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EAN : 9782487106062
130 pages
EDITIONS OLNI (08/02/2024)
4.6/5   10 notes
Résumé :
Zéphyr a dix ans. Atypique, ce petit garçon fait de tout une fête et miel de toutes choses. Cette année-là, ce sont les vacances : il y a la mer, les arbres, le ciel, le soleil, tout ce qu'il faut pour exister. Il y a aussi un papa colérique, une maman fantôme, un parrain attentionné et farceur. Il y a aussi les choses de l'invisible que les adultes ne voient pas. Les lourds secrets qu'on partage malgré soi.
Entre pensée magique et visions créatrices, le mond... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
En donnant la parole à cet enfant si mal loti qu'il est une cible de choix pour tous les prédateurs qu'il croise (et ils sont nombreux, y compris dans sa propre famille), l'auteur décrit de l'intérieur le calvaire d'un enfant différent, et la façon dont va se construire sa personnalité. L'accumulation des humiliations et de la maltraitance, qui aurait pu simplement le conduire à une destruction irréversible, forge au contraire chez l'enfant une armure solide, et une violence potentielle que l'on comprend.
Ce qu'il en adviendra est le sujet de la deuxième partie.


Se mettre dans la peau d'un enfant est un défi de taille en écriture. Il est complexe de situer les propos émis par Zéphyr, car le ton est parfois celui de l'immaturité avec une naïveté inhérente à la jeunesse, mais s'y mêlent des réflexions qui sont trop élaborées pour être issues du discours de l'enfant tel qu'on nous le décrit.
« Être adulte, c'est quand on n'est plus capable d'injecter ses propres couleurs dans le monde »

Quant à l'issue de cette histoire, sans la révéler, elle m'a semblé en deçà de ce que l'on aurait pu attendre si l'on considère l'intensité de la colère intérieure du personnage.


Très bon sujet, construit selon un angle intéressant, mais quelques ajustements auraient été nécessaires pour que j'adhère complètement au propos.

Merci aux Éditions Olni pour leur confiance.

130 pages OLNI 8 février 2024
Lien : https://kittylamouette.blogs..
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L'auteur nous présente un petit garçon de dix ans prénommé Zéphyr. Il est hors norme et dénigré plus souvent que de raison. Son apparence physique et son comportement surprennent dans le meilleur des cas et sont à l'origine de moqueries, d'attaques orales voire physiques. Alors que l'école est aussi injuste que d'habitude face à la différence, il ne trouve pas de réconfort à la maison, si ce n'est parfois dans les bras de sa mère. Heureusement, lorsqu'il passe du temps avec son parrain, il devient le centre de toute son attention. C'est en tout cas comme ça qu'il le perçoit au début... avant de se rendre compte que cet homme n'agit pas comme il le devrait avec un petit garçon. Un homme providence viendra mettre fin à ce voyage vers l'horreur. le chemin parcouru aura malheureusement été déjà suffisamment long pour marquer à vif Zéphyr. Il a été irrémédiablement privé d'une partie de son insouciance avec un point final à sa jeunesse bien trop précoce. Cette enfance légère et agréable a été brisée. Une fois à l'âge adulte, il reviendra sur les lieux de ces exactions pour clore définitivement cette histoire et se libérer.

Les sujets abordés par l'auteur sont puissants et dérangeants. Ce petit garçon est fini lorsque son innocence est brisée par les désirs ignobles de son parrain. le garçon fini devient adulte lorsqu'il va mettre en oeuvre sa vengeance. Ce sera alors un autre homme qui prendra son envol. C'est en tout cas ce que je lui souhaite pour surmonter des dégâts aussi profonds que les abysses.

Frédéric Bleumalt écrit d'une encre de larme, au rythme de l'effroi traversé par son personnage, avec heureusement de douces musiques venant parfois ouvrir une fenêtre vers l'imaginaire. Les mots sont justes et permettent de mettre en lumière une ombre qui se tapit dans un quotidien déjà angoissant. L'auteur nous fait nous interroger sur les possibilités les plus noires qui pourraient se cacher si près de nous.

Deux chapitres. Deux moments de lutte plus que de vie. Cela laisse le temps au lecteur de reprendre son souffle avant de replonger dans cette noirceur, parfois étoilée. Ces astres, il faut les chérir pour garder espoir et permettre à sa propre lumière de supplanter l'horreur.

Avant de commencer cette lecture, assurez-vous d'être prêt.e à être bousculé.e et interrogé.e. Vous ne serez plus le/la même en refermant ce livre.

