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Lori Saint-Martin (Traducteur)Paul Gagné (Traducteur)
EAN : 9782253127543
409 pages
Le Livre de Poche (01/10/2009)
4.1/5   187 notes
Résumé :
Figure emblématique de l'histoire des États-Unis, Maya Angelou s'est engagée corps et âme dans le vingtième siècle américain.

Tant que je serai noire est le récit de sa vie à partir de 1957 lorsque, décidée à devenir écrivaine, elle part avec son fils, Guy, pour rejoindre Harlem, épicentre de l'activité intellectuelle des Noirs américains. Elle participe aux bouleversements de l'époque et rencontre des artistes comme Billie Holiday et James Baldwin, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Si elle a fréquenté les grands leaders de la cause noire, Malcom X et Martin Luther King, dont elle a dressé un portrait pas toujours conforme aux idées répandues, et que son engagement dans la vie artistique, en tant qu'écrivain et actrice, lui a fait rencontrer des figures emblématiques de la scène newyorkaise, comme Billie Holiday ou James Baldwin, Maya Angelou est restée elle-même, fidèle à ses exigences de liberté et à ses convictions, toujours tournée vers la défense des droits des Noirs, une lutte commencée dans les années 60 aux Etats-Unis qui la mènera loin de chez elle, jusqu'en Egypte et en Afrique.

Tant que je serai noire est le témoignage, intime et passionnant, d'une époque essentielle pour la liberté des Noirs, un combat pour l'égalité de leurs droits qui n'est pas fini aujourd'hui, rapporté par une femme qui, quant à elle, aura toujours su rester libre.

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Prêté par une amie depuis de longs mois, Tant que je serai noire dormait dans ma bibliothèque.
Après un thriller glaçant, j'ai eu envie d'une lecture plus « nourrissante ». Et je me suis régalée. Maya Angelou a eu une vie riche et palpitante, dans l'Amérique raciste, ségrégationniste des années 50-60. Elle a côtoyé Malcolm X et James Baldwin, travaillé pour Martin Luther King, tenu un des rôles principaux dans la pièce de jean Genet Les nègres et participé à toutes les manifs en faveur des droits civiques des afro-américains et, plus largement, des africains.

Outre la combattante, Maya est aussi une femme et une mère. Une femme libre qui vit intensément ses relations amoureuses, qui suivra Vusumzi Make son époux sud-africain jusqu'en Égypte et qui n'acceptera jamais vraiment le statut de femme au foyer.

Une mère aussi, qui défend farouchement son fils Guy - l'épisode où elle menace un chef de gang est incroyable - et qui prendra toujours des décisions importantes pour leur vie en se souciant de son bien-être.

Dans un monde en profond bouleversement, dans une Afrique où les leaders des différents pays colonisés s'élèvent contre la tyrannie des hommes blancs, Maya milite, s'engage et fait des rencontres qui façonnent son esprit de femme libre : « Des années plus tôt, j'avais compris que tout ce que j'avais à faire, au fond, c'était rester noire et mourir. Rien n'était plus intéressant que le premier état et rien ne serait plus durable que le second. Aux moments les plus critiques, je me remémorais ces constats. »

Une biographie qui se lit comme un roman, très bien traduite. Passionnant.

Challenge ABC - 2021/2022

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A lire ! A lire ! A lire !

Peut être q'un jour je lirais les autres livres de l'auteure... mais peur d'être déçue après une si bonne lecture :-)
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Poétesse, actrice, productrice de cinéma et de télévision, réalisatrice, professeure, scénariste, écrivaine et dramaturge, essayiste, autrice-compositrice..Maya Angelou. plus de quatre vingt ans de combat, de joie, d'amours, d'espoir. Plus de quatre vingt ans de l'histoire américaine. Biographie, récit, témoignage. Poésie. Parcours incroyable, qui ne doit rien au hasard. Détermination, audace, courage, obstination, résistance..talents...intelligence. Deuxième opus de son autobiographie. Enfant du Sud, adolescente tournée vers le Nord. Etats-Unis... perpétuellement coupés en deux...à livre ouvert, au coeur fendu, aux mains ouvertes et poings levés. Voici l'Afrique. Mais est il facile pour l'Afrique d'accueillir ses enfants devenus malgré eux des américains. Est-il évident pour ces américains malgré eux de comprendre la complexité et la diversité de l'âme africaine.
Témoignage lucide d'un retour. L'Afrique en pleine lutte anticolonialiste; l'Amérique en pleine lutte pour les droits civiques. Un retour, une rencontre.
Un récit historique.
https://www.youtube.com/watch?v=VeFfhH83_RE&list=PLgFwtrQVubaxylBUhP2DBTq9_ggeZIYme&index=1356

