Quand j'ai choisi ce roman parmi les propositions de services presses des éditions Jourdan, j'avais été surtout intriguée par le titre et le sujet. Je ne connais pas grand-chose sur l'histoire de la peine de mort, et à part les écrits de
Victor Hugo, je n'avais jamais lu quoique ce soit d'autre sur ce thème. Ma curiosité était donc à son comble avec ce témoignage, malgré la petite appréhension que le style ne me plaise pas ou que ce soit trop académique.
Mon appréhension a été vite chassée puisque dès les premières pages, j'ai été surprise par la plume de l'auteure. Très agréable, fluide, juste, bref une plume de qualité (je suis très difficile à ce sujet ... (tout en sachant que j'ai moi-même une plume très maladroite)).
le ton du témoignage est tout de suite très dénonciateur, légèrement moralisateur et plein de fougue : Julia Marie Bailey est contre la peine de mort et ne le cache pas, au contraire. J'avais trouvé ce point là assez agaçant dans les premiers chapitres, même si j'étais souvent d'accord avec elle. Heureusement, les anecdotes des rencontres mais aussi de ses longs
voyages ont réussi à alléger et varier ce récit qui aurait pu être vite très sombre.
Notre auteure est quelqu'un de profondément humain, avec le coeur sur la main, qui possède une dose d'humour qui n'est pas sans me déplaire. Elle voit le bien chez tout le monde, essaye d'oublier les actes que les prisonniers ont commis - même si souvent d'après elle, et d'après les journaux ils sont innocents. Elle voit l'individu et sa soif de communiquer, plutôt que les actes perpétrés. Elle note à de nombreuses reprises des situations tout à fait surréalistes, des comportements étranges (et pas forcément chez des prisonniers), qui viennent ajouter beaucoup de vie à son récit.
Le titre donne l'impression que le témoignage aborde essentiellement la romance qui s'installe entre ce condamné et cette visiteuse de prison, mais en fait la relation n'est abordée que sur la fin. Je pense que le titre se veut accrocheur pour amener un public assez large à découvrir ce récit - mais je peux me tromper.
L'auteure a subi et subit encore de nombreuses questions relatives à sa démarche, et par ce témoignage sans aucun voyeurisme, elle nous explique comment elle en est arrivée à visiter ces hommes au fin fond du sol américain.
Pour résumer, ce témoignage a été pour moi une riche découverte, et même si j'avoue que je me pose encore beaucoup de questions - l'auteure a délibérément laissé quelques points assez évasifs (ce que je respecte, c'est sa vie privée après tout) - j'aimerais beaucoup en découvrir plus sur le sujet et lire le témoignage laissé par son compagnon! A noter cependant quelques répétitions et redites qui allongent quelque peu certains chapitres.
Et juste par curiosité de musicienne belge, j'aimerais beaucoup savoir dans quelle académie de musique l'auteure a travaillé!
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