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Critique de pencrannais


Et une série culte de plus reprise cette année et sortie à temps pour se glisser sous le sapin !
On peut crier à l'opération commerciale, ce qu'elle est aussi, mais il ne faut pas non plus oublier que pour éditer tous les livres que l'on aime et qui parfois ne se vendent pas assez, il faut des locomotives permettant au secteur de rester en vie.
Ceci dit, revenir sur un (anti)héros aussi mythique, le compagnon de l'enfance de nombres de fans de BD, il ne fallait pas se louper. Une opération commerciale, personnellement, ne me gène pas si elle s'appuie sur une oeuvre de qualité.
Alors qu'en est-il de cette reprise de Gaston Lagaffe ?
D'abord, il faut le reconnaître, la reprise est réussie.
Delaf, dont je n'avais pour le moment, rien lu, se moule dans les chaussons du maître. le parti pris était de reprendre là où la série s'est arrêté à l'aube des années 80, dans un monde sans ordinateurs, et sans portables. Gaston revient d'un (long) « congé » et se remet au travail. M'enfin, au travail, façon de parler (ou d'écrire). Il se remet surtout, et pour notre plus grand plaisir à refaire des gaffes.
L'auteur a décidé de réutiliser presque tous les ressorts comiques de Franquin, lui rendant un hommage appuyé. le matériel du petit chimiste, le gaffophone, la Ford T, le clone en latex, etc.
Il reprend aussi les mêmes personnages Prunelle, de Mesmaeker, Lebrac, mademoiselle Jeanne, Longtarin, monsieur Boulier et fait même revenir un Fantasio qui avait quitté la série dans les années 60. Un petit nouveau, le psychiatre pour un gag qui m'a bien fait rire et qui devrait revenir. Et puis un autre que Franquin avait créé mais peu utilisé, ce dessinateur très mauvais qui veut absolument se faire publier et qui a la chance (la malchance ?) d'être l'ami de Gaston.
On se retrouve très vite dans cette ambiance loufoque que l'on adorait. Gaston se révèle tel qu'on l'avait quitté, inventif, fumiste, jovial, écologiste, paresseux (pour le travail mais pas pour le reste), etc.
L'hommage à Franquin est assumé, notamment à la fin dans une séquence de plusieurs pages sur le vol des originaux du maître qui auraient du paraître dans le journal de Spirou. Une fin d'album très réussie et qui montre les possibilités que peut offrir Delaf dans l'avenir.
Les gags sont plutôt drôles et l'humour de Franquin n'est pas dénaturé.
On pourrait certes reprocher le manque de prise de risque, mais pour un album de retour du héros après une aussi longue absence, la stratégie me semble plutôt la bonne. Obtenir l'adhésion des fans est indispensable avant de trouver un nouveau public qui pourra ensuite relire les anciens albums. Les risques pourront être pris dans les suivants.
Je regrette surtout cette petite poésie absurde et souvent désenchantée qui faisait la patte de Franquin et qui faisait de Lagaffe une série demeurer au panthéon du neuvième art. Elle n'est plus là. C'est diffus, cela n'empêche pas d'apprécier à sa juste valeur cet album, mais cela marque aussi la distance entre le maître et le jeune padawan.
Niveau dessin, c'est vraiment bluffant. Delaf a su imiter quasiment à la perfection les traits de Franquin y compris dans les expressions des visages. C'est bluffant.
Une reprise qui donc fait vibrer nos cordes nostalgiques, qui nous fait sourire, qui nous fait même rire parfois.
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