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EAN : 9791070060834
264 pages
Cairn (06/06/2022)
4/5   11 notes
Résumé :
Bordeaux…
L’autre Bordeaux qui n’est pas présenté en vitrine, celle qui se trouve à deux heures de nulle part.
Après cinq années, Marti est contraint de rentrer. Pour avoir laissé une ardoise impossible à effacer, il est salement attendu. Son destin va télescoper celui d’un inconnu, le genre de père de famille à qui l’on donnerait le bon Dieu sans confession… à moins d’être doté comme Marti de l’esprit voyou qui le fera fouiller et s’engouffrer dans le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Roman noir d'atmosphère… bordelaise. Pas celle des grands domaines viticoles et de sa riche bourgeoisie, pas plus celle des entreprises de défense et de leurs prospères ingénieurs. Plutôt celle des marges, celles que ne visitent pas les visiteurs et sur lesquelles l'office du tourisme ne distribue aucun dépliant, ne propose aucune visite.
Marti, le héros (façon de parler, bien sûr) fréquente plutôt les bistrots miteux, les garages crasseux de la carambouille, les campings pourris mais bien isolés au fond du Médoc et les entrepôts sinistres où l'on stocke de la marchandise humaine en attente d'exploitation. Il garde le gibier mais, du jour au lendemain, le gibier c'est lui.
Voilà pour le cadre et la faune des personnages. Rien de bien ragoûtant…
A propos de ragoût, on est nettement plus « Cauchemar en Cuisine* » que « Quatrième Mur* ». Ce court roman nous balade dans toute l'agglomération bordelaise, sur les pas et dans les pensées de Marti qui, il faut le préciser, est un peu du genre malfrat fleur bleue. La cavale risque de mal finir mais elle est agréable à lire. La pirouette finale est joliment amenée, je n'en dis pas plus…
J'ai particulièrement apprécié les nombreuses réflexions désabusées mais finalement assez drôles sur notre époque et certains de nos contemporains comme :
« J'ai demandé un Marlboro light et un briquet Bic. On m'a donné le tout et j'ai tiqué grave. J'avais oublié le coup des paquets neutres, des images choquantes et des avertissements... Là, je tombais sur "Fumer bouche les artères et provoque des crises cardiaques et des attaques cérébrales" avec pour preuve la photo d'une opération à coeur ouvert, bien sanglante. le buraliste, un chauve avec un crâne comique, a capté mon flottement. Il m'a dit:
_ Autrement, j'ai "fumer peut entraîner une mort lente et douloureuse" qui est bien aussi. »
…ou bien :
« Très vite, un casino avait poussé là, mais pas dans les quartiers huppés de la ville, non, à deux pas de la cité des Aubiers... C'était bien vu. Depuis, chaque jour, toute une armée de misérables venait docilement y restituer son RSA. »
*référence à Philippe Etchebest
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Bonjour,

Dans le cadre d'une Masse Critique Mauvais Genre organisée par le site babélio, voici un roman noir que je viens vous chroniquer en retour de lecture : "Eden Pax" de Frédéric Villar aux éditions Cairn.

L'épopée girondine de Martin Pujols, alias "Marty", un gars contraint de s'exiler pendant 5 ans suite à des mésaventures. Il a des dettes qu'il ne peut rembourser et ceux auprès de qui il doit s'en acquitter sont des durs à cuire prêts à tout pour le retrouver et le faire payer très cher. Lorsqu'il est contraint de rentrer, il sait ce qui l'attends, il les connait : leur cruauté sera sans limite…

J'ai adoré ma lecture. On s'attache facilement à Marty et à son pote Sécos, qui partagent la même nana. Ils sont dans tous les bons plans pour se faire du fric et pouvoir tenir en cavale. Malgré tout, Marty vérifie toujours ses arrières et ne sort jamais sans sa casquette et ses lunettes de soleil. le chien Louxor tient une place prépondérante dans ses déambulations citadines.

Dans une langue crue made in Sud-Ouest, ironique et nerveuse, qui alterne épisodes burlesques et scènes chaotiques, doté d'un humour caustique, Frédéric Villar nous livre un roman atypique qui balade le lecteur dans les bouges bordelais dénués de touristes.

Les deux protagonistes vivent une échappée belle excitante dans une ville intimiste réservée aux cadors. le passé de Marty s'invite dans son présent et lui fait craindre que le pire est à venir. Pourtant, il est confiant, il croit pouvoir s'en tirer à bon compte, mais à chaque fois, ce n'est que partie remise.

