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Critique de Aelynah
Fan de la première heure des récits d'imaginaire d'A.D. Martel je ne pouvais passer à côté d'un roman avec lequel elle revient aux sources de sa formation d'historienne. Et j'avoue, comme d'habitude, ne pas avoir été déçue, et même au contraire car les aventures de Sophie et des Kerdelec m'ont enthousiasmée.
Tout commence par l'annonce de la possibilité d'un héritage pour la famille de Kerdelec. Seule condition à son obtention, retrouver les actes notariés de leur filiation sur les générations précédentes pour prouver leur droit de primo-héritier sur celui-ci. Car ils ne sont pas seuls en lice pour l'obtenir. Face à eux le comte de Carnac, jeune homme à la réputation sulfureuse et provocatrice.
Qu'à cela ne tienne la famille va se déplacer en force à Rennes où aura lieu le rendez-vous notarial.
Mais alors qu'un bal se tient chez Mme de Verteuil, la tante de Mme de Kerdelec, le précieux acte de baptême disparaît ainsi qu'Etienne le jumeau de Sophie et désormais aîné de la fratrie depuis la disparition en mer de Charles. Cela nous laisse alors dans une situation tendue, presque catastrophique surtout que le père, suite au choc fait une attaque. Il ne reste donc pour prendre les décisions que les femmes de la famille et le petit dernier Philippe, trop jeune pour comprendre complètement le drame dans sa totalité.
Ce roman repose alors sur plusieurs points.
Tout d'abord la recherche de l'acte disparu pour faire valoir leurs droits sur l'héritage.
Avec en parallèle l'attaque subie par le baron de Kerdelec et le manque d'Etienne qui a disparu.
De même la présence au bal de l'autre héritier potentiel jette une ombre sur son innocence et son implication dans cette disparition.Et si un autre personnage ne venait pas aussi en rajouter une couche on pourrait déjà dire que les Kerdelec étaient mal engagés.
C'est alors que Sophie la jumelle d'Etienne et 2e fille dans leur grande fratrie (ils étaient tout de même six enfants) va sur un coup de tête le remplacer face aux événements. En secret, elle va se travestir et jouer le rôle de l'héritier, d'Etienne, face aux amis comme aux ennemis et ainsi découvrir à la fois la raison du départ de son frère, mais aussi un univers totalement inconnu pour la jeune campagnarde qu'elle est.
Car la vie à la campagne ne l'a jamais préparée aux entourloupes, manèges politiques et amoureux de la haute société. Souvent elle va se sentir naïve, dépassée, complètement perdue ou horrifiée mais garder cependant son courage, sa ténacité et son intégrité face à ses découvertes, ou aux êtres viles et corrompus qu'elle va croiser.
Un point important sera que "l'habit ne fait pas le moine". Comme le dit l'adage il ne faut pas se fier à la couverture d'un livre pour s'en faire une idée mais prendre le temps d'en lire le contenu. C'est ainsi qu'elle fera la connaissance de personnages très intéressants et parfois ambigüs.
En compagnie d'un ami d'Etienne et de son rival, Louise va alors traquer les indices pour retrouver le document égaré. Elle va ainsi devoir percer les codes de cette société. Ne plus « trop » laisser libre cours à son caractère libre et courageux pour s'adapter aux convenances et ne pas entraîner la déchéance de son jumeau par un geste ou une parole mal interprétée. Tout un nouveau monde à découvrir donc, à juger et à regarder sans oeillères. Elle n'en sera que plus lucide au fil des pages sur la condition féminine de ses consoeurs qu'elles soient nobles ou du peuple.
Petit aparté sur la famille de Kerdelec :
Tous les enfants de Kerdelec ainsi que Nanou sont merveilleux de tendresse et de sincérité.
Louise, l'aînée des filles,cependant, semble vouloir se fondre dans le moule que l'on attend d'elle. Et cela occasionne des incompréhensions de ses jeunes frères et soeurs. Mais il se peut que l'on n'est pas encore tous les éléments pour la cerner en début de roman.
Les jumeaux sont à la fois semblables physiquement et totalement opposés en caractère mais les tracas vont les faire évoluer chacun à leur manière et réagir. On ne va pas toujours les comprendre non plus même si on ne peut les méjuger.
Héloïse, la benjamine, est magnifique, c'est un être pur et un coeur tendre. Malgré ou peut être grâce à son handicap, elle relativise et vit avec une âme fataliste. Elle ne se morfond jamais, sait se faire comprendre quand elle est en colère mais surtout elle est l'ancre selon moi de sa fratrie par sa douceur et sa lumière.
