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EAN : 9782330189143
128 pages
Actes Sud (10/04/2024)
4.64/5   161 notes
Résumé :
Vendredi 13 novembre 2015. Douceur automnale : ce soir pourrait avoir un air de fête. On rêve de ce que sera cette nuit qui s'ouvre. Deux amoureuses savourent l'impatience de se retrouver ; des jumelles se sont demandé où célébrer leur anniversaire ; une infirmière se promet le repos mérité. Un mari s'agace de devoir garder seul "la petite" - sa femme part écouter de la musique. Partout dans Paris, on va bavarder, trinquer, rire, danser. Et du côté des forces de sec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
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Vendredi 13 Novembre 2015. Attentats à Paris et au Bataclan...
Laurent Gaudé n'y était pas , mais son livre s'attache aux destins brisés par des s.....
" Je me suis rendu au Bataclan sans avoir l'intention d'y entrer. J'ai vu les visages hagards de gens qui sortaient de la salle. " Discours de François Hollande sur l'attentat du Bataclan ...

" le Hasard s'empare de nous, de tout, déchire des jeunes gens dans des flaques de sang et leur tord les traits. Il dévie nos chemins avec une joie féroce et donne à l'horreur le nom de destin."

Laurent Gaudé s'exprime à la 1ère personne du singulier ou du pluriel: Je ou Nous... Et nous sommes tous victimes, jeunes ou vieux, parent, badaud confronté à l'horreur, à ... une scène de guerre... soignants, jeunes pompiers, ou policiers.
Les mots et les paroles se mélangent, entre vivants et morts!

Ce téléphone qui sonne!
Ces amis, ces parents qui s'inquiètent pour leurs enfants qui allaient voir "Eagles of death metal". Et au téléphone cette petite voix qui chuchote dans la salle, la peur au ventre...
Et nous, lecteurs, nous pleurons aussi!
"Chacun d'entre nous se sentira abîmé, même s'il n'a pas été blessé."

"Nous avons envie de brandir ce que nous sommes. Pour défier ceux qui voulaient nous abattre. Nous ne sommes pas soumis. Blessés. Sonnés. Mais pas soumis. [

"Les terrasses des cafés deviennent le symbole de notre mode de vie. Nous y retournons. Nous trinquons haut et fort. "

"Au nom de ceux qui sont tombés. Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés."
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Cette nuit, mon Agatha Raisin étant terminé, je cherchais une autre lecture, et puis les copains (Casimir, Gwen et Hélène) avaient attiré mon attention sur ce livre de Laurent Gaudé.

C'est un auteur que j'ai croisé lors d'une séance de dédicaces de son livre Chien 51, mais je ne l'avais encore jamais lu.

Quand j'ai vu le thème de Terrasses, je me suis jetée dessus, j'en ai lu l'incipit et puis tant que j'y étais, j'ai tout lu dans la foulée.

On est le vendredi 13 novembre 2015, il fait beau et doux à Paris, et les "personnages" s'apprêtent à passer une dernière journée de travail avec à l'esprit la soirée qu'ils ont prévu de passer avec amis, amants, famille.

L'auteur nous invite à suivre plusieurs personnes, faisant des allers-retours des uns aux autres, du moment de leur réveil jusqu'au soir.

Un vendredi soir à Paris, les terrasses sont bondées.
Au Bataclan, Eagles of Death Metal, un groupe californien, donnait un concert.

Je ne vais pas vous raconter ce qui s'ensuit, l'auteur le fait bien mieux que moi, et de façon très détaillée.

C'est simple, à la lecture des lignes, c'est comme si on y était.
Personnellement, j'ai failli y être. J'ai hésité et puis y ai renoncé parce que même si je suis tombée dans le metal quand j'étais ado, ce n'est pas le "death" que je préfère.
Tous mes potes ne s'en sont pas sortis, et ceux qui l'ont fait en portent encore les stigmates.
Les concerts ont repris au Bataclan, mais nous sommes nombreux à ne plus pouvoir en franchir les portes.

