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Critiques de Florence Aubenas (566)
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Le Quai de Ouistreham

Dans la lignée de Nellie Bly, dont elle a le talent, et largement plus d'un siècle après, Florence Aubenas s'immerge dans le monde des précaires.

Se faisant passer pour une femme abandonnée, elle s'installe dans un étroit appartement de la ville de Caen, s'inscrit à Pôle Emploi et accepte n'importe quel travail sous-payé ne nécessitant pas de qualifications particulières.

Elle découvre la misère, la dureté du travail de femme de ménage, la débrouillardise et le système D mais aussi l'entraide et l'amitié.

Cette immersion dans une région française guère plus sinistrée que d'autres est criante de vérité.

Ce reportage a eu lieu en pleine crise des subprimes, en 2009.

Les femmes et les quelques hommes dont il est question ici sont ingénieux, certes, mais peu enclins à la contestation de l'ordre établi, craintifs même à cette idée.

Au vu de la survenue des gilets jaunes années il est clair que, sans surprise, la révolte couvait.

Et aujourd'hui plus que jamais la situation de ces personnes devant choisir entre un chômage à vie ou un travail doublement pénible va être pire qu'à cette époque.



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L'inconnu de la poste

Un fait divers dont je n'avais jamais entendu parler : en 2008 dans la petite ville de Montréal-la-Cluse, la postière Catherine Burgod est retrouvée assassinée un matin lardée de 28 coups de couteau.

C'est la journaliste reporter au Monde, Florence Aubenas, qui va se rendre sur place et mener une enquête sur une durée de 6 ans.

A ce jour, la police n'a toujours pas trouvé le coupable, après de nombreuses arrestations et suppositions.

Il s'agit d'un essai mais on se croirait facilement dans un polar. J'ai aimé le style de Florence Aubenas car elle se place vraiment à la bonne distance des personnages, ni trop près ni trop loin. Elle possède un don pour décrire les lieux et l'ambiance, on s'y croirait. Elle sait rendre attachants tous les personnages.

Ce qui fait la particularité de ce fait divers c'est la personnalité du suspect principal, il s'agit de Gérald Thomassin. Celui-ci est un acteur qui a obtenu le César de l'espoir masculin en 1990 pour le film de Jacques Doillon "Le petit criminel". Il a tourné d'autres films mais a sombré dans la drogue et l'alcoolisme et s'est marginalisé. De plus, son appartement est situé en face du bureau de poste, il possède un couteau et se vante souvent . Tout l'accuse.

Un ouvrage intéressant qui se lit facilement mais j'avoue que j'avais préféré la démarche de Florence Aubenas dans "Le quai de Ouistreham".





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La méprise. L'affaire d'Outreau

Sordide.

J'arrête à la moitié de l'ouvrage.

J'ai, bien entendu, également lu les dernières pages mais pourquoi s'infliger cette lecture ? Pour comprendre ? Même pas car un article de fond m'aurait épargné les détails scabreux et j'aurais néanmoins compris l'engrenage, la spirale infernale.

Alors oui, nous sommes ici dans un fiasco judiciaire, une affaire qui s'emballe, des victimes marquées à vie, des innocents accusés à tort et qui ne s'en remettrons jamais, des familles décimées mais je ne suis pas sûre que le traitement qui en est fait, qui frôle le fait divers, le sensationnel rend justice à ce désastre.

Une analyse argumentée, une étude presque sociologique voire des témoignages m'auraient paru plus efficaces et surtout moins voyeuriste.
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Ici et ailleurs

Depuis plus de 35 ans, la journaliste Florence Aubenas nous permet de saisir toute la singularité et l’acuité du monde grace à une pratique immersive du monde pour montrer les choses en mouvement, que ce soit la société dans son ensemble ou un fait divers judiciaire.



Avec Ici et ailleurs, elle propose de partager sa quête boulimique de moments de vérités prenant le pouls de la société francaise et meme internationale et nous invite à ouvrir nos yeux sur la société. Ici et ailleurs, recueil d’enquêtes réalisées ces dix dernières années, nous rend plus proches des réalités qui nous sont étrangères ou simplement lointaines: au bord mystérieux de nos périphéries.