Le petit dernier, Philippe dit Pilou est adorable et fripon. Il n'a encore aucune responsabilité du fait de son jeune âge et prend plaisir parfois à aller à contre courant ou désobéir mais c'est aussi une pâte tendre et gentille.
En ce qui concerne les adultes de la famille, seule Nanou a su trouver place dans mon coeur.
J'ai tout à fait détesté la mère et ai trouvé le père trop lointain. Autant je ne changerai pas d'avis pour la mère autant le père va dans son petit rôle apporter cependant quelques éclaircissements
Je ne parlerai même pas de la tante Rosaline que j'exècre dès le départ
Bref tous les Kerdelec ne sont pas à mettre dans le même panier
En dehors de la sphère familiale, plusieurs personnages pour l'instant secondaires m'ont aussi interpellée comme Gustave (quoique pour lui j'ai hésité à le placer dans l'aparté), Kaerell, Constance ou Mathieu et j'espère les voir plus dans le tome 2 car ils méritent d'être mis à nouveau en lumière.
Sinon avec Nanou, les jumeaux ou la benjamine Héloïse mais aussi Kaerell ou la jeune Clarisse, Aurore met en avant des préjugés importants de l'époque. Certains regards ne sont pas tendres pour la différence qu'elle soit de niveau social ou autre. de même avec le rôle d'Étienne qu'endosse Sophie, elle nous montre les bassesses et autres manigances en coulisse.
En tout cas cette fois encore Aurore a su nous donner des personnages à détester. Certains sont dus à l'époque et à ses privilèges. D'autres à un fond noir ou égoïste qui ne peut que faire réagir. Enfin on se rend compte que l'on ne peut rester indifférent à toute cette épopée, à ces personnages attachants, à ce suspense et à cette romance qui se tisse doucement.
En conclusion j'hésite encore entre la #teamAdC ou la #teamMdC. de même je ferais bien d'autres couples dans ce roman car ils le mériteraient.
Ainsi c'est à la fois un roman historique et féministe pour ce qu'il apporte comme jugement sur cette société et sur les codes ineptes qui y perdurent. le moindre faux pas peut être fatal pour une réputation. Homme ou femme aucun n'y échappe même si forcément l'homme sulfureux sera moins conspué que la femme infidèle ou provocante.
J'ai donc hâte de découvrir la suite pour savoir si notre héroïne au grand coeur traversera toutes ces épreuves sans trop perdre de plumes. Merci encore aux éditions Calmann-Levy et éditions de l'épée pour leur confiance. Vivement le tome 2 !!
Tout commence par l'annonce de la possibilité d'un héritage pour la famille de Kerdelec. Seule condition à son obtention, retrouver les actes notariés de leur filiation sur les générations précédentes pour prouver leur droit de primo-héritier sur celui-ci. Car ils ne sont pas seuls en lice pour l'obtenir. Face à eux le comte de Carnac, jeune homme à la réputation sulfureuse et provocatrice.
Qu'à cela ne tienne la famille va se déplacer en force à Rennes où aura lieu le rendez-vous notarial.
Mais alors qu'un bal se tient chez Mme de Verteuil, la tante de Mme de Kerdelec, le précieux acte de baptême disparaît ainsi qu'Etienne le jumeau de Sophie et désormais aîné de la fratrie depuis la disparition en mer de Charles. Cela nous laisse alors dans une situation tendue, presque catastrophique surtout que le père, suite au choc fait une attaque. Il ne reste donc pour prendre les décisions que les femmes de la famille et le petit dernier Philippe, trop jeune pour comprendre complètement le drame dans sa totalité.
Ce roman repose alors sur plusieurs points.
Tout d'abord la recherche de l'acte disparu pour faire valoir leurs droits sur l'héritage.
Avec en parallèle l'attaque subie par le baron de Kerdelec et le manque d'Etienne qui a disparu.
De même la présence au bal de l'autre héritier potentiel jette une ombre sur son innocence et son implication dans cette disparition.Et si un autre personnage ne venait pas aussi en rajouter une couche on pourrait déjà dire que les Kerdelec étaient mal engagés.
C'est alors que Sophie la jumelle d'Etienne et 2e fille dans leur grande fratrie (ils étaient tout de même six enfants) va sur un coup de tête le remplacer face aux événements. En secret, elle va se travestir et jouer le rôle de l'héritier, d'Etienne, face aux amis comme aux ennemis et ainsi découvrir à la fois la raison du départ de son frère, mais aussi un univers totalement inconnu pour la jeune campagnarde qu'elle est.
