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Critique de dannso


Une petite journée, et j'ai déjà terminé ce troisième volet de la trilogie de Akli Tadjer sur le destin de cette famille Kabyle. Et, c'est mon préféré des trois, ce qui s'appelle finir en beauté.

Dans ce tome, le personnage principal est le fils Adam aussi, devenu avocat depuis peu. On est en mars 1962, juste après la signature des accords d'Évian. Les deux Adams vivent maintenant à Alger. Adam fils rêve de mettre son métier au service d'une Algérie libre et indépendante. Las, il se verra confier le dossier d'une militante de l'OAS, emprisonnée après avoir tiré sur des soldats lors d'une manifestation..

Comme dans les livres précédents, l'auteur nous conte la petite histoire de qulques personnages, en s'appuyant sur la grande, L'Histoire avec un grand H. Celle-ci est abordée par petites touches au cours du récit, pas de grandes descriptions des évènements, mais juste les impacts sur la vie de tous les jours de ces hommes et ces femmes du climat très spécial qui régnait en Algérie pendant ces quelques mois. Car, contrairement aux deux premiers tomes qui balayaient plusieurs années, l'action là est concentrée sur les quelques mois qui ont séparé la signature des accord d'Évian, mars 1962, et le référendum sur l'indépendance en Juillet de cette même année. Et c'est une des raisons qui m'a fait préférer ce tome. L'auteur y rentre plus dans les détails des personnages et de l'atmosphère très spéciale qui régnait en Algérie à cette époque.

Ce sont les derniers mois de l'Algérie française, ponctués par des manifestations, des attentats, même si le cessez-le-feu a été proclamé, la guérilla continue entre partisans de l'OAS et ceux du FLN, et la vie ne tient parfois qu'à un fil. Il suffit de se trouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Dans cette atmosphère de chaos, Adam père repart au mépris du danger dans le village de son enfance, lieu d'escarmouches, sans avouer à son fils le but de sa quête, tandis que Adam fils essaie de concilier sa foi en l'avenir de son pays et son amour de l'Algérie indépendante, libérée du colonialisme, avec la défense de cette femme, raciste, prête à tout pour que l'Algérie reste française. L'auteur nous peint de façon très subtile l'évolution d'Adam, de ses rapports avec sa cliente. La situation qui pourrait sembler caricaturale est traitée avec beaucoup de nuances, beaucoup de finesse par l'auteur.

En parallèle, par de petites touches, grâce aux personnages que rencontre Adam, on voit les forces en présence, le racisme ordinaire envers les arabes de la part des soldats et de certains colons, le désespoir aussi de ceux qui vont devoir quitter leur pays, pour la métropole où souvent ils ne seront pas bien accueillis.

J'ai encore plus apprécié ce tome par son intérêt historique, sur cette période de quelques mois, précédant l'indépendance, et aussi par le cadre plus « exotique », Alger la belle :
« Alger était belle comme toujours. Comment se peut-il qu'une aussi jolie ville avec un ciel si pur et des flots si bleus puisse charrier autant de malheur, de larmes, de souffrance ? »

Le fait de resserrer le récit sur quelques mois donne aussi plus d'intensité à celui-ci. et enfin, j'ai à nouveau apprécié tout le talent de conteur de l'auteur et son humanisme.
Dans un contexte assez sombre, l'espoir en l'homme est toujours présent.

Merci à NetGalley et aux éditions Les Escales pour ce partage #Deruinesetdegloire #NetGalleyFrance.
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