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Critique de sandraboop


Comme il est difficile de noter un livre quand il s'agit d'un témoignage et que ressent pleinement toute l'émotion de l'auteure. Je m'abstiendrai donc.

Ce livre n'en est pas un. C'est un cri ! Un cri de colère, d'amertume et de détresse ! Comment pourrait il en être autrement lorsque l'auteure est la mère d'une enfant de 13 ans, celle qui a découvert son enfant -le fruit de sa chair- pendue, morte d'avoir été harcelée pour une phrase postée sur un réseau social.

Rien que le résumé donne la chair de poule.

Je ne sais pas vraiment ce que je comptais sortir de cette lecture en tout cas pas un happy end mais peut être un peu d'humanité et force est de constater qu'elle fait défaut.

Pas de la part de la mère - écrivaine, non ; de la part des institutions.

La perte d'un enfant est injuste, si douloureuse. Mais quand le contexte est celui de la famille Fraisse contre laquelle les institutions se serrent les coudes pour ne pas assumer l'horreur du harcèlement scolaire, alors on tombe dans l'inhumain.

Ai je été choquée par la réaction de nos congénères ? Même pas car elle était si prévisible.
Ce livre témoigne de ce qu'il y a de plus immonde dans l'homme : les rumeurs du voisinage salissant une famille endeuillée, l'acharnement des coupables à vouloir faire de la victime la responsable (Aurore ?), l'incapacité à comprendre de la part des harceleurs qu'ils ont poussé une gamine au suicide, la mauvaise foi et l'irrespect des membres du collèges de la petite Marion (mais le professeur principal et le directeur mériteraient d'être virés ! Non parce que Marion est morte et qu'ils n'ont rien fait pour l'aider (enfin si pour ça aussi) mais parce qu'ils ont eu une attitude atroce vis à vis de la famille - pas même une condoléance mais les gamins qu'on leur confie, en ont ils quelque chose à foutre ?), du silence des institutions et des politiques, de la lâcheté des adultes , que les cotés les pires de l'être humain ... capable d'être là raison d'un massacre et de s'en laver les mains ! Coupable mais pas responsable - ça ne vous rappelle rien ?

C'est là que vient mon bémol ; cette histoire est si triste à lire et si à charge qu'on ne distingue rien de bon ou si peu en l'être humain. Heureusement que Romain et Camille sont présents dans le livre sinon tout serait si noir.
On ne peut en vouloir à la mère meurtrie qui écrit mais peut être aurait elle pu être conseillère par ses éditrices pour nous parler de la poignée de personnes qui l'ont soutenue en dehors de son avocat. le lecteur aurait eu une autre dimension de ce témoignage qu'on a le sentiment de lire qu'à charge.
Non je ne peux pas faire ce reproche à cette mère qui se demandera toute sa vie pourquoi sa fille ne leur a pas parlé de ce qu'elle vivait.
Madame Fraisse, votre parallèle avec les femmes battues pourrait s'étendre aux victimes de viol. Se taire c'est refuser d'admettre le statut de victime d'une part, c'est être honteuse d'être une victime d'autre part, c'est avoir peur de se dire victime, d'être jugée et que rien ne change par ailleurs.

Je souhaite à cette famille qui a deux autres enfants de se reconstruire sur des bases fragiles et à Madame Fraisse de parvenir à son objectif : éveiller les consciences et changer le système en plus d'épauler victimes et familles.

Je suis éveillée après cette lecture (mais ne l'étais je pas déjà ? ) je suis choquée (ça je l'étais déjà mais je le suis encore plus du fait des taiseux et des imbéciles qui ne réalisent pas qu'ils sont responsables de la mort d'une fillette de 13 ans). Je suis honteuse oui honteuse d'appartenir à cette humanité qui n'a plus rien d'humain dès lors qu'elle salit, abîme et tue notre futur.

Bonne lecture à tous.

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