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Critique de JIEMDE


Dans le Minnesota aujourd'hui comme hier, que reste t-il quand le monde semble s'effondrer ? Des graines…

Quand son mari meurt la laissant seule pour cultiver les terres familiales avec son fils Tommy qui ne rêve que de techniques modernes et des semences hybrides de la firme agro-tech Magenta, Rosalie Iron Wing s'enfuit et se réfugie dans la cabane de son enfance.

Là, sur ces terres du Minnesota qui ont vu la guerre de 1862 opposer les colons blancs au peuple dakhóta, Rosie renoue avec ses ancêtres et ces femmes qui l'ont précédée.

Marie Blackbird, ou plutôt Zitkádansapa, spoliée de ses terres vendues aux fermiers blancs ; Darlene Kills Deer, sa grande tante, témoin d'une génération d'enfants envoyés de force dans les pensionnats religieux ; et Gaby Makespeace, l'amie fidèle, en lutte contre ceux qui préfèrent ravager la terre et les rivières plutôt que de les préserver.

Un lien les unit : ces graines de maïs transmises dans un panier d'osier entre femmes, symboles de renaissance et d'espoir, pour qui sait écouter la terre, se pencher et la cultiver en l'honorant comme il se doit.

« Sans hommes pour chasser, obligées de laisser derrière nous les plantes médicinales dont nous dépendions depuis plusieurs générations, nous n'avions que ces graines pour survivre. »

Les Semeuses de Diane Wilson – traduit par Nino S. Dufour est une formidable saga intergénérationnelle, faite d'histoire, de nature et de sororité. Un livre addictif rythmé par la rage de l'injustice et l'incroyable force de ces femmes résilientes.

Un livre où la nature est omniprésente, dure et impitoyable pour qui la cultive, souillée par les rejets modernes qui infestent durablement les cours d'eau, mais magnifiée par les apparitions furtives au détour d'une page d'une grue du Canada, de fauvettes, de grives des bois ou d'un opossum.

Un livre sur la mémoire autochtone parmi les meilleurs de ceux que j'ai pu lire, qui se penche moins sur l'histoire factuelle que sur les traces laissées aux survivants, qui n'ont de cesse de ne jamais oublier. Car « être Dakhotá, c'est faire de chaque pas une prière. »
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