>
Critique de jphial
Roman graphique remarquablement illustré par Benjamin Flao, "La vie secrète des arbres" est une initiation au monde méconnu de la forêt, "un monde rempli de richesses insoupçonnées". Ce très bel ouvrage nous invite à prêter attention aux merveilles qui nous entourent et à prendre conscience des nombreux bienfaits des arbres pour la faune, pour l'environnement, pour l'homme.
De magnifiques aquarelles mettent les arbres en valeur, occupant parfois une page entière, parfois même une double page. Ce sont les arbres, les véritables personnages de l'oeuvre. Benjamin Flao nous incite à les contempler en éloignant les silhouettes humaines à l'arrière-plan. Les visages sont seulement esquissés. Les arbres au contraire sont dessinés avec précision et réalisme. le texte n'est pas envahissant, ce qui favorise l'observation des dessins dans les moindres détails. "La vie secrète des arbres" est un livre visuellement séduisant. Il obéit à un objectif d'abord esthétique. Les couleurs évoluent au rythme des saisons, l'ouvrage étant structuré du printemps au "retour du printemps", en passant par l'été, l'automne et l'hiver. On s'y promène dans une "forêt féerique comme dans un conte de Grimm".
Cet objet d'art est aussi un instrument de vulgarisation pouvant être lu par toute la famille. Mon fils de onze ans a plongé dans la lecture sans difficultés, butinant ici et là les informations l'intéressant. Les explications associent efficacement texte et dessin dans un but avant tout pédagogique. Il s'agit de faire connaître et aimer les arbres : "on ne comprend et on n'entre en empathie qu'avec ce que l'on connaît bien. On ne peut protéger que ce que l'on sait nommer".
L'immersion du lecteur est facilitée par la trame narrative, qui relate la vie de Peter Wohlleben, un ingénieur forestier allemand. On découvre son enfance dans la grisaille du centre-ville de Bonn et son attirance pour la nature dès le plus jeune âge, son déménagement à la campagne dans une maison avec jardin, prémices d'une vie entière au contact de la forêt. Son métier d'ingénieur forestier le conduit à faire durant plusieurs années ce que son âme déteste : de la sylviculture productiviste. Son statut de fonctionnaire l'oblige à pratiquer une gestion industrielle des arbres dans des plantations artificielles : "planter, traiter, couper, replanter à la demande de l'administration forestière". Jusqu'au jour où la nécessité de changer de voie s'impose. Par chance, le maire de son village lui donne carte blanche pour gérer la forêt municipale comme il l'entend. Commence alors vraiment le métier pour lequel il est fait.
La trame narrative rend l'ouvrage fluide à lire et accessible au plus grand nombre, même s'il s'apparente en réalité plus à un essai qu'à un récit. L'enjeu est de sensibiliser le grand public au fonctionnement et aux avantages d'une forêt naturelle. Wohlleben transmet ses connaissances avec passion. Il commence par présenter les différentes espèces animales et végétales que les arbres hébergent, favorisant la biodiversité. Il explique comment les arbres se nourrissent, comment ils enrichissent la terre, comment ils souffrent de vivre en ville. Leurs bienfaits sont innombrables. Ils permettent la propagation de la pluie, régulent la température, filtrent la pollution, assainissent l'air, ont une action bénéfique sur notre système immunitaire, etc.
J'ai aussi beaucoup apprécié que l'auteur évite les clichés. Il ne parle pas aux arbres, ne pratique pas la câlinothérapie et se montre sceptique à l'idée que les arbres puissent nous transmettre leur énergie. Son approche est essentiellement scientifique, et c'est tant mieux. On apprend beaucoup à la lecture de cet ouvrage. Ainsi, je sais désormais que les arbres isolés sont beaucoup plus fragiles que les arbres d'une forêt, qui peuvent s'entraider et communiquer par leur système racinaire. Ils communiquent aussi entre eux à distance, via des messages chimiques composés de molécules volatiles. Ils peuvent même émettre des substances chimiques pour attirer les prédateurs de leurs parasites.