Cette journaliste de renom, qui a parcouru le monde à la recherche de la vérité, nous éclaire sur des sujets qui nous semblent parfois insignifiants. Elle nous questionne et nous fait réfléchir sur le fonctionnement de la société d’aujourd’hui, ses points forts mais aussi et surtout ses points faibles.



À la différence du Quais de Ouistreham — son ouvrage paru en 2010 (L’Olivier) — elle avance ici à découvert, sans taire son identité. Florence Aubenas donne une voix à ceux qui n’en ont pas.



En Grèce dans la tornade des crises financières auprès des conducteurs de cars, au coin d’un brasero avec des Gilets Jaunes ou à Bruxelles dans le quartier de Molenbeek après les attentats, ses sujets exigent de longs temps d’immersion. Florence Aubenas a une accointance avec les oubliés, les déclassés.



Huit années d'enquêtes se retrouvent condensées dans cet ouvrage, des gilets jaunes à la guerre en Ukraine, tout y est.



"On est le 6 décembre 2018, il est midi. Trois semaines que le mouvement a démarré, avec l’impression, ici, que tout ne fait que commencer. »
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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En France

Florence Aubenas, au travers de ces courtes chroniques d' En France, prend la température d'un pays... ou plutôt d'un certain pays.

À travers ces portraits, ces lieux, ces situations humaines, l' auteure nous emmène à la rencontre de ceux et celles qui subissent, font des choix, font ce qu'ils peuvent, souffrent, vivent ou survivent enfin.

Apparaît alors au lecteur de ces pages captivantes, une population souvent inconnue pour lui...ou alors vue ou fantasmée à l'aune de ses préjugés.

Les reportages de l'auteure, et les constats qu'ils amènent, sont parfois désespérés ou/et désespérants.... Toujours humains.

Un livre actuel et passionnant, donc, mais sans concession ni angélisme.

Grand merci donc, à Florence Aubenas pour ces "tranches de vie".
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L'inconnu de la poste

Un crime et une disparition non élucidés...



Florence Aubenas, journaliste au Monde, essaie de relater les circonstances tragiques du meurtre de la postière dans un petit village, Montréal-la-Cluse, en 2007...



Qui a tué Catherine Burgot, en plein jour, de 28 coups de couteau... pour un vol de 2 600 euros... ?

Personne n'a rien vu, ni entendu... L'enquête piétine...



Les soupçons se portent vers des marginaux, dont Thomassin, un acteur cesarise, qui vivote entre alcool et drogue...

Il nie, mais est détenu en préventive pendant 2 ans (de 2013 à 2015)...

Libéré dans l'attente de son procès, il disparaît en 2019...





Malgré les sept années d'enquête de la journaliste, vous n'en saurez pas plus...



Des portraits sans concession de tous les intervenants, un style trop sec, on reste totalement sur sa faim avec ce bouquin...

Bien sûr, il y a la vie de la France "profonde", mais décrite sans âme et sans émotion, insipide... On dirait une caricature dessinée par une journaliste parisienne !



On se croirait dans le magazines "Détective" !





Quel est l'intérêt de publier cela ?



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L'inconnu de la poste

J'admire beaucoup le travail et l'implication de Florence Aubenas que je trouve d'une grande humanité.

J'ai lu ce livre comme un polar social. L'histoire d'un enfant de la DDASS, petit délinquant devenu jeune acteur authentique... qui va se trouver pris au coeur d'un film de Chabrol au sein d'une communauté montagnarde avec sa bourgeoisie, ses élus et sa population, la peur des marginaux, la rumeur...

Thomassin était au mauvais endroit au mauvais moment, il était connu pour ses addictions et sa misère et habitait juste en face du lieu d'un crime crapuleux.
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Le Quai de Ouistreham

A Caen, Florence Aubenas, journaliste, s’est glissée dans la peau d’une demandeuse d’emploi et raconte son expérience.

C’est en 2009, pendant la « crise »

Elle témoigne de toute la complexité de Pôle Emploi et de la misère des petits boulots auxquelles sont confrontés des milliers d’êtres humains chaque jour.

