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EAN : 9791042702175
64 pages
Nombre7 Editions (16/04/2024)
4.67/5   6 notes
Résumé :
Le désir de l’individu de se forger une identité limpide dans laquelle il pourrait se reconnaître en y intégrant plusieurs identités successives, les repères sociaux, la fragilité, le passage d’une ruralité élémentaire à la vie cosmopolite, agitée de la ville, est au cœur du présent recueil.

Il ne s’agit pas d’un village nommé ni d’une ville précise, mais d’espaces psychiques et émotionnels que ces deux concepts représentent. Il s’agit à la fois d’un ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Ovidiu Baron, devenu un ami, est le directeur du prestigieux Musée ASTRA de Sibiu, lieu incontournable à visiter en Roumanie et berceau de nombreuses manifestations poétiques et culturelles diverses. Il est aussi écrivain et fin francophone et francophile.

Ce recueil, une promesse poétique qui ne décevra pas, a été écrit directement en français, dans un style volontairement direct, que j'ai beaucoup apprécié. Aussi, ai-je, sans hésitation, accepté de parrainer, de loin (ou de près, à vous d'en jugez) ce projet éditorial.

Un lyrisme subtilement instillé, dans une poésie sans virgules, qui se lit à bout de souffle. le lecteur se reconnaîtra peut-être lui-même dans ce désir ardent de ne plus faire de promesse autre que celle de renoncer à toute… promesse. Un autoportrait donc, avec, comme fil rouge, l'appartenance à cette nature immémoriale. Un recueil solaire.


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Je remercie Nombre7 Editions pour l'envoi de ce recueil de poèmes, projet parrainé par Gabrielle Danoux (alias Tandarica sur Babelio).
Promesses d'Ovidiu Baron nous emmène de ville en village, d'une promesse à l'autre, d'une ombre à un mot, d'une odeur à une voix, d'un brin de sagesse à un rayon de lumière.
C'est à la fois ancré quelque part et vaporeux, arachnéen. On lit du bout des doigts, on chuchote. On ne connait pas les lieux ni les temps, pourtant on reconnaît comme si on avait déjà marché là, funambule entre les lignes. On écoute. Une identité se dessine, elle est la mienne, elle est la tienne, peu importe du moment que chacun conserve son idée, avec parfois quelques lambeaux d'une autre accrochés à son manteau, parce qu'on les a choisis en chemin.
Ce sont des poèmes de la couleur de ceux de Thierry Metz, comme des ballons dans le ciel dont on attrape au vol la ficelle.

J'ai particulièrement aimé
village à quitter

dans ce village on apprend avant tout à survivre
tous ceux qui en sont partis
s'en sont bien sortis de par le monde
où qu'ils soient arrivés
parce que fiston il faut savoir que si l'on part
on n'a plus de contrôle sur notre vie
c'est une autre force qui s'empare de nous
et là il faut bien résister
si on résiste pas on est réduit à néant
on nous oblige à nous enfuir
à nous réfugier
à nous cacher
à renier notre identité
à nous taire
à nous suicider
et c'est désagréable
c'est frustrant de se suicider
lorsque l'on a quelque chose à dire
heureusement on a ce village
il est bon pour rester
il est bon pour partir
mais si on le quitte ça veut dire qu'on a bien résisté
et si l'on a survécu dans ce village
on pourra aller n'importe où sans crainte
on pourra dire à l'humanité toute entière
tout ce qu'on veut
et si on réussit il faudra juste se rappeler une toute petite chose
tout cela on l'a appris au village


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« Les promesses », les tenues dont l'importance s'étiole avec le temps, les avortées, nourries d'espoir à la valeur inestimable qui se pétrissent d'excuses, les oubliées qui nous sautent au visage dans la solitude, les mensongères qui nous blessent à vie.

