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Marie Bardiaux-Vaïente (Autre)Carole Maurel (Autre)
EAN : 9782344045664
192 pages
Glénat (10/01/2024)
4.6/5   200 notes
Résumé :
Mon corps, mon choix : un procès historique

En 1972, Marie-Claire Chevalier, enceinte à la suite d’un viol, est dénoncée pour avortement clandestin par son propre agresseur. L’avortement est encore, à cette époque pas si lointaine, un délit passible d’une très forte amende et même d’incarcération. Sa mère qui a tout mis en œuvre pour lui venir en aide, ainsi que des femmes ayant pris part aux événements, comparaissent elles aussi devant la justice, po... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
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Bobigny 1972 retrace les évènements et le procès pour avortement contre Marie-Claire Chevalier et sa mère, et défendu par Gisèle Halimi. C'est le procès contre une fille violée, dénoncée par son violeur, que Gisèle Halimi retournera contre la loi anti-avortement, un procès historique pour l'avancée des droits de la femme.

Le graphisme est classique, la colorisation joue sur les tons rétros qui cadrent bien avec le début des années 70. le dessin est au service du récit. La narration bénéficie d'une structure efficace, comme un montage de cinéma, ménageant le suspense, mettant en exergue les moments forts, et jouant adroitement entre l'angoisse de Marie-Claire, et la volonté sans faille de Gisèle Halimi. C'est bien construit, cela permet d'ajouter de l'émotion à ce récit, de tenir le lecteur en haleine et de magnifier ces évènements.

Cette lecture m'a bouleversé, entre joie et effarement, joie pour l'issue, pour l'admiration que j'ai pour Gisèle Halimi, effarement pour l'horreur face à l'ordre établi, sexiste dans les lois et les mentalités.

Alors cette lecture est vraiment enthousiasmante, parce qu'elle révèle un élan formidable, il faut propager cette histoire, la faire connaître, et cette bande dessinée est un moyen très efficace par sa simplicité, par l'émotion qu'elle provoque, par le débat nécessaire qu'elle met en scène. À mettre dans tous les CDI du monde !
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Bobigny 1972, le procès de femmes ordinaires exposées, traitées en criminelles pour avoir fait le choix d'une vie celle de Marie-Claire. Nous leur devons aujourd'hui l'extraordinaire…

On a beau connaître les grandes lignes et les grandes figures du combat pour la liberté des femmes, c'est avec les histoires individuelles qu'on prend pleine conscience de la violence d'une loi et d'un système qui réprimaient les avortées et rejetaient les fille-mères, « parquées » dans des centres à l'abri du regard des bien-pensants. Derrière cette affaire retentissante, c'est le drame intime d'un viol puis d'une grossesse non désirée devenu drame familial car Marie-Claire a toujours été soutenue par sa mère, une femme exceptionnelle. C'est donc avec beaucoup d'émotions que j'ai vécu leurs douleurs communes et leurs moments d'intimité magnifiquement retranscrits par des dessins tantôt angoissants tantôt réconfortants. Une oeuvre qui par ses couleurs et son graphisme nous transporte avec vigueur dans les années 70, au service de l'histoire d'une noble cause.