"La vie secrète des arbres, un livre à lire, à relire, à offrir généreusement autour de soi (surtout aux citadins). Allez, ça ne vous donnerait pas envie d'un bon bain de forêt ? Sortons hors de nos villes, de nos maisons, de nos bureaux et allons nous promener dans les bois, respirer l'air pur et observer le vivant autour de nous !
De magnifiques aquarelles mettent les arbres en valeur, occupant parfois une page entière, parfois même une double page. Ce sont les arbres, les véritables personnages de l'oeuvre. Benjamin Flao nous incite à les contempler en éloignant les silhouettes humaines à l'arrière-plan. Les visages sont seulement esquissés. Les arbres au contraire sont dessinés avec précision et réalisme. le texte n'est pas envahissant, ce qui favorise l'observation des dessins dans les moindres détails. "La vie secrète des arbres" est un livre visuellement séduisant. Il obéit à un objectif d'abord esthétique. Les couleurs évoluent au rythme des saisons, l'ouvrage étant structuré du printemps au "retour du printemps", en passant par l'été, l'automne et l'hiver. On s'y promène dans une "forêt féerique comme dans un conte de Grimm".
Cet objet d'art est aussi un instrument de vulgarisation pouvant être lu par toute la famille. Mon fils de onze ans a plongé dans la lecture sans difficultés, butinant ici et là les informations l'intéressant. Les explications associent efficacement texte et dessin dans un but avant tout pédagogique. Il s'agit de faire connaître et aimer les arbres : "on ne comprend et on n'entre en empathie qu'avec ce que l'on connaît bien. On ne peut protéger que ce que l'on sait nommer".
L'immersion du lecteur est facilitée par la trame narrative, qui relate la vie de Peter Wohlleben, un ingénieur forestier allemand. On découvre son enfance dans la grisaille du centre-ville de Bonn et son attirance pour la nature dès le plus jeune âge, son déménagement à la campagne dans une maison avec jardin, prémices d'une vie entière au contact de la forêt. Son métier d'ingénieur forestier le conduit à faire durant plusieurs années ce que son âme déteste : de la sylviculture productiviste. Son statut de fonctionnaire l'oblige à pratiquer une gestion industrielle des arbres dans des plantations artificielles : "planter, traiter, couper, replanter à la demande de l'administration forestière". Jusqu'au jour où la nécessité de changer de voie s'impose. Par chance, le maire de son village lui donne carte blanche pour gérer la forêt municipale comme il l'entend. Commence alors vraiment le métier pour lequel il est fait.
La trame narrative rend l'ouvrage fluide à lire et accessible au plus grand nombre, même s'il s'apparente en réalité plus à un essai qu'à un récit. L'enjeu est de sensibiliser le grand public au fonctionnement et aux avantages d'une forêt naturelle. Wohlleben transmet ses connaissances avec passion. Il commence par présenter les différentes espèces animales et végétales que les arbres hébergent, favorisant la biodiversité. Il explique comment les arbres se nourrissent, comment ils enrichissent la terre, comment ils souffrent de vivre en ville. Leurs bienfaits sont innombrables. Ils permettent la propagation de la pluie, régulent la température, filtrent la pollution, assainissent l'air, ont une action bénéfique sur notre système immunitaire, etc.
J'ai aussi beaucoup apprécié que l'auteur évite les clichés. Il ne parle pas aux arbres, ne pratique pas la câlinothérapie et se montre sceptique à l'idée que les arbres puissent nous transmettre leur énergie. Son approche est essentiellement scientifique, et c'est tant mieux. On apprend beaucoup à la lecture de cet ouvrage. Ainsi, je sais désormais que les arbres isolés sont beaucoup plus fragiles que les arbres d'une forêt, qui peuvent s'entraider et communiquer par leur système racinaire. Ils communiquent aussi entre eux à distance, via des messages chimiques composés de molécules volatiles. Ils peuvent même émettre des substances chimiques pour attirer les prédateurs de leurs parasites.
"La vie secrète des arbres, un livre à lire, à relire, à offrir généreusement autour de soi (surtout aux citadins). Allez, ça ne vous donnerait pas envie d'un bon bain de forêt ? Sortons hors de nos villes, de nos maisons, de nos bureaux et allons nous promener dans les bois, respirer l'air pur et observer le vivant autour de nous !