Avec Ovidiu Baron, les promesses sont celles de l'existence, les yeux dans le futur mais le coeur et la plume dans les fragments du passé qui viennent par vague dans l'isolement.
Les vers tanguent et naviguent sans escales, ne reprennent leur souffle que par le saut d'une ligne ou par un nouveau poème tout aussi libre. Les mots embaument, caressent la moindre aspérité du souvenir et se gorgent de mille sensations répondant à nos sensibilités individuelles et par là-même à notre propre interprétation.
« Les promesses » est un livre ouvert, véritable invitation à un voyage délicieux dont nous devenons seul maître à bord. Il suffit parfois juste d'une carte richement illustrée et d'un guide pour trouver le chemin vers le coeur.
Merci à Tandarica d'avoir été ce guide. La découverte fut splendide.
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Superbe recueil écrit comme à bout de souffle (aucune ponctuation, mais une grande fluidité du récit) par un roumain, directement en français.
Si l'auteur ne nomme pas expressément le village tant aimé et hélas quitté (pour suivre la voie des livres ?) et se rendre à la ville (dont le ciel est moins riche en étoiles) on reconnaît néanmoins, à la fois une ruralité roumaine sublimée et une universalité des éléments naturels et humains qui le composent : la nature bienveillante et comme en osmose avec le poète, les animaux domestiques (le chien Tzuki), la source, la famille.
Une magnifique ode à la vie, à l'amour, aux parents et aux livres aussi avec leur rôle protéiforme.
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Merci à Gabrielle Danoux pour cette découverte. Nombre 7 poursuit sa démarche de défrichage poétique. Cela ne peut que nous ravir. La langue d'Ovidiu Baron est orale, faussement facile, cérébrale tout en sachant faire tomber les filtres du politiquement correct. le poète nous livre ses confessions, impressions, souvenirs, auto-fictions, délires, qui sait vraiment à part lui ? La diversité des points de vue amène un rythme à ce recueil qui à première vue pourrait être plan-plan. Point du tout, la promesse est tenue, d'une puissante immersion dans un univers singulier, authentique, sincère et profond. du rythme de la nature aux travers humains, on zigzague, sans jamais oublier l'humour et l'intelligence qui changent tout. Les textes qui m'ont le plus marqué sont : "Le tatouage de la source", "Lire", "Des chiens qui aboient" et la brillante conclusion "Mon avenir". C'est dense, théâtral et parfaitement juste. Bravo.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
j'ai suivi le rythme de la nature
j'ai fermé les yeux et je l'ai écoutée en respirant profondément
j'ai lu la Bible le Coran les romanciers et les poètes
j'ai regardé le ciel en naviguant parmi les étoiles
et dans un geste désespéré
j'ai cherché à l'intérieur de moi-même
j'ai fouillé partout
avec amour et avec haine
mais je ne l'ai toujours pas trouvée
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Devant nous des promesses
Derrière nous le temps
Il y a ceux qui partent et surtout ceux qui restent
Et qui rient
Le rire diaboliquement amoureux de la vie
C’est lui qui est devant nous
Qui semble poser des questions
Garde le silence sans se taire
Tue en caressant.
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le jus de raisin et le vin

il ne peut pas être mort on disait
je l'ai rencontré hier et il était bien vivant
on a même causé
il m'a même dit qu'il allait venir travailler pour moi la semaine prochaine
ils ne meurent pas comme ça les gens qui font des projets
ils doivent tenir leurs promesses
et bon en fin de compte s'il est mort
c'est qu'il n'a pas voulu le faire

p.36
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c’est moi encore moi
et ma mémoire un coffre fort
dont j’ai égaré à tout jamais
la clé
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mon père



j'ai trop voulu trop cherché trop évolué
j'ai trop repoussé la simplicité
[...]
en t'évadant de la simplicité
tu refuses le bonheur voilà tout
y a tous ces gens qui recherchent la simplicité après une longue vie
de richesses
de toutes sortes
évasions

p.16
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