Je remercie Nombre7 Editions pour l'envoi de ce recueil de poèmes, projet parrainé par
Gabrielle Danoux (alias Tandarica sur Babelio).
Promesses d'
Ovidiu Baron nous emmène de ville en village, d'une promesse à l'autre, d'une ombre à un mot, d'une odeur à une voix, d'un brin de sagesse à un rayon de lumière.
C'est à la fois ancré quelque part et vaporeux, arachnéen. On lit du bout des doigts, on chuchote. On ne connait pas les lieux ni les temps, pourtant on reconnaît comme si on avait déjà marché là, funambule entre les lignes. On écoute. Une identité se dessine, elle est la mienne, elle est la tienne, peu importe du moment que chacun conserve son idée, avec parfois quelques lambeaux d'une autre accrochés à son manteau, parce qu'on les a choisis en chemin.
Ce sont des poèmes de la couleur de ceux de
Thierry Metz, comme des ballons dans le ciel dont on attrape au vol la ficelle.
J'ai particulièrement aimé
village à quitter
dans ce village on apprend avant tout à survivre
tous ceux qui en sont partis
s'en sont bien sortis de par le monde
où qu'ils soient arrivés
parce que fiston il faut savoir que si l'on part
on n'a plus de contrôle sur notre vie
c'est une autre force qui s'empare de nous
et là il faut bien résister
si on résiste pas on est réduit à néant
on nous oblige à nous enfuir
à nous réfugier
à nous cacher
à renier notre identité
à nous taire
à nous suicider
et c'est désagréable
c'est frustrant de se suicider
lorsque l'on a quelque chose à dire
heureusement on a ce village
il est bon pour rester
il est bon pour partir
mais si on le quitte ça veut dire qu'on a bien résisté
et si l'on a survécu dans ce village
on pourra aller n'importe où sans crainte
on pourra dire à l'humanité toute entière
tout ce qu'on veut
et si on réussit il faudra juste se rappeler une toute petite chose
tout cela on l'a appris au village