Ce roman aurait fait deux cent pages de moins, j'aurai aimé , mais là, c'est juste légèrement indigeste...
Trop de pages donc, mais aussi : trop de bagarres, trop de balles (pas perdues), trop de violence, trop d'alcool, trop de coccaïne, trop de
putes, trop de scénes de sexe, trop de femmes ( plus jeunes ) , toutes craquant pour le personnage de Milo Milodragovitch , ( la presque soixantaine rugissante mais un peu esquintée tout de même par tout ce qui est mentionné plus haut ! ) , trop de " fils de pute ", trop de "putains d'enfoirés ", trop de personnages...
Et pas assez d'histoire cohérente.
Car c'est cela le problème ! Je suis dans l'incapacité de résumer ce roman aux multiples facettes, aux multiples intrigues , chacune s'emboitant dans la précédente, ( il faut l'espérer, mais cela n'a rien d'évident) .
On sent que
James Crumley s'est fait plaisir, a "kiffé sa life"( comme diraient les jeunes), mais quand-est-il du lecteur ? Ou plutôt de sa lectrice ? Car il faut reconnaitre que l'on ne doit pas être très nombreuses à lire du
James Crumley ... Pas politiquement correct et surtout très macho, le garçon !
Les femmes sont toutes
putes ou soumises, ou à moitié lesbiennes , toujours prêtes à se faire un plan à trois, ou à craquer pour un personnage principal bien esquinté par la vie de détective privé borderline , tout recousu de partout, dépendant à l'alcool et au rail de coke , mais toujours prêt !
Juste deux cent pages de moins aurait été parfait car, ce qui fait que le
Crumley est adulé , c'est son style, son ton... Une pépite à chaque page, des phrases qui claquent ou qui déclenchent le sourire .
C'est dommage que le reste soit aussi caricatural et que l'intrigue soit un peu trop complexe pour mes petites cellules grises (de femme..;), car sinon, il aurait pu rentrer dans mon panthéon personnel d'auteurs dont je vénére le style.
Et sinon, Milo a enfin hérité de son paternel, a placé le tout dans des affaires pas très catholiques , (dont un bar, son paradis personnel ) . Il est presque en couple officiel, mais bien sur le destin, la poisse, son aura, la scoumoune, son boulot, son passé , etc..., vont se charger de pulvériser tout cela.
Et Milo Milodragovitch, qui aurait pu , avec son blase, jouer dans un film de vampires, s'est propulsé de son Montana nata,vers le Texas, et joue les cowboys, les vrais, les purs, les durs.
" le bon, les brutes et les truands "ou "Milo got his gun", ça aurait pu s'appeler comme ça aussi, mais c'était (presque) déjà pris et c'est :
la Contrée finale, parce que ça sent la fin ...