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Critique de SMadJ


Comment retenir ses larmes ? Comment empêcher ces grosses gouttes de couler l'une après l'autre, de s'écraser lourdement sur la dernière page de ce roman bouleversant ? Comment ne pas laisser l'émotion te submerger, le noeud dans la gorge se resserrer, la boule au ventre alourdir ton estomac ?
Comment encore rire, respirer, y croire ?
Comment ce putain de bouquin te fout une mandale !
Les mots viennent, s'agitent, butent et culbutent dans ma caboche.

Putain mais c'est quand la dernière fois qu'un bouquin t'a procuré autant d'émotions ?

Henri Loevenbruck signe un sublissime roman, un de ceux qu'on emporterait avec soi sur une île déserte, qu'on essaierait inutilement de préserver de l'usure et des ravages du temps mais dont on gâterait le papier de nos doigts gourds jusqu'à l'usure de nos relectures.

Ses mots sont comme de l'encre sur le bitume, puisé de la gomme de ses pneus, la route étant le papier où il y grave l'histoire.

Ce livre est évidemment une ode à la liberté, un "Sur la Route" survitaminée et motorisée, un Jack London des routes goudronnées, un Hemingway de l'asphalte.

L'histoire d'Hugo est intemporelle et pourtant marquée dans le temps. La vraie question posée dans le livre est cette définition personnelle que chacun a de la liberté.
Comment la faire sienne ? Pourquoi la refusons-nous finalement le plus souvent ? Peut-elle durer ? Est-elle accessible dans ce monde de règles et de contraintes ? La fuite en avant peut-elle être le rempart contre l'immobilisme ? On peut se poser plein de questions, y apporter autant de solutions, mais ce n'est que dans les vibrations de son coeur que chacun y trouvera le moteur de SA réponse.

Henri ! Qu'on dresse sur le champ un mausolée à Hugo et ses potes ! Un lieu de recueillement où l'on se rendra à chaque fois que l'on laissera la paresse et les habitudes de la vie quotidienne ronger notre liberté.

Qu'on les envie, le Hugo et sa bande de potes. Qu'on envie leur rencontre, leur amitié, leurs joies, leurs peines, leurs victoires, leurs défaites, leur bonheur, leurs déchirures, leurs insouciances,

Roman d'excès, de brûlure de vivre, de soif de jouir, de rage au ventre et de coeurs meurtris, ce bouquin fait bouillonner notre sang.
Oui, ça se drogue, ça se castagne, ça baise, ça s'échange, ça se mélange, ça vibre, ça vit. Oui ça vit. Tout simplement.

Putain qu'on lui file le Goncourt et qu'on arrête de nous bassiner avec des auteurs chiants !

Ce roman donne l'envie de se lever, de monter sur la table, de porter un toast et de hurler à s'en vider ses poumons à l'amitié indéfectible et éternelle !

Putain Henri, t'as réussi ton pari. Nous désarçonner, nous faire poser le pied à terre, nous chambouler et nous faire rentrer dans la bande souriante, complice et grandissante de ceux qui t'ont lu. Peut-on rêver meilleure compagnie ?

Les rugissements des moteurs martèlent dans mes oreilles. Me rappellent à l'ordre. Je tourne la tête, Je regarde mes potes qui me sourient. Une dernière fois avant le grand voyage.
Attendez-moi les gars !

Lien : http://cestcontagieux.com/20..
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