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Critique de jadeau



C'est la vie de trois compagnons de chambrée qui se morfondent jusqu'à 4 ans après moult opérations pour devenir les fameuses « gueules cassées » de la Grande Guerre. La BD est largement inspirée de l'inoubliable roman de Marc Dugain, mais avec des nuances, tout en délicatesse de par le texte et tout en finesse de par le graphisme. Réussir un faciès rafistolé après le passage de l'éclat d'obus est une performance. Les trois martyrs, entourés de centaines d'autres, mourant d'épuisement ou par suicide, s'accrochent à l'avenir en rigolant (ceux qui ont encore des zygomatiques) grâce aux réflexions d'humour noir, forcément. Si dans son oeuvre, Marc Dugain a été inspiré en découvrant au grenier, une photo de son grand-père, beau jeune homme gardant après cette guerre une certaine beauté intérieure, les 2 auteurs ont fait fort à leur tour. Pour expliquer : a) P. Charlot, scénariste et musicien, exprime toute la sensibilité utile pour se détendre des scènes pathétiques ; b) A. Grand, qui a obtenu une thèse de doctorat en chirurgie dentaire, rajoute, lui, les détails graphiques, dans le souci d'alléger les souffrances des patients. Exemple d'humour : l'aviateur juif, grand brûlé de la face, annonce à son auditoire :  « je suis en procès avec l'hôpital, à cause de ce nez (greffé depuis la peau du biceps) … on fait de moi un juif avec un nez droit comme celui d'une bonne soeur... ». Et les autres (enfin ceux qui le peuvent) de se taper sur les cuisses ! Et la chambrée prend une atmosphère théâtrale. Même dans le dramatique quand Adrien évoque le souvenir de Clémence, son amour perdu. Cet album est une vraie thérapie pour les convalescents, sinon un message d'espoir, et dans ce cas, oeuvre d'utilité publique !
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