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Critique de Benjamin_F


Alors que le prix du gazole s'envole, celui-ci devient un produit de contrebande de plus en plus prisé. La narratrice, accompagnée d'Alix, tête brûlée ambitieuse, Tunis, compagnon taiseux, Fetnat, garagiste communautariste, F.K. dévoré par l'ennui, ou encore Roy qui dirige un chantier naval, va se retrouver embarquée dans l'économie parallèle du gasoil, où les véhicules sont siphonnés, le flux des pipelines dévié et les bidons d'essence trimbalés comme des sacs de cocaïne.

Porté par une langue aussi rêche que poétique, Pipeline gratte la corne du capitalisme, et en expose les extensions illégales, où chaque marché peut posséder sa face sombre, à savoir son propre marché noir. le roman démontre combien oeuvrer dans le marché noir constitue un travail au sein d'un marché standard, requérant main-d'oeuvre, logistique et partenaires commerciaux, pour des gains similaires à un job en CDI, faisant des personnes qui y officient moins des criminels, que les dindons de la farce du capitalisme, contraints de faire le même job que leurs homologues ancrés dans la légalité, avec la sérénité de l'emploi en moins, et la peur au ventre en plus.

Pour son premier roman Rachel M. Cholz fait preuve d'une personnalité hors norme, à la fois dans la forme et dans le propos. Ça illumine, ça pétille et ça crisse. Pipeline fait brûler ce qui jaillit des pages, tout en faisant jaillir ce qui brûle à l'intérieur des corps.
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