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Critique de marcbali


Aujourd'hui je vais évoquer Cold case roman autofictionnel à la fois drôle et tragique d'Alexandre Labruffe. Il est notamment l'auteur d'Un hiver à Wuhan et de Wonder Landes. Dans ces précédents textes l'auteur a déjà puisé dans son histoire intime et familiale, notamment à travers la figure de son frère. Cette fois son récit est centré sur sa compagne d'origine coréenne Minkyung.
La signification traditionnelle de Cold case se rapporte à des cas criminels non élucidés sur lesquels la police peut ultérieurement revenir, notamment lorsque de nouveaux éléments sont disponibles ou que les capacités scientifiques ont progressé. Alexandre Labruffe va malgré lui mener une recherche pour tenter d'élucider une histoire qui se déroule entre Corée du Sud, Canada et France. L'enquête oscille entre 1971 (date des faits princeps, la mort de l'oncle de la compagne de l'auteur) et aujourd'hui. L'histoire familiale est insérée dans l'histoire du pays qui en un demi-siècle a changé de catégorie. Tout débute lorsque dans un bar de Télégraphe à Paris Minkyung confie à l'écrivain, avec lequel elle est en couple depuis plusieurs années, qu'elle a un oncle qui est mort dans des circonstances étranges cinquante ans avant alors qu'il était parti avec ses frères à Toronto. A partir de bribes, de fragments de mémoire disloqués il faut reconstituer les faits. Labruffe imagine la réaction lors de la découverte du corps congelé du défunt : « paralysés par la vision de ce cadavre surnaturel, sa pâleur fantasmagorique, les gardiens de l'hôpital psychiatrique s'étaient probablement arrêtés de respirer, crispés, souffle coupé ou aspiré. » C'est donc l'hiver, un jeune homme coréen s'échappe d'un établissement psychiatrique et meurt dans des circonstances glaçantes. Les journaux locaux s'en font l'écho, quelques brèves signalent le décès. Ce qui intéresse Labruffe c'est de comprendre le sens de cette migration de la fratrie et de faire le lien avec le père de son amie actuellement interné en Corée. Cold case est divisé en trois parties : Contes glacés, Archéologie du fantôme et L'illusion de l'île. le récit est imbriqué et mélange des témoignages et des archives. Il s'agit de réactiver la mémoire et de plonger dans le tabou de secrets de famille et de non-dits savamment camouflés. le style de l'auteur mêle sérieux et humour. Il retranscrit avec fidélité les bons mots de Minkyung qui parfois a une façon de parler singulière qui porte à quiproquo. Ainsi l'oncle congelé est d'abord pris pour un ongle refroidi ! Son appropriation du français, ses dialogues avec son partenaire amoureux sont souvent savoureux.
Cold case est une chronique des désordres d'une famille et d'un pays. L'auteur manie avec talent et impertinence l'humour pour une nouvelle fois explorer le domaine de la folie et des croyances et superstitions.
Voilà, je vous ai donc parlé de Cold case d'Alexandre Labruffe paru aux éditions Verticales.
Lien : http://culture-tout-azimut.o..
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