Astrid Shriqui Garain

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《Tant que je serais noire et que leur derrière pencherait vers le sol, jamais je ne reverrais ces fumiers prétentieux》: cette pensée de Miss Angelou donne le ton de ce livre, en plus de lui donner son titre français.
En version originale The Heart of a Woman exprime bien mieux ce que l'autrice a voulu transmettre dans ce 4e des 7 volumes de son autobiographie. En retraçant la vie de cette Noire américaine, trentenaire, actrice, chanteuse, écrivaine, mère et célibataire, qu'elle a été, elle montre de quoi son coeur de femme est capable.
Du coeur, elle en a pour aimer son fils adolescent, pour aimer ses amies, ses soutiens ; elle en a pour admirer les grandes figures de la chanson, de la littérature, mais surtout, celles de la défense des droits civiques. Enfin, son coeur, elle y trouve aussi de la place pour les hommes : initialement satisfaite de son célibat, elle lie ensuite, tête baissée, son destin à ceux de deux personnages successifs (un beauf sans ambition puis un activiste sud-africain exilé), dont l'attitude rend ces 2 unions... étonnantes.
Mais le coeur représente aussi le courage ; et Miss Angelou n'en manque pas. Pour mener sa barque, sur le plan professionnel, familial et sentimental, ou encore pour s'investir elle aussi dans la défense des droits civiques, elle montre une belle détermination et un fort esprit d'indépendance (d'où mon étonnement à propos des hommes qu'elle choisit).
Enfin, ce coeur, c'est aussi l'organe qui encaisse les blessures infligées par un pays raciste et qui s'accélère à chaque joie, suscitée par son fils, ses amies ou ses succès dans la lutte contre les injustices. Et c'est ce coeur, également, qui se serre à chaque échec et à chaque trahison.
C'est donc bien le coeur de Maya Angelou qu'on sent battre au centre de ce livre ; et pourtant cette oeuvre ne paraît pas égocentrée ; car chaque battement nous approche un peu plus de la réalité de l'Amérique noire des années 50-60, difficile à saisir pour qui n'a pas vécu dans ces conditions. La ségrégation, le mépris des Blancs, l'activisme des Noirs, le bouillonnement artistique, les références aux ancêtres esclaves, les liens avec l'Afrique, fantasmés, renforcés ou rejetés, la place des femmes et la vision dominatrice que les hommes en ont, l'autrice nous les montre de l'intérieur. Et elle nous invite à croiser Billie Holiday, Martin Luther King, Malcolm X, James Baldwin et tant d'autres hommes et femmes qui écrivent, chantent ou font de la politique et illustrent les multiples facettes de ce monde en mouvement.
Le rythme du récit est enlevé, parfois même tourbillonnant, l'ironie est fréquente, l'émotion également et, point encore plus remarquable, une certaine objectivité ressort clairement du texte : engagée auprès de M.L. King, chantre de la non-violence, l'autrice présente sans la juger la ligne plus agressive suivie par Malcolm X ; sur son cas personnel, elle applique le même point de vue un peu distant, une sorte de recul journalistique, décrivant froidement les occasions où elle se fait menée en bateau, voire humiliée, par l'un des hommes de sa vie.
En conclusion, c'est une lecture riche et très instructive, qui ouvre autant vers l'histoire et la géopolitique de cette époque que vers le coeur d'une personnalité extraordinaire.
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Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
- Tu sais, mon lapin, élever des garçons dans ce bas monde, c'est pas de la tarte. J'en sais quelque chose. Quand ils sont jeunes, on prie pour avoir de quoi les nourrir et pour qu'ils restent à l'école. Dès qu'ils grandissent, on prie pour qu'aucune Blanche à moitié folle crie au viol en les voyant et les fasse lyncher. Lorsqu'ils sont des hommes et que des Blancs leur commandent de se battre, on prie pour qu'ils meurent pas dans une guerre de Blancs. Ouais, c'est moi qui te le dis, élever un garçon de couleur, ça donne matière à réflexion.
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J'avais envie d'être une bonne épouse et de combler mon homme en tenant une maison impeccable, mais la vie ne se résumait pas qu'à deux rôles : Être une ménagère accomplie et une chatte ambulante.
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Quant aux États-Unis, Georges Bernard Shaw avait eu raison de les décrire comme "Le seul pays à être passé directement de la barbarie à la décadence sans avoir connu la civilisation.
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Au terme d'une journée bien remplie d'actes exaltants, je rentrais chez moi. Après le coucher du soleil et avant Brooklyn, la glorieuse magie s'évanouissait. En descendant du métro à la station Park, je n'avais plus rien d'une jeune cadre brillante vouée à la justice, en particulier pour Cuba, ni d'une membre à part entière de la Ligue des écrivains de Harlem. J'étais une célibataire qui avait un loyer à payer et un fils de quinze ans persuadé qu'il n'y avait rien de plus terrible au monde qu'une morne soirée passée en compagnie de sa maman. En secret, je lui donnais raison.
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Après une salve d'applaudissements, Malcolm marque une pause et, d'un air grave, promena son regard sur la foule. Les gens se figèrent : l'air lui-même était devenu immobile. Il reprit la parole sur un ton doux et suave :

- Certains d'entre vous pensent qu'il y a de bons Blancs, non ? De bons Blancs pour qui ou avec qui vous avez travaillé, avec qui vous êtes allés à l'école ou même avec qui vous vous êtes mariés. Non ?

Les spectateurs exprimèrent leur déni en grognant collectivement.

Malcolm poursuivit à voix basse, à la limite du chuchotement.

- Il y a des Blancs qui donnent de l'argent à la SCLC, à la NAACP ou à la Ligue urbaine. Certains vont même jusqu'à marcher avec vous dans les rues. Mais laissez-moi vous dire qui ils sont. Tout Américain blanc qui se dit votre ami est soit un faible...

Il laissa le mot produire son effet avant de reprendre d'une voix grondante.

- ... soit un agent d'infiltration. Ou bien il aura trop peur pour vous venir en aide quand vous aurez besoin de lui, ou bien il se rapproche de vous à seule fin de découvrir vos projets et de vous livrer, pieds et poings liés, à ses frères.
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