Démarches kafkaïennes

Stages bidons

Compromissions pour obtenir quelques heures de ménage à des endroits différents

Galères de temps perdus en déplacements

Rythme infernal imposé par les employeurs

Humiliations

……………..

Il ne s’agit même plus de trouver un travail, mais de trouver « des heures » pour un salaire de misère.

Partout dans la région, comme dans le reste de la France d’ailleurs, des plans sociaux, des cessations d’activité, des mise au chômage massives.

Dix ans après rien ne s’est arrangé au contraire ;

Toute une tranche de la population continue à être exploitée, méprisée voire oubliée.

C’est absolument scandaleux et révoltant

Il y a deux ans un mouvement de révolte s’est créé, a résisté, existe encore même si tout est fait pour l’étouffer.

Espérons que la voix de tous ces gens soit entendue et que le respect leur soit rendu.

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Le Quai de Ouistreham

J’entrais dans ce livre un peu à reculons, mais j’ai vite été convaincue de son utilité. Florence Aubenas s’était donné pour but de s’installer dans une ville inconnue d’elle, sous son identité, mais sans autre bagage qu’un baccalauréat, et en n’annonçant aucune compétence ni expérience particulière. Elle arrêterait l’expérience dès qu’elle obtiendrait un contrat de travail à durée indéterminée. « Agent d’entretien, c’est l’avenir. » lui annonce sa conseillère, et c’est donc vers ce domaine qui ne requiert aucune qualification (quoique…) qu’elle se dirige. La multitude de ses expériences, ses rencontres avec d’autres agents de propreté, sa formation, les situations kafkaïennes au guichet du Pôle Emploi, tout est minutieusement décrit, avec une dose d’humour qui fait parfois sourire de situations où l’on ne voudrait pas se retrouver.

Ce témoignage très intéressant se lit avec facilité, et éclaire sur des conditions de vie que ne font parfois qu’imaginer ceux qui ont la chance d’avoir « la sécurité de l’emploi ». La démarche de Florence Aubenas est courageuse, il aurait été tellement plus facile d’aller réaliser un reportage d’une quinzaine de jours dans la région de Caen, et d’aligner des interviews ici et là. Ce changement radical de vie lui a permis d’approcher les problèmes au plus près, et d’en rendre compte d’une manière absolument pas didactique, et sans réduire les demandeurs d’emploi à des nombres ou à des pourcentages. Ils s’appellent Philippe, Mimi, Marilou, Françoise ou Marguerite, pratiquent mieux que quiconque la solidarité et l’entraide, et tentent contre vents et marées d’assurer une maigre subsistance à leur famille au prix d’un combat de tous les jours. Et je vois ce livre comme un hommage qui leur est rendu.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
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L'inconnu de la poste

Ce récit relate un fait divers atroce réel, l'assassinat par arme blanche d'une jeune femme postière dans une petite ville de montagne française. L'autrice reconstitue avec minutie et délicatesse le décor, la victime, les villageois, le père de la victime, son ex, son nouveau, et les petits voyous du coin qui furent suspectés de ce meurtre, dont Gérald Thomassin. Celui-ci est un jeune acteur qui obtint notamment le César pour son rôle dans le jeune criminel de Jacques Doillon. L'autrice s'attache à nous raconter le parcours difficile du jeune Gérald (c'est là le véritable propos de ce bouquin), enfant issu d'un milieu difficile ( et c'est un euphémisme) , qui perça dans le cinéma mais demeura dans un mode de vie précaire, et qui fut soupçonné de ce meurtre pendant 10 ans!, qui fut incarcéré pendant 3 ans! et qui obtint finalement un non-lieu. À ce jour, la justice n'a pas encore été rendue dans cette affaire qui date de 2008, c'est complètement révoltant, autant du point de vue des proches de la victime, que de celui du jeune Thomassin, qui semble avoir eu pour seul tort d'habiter en face et de vivre à la marge. Récit troublant, très touchant et frustrant.
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L'inconnu de la poste

Montréal la Cluse, petit village tranquille de l'Ain non loin du lac de Nantua et à mi-chemin entre Lyon et Genève. Catherine Burgod, l'employée du bureau de la petite poste locale a été assassinée sauvagement au couteau pour un butin dérisoire. L'enquête s'enlise et les policiers peinent à trouver le coupable. Mais que faisait ce jour là Gérald Thomassin, acteur césarisé mi marginal mi voyou qui avait choisi de s'installer récemment dans ce petit village ?



