AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de kuroineko


Livre lu dans le cadre de l'opération Masse Critique. Merci à Babelio de m'avoir sélectionnée, et merci à Gilles Dumay ainsi qu'à Albin Michel Imaginaire pour l'envoi de American elsewhere.

Amis de l'étrange, bienvenue à Wink! Venez visiter cette sympathique bourgade nichée dans une vallée reculée du Nouveau-Mexique, 1243 et quelques habitants, image-même de l'American Way of Life, sa mesa brillant sous la lune rose. Les pelouses y sont impeccables, les gens souriants et les nuits très très calmes.
En fait, mieux vaut ne pas sortir la nuit.
En fait, mieux vaut éviter certains endroits de la ville.
En fait, mieux vaut ne pas venir à Wink.
Surtout qu'elle ne figure sur aucune carte.

Pourtant Mona Bright, ex-flic cabossée par la vie (c'est rien de le dire...) s'y rend pour hériter la maison de sa mère, morte suicidée trente ans plus tôt, lorsqu'elle-même avait sept ans. L'occasion de se poser après deux années d'errance plus ou moins alcoolisée et d'apprendre des choses sur Laura, avant sa schizophrénie et ses idées suicidaires.
Mona découvre ainsi une petite ville qui semble idyllique. Idéale. Parfaite. Un peu trop même. Certaines choses lui paraissent singulières. Voire carrément bizarres. Son instinct l'incite à se méfier des apparences trop belles...

Après un premier chapitre qui prend le lecteur à brûle-pourpoint, Robert Jackson Bennett déroule une intrigante et étrange histoire. L'auteur se plaît à nous perdre dans les recoins infinis de Wink et de sa réalité altérée. Les éléments d'explication arrivent par infimes particules, histoire de maintenir l'effet déroutant du récit le plus longtemps possible. Sans doute un peu trop longtemps parfois, un petit élagage aurait été bénéfique au texte, à mon goût.
Autre bémol, la manie compulsive de Mona de dire "putain" dans toutes ses phrases ou presque. Certes, elle en a bavé dans la vie, elle est très garçon manqué, néanmoins sa façon de parler devient assez vite agaçante. Son langage ordurier n'apporte rien; même sans cela on aurait compris qu'elle était une dure à cuire.

Concernant l'univers mis en scène, Lovecraft s'invite dans une bourgade américaine qui rappelle les Derry et Castle Rock des premiers ouvrages de Stephen King. Avec mesa et canyons arides en plus, Nouveau-Mexique oblige. Un univers qui s'avère plus intrigant qu'effrayant mais réaliste dans l'ensemble (une réalité altérée réaliste, c'est vraiment possible?).

Robert Jackson Bennett rassemble en un seul livre des éléments fantastiques, policiers, scientifiques, un petit côté saga familiale (et quelle famille!), et globalement, ça fonctionne. Il ne s'agit pas d'un roman inoubliable mais j'en ai trouvé la lecture divertissante et plaisante. Compte tenu que le bébé fait tout de même près de 800 pages, c'est déjà une belle réussite, à défaut d'être un coup de coeur.
Commenter  J’apprécie          380



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}