au personnage principal que je n'ai pas trouvée très intéressante dans sa caractérisation. Mais ça n'a pas gâché mon plaisir de lecture. J'ai suivi Elisabeth sans vraiment m'intéresser à elle d'un point de vue personnel mais je me suis passionnée pour son enquête.

Je remercie vivement Babelio et les éditions Robert Laffont pour ce très bon moment de lecture. Je ne m'attendais pas à ressortir si enthousiaste de cette lecture. Il ne fait nul doute que je lirai le prochain volet de cette saga qui s'intéressera à Olive Yang, un personnage très intrigant croisé dans ce 1er tome. Je me dis même que ça va être long d'attendre 2025.

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J'avais hésité à répondre positivement à cette proposition de Babelio et des éditions Laffont, que je remercie pour cet envoi.

Un mot me rebutait un peu dans la présentation : " espionnage". Les romans de ce type ne m'ont jamais attirée. Mais, il était question aussi de mettre au premier plan un personnage féminin, une correspondante de guerre, si rare dans ces années cinquante, et cela attisait mon intérêt.

Tiraillée entre ces deux aspects, j'ai abordé le livre avec curiosité. Elisabeth, journaliste américaine, n'était pas du tout destinée à partir en Indochine. La mort suspecte là-bas d'un photographe reconnu et une volonté interne du journal pour lequel elle travaille ( et dont évidemment, je ne parlerai pas...) l'y poussent cependant. de même qu'une forte détermination à montrer ce dont elle est capable.

Par contre, les manigances subtiles et tortueuses du monde de l'espionnage ne m'ont vraiment pas intéressée, comme je m'y attendais, et les scènes de guerre inévitablement violentes m'ont heurtée.

Je n'étais pas une lectrice requise pour ce genre de roman. C'est un premier tome, il y est question d'une autre femme qui sera au coeur du deuxième . Je ne le lirai pas.

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Merci à BABELIO et aux éditions Robert Laffont pour l'envoi de ce livre qui m'a procuré un très vif plaisir de lecture. Une intrigue captivante, ni trop complexe ni trop simple, des personnages très bien dessinés, un scénario implacable (il parait que l'on va en faire une série, j'ai hâte de voir cela)…On est en pleine guerre d'Indochine et l'on va croiser officiers taiseux, journaliste américaine sur les traces de Robert Capa dont l'ombre plane sur le livre, membres des services secrets chinois, américains, vietnamiens, français etc...Je suis bluffé par la qualité de la documentation de l'auteur (qui n'a rien à envier à Pierre Lemaitre, dont on a pu lire un super roman également sur ce sujet) et pourtant cela n'est pas du tout didactique (comme parfois -souvent- dans les romans dits " historiques"), on est dans un roman très maitrisé, efficace et pourtant qui distille le charme lié sans doute aux influences propres à l'auteur. On imagine Graham Greene ou Kessel par exemple.
L'écriture est alerte et très au-dessus des standards de la littérature de best-seller : s'il n'y a pas d'effets de style, chaque phrase est là pour préciser un détail, contribuer au climat, faire avancer l'intrigue. Je ne me suis pas un seul instant dit en lisant une page, tiens voici une page faible. Même les scènes d'action, si souvent médiocres, sont ici captivantes, efficaces et courtes.
Enfin ce que le livre a à nous dire sur cette guerre, cette période m'est apparu vraiment intéressant.
Je recommande très chaudement pour un vrai bonheur de lecture, un plaisir de qualité.
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Quand on a comme moi, un peu baigné autrefois dans les livres de Bergot, Larteguy ou Bodard, un roman situé dans l'Indochine des années 50, ça ne se refuse pas ! Et j'ai ainsi sauté sur Les Dames de guerre – Saïgon, premier volet de la trilogie à venir de Laurent Guillaume.

S'inspirant pour partie de faits réels dont les protagonistes sont révélés en postface, ce roman de guerre plonge Elizabeth Cole, journaliste de Life habituée au faste new-yorkais, dans le bourbier de la Cochinchine et du Tonkin, au coeur d'un nid d'espions digne de celui du Caire d'OSS.

Sur les traces de Kovacs, son confrère mort dans un douteux accident de guerre, Cole va découvrir que si la guerre semble perdue pour les Français, les autres puissances se disputent déjà l'avenir de ce territoire dans des jeux d'alliances parfois surprenants.