Comme dans ses précédents récits, Florence Aubenas excelle à se saisir d'une histoire a priori banale et à creuser la réalité qu'elle recouvre. Ici elle entremêle l'histoire de Catherine Burgod, la postière assassinée, fille d'un notable locale, en instance de divorce, l'enquête policière et surtout le destin mystérieux et particulièrement romanesque de Gérald Thomassin. Gamin placé en famille d'accueil, petit voyou des cités, ce dernier a été repéré par Jacques Doillon pour son film Le Petit criminel et a ainsi connu le monde du cinéma et la célébrité, recevant le César du meilleur espoir masculin. Sa vie sera ensuite une alternance de tournages et d'errances que reconstitue parfaitement Florence Aubenas. Au passage, elle dresse le portrait des autres laissés pour compte de Montréal la Cluse, les uns peu différents, un peu compliqués, ceux qui ont connu une trajectoire compliquée, drogue, galères, manque d'argent.



L'inconnu de la poste a été une lecture agréable mais je n'ai pas retrouvé l'enthousiasme que j'avais ressenti à la lecture des précédentes oeuvres de Florence Aubenas (Le quasi de Ouistreham, En France). Côté positif, on retrouve le talent de l'auteur pour s'intéresser aux lieux et aux personnes qu'on ne voit jamais d'habitude, ici un petit village de ce qu'on qualifie un peu péjorativement de "France profonde", ces campagnes oubliées où rien de particulier n'attire le passant, et un acteur voyou au parcours atypique, incapable de réellement construire sa vie malgré ou à cause des opportunités que le cinéma lui a données. Le récit se lit agréablement, la plume est toujours aussi précise et fine. Malgré tout, j'ai trouvé que ce récit avait quelques longueurs et que la construction était parfois bancale. Florence Aubenas entremêle plusieurs histoires, celle de la postière, celle de certains habitants, celle de Thomassin, plus l'enquête proprement dite et on se perd parfois dans les méandres du récit ou dans les changements de point de vue, abandonnant un personnage auquel on s'était tout juste attachés. J'ai aussi trouvé que cette histoire avait moins de force que ses précédents récits, c'est une photographie intéressante de ce petit village mais sans réel point du vue ou conclusion, peut être du fait du caractère inachevé de l'enquête et du mystère qui subsiste.



L'inconnu de la poste reste une lecture agréable et intéressante mais il m'a manqué un petit quelque chose pour que ce livre me passionne vraiment et soit un coup de coeur. A découvrir malgré tout comme une petite fenêtre sur un monde qu'on a tendance à ignorer.
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L'inconnu de la poste

Avant d’ouvrir ce livre , je n’avais jamais entendu parler de ce crime non élucidé .

Florence Aubenas mène une enquête approfondie sur le meurtre de la postière Catherine Burgod , sur le suspect principal , l’acteur Gérald Thomassin , enfant de la ddass puis jeune prodige du cinéma français , il obtiendra un Oscar puis sera rattrapé par ses démons , menant une vie instable . L’acteur aujourd’hui âgé de 46 ans a disparu mystérieusement en 2019 .

Découverte de l’auteur , du fait divers et surtout du livre audio .

J’ai beaucoup aimé la voix de la lectrice , une très belle réussite ce partenariat .

Après un tout petit temps d’adaptation j’ai apprécié ce moyen de lecture nouveau pour moi .

Je remercie NetGalley ainsi qu’audiolib pour ce très beau partage .
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L'inconnu de la poste

Gros taff.



Tant au niveau journalistique qu'au niveau littéraire, 7 piges d'un travail d'enquête fourni sur un true-crime français sont couchés sur papier avec brio.



Un peu moins d'une trentaine de coups de surin pour enlever la vie d'une postière et se barrer avec la caisse..c'est timbré.



