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Critiques de Florence Aubenas (566)
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L'inconnu de la poste

A Montréal-la-Cluse dans le département de l’Ain le 19 décembre 2008, Catherine Burgod, guichetière à La Poste est assassinée de vingt-huit coups de couteau pour une somme d’environ 3 000 €. L’enquête est difficile et les soupçons se porte sur un acteur marginalisé, Gérald Thomassin.



Je connaissais l’affaire mais je ne connais pas la filmographie de cet acteur dont j’apprends qu’il a reçu le César du meilleur jeune espoir masculin. Son film le plus notable est Le petit criminel.



L’autrice, journaliste, retrace les faits et l’enquête qui patine de mois en mois où les soupçons se portent sur différentes personnes de l’entourage de la victime. Le style est sec, sans fioritures, sans sentiment. Elle relate les faits, les propos des différents intervenants de ce true crime et l’ambiance des petits villages.



Donc si vous aimez les émissions tels que Faites entrer l’accusé, ce livre vous plaira. Si vous voulez de la profondeur, passer votre chemin. Pour ma part, j’ai apprécié ma lecture.
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Le Quai de Ouistreham

Résumé beaucoup trop long, j'ai réussi à me faire chier en lisant 20 lignes. incroyable... nnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnnn

comme ça, j'ai assez de caractère. =)
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L'inconnu de la poste

À l'agence postale où elle officie dans le petit village tranquille de Montréal-la-Cluse, Catherine Burgot gît dans une mare de sang. Au matin du 19 décembre 2008, son corps lardé de vingt-huit coups de couteau est découvert par deux clients, peu après l'ouverture de l'agence. En témoin muet, le petit bichon de Catherine, présent sur les lieux du crime, trottine silencieusement et tranquillement jusqu'à l'entrebâillement d'une porte donnant sur une salle de repos, il semble inviter les visiteurs à y entrer…



Florence Aubenas relate dans le détail les tenants et les aboutissants d'une affaire criminelle glaçante qui lui tient à coeur. Dans un récit bien ordonnancé, elle réouvre méthodiquement le dossier d'une enquête très médiatisée à l'époque et qui aura duré plus de douze ans sans jamais avoir été élucidée. Des années d'investigations, d'inculpations, de revirements, de non-lieux qui se solderont, au final, par un véritable fiasco judiciaire.

Trois suspects dont Gérald Thomassin, un jeune acteur paumé, vivant dans la marginalité après avoir sombré dans la drogue et l'alcool, seront arrêtés et jugés mais ils plaident tous les trois non coupables. Il est vrai que dans cette affaire, il n'y a pas de témoignages fiables, pas l'ombre d'une preuve, pas d'indices probants mis à part l'identification d'un ADN appartenant à l'un des suspects. Ce dernier, un ambulancier de métier, confirme sa présence sur la scène de crime mais nie catégoriquement le meurtre. Seule certitude, deux mille six cents euros ont été dérobés dans le coffre ; le vol semble donc être le principal mobile de ce crime sordide…



Hélas, le meurtre de Catherine Burgot vient se rajouter à la longue liste des affaires classées sans suite, les fameux « cold cases ». Toutefois, l'infime espoir de retrouver le coupable subsiste toujours. Est-il vivant ou mort ? le mystère reste entier…

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L'inconnu de la poste

En décembre 2008, Catherine Burgot, postière à Montréal-la-Cluse, est assassinée de 28 coups de couteau. Elle avait quarante ans et était enceinte de cinq mois.

Juste en face la poste vivait dans une sorte de sous-sol appelé "la grotte" Gerald Thomassin, un marginal qui avait connu son heure de gloire en 1991 en obtenant le césar du meilleur espoir masculin pour le film "le petit criminel".

Le comportement étrange de Thomassin, - particulièrement lors de la a discussion avec deux femmes dans le cimetière à côté de la tombe de Catherine Burgot - avait fait de lui un coupable idéal.



Dans "l'inconnu de la poste" Florence Aubenas nous présente l'énorme travail qu'elle a réalisé pour reconstituer l'histoire de ce drame. Avec empathie elle parle de la victime, (sa jeunesse, ses amours, ses angoisses,) de Thomassin (sa jeunesse chaotique, son succès, l'alcool, la drogue..), mais aussi des nombreux autres personnages.