Car la vie à la campagne ne l'a jamais préparée aux entourloupes, manèges politiques et amoureux de la haute société. Souvent elle va se sentir naïve, dépassée, complètement perdue ou horrifiée mais garder cependant son courage, sa ténacité et son intégrité face à ses découvertes, ou aux êtres viles et corrompus qu'elle va croiser.
Un point important sera que "l'habit ne fait pas le moine". Comme le dit l'adage il ne faut pas se fier à la couverture d'un livre pour s'en faire une idée mais prendre le temps d'en lire le contenu. C'est ainsi qu'elle fera la connaissance de personnages très intéressants et parfois ambigüs.
En compagnie d'un ami d'Etienne et de son rival, Louise va alors traquer les indices pour retrouver le document égaré. Elle va ainsi devoir percer les codes de cette société. Ne plus « trop » laisser libre cours à son caractère libre et courageux pour s'adapter aux convenances et ne pas entraîner la déchéance de son jumeau par un geste ou une parole mal interprétée. Tout un nouveau monde à découvrir donc, à juger et à regarder sans oeillères. Elle n'en sera que plus lucide au fil des pages sur la condition féminine de ses consoeurs qu'elles soient nobles ou du peuple.
Petit aparté sur la famille de Kerdelec :
Tous les enfants de Kerdelec ainsi que Nanou sont merveilleux de tendresse et de sincérité.
Louise, l'aînée des filles,cependant, semble vouloir se fondre dans le moule que l'on attend d'elle. Et cela occasionne des incompréhensions de ses jeunes frères et soeurs. Mais il se peut que l'on n'est pas encore tous les éléments pour la cerner en début de roman.
Les jumeaux sont à la fois semblables physiquement et totalement opposés en caractère mais les tracas vont les faire évoluer chacun à leur manière et réagir. On ne va pas toujours les comprendre non plus même si on ne peut les méjuger.
Héloïse, la benjamine, est magnifique, c'est un être pur et un coeur tendre. Malgré ou peut être grâce à son handicap, elle relativise et vit avec une âme fataliste. Elle ne se morfond jamais, sait se faire comprendre quand elle est en colère mais surtout elle est l'ancre selon moi de sa fratrie par sa douceur et sa lumière.
Le petit dernier, Philippe dit Pilou est adorable et fripon. Il n'a encore aucune responsabilité du fait de son jeune âge et prend plaisir parfois à aller à contre courant ou désobéir mais c'est aussi une pâte tendre et gentille.
En ce qui concerne les adultes de la famille, seule Nanou a su trouver place dans mon coeur.
J'ai tout à fait détesté la mère et ai trouvé le père trop lointain. Autant je ne changerai pas d'avis pour la mère autant le père va dans son petit rôle apporter cependant quelques éclaircissements
Je ne parlerai même pas de la tante Rosaline que j'exècre dès le départ
Bref tous les Kerdelec ne sont pas à mettre dans le même panier
En dehors de la sphère familiale, plusieurs personnages pour l'instant secondaires m'ont aussi interpellée comme Gustave (quoique pour lui j'ai hésité à le placer dans l'aparté), Kaerell, Constance ou Mathieu et j'espère les voir plus dans le tome 2 car ils méritent d'être mis à nouveau en lumière.
Sinon avec Nanou, les jumeaux ou la benjamine Héloïse mais aussi Kaerell ou la jeune Clarisse, Aurore met en avant des préjugés importants de l'époque. Certains regards ne sont pas tendres pour la différence qu'elle soit de niveau social ou autre. de même avec le rôle d'Étienne qu'endosse Sophie, elle nous montre les bassesses et autres manigances en coulisse.
En tout cas cette fois encore Aurore a su nous donner des personnages à détester. Certains sont dus à l'époque et à ses privilèges. D'autres à un fond noir ou égoïste qui ne peut que faire réagir. Enfin on se rend compte que l'on ne peut rester indifférent à toute cette épopée, à ces personnages attachants, à ce suspense et à cette romance qui se tisse doucement.
En conclusion j'hésite encore entre la #teamAdC ou la #teamMdC. de même je ferais bien d'autres couples dans ce roman car ils le mériteraient.
Ainsi c'est à la fois un roman historique et féministe pour ce qu'il apporte comme jugement sur cette société et sur les codes ineptes qui y perdurent. le moindre faux pas peut être fatal pour une réputation. Homme ou femme aucun n'y échappe même si forcément l'homme sulfureux sera moins conspué que la femme infidèle ou provocante.
J'ai donc hâte de découvrir la suite pour savoir si notre héroïne au grand coeur traversera toutes ces épreuves sans trop perdre de plumes. Merci encore aux éditions Calmann-Levy et éditions de l'épée pour leur confiance. Vivement le tome 2 !!