Le récit est passionnant et aussi saisissant que la quantité de travail phénoménale qu'il a du nécessiter en amont.

Passionant car Florence Aubenas a le talent pour peindre avec objectivité et sobriété le quotidien d'un petit bourg et ses habitants qu'on à l'impression de connaitre comme de vieux copains au bout de quelques lignes seulement.



Et puis il y a cette trame narrative fine, solide, habillée de petites ellipses discrètes qui nous plongent dans le passé de tous ceux qui passent sous sa plume, l'autrice passe très habilement du passé au présent, saisissant avec subtilité l'essence des personnages sans émettre de jugement elle reste factuelle et cite énormément ce qui encre encore plus le récit dans le réel.



Et puis ce qui est prenant, c'est cette essence tenace du journaliste-reporter qui suinte du livre, elle compile, reste factuelle, précise, et objective nourrit un récit à la part fictive finalement contenue, dissèque, liste et présente des vérités sans les maquiller.



Cette quête de vérité apparait comme une peinture triste mais réelle d'un crime qui interroge avec adresse et empirisme sur des thèmes societaux actuels.



Captivant, absorbant, subjuguant.









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Le Quai de Ouistreham

Depuis dix ans, date de sortie de ce livre, rien n’a changé. Les Gilets Jaunes sont dans la rue. Ce témoignage parle d’un univers cruel, le nôtre. La précarité, la souffrance au travail, le salaire de misère, le temps partiel imposé, les horaires inhumains. La recherche d’emploi - un sport de combat. L’auteure évoque aussi l'absence d’action syndicale : le contexte de cette activité précaire rend inopérante toute action de contestation.

Sans oublier les mornes zones périurbaines, friches, plates-formes à l'abandon - le décor de leur quotidien sans illusions.



Je sais pourquoi ils/nous/la société n’approuve pas le projet de Benoît Hamon, le revenu universel : il n’y aurait plus personne pour récurer les toilettes d’Ouistreham.



Heureusement, des gestes de solidarité illuminent ce témoignage touchant.

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Le Quai de Ouistreham

En lisant la quatrième de couverture, je n'étais pas forcément emballée par cette lecture. Mais voilà, je suis normande, étudiante caennaise de surcroît, et donc j'ai voulu voir ce qu'il se passait près de chez moi.



Je me doutais que la recherche d'emploi de Madame Aubenas serait laborieuse et précaire. Donc aucune surprise à ce niveau là. Ce qui m'a franchement intéressée c'est la description faîte des rouages de pôles emploi et le côté observateur de l'auteur, ce qui fait un bon journaliste d'ailleurs.

Je trouve que son idée d'investigation fut courageuse et judicieux. Son témoignage est intéressant et constructif. Ce n'est pas un livre que je relirais à l'avenir mais sa lecture permet tout de même d'ouvrir un peu plus les yeux sur le monde actuel. Finalement, une lecture utile.
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L'inconnu de la poste

À l'agence postale où elle officie dans le petit village tranquille de Montréal-la-Cluse, Catherine Burgot gît dans une mare de sang. Au matin du 19 décembre 2008, son corps lardé de vingt-huit coups de couteau est découvert par deux clients, peu après l'ouverture de l'agence. En témoin muet, le petit bichon de Catherine, présent sur les lieux du crime, trottine silencieusement et tranquillement jusqu'à l'entrebâillement d'une porte donnant sur une salle de repos, il semble inviter les visiteurs à y entrer…



Florence Aubenas relate dans le détail les tenants et les aboutissants d'une affaire criminelle glaçante qui lui tient à coeur. Dans un récit bien ordonnancé, elle réouvre méthodiquement le dossier d'une enquête très médiatisée à l'époque et qui aura duré plus de douze ans sans jamais avoir été élucidée. Des années d'investigations, d'inculpations, de revirements, de non-lieux qui se solderont, au final, par un véritable fiasco judiciaire.