Récit passionnant , immersion dans l'ambiance d'un petit village touché par un horrible drame.



PS : le 19 octobre 2023 Mamadou Dialo (personnage évoqué dans le la quatrième partie du livre, "le choc") a été condamné en appel à seize années de prison pour le meurtre de Catherine Burgot. Gérald Thomassin , disparu en 2019, a bénéficié d'un non lieu.
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L'inconnu de la poste

Un récit haletant, qui relate un fait divers tout simplement abominable, le genre qui reste dans les annales.

Catherine, la fille que tout le monde aime, celle qui respire l'humanité et la gentillesse, toujours prête à rendre service. Un village paisible, qui vit dans la monotonie la plus totale, toujours le même rituel. Puis un matin, tout bascule.



Les preuves ont beau s'accumuler, le mystère reste entier. L'inconnu, ce "x" qui ne rentre pas dans l'équation. Les pistes s'enchaînent sans mener nul part. Un meurtre et la fin de plusieurs vies.



Le travail de journalisme est surpassé par celui d'enquêtrice, de documentariste, la recherche d'une vérité. Les points de suspension s'enchaînent, sans que l'un ne soit final...
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Le Quai de Ouistreham

Lu lors de sa sortie, à une époque où j'étais très impliquée dans la vie syndicale et où je rencontrais sur le terrain des techniciennes de surface, des aides soignantes, de nombreuses personnes qui trimaient pour un tout petit salaire, dans des conditions terriblement précaires et difficiles, j'ai été happée par la réalité du terrain décrite par Florence Aubenas.



Le fait qu'elle se soit elle-même fait engager pour vivre le travail de l'intérieur donne toute la puissance et la véracité à son texte.



J'ai vu le film qu'en a tiré Emmanuel Carrère, un autre journaliste exceptionnel que j'apprécie particulière, et me replonger dans cette histoire m'a motivé à venir écrire cette petite critique
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Le Quai de Ouistreham

J’avais commencé à lire ce livre à sa sortie il y a des années et je l’avais abandonné car le sujet m’avait semblé un peu rébarbatif et déprimant.



Je l’ai repris dernièrement après avoir vu l’excellent film d’Emmanuel Carrère -Ouistreham- avec Juliette Binoche dans le rôle principal. Le cinéaste a apporté quelques modifications au récit de Florence Aubenas mais l’esprit du livre y est globalement respecté.



En 2008, lors de la crise des subprimes, l’auteur décide de s’intéresser aux travailleurs précaires et particulièrement à ceux qui « travaillent dans la propreté » à savoir les femmes de ménage.



Après avoir réfléchi aux différentes manières d’aborder le sujet, elle considère que la meilleure approche est de vivre l’expérience par elle-même. Elle part donc s’installer à Caen sans un sou en poche et se met dans la peau d’une femme divorcée, sans diplôme et sans expérience professionnelle. Commence alors le parcours de la chercheuse d’emploi : Pôle Emploi, sociétés de ménage, boîte d’intérim…



Elle enchaîne alors diverses missions de quelques heures sur différents sites -campings, hôtels, entreprises…- La plus marquante étant le ferry qui fait la liaison entre Ouistreham et l’Angleterre.



Avec des mots simples et précis et sans s’appesantir, elle évoque parfaitement les conditions de vie et de travail des « invisibles » qu’elle a côtoyé lors de cette expérience : le travail épuisant physiquement et nerveusement, les patrons autoritaires, les usagers irrespectueux, les heures supplémentaires non payées, les trajets pour aller d’un site à l’autre parfois plus longs que les missions elles-mêmes, les horaires décalés, le manque de sommeil… Et ce qui fait l’intérêt de ce livre c’est que tout cela est vécu de l’intérieur par l’auteur.



Elle explique aussi les rouages de la crise et l’impact qu’elle a sur des citoyens ordinaires.



Elle se fait en quelque sorte le porte-parole des personnes qu’elle rencontre : ses collègues, les agents du Pôle Emploi, les personnes qui l’ont aidée à trouver du travail… Elle les dépeint souvent avec une petite pointe d’humour et d’affection. Le fait qu’elle ait vécu parmi eux et même ait été l’une des leurs pendant plusieurs mois donne beaucoup de force à son récit.