Longs Cils arrivera-t-elle à obtenir gain de cause ? Que semble cacher Madame Claire Cerdon, pourtant irréprochable en apparence ? Marty, qui a croisé son mari, semble vouloir s'intéresser à cette famille adepte du bon Dieu mais avare en confession. Son obsession pour Madame va l'entraîner dans une histoire sombre de secrets refoulés.

Avec une intrigue angoissante et un rythme vif qui vous transportent à travers les rues bordelaises, c'est un roman noir que vous ne lâcherez pas de sitôt et qui vous emporte jusqu'à la dernière page. J'ai adoré !

Bonne lecture, amis Lecteurs!
Je remercie chaleureusement Babélio et les éditions Cairn.
Lien : https://lecture-chronique.bl..
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Merci à Babelio et aux éditions Cairn pour cette découverte. Il est toujours agréable de gouter de nouvelles saveurs.

L'auteur Frédéric Villar travaillant et vivant à bordeaux, connait bien la ville avec ses qualités et ses travers.

Cinq après un départ précipité, Marti revient de force à Bordeaux. Marti c'est loin d'être un ange, pour le premier prix d'honnêteté il faudra chercher d'autres candidats.
Son passé a fini par le rattraper et il nous raconte son retour à Bordeaux. Séjour mouvementé et parfois douloureux.
Marti retrouve les personnages de son passé "Longs cils – Kiko – Secos", certains avec joie mais d'autres avec déplaisirs, la vengeance est un plat qui se mange froid.
La vie de Marti va subir de rudes transformations au cours de ce séjour à Bordeaux, ville qui elle aussi change.
Au cours de son périple il nous entraînera sur les quais, dans les différents quartiers, quelques rues, la gare et même un centre commercial. Visite touristique loin du Bordeaux de "carte postale".
Ces journées sont ponctuées de bières, de joints (pas pour la plomberie...), de galipettes avec Jeanne, de mauvais coups et d'une pseudo enquête sur les déviances d'un homme d'église.

La lecture est aisée, mais l'action manque, l'ennui se fait sentir.
Mais cela ne m'empêchera pas de découvrir d'autres ouvrages de la même collection.
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Ce qui vous semble, en le soupesant, un court roman, est en fait une balade très visuelle et gouailleuse, au pays des losers. L'action se situe à Bordeaux de nos jours et, par la voix de Marti (sans parenté avec le héros de Retour vers le futur), vous allez rencontrer de vrais barges. L'auteur avoue lui-même sa filiation littéraire avec Audiard et nous offre son premier roman noir, au ton décalé et jubilatoire qui m'a fait penser au Serpent majuscule de Pierre Lemaître, à Mamie Luger de Benoit Philippon ou encore aux romans de Nick Gardel.
Après avoir passé cinq années à Limoges, Marti est contraint de rejoindre Bordeaux. Il réussit cependant à s'échapper d'une situation bien embarrassante et peu glorieuse pour sa virilité. Il va tenter de se faire justice, aidé par Sécos et sa copine. Cela commence plutôt bien au rythme de petites réussites jouissives. S'attaque-t-il à de trop gros poissons pour lui ? Sera-t-il rattrapé par les bandes organisées qui tiennent le monopole du trafic d'êtres humains sur la ville ? Saura-t-il faire de la famille d'une victime une alliée ou se heurtera-t-il aux intégrismes ?
Un très agréable polar urbain, au dénouement inattendu, où les situations cocasses sont au service de sujets de société affligeants, traités avec humour par un auteur qui s'était cantonné jusqu'à aujourd'hui au rugby et qui compte bien récidiver dans le noir. Gageons qu'avec ses centres d'intérêt, il aura de la matière pour plusieurs années !
Je remercie les éditions Caïrn pour cette belle découverte et l'auteur pour son chaleureux accueil en salon.
Lu en version numérique 3.99 €