Notes de l'éditeur : 1/ issu de deux nouvelles autoéditées (La Métamorphose de Zéphyr et le Voyage de Zéphyr), ce roman est une nouvelle édition enrichie. 2/ Pour lecteurs avertis en raison du sujet.
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Zéphyr a dix ans, l'âge de tous les possibles, l'âge auquel un jardin, une plage, un puits est encore un monde entier, un monde qui s'offre et dans lequel on bâtit des histoires par milliers.
Mais Zéphyr est un petit garçon atypique. de sa particularité, on ne saura presque rien : quelques détails physiques, une façon particulière d'appréhender les choses et les gens, ces autres qui savent si bien appuyer là où ça fait mal…

« Une fois, elle m'a trouvé en train de pleurer. Des gamins étaient passés devant le portail de la maison et avaient ri et m'avaient montré du doigt.
— Regarde-le, l'Autre !
Et ils s'étaient enfuis en courant. J'avais entendu la majuscule. C'est rare d'entendre les majuscules. »

Un été, Zéphyr voit entrer dans son paradis de vacances l'innommable, la salissure d'un adulte. Là où de multiples récits de maltraitance se perdent en détails d'un voyeurisme glauque tirant allègrement sur les ficelles du drame bien orchestré, Frédéric Bleumalt réussit le tour de force de transcrire à travers la voix de cet enfant ce qui ne devrait jamais arriver, et qui pourtant survient, arrachant bien trop tôt Zéphyr à l'innocence de son âge.
Ce livre n'est pourtant pas le récit d'une tragédie. Avec ses mots, à travers son prisme, Zéphyr raconte avant tout cette liberté folle, cette liberté chérie de l'enfance.
De pensées magiques en folles aventures de l'imaginaire, l'auteur nous replonge dans ces quelques années que l'on a traversées sans se rendre compte de leur préciosité. On se souvient, bien sûr, de nos jeux, de nos contes, de nos monstres aussi, parfois, mais ces souvenirs semblent pareils à une odeur fantôme, celle d'un bouquet qu'on aurait laissé mourir dans une pièce et qui laisserait derrière lui quelques chemins de mémoire que l'on arpente qu'à travers des photos ou le récit des adultes, comme si notre propre histoire nous était inaccessible. Ces lignes m'ont fait l'effet de fleurs séchées, de feuilles usées, qui auraient repris vie à travers les mots de Bleumalt. J'ai lu, et je me suis souvenu avec une précision folle que moi aussi je voulais être une sirène, que moi aussi je croyais pouvoir diriger les nuages et parler aux fleurs. Ligne après ligne, page après page, cette écriture ciselée comme un bijou, magistrale au-delà de ce que je pouvais imaginer, a infusé sa magie et libéré ma mémoire.
Libéré. C'est le mot clé.
Une histoire de liberté. Se libérer des contraintes de son corps, de la menace de ce monstre déguisé en adulte alors que tout le monde sait que les monstres ont des dents pointues et crachent des flammes vers les tours des châteaux, se libérer du temps qui passe et pille si bien la magie de ces années particulières.
Se libérer et s'écrire, pour lâcher du lest, pour ne pas oublier, jamais.

« Et même si je suis bientôt plus un enfant, même si je suis bientôt plus air, terre et mer, j'oublierai pas.
J'oublierai rien.
J'écrirai tout pour ne rien oublier.
Pour rendre mon âme visible, tangible, avant qu'elle se délite.
Pour que ça existe quelque part.
J'écrirai un livre.
[…]
Je tisserai des toiles de mots et les autres seront obligés de voir mon monde. Pour l'heure, je les garde à portée, tout en bas de l'étagère.
Munitions de papier.
Et quand j'aurais pénétré tous les mots, je dirais tout ce qui est beau, tout ce qui est sale. »

Tu as trouvé les mots, Zéphyr, ou ils t'ont trouvé, peu importe en vérité. Tu as rempli tes chargeurs et tiré à bout portant. Tu as dit le beau, et le sale, et tellement plus encore. Chaque ligne m'a touché en plein coeur, a percé ma carapace de brèches immenses, et on voit le petit enfant que j'étais à travers.

Un roman court à lire comme on prend une grande respiration avant de plonger, pour la beauté des mots, pour la claque magistrale que l'on se prend devant une telle maîtrise du verbe et de la nuance, pour la colère que l'on oublie parfois de nourrir contre les monstres, les vrais, et pour se souvenir.
C'était il y a dix ans, vingt ans, trente ans ou même davantage. Vous aviez dix ans, et vous étiez libre.
Vous vous rappelez ?
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⚠ Pour lecteurs avertis en raison du sujet.⚠

La couverture est dans la ligne éditoriale de la maison d'édition.

Ce livre est fait de deux chapitres qui correspondent à deux moments de vie de Zéphyr.