En lisant ce livre, nous sommes dans la tête de toutes ces personnes qui prenaient un verre en terrasse en ce début de soirée.
Rien qu'à tourner les pages, ils sont presque devenus des amis tellement on s'en sent proche.

Les tueurs ont choisi leurs cibles, sur ces terrasses. "Toi tu meurs, toi, pas !".
Pas comme au Bataclan où ils ont "tiré dans le tas".

Je n'ai rien d'autre à dire. Voilà comment j'ai découvert Laurent Gaudé.
Depuis le temps que je voyais passer ses livres sans arriver à me décider, le hasard l'a fait pour moi.

Pas le même Hasard avec un H majuscule qu'évoque l'auteur.

"Le Hasard continue à jouer avec nous. Il invente des retardements cruels, de faux espoirs, des trajectoires de tirs improbables, des chances inespérées, des armes qui s'enrayent.
Nous retenons notre souffle. Attendons, prions, supplions, essayons d'espérer".
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Une fois de plus, je ne serai pas passée à côté d'un roman de Laurent Gaudé, qui n'hésite pas à se renouveler à chaque livre et qui nous offre des sujets complètement différents.
Là, il nous plonge dans la nuit du 13 novembre 2015 et dans la journée qui a suivi, nous relatant des faits et nous provocant des émotions tout au long de ce récit.
Des instants de vie vont ponctuer cette histoire tel un rendez-vous amoureux, une salle de spectacle et son concert, un apéritif entre amis qui se déroulent dans le bonheur. Cette bonne humeur et cette douceur de vivre va malheureusement être perturbée. La soirée prendra une autre tournure et se terminera sur une note plus triste.
Le personnel soignant va être rappelé. Les policiers et le raid vont intervenir. Des images qui ne s'effaceront jamais de leur mémoire, ni de la nôtre.
J'ai adoré ce livre car j'ai été très touchée par les mots de Laurent Gaudé. Un récit très poignant, qui m'a beaucoup émue.
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Mon libraire préféré m'avait susurré que je ne pouvais passer à côté du dernier Laurent Gaudé. Mais, attention, m'avait-il dit, pour le lire, il faut choisir un jour de grand soleil avec à son côté, un verre de Mojito ! Ce à quoi, voulant faire ma maligne, j'avais répondu que la bouteille serait peut-être la bienvenue !

Rentrée chez moi, il faisait beau avec du temps devant moi. Mais trop tôt, quand même, pour le Mojito. J'ai ouvert le livre Terrasses ou notre long baiser si longtemps retardé. Je l'ai refermé lorsqu'il fut fini, le coeur ému mais fier que Laurent Gaudé ait mis en mots, de si belle manière, cet événement qui restera gravé à jamais dans nos mémoires.

Ce n'est pas une énième analyse, observation ou explication des attentats du 13 novembre 2015. Laurent Gaudé choisit de mettre en scène des instants de vie le jour même et la nuit qui a suivi les meurtres. Son théâtre de personnages, si justement croqués, s'anime au fil des heures, de l'inconscience bienheureuse à la reconnaissance de la peur.

« Bientôt, nous oublierons parce que tout ce qui précède va être avalé par ce qui vient.«

À partir de moments simples, ordinaires, noyés dans le quotidien, ses personnages deviennent héros et martyrs au fil des heures. Certains ne se relèvent plus, laissant leurs proches à jamais orphelins. D'autres, atteints à vie, doivent surmonter le souvenir des heures de cauchemars pour essayer de continuer à vivre. Et, puis, il a tous ceux, professionnels ou simples passants, investis, malgré l'horreur dans le sauvetage,

La puissance narrative est si juste que chacun peut se retrouver dans ces saynètes à un moment ou à un autre. La vie y pulse par de grandes bouffées d'émotions. Au-delà des faits, Laurent Gaudé choisit d'exposer des ressentis, racontant des bribes, comme des photographies prises sur le vif.