Trois suspects dont Gérald Thomassin, un jeune acteur paumé, vivant dans la marginalité après avoir sombré dans la drogue et l'alcool, seront arrêtés et jugés mais ils plaident tous les trois non coupables. Il est vrai que dans cette affaire, il n'y a pas de témoignages fiables, pas l'ombre d'une preuve, pas d'indices probants mis à part l'identification d'un ADN appartenant à l'un des suspects. Ce dernier, un ambulancier de métier, confirme sa présence sur la scène de crime mais nie catégoriquement le meurtre. Seule certitude, deux mille six cents euros ont été dérobés dans le coffre ; le vol semble donc être le principal mobile de ce crime sordide…



Hélas, le meurtre de Catherine Burgot vient se rajouter à la longue liste des affaires classées sans suite, les fameux « cold cases ». Toutefois, l'infime espoir de retrouver le coupable subsiste toujours. Est-il vivant ou mort ? le mystère reste entier…

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Le Quai de Ouistreham

Un livre déjà puissant, mais une adaptation exceptionnelle

Le livre de Florence Aubenas, d'une sobriété, d'une modestie, et d'une immense empathie m'avait déjà énormément plu. Ce qui y est dit est y donne très largement matière à réfléchir sur notre société. Un livre qui avait fait date et on le comprend.

Mais je dois dire, et c'est la raison de cette critique tardive par rapport à ma lecture, que le film d'Emmanuel Carrère est vraiment exceptionnel, et sans doute encore supérieur, ce qui n'est pas un mince compliment. D'une justesse constante, et incarné de manière phénoménale à la fois par Juliette Binoche et des comédiens et comédiennes non professionnelles...

Un film d'une grande puissance qui donne envie de se replonger dans le livre...
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L'inconnu de la poste

Décembre 2008 : la postière de Montréal-la-Cluse dans le département de l'Ain est sauvagement assassinée.

Quelques années plus tard Florence Aubenas mène l’enquête sur les circonstances du drame et l'accusation qui a lourdement pesé sur Gérald Thomassin, jeune acteur vivant à la limite de la marginalité.

Il s'agit donc ici d'un travail de journaliste mené avec clarté, sans prétention littéraire. S'il n'apporte aucune révélation sur le meurtre, il vaut surtout par la peinture qui est faite d'une France profonde à l'abandon et de beaucoup de ceux qui l'habitent, tentant comme ils peuvent d'échapper à la misère.
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L'inconnu de la poste

Florence Aubenas nous entraîne sur les pas de Gérald Thomassin, étoile filante du cinéma français, enfant cassé de la Ddass et marginal pris dans le tourbillon d'une affaire de meurtre dans le Bugey. Il avait tout du coupable idéal, mais a-t-il joué un rôle dans le crime atroce de la postière ? C'est ce que l'auteure va tenter de découvrir au fil de son enquête.



J'avais adoré "Quai de Ouistreham", j'ai moins accroché avec ce livre notamment le début. A partir du meurtre, quand l'enquête se lance vraiment, l'ouvrage m'a semblé plus fluide et agréable.

Par moment, grâce notamment à la plume de l'auteure, on en vient à se demander si on est dans du fait divers ou de la fiction, tellement certains personnages et certaines destinées sont romanesques.



Il m'a peut-être manqué un chapitre final dans lequel Florence Aubenas aurait expliqué son travail de journaliste en général et en particulier sur ce dossier.



Je voulais le lire depuis sa sortie, c'est fait grâce à la médiathèque de Saint Gilles Croix de Vie.
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L'inconnu de la poste

Je ne me souvenais pas de ce fait divers (apparemment, je ne suis pas la seule). J'apprécie beaucoup cette journaliste et sa conception du métier, même si certains ont critiqué son immersion. En plus, elle écrit bien: j'en oubliais que c'était de la non-fiction. Je l'ai lu "avec les oreilles"; je regrette que Babelio ne propose pas: "écouté" et cette version audio n'est pas répertoriée.

J'aurais aimé que ce soit lu par l'autrice car j'ai eu du mal avec la voix de Fabienne Loriaux, au début.

Que dire de plus que Kirzy? Je renvoie à sa critique, je ne peux pas faire mieux!

Saura-t-on un jour ce qui est arrivé à Gérald Thomassin?
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