Le ton de ce livre n’est absolument pas misérabiliste, on y trouve au contraire beaucoup de chaleur humaine, d’entraide, de solidarité et même d’amitié.



Comme le dit l’un des personnages du film : elle a « fait le taf ».
Lien : https://leslecturesdeclarine..
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La méprise. L'affaire d'Outreau

Sordide.

J'arrête à la moitié de l'ouvrage.

J'ai, bien entendu, également lu les dernières pages mais pourquoi s'infliger cette lecture ? Pour comprendre ? Même pas car un article de fond m'aurait épargné les détails scabreux et j'aurais néanmoins compris l'engrenage, la spirale infernale.

Alors oui, nous sommes ici dans un fiasco judiciaire, une affaire qui s'emballe, des victimes marquées à vie, des innocents accusés à tort et qui ne s'en remettrons jamais, des familles décimées mais je ne suis pas sûre que le traitement qui en est fait, qui frôle le fait divers, le sensationnel rend justice à ce désastre.

Une analyse argumentée, une étude presque sociologique voire des témoignages m'auraient paru plus efficaces et surtout moins voyeuriste.
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Ici et ailleurs

Après avoir apprécié En France, Le Quai de Ouistreham m'avait conforté dans mon admiration pour Florence Aubenas et son journalisme tellement humain.

Rien de forcément spectaculaire, dans ces chroniques de l'ordinaire, des batailles, d'une pandémie et d'une guerre qui va s'éterniser.... Comme des caresses de vie et des parfums de mort avec des éclairs de sang et de révolte.

Il y a, avant tout, ce souci d'informer clairement le lecteur confronté à l'actualité et à l'histoire en marche.

Le voilà, ce vrai journalisme, celui qui, loin du choc des images, propose et repose ces questions à notre intelligence loin de l'immédiateté qui sidère.

Ici et ailleurs est une réussite, donc, dans un monde d'information souvent cacophonique.



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Le Quai de Ouistreham

Une critique me donne envie de parler de ce livre, que je trouve très important. Il permet, selon moi, de comprendre les Gilets jaunes mieux que n'importe quelle analyse...

Florence Aubenas s'est immergée dans une France invisible car invisibilisée...

Où sont les belles promesses post-covid ?

A lire absolument !
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Ici et ailleurs

Dans ses chroniques, Florence Aubenas s'infiltre dans le quotidien de personnages inconnus et leurs parcours nous en apprennent infiniment plus sur notre temps que n'importe quelle chaine d'informations, lesquelles nous assènent quotidiennement un fil sans substance, sans recul, sans objectivité, bref sans intérêt.
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L'inconnu de la poste

En rencontrant Gérald Thomassin, Florence Aubenas lui a expliqué qu’elle n’écrirait pas sa biographie mais un livre sur “l’assassinat d’une femme dans un village de montagne, affaire dans laquelle il était impliqué.”

Alors faisons un rapide point biographique Wikipédia. Thomassin est l’acteur principal du film “Le petit criminel” de Jacques Doillon.

Sa prestation lui vaut le César du meilleur jeune acteur masculin en 1991.

Tout en menant une vie marginale, il continue à tourner de manière irrégulière.

Il est accusé du meurtre de Catherine Burgod, commis en 2008 à la poste de Montréal-la Cluse.



Le reste, vous le trouverez dans ce récit journalistique très documenté et pourtant captivant.

Pour le rôle d’un gamin paumé qui fait un braquage pour retrouver une demi-sœur inconnue, Jacques Doillon voulait un acteur jeune et vrai, “pas un petit bourgeois parisien qui jouerait les prolos” dira-t-il. Le cinéaste s’est mis alors en tête de trouver son “petit criminel” dans les centres pour mineurs de la région parisienne. “Au foyer, un éducateur propose de présenter Thomassin à l’équipe. D’ailleurs, il n’en voit pas d’autre. On court chercher le gamin, qui tire franchement la gueule d’avoir été interrompu dans un jeu de copains. Il va sur ses seize ans, l’air d’en avoir douze. Un casting ? Le mot lui est inconnu, il croit à un examen médical. Il finit par se décider, en apprenant que le studio pour les essais se trouve sur les Champs-Elysées ? Voilà qui est plus excitant.”