La puissance du texte met en valeur sa qualité littéraire ! Même s'il décrit le chaos, les larmes, l'inquiétude et la souffrance, Laurent Gaudé y oppose la vie, le désir, l'amour, la joie, le courage, l'empathie et tant d'autres choses encore ! Tout ce que les meurtriers n'avaient plus.

« le monde hurle face à eux. Tout le monde s'écarte, court se mettre à l'abri. Comme c'est jouissif. Sous leurs pieds, même le trottoir gémit.«

L'écrivain forme ainsi une chaîne à opposer à toutes leurs barbaries, comme des mailles nouées autour des valeurs de solidarité et d'empathie. Des petits gestes à la colonne du Raid, du premier urgentiste obligé de trier les blessés, du pompier d'à peine vingt ans, c'est l'humanité de notre monde que Laurent Gaudé célèbre comme un hommage à la vie.

Rien n'est occulté. Ni les grandeurs, ni les bassesses. Ni surtout les souffrances. Mais ce récit, Terrasses ou Notre baiser si longtemps retardé, transmet ce dont chacun des tueurs voulait nous priver : la joie, le désir, l'envie d'être ensemble, le partage, l'insouciance, et tout simplement, notre faculté à être heureux. Leur projet était de nous inculquer la peur, de nous prendre notre liberté, de faire cesser notre insouciance. Certes, nous cherchons les issues de secours, mais nous continuons à fréquenter les terrasses !

Alors, le mojito est bien à déguster pour célébrer la vie, accompagnant, pourquoi pas, la lecture de Terrasses ou Notre baiser si longtemps retardé ! Laurent Gaudé choisit de faire revivre notre traumatisme des attentats du 13 novembre 2015 pour opposer à la barbarie, la puissance de la vie ! Magistral !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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Novembre 2015… Nous nous souvenons tous de cette date et de l'enfer qui s'est ouvert sous nos pieds. Ce jour là devait être un jour banal, avec peut-être ce petit plus occasionné par un rendez-vous amoureux, un apéritif entre amis, un concert et une soirée pour soi… Mais certains en avaient décidé autrement et il a fallu vivre avec…

J'avoue tout de suite ou j'attends un peu ? Bon, je ne suis jamais objective avec un livre de Laurent Gaudé entre les mains. Je voue à cet auteur admiration et émerveillement. Chaque roman est un plaisir de lecture, tout un univers d'émotions savamment pesées, aux tons justes.

Dans Terrasses ou Notre baiser si longtemps retardé, il faut avoir le coeur bien accroché. Laurent Gaudé revient sur les attentats de Paris. de courts chapitres, des paragraphes centrés sur des victimes, des secouristes, des spectateurs, des familles endeuillées, tout est ajusté au millimètre près. Page après page, tout s'agite, s'affole, s'ébranle.

Mais là où le génie de Laurent Gaudé frappe, c'est que de tous ces morts, ce sang, cette terreur, se dressent la vie, l'amour, l'avenir.