Lien : https://collectifpolar.blog/..
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Moi qui adore les histoires de mauvais garçons en personnage central, j'ai particulièrement apprécié cette lecture. le résumé est très simple, Marti a été retrouvé par d'anciens acolytes à qui il avait fait un mauvais coup. Il passe un mauvais moment (très mauvais moment rétrospectivement) mais il finit par se sortir des griffes de ses tortionnaires. On n'oublie toujours pas que lui non plus n'est pas un ange. Bref, il s'en sort et trouve refuge auprès de son ami Sécos. Lui aussi a des choses à se reprocher mais son ami Marti il peut l'accueillir à bras ouverts. Comme ceux de Jeanne chez qui Marti va séjourner ! Il va se reconstruire petit à petit en espérant échapper à Kiko et Longs Cils qui sont sans doute sur ses traces. Mais voilà on ne naît pas mauvais garçon, mais quand on le devient on le reste. Marti va suivre Sécos dans ses embrouilles et va notamment tenter de s'immiscer dans la vie de celui qui l'a sorti d'un mauvais pas ! Bonne décision ? Mauvaise décision ? Sur le moment Marti ne s'en préoccupe pas. Il aurait peut être mieux fait car les ennuis ne font que (re)commencer…. Voici un petit moment de lecture très agréable avec Marti et ses acolytes. On est plongé dans le mauvais côté des affaires et c'est jubilatoire. On dévore cette histoire, en souriant, en se disant que vraiment ils exagèrent tous (aucun respect, même pour les morts !), mais finalement on prend un vrai plaisir à la lecture. Une lecture détente pour une histoire très bien tournée. Pour les plus curieux qui comme moi se poseront la question de la signification du titre, il va falloir attendre le dernier mot. Très belle idée là encore. Merci.
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
En attendant le (tram) C et en mordant dans le pan bagnat que j'avais pris au kiosque, j'ai vu la pub pour le casino, affichée en 4 par 3 sur le parking. Le succès était promis. Il suffisait de mettre des pièces dans des bandits manchots, d'actionner la manette et d'empocher ses gains. J'avais oublié qu'une autorisation d'implanter un casino à Bordeaux avait bel et bien été accordée. Une commission avait été réunie, ses membres avaient réfléchi et ils étaient tombés d'accord... Très vite, un casino avait poussé là, mais pas dans les quartiers huppés de la ville, non, à deux pas de la cité des Aubiers... C'était bien vu. Depuis, chaque jour, toute une armée de misérables venait docilement y restituer son RSA.
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Je me suis installé dans le salon avec un tas d'exemplaires de Sud Ouest piochés dans les piles de mes années passées à Limoges. J'ai pensé qu'il serait amusant de lire les infos en décalé, avec du recul. C'est dire à quel point je m'emmerdais. (..)
Je m'attardais sur les pages "Sports". Pour les photos, surtout. Mais elles étaient en majeure partie consacrées au football, la discipline qui suscite chez moi le moins d'intérêt, parce que pratiquée par des millionnaires coiffés comme des pubis, se comportant en bonobos pour peu qu'ils parviennent à accrocher une bûchette au tableau d'affichage.
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Des forums de discussion avaient été ouverts sur Internet. Et comme dans la plupart des forums, ça avait vite tourné à l’avantage des corbeaux. Incroyables, les horreurs que ces tocards balançaient. Des seaux de bile, du jus de cerveaux malades. Ils étaient sous pseudo le plus souvent, hors sujet huit fois sur dix… mais à l’aise toujours. Au temps de nos parents, un envoi anonyme, ça prenait du temps. Fallait découper les lettres, les coller sur une feuille, mettre sous une enveloppe et l’expédier à la nuit tombée. Aujourd’hui, avec le Net, ça prend dix secondes, c’est du velours. Un progrès technologique à la portée d’individus manifestement pas trop à cheval sur les règles de l’orthographe. Même un bac -3 comme moi voit bien les lacunes.
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J’ai laissé tomber quand, barrière de Toulouse, accoudés au comptoir du Castagnet, nous nous sommes retrouvés devant deux pastis. Tout près de nous, un habitué bien touché proposait ses solutions pour une société plus juste. A ce que je pouvais entendre, ça tenait la route, à condition de savoir manier l’explosif. Plus loin, d’autres cherchaient comme lui à changer le cours des choses, mais ils comptaient davantage sur les jeux de grattage ou sur le PMU. Personne ne regardait la télé mais elle ne se démontait pas pour autant, elle continuait de déverser sa névrose.
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J'ai demandé un Marlboro light et un briquet Bic. On m'a donné le tout et j'ai tiqué grave. J'avais oublié le coup des paquets neutres, des images choquantes et des avertissements... Là, je tombais sur "Fumer bouche les artères et provoque des crises cardiaques et des attaques cérébrales" avec pour preuve la photo d'une opération à coeur ouvert, bien sanglante. Le buraliste, un chauve avec un crâne comique, a capté mon flottement. Il m'a dit:
_ Autrement, j'ai "fumer peut entraîner une mort lente et douloureuse" qui est bien aussi.
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