Florence Aubenas ne veut pas imposer une analyse psychologique, ni son point de vue, elle met en lumière des personnages avec acuité.

Elle illustre sans concession l’itinéraire erratique de Thomassin mais aussi le combat du père de la fille assassinée et toute la société de cette petite ville de l’Ain.



La qualité de l’auteur est de rester sur le fil l'écriture journalistique avec ses informations mais aussi ses manques et de nous passionner pour cette histoire à hauteur d’hommes et de femmes qui sonne vrai.



Je rajoute une demi étoile à ma notation initiale pour essayer de vous persuader de toutes les qualités de ce travail d’investigation qui m’a passionné.

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Le Quai de Ouistreham

Une plongée dans la crise économique des années 2000, du côté des travailleurs précaires, les sans-diplômes. L'autrice se fait passer pour une femme sans diplôme mais n'ayant jamais travaillé car femme au foyer. Elle change également d'apparence. Après une inscription à Pôle Emploi et une formation de femme de ménage, elle va se trouver accumuler les petits jobs, de nettoyage, notamment sur un ferry depuis Ouistreham, l'emploi réputé le plus difficile.

Le livre pourrait paraître daté puisque nous parlons plus aujourd'hui de plein emploi que de crise mais ce ne sont pas les mêmes personnes qui sont concernées car si les diplômés peuvent aujourd'hui choisir leur emploi, ce n'est toujours pas le cas des sans diplômes.

Le livre pourrait paraître indigeste, vu le sujet ; en fait, les rencontres faites et quelques scènes très cocasses en font une description de la société d'en bas très juste.

Elle rencontre la difficulté de trouver un emploi sans voiture et les scènes avec la voiture prêtée sont très drôles !

Cette phrase résume bien ses propos "on travaille tout le temps, sans avoir vraiment de travail, on gagne de l'argent sans vraiment gagner notre vie".
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L'inconnu de la poste

Florence Aubenas a du talent ! Elle sait croquer les personnages, les lieux, les événements. Parce qu'elle s'immerge, elle s'approche et plonge dans son sujet, se frotte aux protagonistes. Et quels protagonistes ! Une postière, un acteur sur le déclin, des loosers attachants, des gens comme vous et moi, qui vivent un événement extraordinaire. Un bon moment de lecture.
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La méprise. L'affaire d'Outreau

La méprise l'affaire d'Outreau de Florence Aubenas est un livre partisan, écrit entre les deux procès d'Outreau. Il ne tient aucun compte du verdict de la cour d'assises de Saint-Omer qui a reconnu les 15 enfants victimes de viols et de proxénétisme (12 en appel à Paris).

Florence Aubenas qui n'est ni chroniqueuse judiciaire ni magistrat et encore moins spécialiste des abuseurs sexuels ou de leurs victimes, a décidé elle-même du verdict avant le procès en appel, en prenant partie pour les accusés. Son statut d'icône lui a permis d'être suivie par les médias et de bénéficier d'une synergie d'intérêts dont le plus lisible aujourd'hui est politique : il fallait justifier la suppression du juge d'instruction... c'était l'affaire idéale, les enfants étant des enfants du quart-monde que personne ne viendrait défendre.



Remerciements au courageux Pierre Paul d'amazon.
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L'inconnu de la poste

Grâce à un travail minutieux, et tout en restant objective, F. Aubenas nous livre cette enquête loin d'être simple. Cette histoire peu banale, au final déconcertant, nous montre que la réalité peut surpasser la fiction. Je n'avais jamais entendu parler de ce fait divers avant la lecture de cet ouvrage, pourtant le mystère qui entoure cette affaire est passionnant et intriguant.
Lien : https://www.instagram.com/pa..
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Ici et ailleurs

Toujours à hauteur d’homme et de femme, sans posture ni jugement. Florence Aubenas raconte les « petites histoires » de France et d’ailleurs, qui font aussi la grande histoire.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Ici et ailleurs