Jamais nous n'oublierons, nous ferons vivre, en terrasses ou dans une salle de concert, ces fantômes qui sont tombés d'avoir été libres, heureux, amoureux. La haine ne pourra jamais les anéantir, ni les effacer… Les mots de Laurent Gaudé sont leurs cris, leurs larmes, leurs dernières prières… Ils sont la lumière…
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critiques presse (1)
LaTribuneDeGeneve
17 avril 2024
L’écrivain français tisse pour «Terrasses», son 13e roman, un chant polyphonique de toute beauté qui s’attache aux destins brisés par les attentats parisiens du 13 novembre 2015.
Lire la critique sur le site : LaTribuneDeGeneve
Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Nous nous relevons. Nous comptons nos morts. Nous étreignons ceux dont nous étions sans nouvelles et que la mort n'a finalement pas pris. Nous reprenons le chemin de nos vies. Qu'avons-nous perdu ? Un peu de nous-mêmes. De notre sérénité. De notre insouciance. Mais quelque chose est né en nous. Nous avons envie de brandir fièrement ce que nous sommes. Pour défier ceux qui voulaient nous abattre. Nous ne sommes pas soumis. Blessés. Sonnés. Mais pas soumis. Ils voulaient nous châtier. Genou à terre. Mais nous ne savons pas être autrement que ce que nous sommes. Nous nous relevons. Les terrasses des cafés deviennent le symbole de notre mode de vie. Nous y retournons. Nous trinquons haut et fort. Mais les images de cette nuit restent en nous. Nous avons appris qu on pouvait mourir de marcher dans la rue, de s'attarder autour d'un verre avec des amis. Et pourtant, il faut continuer. Vivre. Comme on aime. Au nom de ceux qui sont tombés. Nous serons tristes, longtemps, mais pas terrifiés. Pas terrassés.
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"Je ne serai plus... Plus jamais celle que je fus... Jamais... Je ne deviendrai jamais... Plus rien d'autre... Que ce que je fus."
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Je me lève moi aussi. Une parmi tant d'autres, Peu importe mon nom, Lisa, Prune ou Leila. Nous sommes tant. Toutes différentes et si proches. Nous nous levons aux quatre coins de la ville. Jour normal que rien ne désigne si ce n'est ce nom, vendredi, qui le rend aimable. Nous sourions. C'est le dernier jour avant le week-end. Nous avons hâte. Nous nous levons, sans imaginer quʻils se lèvent eux aussi, dans d'autres lieux de la ville, prennent un café eux aussi, en mangeant peut-être, comme nous, des tartines. Nous n'y pensons pas. Comment pourrions-nous imaginer ? Nous ne savons rien d'eux, ni eux de nous. A cette heure, nous sommes inconnus les uns des autres. Personne n'a de nom. Seul le malheur en donnera un à certains d'entre nous, bien plus tard, lorsqu'il faudra établir des listes. Pour l'heure, nous vaquons à notre vie, simple vie. Nous nous préparons, sortons, allons travailler, passons des coups de fil que nous jugeons importants, marchons d'un bon pas car c'est le début de la journée et nous avons mille choses à faire. Le temps est magnifique. C'est étrange en cette période de l'année. C'est pour cela qu'il y aura tant de monde aux terrasses des cafés ce soir, parce que les Parisiens sentent bien que c'est peut-être la dernière soirée douce avant l'hiver et je n'arrive pas à déméler, en mon esprit, si c'est un détail plus cruel encore, comme un piège que le beau temps fait à la jeunesse ou, au contraire, un dernier cadeau de la vie. Nous allons, venons, pris dans la course des jours. Pour l'heure, c'est la vie, juste la vie qui nous entoure. Y a-t-il un bruit que le malheur aurait fait en se levant et que nous aurions dû reconnaître? Avons-nous raté un signe qui nous aurait alertés et peut-être sauvés ? Bientôt la violence va surgir en sidérant nos prévisions de bonheurs mais, pour l'heure, C'est encore inimaginable. Aucun d'entre nous ne fait rien de bien particulier, ne prend de risque inconsidéré. Nous sommes juste ce que nous sommes.
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Bientôt, nous oublierons parce que tout ce qui précède va être avalé par ce qui vient. C'est comme un trou noir en fin de journée qui va dévorer tout ce que nous aurons vécu pour arriver jusqu'à lui. Seul compte l'abîme. Et il est tout près.
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Nous sommes assis en terrasse. Nous bavardons. Buvons. Racontons notre semaine ou nos projets. Il y a des éclats de rire et des silences gênés. Des yeux qui se cherchent, des mains qui se touchent. Nous ne sentons pas que quelque chose a changé. Il est là. Le Hasard. Il s'avance, descend la rue de son pas irrégulier, murmurant entre ses dents une chanson au refrain effrayant: "Toi, oui... Toi, pas.." Mais qui l'entend pour l'instant ? Qui se doute qu'il est venu pour régner et que c'est lui, désormais, qui va décider de nous, décider de tout.
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Laurent Gaude vous présente son ouvrage "Terrasses ou Notre long baiser si longtemps retardé" aux éditions Actes Sud. Entretien avec Sylvie Hazebroucq.
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