L'ensemble tient ses promesses en matière de rythme et d'atmosphère, mettant bien en valeur les contrastes de ce monde qui s'écroule, entre combats violents des soldats et notables occidentaux qui continuent à s'arsouiller paisiblement aux bars des grands hôtels.

Reste que si le roman permet tout, celui-ci pousse le bouchon un peu loin en matière de crédibilité, en particulier dans certains dialogues. Une lecture bien documentée qui reste plaisante et près de 500 pages avalées en mode pageturner, mais pas sûr de suivre avec les deux prochains.
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Une américaine à Saïgon, jusqu'aux Hauts Plateaux du Laos.

Roman page turner mêlant aventure, espionnage, enquête, Histoire, dans le décor extrême-oriental des années 1950.

Elizabeth Cole, américaine, est photographe au Life Magazine, elle a bien l'intention de connaître la vérité sur la mort de son collègue journaliste reporter Robert Kovacs disparu en septembre 1953, alors en mission professionnelle en Indochine.
Son patron accepte de l'envoyer à Saïgon couvrir les évènements en tant que correspondante de guerre.
Sur place elle va se retrouver à exercer son métier au coeur de zones dangereuses et dans des conditions souvent extrêmes.

Situation géopolitique d'une époque charnière, batailles et conflits armés, Services secrets et contre-espionnage, trafics et doubles-jeux…
Elizabeth est projetée dans un théâtre d'action très animé, annonçant débâcle et prémices de décolonisation.


J'ai découvert un roman à l'histoire captivante, rythmé et bien documenté, conjuguant romanesque et réalités historiques.
J'ai apprécié d'apprendre en postface que l'auteur s'était inspiré de personnages ayant réellement existé, notamment Graham Greene, Robert Capa et quelques grandes reporters de guerre féminines telles que Lee Miller, Carolyn Cole…auxquelles ce premier volet d'une saga rend un bel hommage.

Jeux de dupe et tours de passe-passe m'ont quelquefois un peu égarée – le décor s'y prêtant ! – et j'ai trouvé certaines scènes peut-être un peu alambiquées, mais j'ai été tenue en haleine comme dans un film d'espionnage rétro – impossible à lâcher !
Ce roman se lit facilement et se prêtera parfaitement à une adaptation ciné/TV.
Merci à Babelio et aux éditions Robert Laffont – La bête noire pour cette jolie découverte.
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Je suis un grand fan de l'univers de Laurent Guillaume. Dans ses polars, il nous parle de géopolitique, d'espionnage, de criminalité, le tout dans une atmosphère bourrée de testostérone ! Il aime nous entrainer au coeur des conflits armés, auprès d'hommes qui se débrouillent comme ils peuvent pour survivre.

Cette fois-ci, le récit se déplace en Indochine française, à l'époque de la décolonisation. Entre laotiens, chinois, vietnamiens, français ou américains, chacun y va de sa petite combine pour arriver à ses fins. Elizabeth Cole, une jeune correspondante de guerre américaine se jette dans ce panier de crabes.

Mue par une volonté de s'imposer dans un milieu sectaire, elle se lance à tombeau ouvert dans une quête de vérité. Mais lors de ce parcours, elle comprend que la réalité est parfois surprenante. Ses convictions se heurtent aux comportements des hommes de terrain.

« Cessez de voir de l'honneur dans la guerre, c'est l'endroit qui en est le plus dépourvu »

Ce personnage principal féminin apporte une touche de fraicheur à ce milieu viril. Mais elle a aussi un caractère bien trempé et donne du fil à retordre à cette bande de manipulateurs. J'ai pris beaucoup de plaisir à la suivre, entre dialogues malicieux, scènes d'action et manigances en tous genres. Grâce à un travail de recherche particulièrement documenté et à son savoir-faire dans la narration, Laurent Guillaume nous passionne pour cette enquête sur fond d'histoire vraie. le rythme est soutenu et l'auteur n'est pas avare en rebondissements. Cette aventure est à la fois instructive sur les jeux de pouvoir de ce moment de l'Histoire et entrainante par son scénario complexe. « Saïgon » étant le premier volet de la série « Les dames de guerre », je suis impatient de retrouver la jeune femme pétillante pour une nouvelle intrigue !
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