Zéphyr est un enfant doux rêveur, qui porte un amour infini à sa mère. Il voit la vie en couleur et chaque instant est une aventure dans un monde qui lui est propre.
Il se fait une joie de chaque événement jusqu'au jour…

Le premier chapitre est sur l'enfance de Zéphyr où tout est matière à rêver.
La plume de l'auteur a su m'hypnotiser et m'entraîner dans leurs univers.
Elle raconte l'indicible tout en étant douce et et arc en ciel.
Elle m'a permis de supporter certaines scènes.

La vision du monde par Zéphyr est originale.
Son Père est un homme en colère incapable d'aimer et j'ai vraiment eu de la peine pour cet enfant en marge de la société et de sa propre famille.
J'ai été blessé par le regard du monde extérieur sur lui. On a beau savoir que les enfants entre eux sont durs, les adultes souvent ne sont pas meilleurs et leur indifférence fait aussi mal que les médisances et quolibets des plus jeunes.

La deuxième partie est quand l'enfant devient un homme et veut reprendre les rênes de sa vie.

L'auteur a su me donner la sensation d'être dans la tête de notre protagoniste.
La plume est plus dure mais tout aussi rythmée et hypnotique.

Le champ lexical est bien développé et chaque mot est à sa place.
Les sujets abordés sont durs et hélas bien réels

Ce livre ne laisse pas indifférent, il m'a bouleversé et m'a poussé à réfléchir sur ma vision du monde.

J'avoue ne pas savoir dans quelle catégorie classer ce livre mais je suis sûre qu'il restera imprégné dans mon coeur ❤.

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Difficile de trouver les mots et de reprendre son souffle, après avoir effectué ce voyage totalement en apnée. Il faut dire que ces 2 récits sont d'une force inouïe. Et l'auteur donne d'ailleurs le ton dès le début.
"Faudrait que je raconte ce qui m'est arrivé lors de mes dernières vacances.
C'est là que je suis devenu adulte.
C'est aussi là que je suis mort.”
Ces premiers mots, vous pourrez les lire si la note de l'éditrice ne vous a pas fait peur ! J'avoue que, de mon côté, il a fallu que j'attende des mois avant de trouver enfin le “bon moment” ou tout simplement le courage de plonger avec Zéphyr pour l'accompagner dans son monde de douleurs et de maltraitance. Un monde qui se révèle également magique pour l'enfant qu'il est, rempli d'innocence et de pureté. Et cette dualité fait mal, quand la candeur est bafouée jour après jour par les adultes. Quand l'enfance est sacrifiée sous les claques mordantes et les caresses malfaisantes.
Dans un premier temps, Zéphyr, avec ses mots d'enfant de 10 ans, nous raconte son enfance, sa famille, ses humiliations et ses rêves. Quelques minutes de magie et d'enchantement gagnées au milieu de la laideur. Grâce à son talent, visible dans la finesse et la justesse des mots employés, l'auteur donne véritablement l'impression d'entendre la petite voix d'un jeune garçon, ce qui rend le récit particulièrement fort et douloureux, nous faisant osciller entre larmes et frissons, horreur et tristesse.
Dans un deuxième temps, nous sommes face à Zéphyr, devenu jeune adulte. La plume a mûri en symbiose avec le personnage. La candeur est partie, envolée en même temps que se ternissaient les derniers rêves de l'enfance. Les pensées sont plus dures et plus tranchantes. Plus conquérantes et plus vindicatives aussi. Zéphyr décide, provoque et prend. Et à nouveau, l'auteur offre un récit puissant et intense, nous faisant osciller entre saisissement et crispation.
Le Garçon Fini, c'est la fin et le commencement. C'est accepter des mots qui poignardent, blessent et nous laissent sonné, l'âme déchirée et le coeur brisé. Car oui, Zéphyr, tu es mort lors de ces fameuses vacances… et je suis morte avec toi.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Les monstres n'ont pas toujours de grandes dents affûtées prêtes à vous déchiqueter. Ils ne marchent pas de manière inquiétante dans des décor enfumés. Leurs silhouettes ne se découpent pas toujours sous la forme d’une ombre qui danse. Ils n'ont pas de rugueuses écailles en guise de peau, pas d'épine dorsale surmontée de pointes, pas d'affreux sourires métalliques.
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Je vis pas dans le même temps que les autres.
La maîtresse l’a bien compris. Elle crie tout le temps que je suis lent. Trop lent. C’est écrit en lettres capitales sur mon bulletin depuis le début de l’année. Il faut toujours m’expliquer cent fois la même chose. Trop émotif. Je sais pas ce que ça veut dire, mais je sais que ça a le goût des larmes.
Le soir, avec Maman, on regarde des films dans mon lit, des trucs pas de mon âge, mais c’est bien, ça m’apprend la vie. Dans la télé, il y a des gens qui meurent. Des fois, je me dis : je pourrais très bien tuer quelqu’un, moi aussi. Ça me tourne dans la tête comme un disque rayé.
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