Soutenues par Gisèle Halimi et l'association « Choisir », Marie-Claire et sa mère ont parlé au nom de toutes. Alors, tout simplement, merci!
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Une claque, une vraie, belle claque.
Quelle lecture...je suis encore émue au moment où j'écris ces mots.
Nous sommes en 1972, la loi ne permet pas encore aux femmes d'avorter, de faire le choix de garder ou non un enfant dont on ne veut pas, dont on ne peut pas s'occuper, qui parfois est le fruit d'un viol. La loi des hommes, faite par des hommes pour les femmes. Des hommes qui ont le droit de partir, de laisser la femme seule face à cette grossesse.
Comme Robert Badinter qui avait décidé de défendre n'importe quel homme qui risquerait sa tête, Gisèle Halimi défend les femmes qui se sont mises hors-la-loi en avortant.
Cette BD nous met face à l'inégalité de la femme, de par sa position sociale, face à la justice.
Cette BD retrace les circonstances qui ont conduit Marie-Claire Chevalier et sa mère, Michèle, devant le tribunal de Bobigny et nous rend les minutes du procès, les plaidoyers des avocats mais aussi des célébrités, des médecins.
Cette BD nous raconte ce verdict historique et les conséquences sur la législation française.
C'était en 1972. C'est si prêt finalement. Et quand on pense que l'avortement n'a été légal en Belgique qu'en 1991...ça laisse songeur.
Le dessin de Maurel est parfait (j'ai envie de dire : comme toujours), tant dans son traitement que dans son adéquation avec le sujet qu'il sublime.
Une lecture poignante et nécessaire. Un chef d'oeuvre
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« Bobigny 1972 » est un roman graphique engagé qui retrace un procès qui nous semblerait révoltant aujourd'hui. En effet, Marie-Claire Chevalier, enfant de 15 ans au moment des faits, est accusée d'avoir eu un avortement après être tombée enceinte suite à un viol. J'évite volontairement le mot « subir » qui est bien sûr mis en avant dans la plaidoirie de Gisèle Halimi et les autres témoins, mais parce qu'il ne semble pas venir à l'esprit de ces hommes, qui à l'époque, ont jugé cette jeune fille. D'ailleurs, je poursuis sur ma lancée, le procès dans ses débuts semblent assez irréaliste, car les hommes de la cour ont remis en cause la parole de Marie-Claire qui revenait sur les faits et sur le viol qui a déclenché l'avortement. Ils ont douté de ce viol, car elle n'a pas porté plainte, en la plaçant comme une affabulatrice et comme la criminelle. Certains passages en tant que femme me semblent révoltants et dénonce la méconnaissance du monde féminin par les hommes.
Quoique j'en dise, la bande dessinée remet bien le contexte en place. Un contexte d'acquisition des droits de la femme, dont la bande dessinée se fait la mémoire.
J'avais déjà entendu parlé de cette affaire, sans vraiment en connaître les détails (il est évoqué notamment des « Les grandes oubliées » de Titiou Lecoq que j'ai lu récemment et qui m'a donné l'envie d'en savoir plus). J'ai découvert grâce à ma lecture, que Gisèle Halimi s'est fait l'avocate de Marie-Claire Chevalier et de sa mère (gratuitement, car les sujets de ces types de procès, comme c'est évoqué dans le livre, sont souvent des femmes peu aisées). Son travail lors de ce procès est assez étonnant, car on nous dit qu'elle a fait en sorte de juger la loi qui interdisait les femmes d'avorter, en faisant intervenir, non des témoins directs mais des médecins pratiquant l'avortement (dont le prix nobel de la médecine), des femmes dont Simone de Beauvoir et Delphine Seyrig... ayant subis des avortements, pour montrer le caractère absurde de la loi appliquée de manière non égalitaire.
L'ouvrage prend fin, avec le discours de Simone Veil devant l'Assemblée nationale…
Je pense que cette bande dessinée est surtout éducative, elle nous remet bien en mémoire ce que nous avons gagné, comment et à quel point il faut qu'on y fasse attention.
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Qui sont Michèle et Marie-Claire Chevalier, interpellées par la police un matin de janvier 1972 à 6h ? Deux femmes qui vont être jugées pour avortement, Marie-Claire, dix-sept ans pour avoir avorté et Michèle, sa mère, pour l'avoir aidée à le faire.

Nous sommes en 1972, l'avortement n'est pas légal, c'est un crime. Il n'y a pas encore eu de propositions pour modifier la loi. Mais déjà des voix s'élèvent face à cette situation de santé publique. Tous les ans des femmes avortent pour des raisons diverse et variées, souvent parce qu'elles n'ont pas le choix. Mais toutes les femmes ne sont pas égales devant l'avortement. En fonction de leur situation sociale, les conditions pour avorter ne sont pas les mêmes. Riches ou célèbres, elles peuvent passer par des cliniques spécialisées à l'étranger ou avoir recours à des praticiens. Pour les femmes plus modestes, l'argent est une barrière et elles ont parfois recours à des faiseuses d'anges aux méthodes pas toujours sécurisées mettant leurs vies en danger et courant parfois le risque de ne plus pouvoir enfanter.

Dans les années soixante-dix, des voix s'élèvent pour protester contre cette injustice faite aux femmes. En 1971, le manifeste des 343 est publié par Le Nouvel Observateur. 343 femmes célèbres ou anonymes reconnaissent avoir eu recours à l'avortement et en demande la légalisation.

Bobigny 1972 retrace le procès de Michèle et Marie-Claire Chevalier, défendues par Gisèle Halimi. On entre dans le prétoire et on assiste au débat. Les deux femmes sont mises en accusation par un jury composé d'hommes.

La plaidoirie de Gisèle Halimi est mise en images. C'est intéressant car ce projet va faire faire avancer les choses et certainement favoriser la loi de 1975 proposée par Simone Veil, ministre de la santé du Président Giscard d'Estaing. Deux femmes anonymes, victimes de leurs conditions sociales et du peu de courage d'un lâche géniteur, vont être défendues par Gisèle Halimi, qui décide de s'engager pour cette cause, pour la libération des femmes du joug des hommes.