Ce livre est un recueil de reportages d'actualités parus dans les pages du Monde, journal pour lequel travaille Françoise Aubenas. On débute notre lecture chronologique en mars 2015 en suivant deux cousins des cités de Nanterre en vacances en Thaïlande, sur un ton sympathique d'analyse sociétale teintée d'humour fin. En mars, c'est une enquête au plus près des français et le phénomène d'abstention aux élections. On fera un détour en Grèce pour entrevoir le gouffre de cette crise économique sans précédent avant que le ton ne devienne plus sombre pour arpenter les rues de Paris au soir des attentats de novembre 2015. Pour chaque enquête, Françoise Aubenas va au contact de Monsieur et Madame Tout-le-monde. Elle interroge mais surtout, elle recueille la parole « vraie », sans fard, sans faux-semblant. On y entend le bon sens populaire, la peur, l'angoisse, les hésitations de ce que l'on peut dire et de ce que l'on doit taire. En 2016, le terrorisme fait peser une chape de plomb sur la France et les populations de tous bords s'interrogent, se rassemblent ou se repoussent, dans un élan de solidarité comme dans un reflux de crainte. Puis c'est le Covid qui s'installe et bâillonne à coup de masques - FFP2 ou bricolés maison – notre société malade avant que l'économie cloue au pilori nos agriculteurs et Poutine le peuple ukrainien sur le front d'une folle guerre fratricide. On tourne les pages, épouvanté par ce condensé d'horreurs auxquelles nous avons tous du faire face au cours de cette décennie et que le recueil condense. La lecture se termine sur un gros chapitre réservé à l'Ukraine que j'ai terminé le coeur au bord des lèvres, nauséeuse par cette suite de tragédies humaines et de morts inutiles et injustes. le style de Florence Aubenas mêle la volonté de témoigner et de dénoncer les folies de notre monde à un choeur de voix d'hommes et de femmes qui donnent corps aux drames dénoncés. On ne peut refuser d'entendre les cris et les gémissements de cette humanité piétinée par-delà une frontière ou au fond d'une ferme dans le département voisin. Certains reportages ne me quitteront pas avant longtemps : le récit tragique de Jérome Laronze, le pot de terre fracassé contre le pot de fer de l'administration d'état ou encore l'immersion au sein des équipes de l'Ehpad des Quatre-Saisons, ou bien encore de ces allers sans retours de Kherson à Hostomel en passant par Izioum. Il faut être accroché quand même pour s'avaler le recueil d'une traite tant on frôle tous l'overdose de malheurs. L'entrée par thèmes et par "picorage" – comme quand on déploie le journal – reste une bonne approche pour découvrir la plume si particulière de cette grande dame du journalisme qui représente pour moi une icône de la femme libre, intègre et engagée, juste un modèle, quoi !
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Ici et ailleurs





C'est l'histoire de notre monde et de ses habitants...

Qui déraillent et qui vacillent...



Florence Aubenas est une auteure que j'aime particulièrement.

La technicité de son écriture, le précis du phrasé et l'impression que chaque phrase en elle seule peut contenir le monde.

Ici et ailleurs décortique l'information sur plusieurs années et appuie encore une fois là où ça fait mal.

J'ai souvent honte de mon inaction, de pleurer sans agir, de rester à me demander ce qu'il faut faire.

Avec ce roman, j'ouvre les yeux (la deuxième partie est glaçante de vérité) et ne peut que vous le recommander.

Nous sommes TOUS d'ici et d'ailleurs.

Merci Florence pour cet extraordinaire travail d'écriture qui ne laisse pas indifférent.
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L'inconnu de la poste

Le documentaire version papier du tragique assassinat de la postière à Montréal La Cluse. Je suis d'origine de Nantua la ville à côté. Lors des faits j'étais une enfant qui a connu l'histoire de loin par conversation seulement sans vraiment comprendre ce qui c'est passé lors de cette enquête.

Avec ce livre, j'ai découvert l'histoire, cette femme sauvagement assassinée, les personnages du coin, les suspects avec leurs vécues.

C'est aussi la région, les coins, les lieux qui sont bien présentés. J'ai bien aimé même si tout est triste au final, surtout le père vieillit par cette histoire et qui aurait mérité d'avoir justice pour sa fille.
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