Revenir sur ce procès, c'est aussi rendre hommage et celles et ceux qui sont venus témoigner et apporter leur soutien, prenant leurs responsabilités. On retrouve les témoignages de Simone de Beauvoir, Delphine Seyrig mai aussi le professeur Monod, le professeur Milliez et Michel Rocard.

C'est un vrai débat de société, comme un combat entre les anciens et les modernes ou plus simplement pour une juste égalité entre hommes et femmes. Ce procès est un coup de projecteur, le moyen d'une médiatisation importante.

Ce roman graphique permet aussi de retracer les parcours d'une mère et d'une fille. Leurs angoisses fassent à une grossesse non voulue, celles pour une recherche de solution. On évoque leur sentiment de honte et d'injustice, la peur de la jeune fille devant subir l'avortement.

Les graphismes de Carole Maurel sont parfaitement adaptés au récit de même que les couleurs choisies, correspondant aux couleurs des Bd de l'époque. Tout est fait en finesse sans fausse pudeur grâce à l'utilisation judicieuse de gros plans qui suggèrent plutôt qu'imposer.

J'ai beaucoup apprécié cette lecture, de revenir sur un fait de société historique ayant eu des conséquences sur l'évolution des lois jusqu'à l'inscription récente de la légalisation de l'avortement au sein de notre constitution.

Lecture émouvante, éducative, politique. Un grand moiment pour moi.
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critiques presse (7)
LaTribuneDeGeneve
22 mars 2024
Alors que la liberté de recourir à l’IVG vient d’être inscrite dans la Constitution française, voici un témoignage graphique inestimable! Sans pathos, la scénariste Marie Bardiaux-Vaïente et sa complice dessinatrice Carole Maurel restituent une affaire judiciaire dont le dénouement constitue un moment clé dans la longue lutte pour le droit des femmes. Un trait explicite mis en page avec un classicisme assumé permet une narration rigoureuse et fluide tout à l’avantage d’un récit riche en pics émotionnels.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Bibliobs
22 mars 2024
Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel se saisissent avec brio de ce moment charnière de l’histoire des droits des femmes, soulignant le courage de tous ceux qui ont pavé le chemin vers le vote de la loi Veil en 1975. Une piqûre de rappel indispensable.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
LeMonde
22 février 2024
Bien que fictionné, le récit de Marie Bardiaux-Vaïente et de Carole Maurel, qui retrace toute l’affaire, rend justice au combat de ces femmes et rappelle combien le droit à l’avortement n’est jamais acquis.
Lire la critique sur le site : LeMonde
LaLibreBelgique
22 février 2024
Un ouvrage documenté, bien charpenté et terriblement efficace.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
BDGest
31 janvier 2024
Constamment juste, poignant mais pas larmoyant, Bobigny 1972 revient, avec force et talent, sur un combat marquant que les Françaises ont eu le courage de mener. Il rappelle aussi à quel point cet acquis peut être fragile et l'extrême nécessité de rester vigilantes et vigilants pour le défendre. Même et surtout en 2024.
Lire la critique sur le site : BDGest
LaLibreBelgique
26 janvier 2024
La voix de Gisèle Halimi résonne dans cette bande dessinée conçue et réalisée par deux autrices : Marie Bardiaux-Vaïente et Carole Maurel.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
ActuaBD
09 janvier 2024
Le dessin de Carole Maurel apporte une approche humaine et touchante des actrices de l’événement tout en rappelant ses échos modernes. Une lecture nécessaire, à compléter par d’autres sources sur la période, pour encore mieux saisir toute l’importance de cet épisode clé de la lutte pour le droit des femmes à disposer de leurs corps.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Quatre femmes comparaissent devant quatre hommes. […] Est-ce que l’injustice ne commence pas là ?
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D’abord, monsieur le juge, je veux dire que je ne me sens pas coupable.
C’est votre loi qui est coupable.
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N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question.

Ces droits ne sont jamais acquis.

Vous devez restez vigilantes votre vie durant.

Simone de Beauvoir
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Ce n’est pas l’avortement qui tue, c’est l’absence de loi.
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La première urgence pour une femme violée c’est d’effacer les traces! Car elle a honte, Monsieur le procureur, elle a honte! Et pourquoi aurait-elle honte d’un crime que l’on vient de perpétré contre elle, allez-vous me demander ? Parce que les femmes savent que dans notre société, la suspicion pese sur toutes les victimes de violences sexuelles. La société les fait sentir coupable d’avoir été violée, voilà pourquoi les femmes ne portent pas plainte et vous-même ici dans le tribunal, vous mettez en doute le récit de ma cliente, vous faites partie du problème, Monsieur le procureur.

P 76 et 77
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Vidéo de Marie Gloris Bardiaux-Vaïente
Bobigny 1972 / Dans les couloirs du Conseil Constitutionnel
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