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Grandeur Nature : le Paysage
Liste créée par Alzie le 10/10/2015
57 livres. Thèmes et genres : nature , paysages , histoire de l'art , beaux-arts , philosophie

Lectures où il est question de la nature et du paysage ; de l'évolution de la représentation du paysage présent dans les arts depuis l'antiquité (peinture, littérature), d'abord à l'arrière-plan et utilisé comme décor dans le tableau, le paysage n'en devient le sujet principal que très tardivement. Le genre "paysage", consacré par la littérature, n'a définitivement conquis ses lettres de noblesse qu'au début du XIXe siècle avec le romantisme et l'école de Barbizon. Le paysage classique puis le paysage sublime finissent par déserter peu à peu la peinture. Les impressionnistes puis les Nabis se ressaisissent du genre pour le reformuler. Avec l'art moderne l'intérêt pour le paysage trouve une nouvelle fortune au XXe siècle.

L'histoire qui lui accorde une dimension patrimoniale (Pierre Nora), et une autre tendance plus récente, sous la pression écologique, voit l'émergence d'une conscience paysagère amenant de nouvelles manières de penser et de traiter le paysage dans les espaces contemporains. Une très grande diversité de livres sont parus sur le sujet, ces dernières années. Des beaux-arts aux sciences humaines ou sociales : le paysage, une quête éternelle de la nature, entre reconquête et recomposition.

(Image : Gustave Doré, Lac en Ecosse après l'orage, 1875-1878, musée de Grenoble)



1. Du paysage en peinture dans l'Occident moderne
Alain Mérot
4.67★ (16)

Comment le paysage appelé "classique, encore aujourd'hui s'est-il constitué? Quels furent le développement et le déclin de cette forme idéale dans la culture de l'Europe occidentale à l'époque moderne ? D'abord considéré comme mineur et décoratif, il conquit, en se nourrissant d'une étude attentive de la nature, son autonomie et sa dignité, de la Renaissance au XVIIIe siècle. Au point culminant de cette évolution, les oeuvres de Poussin et de Claude Lorrain, par leur suprême maîtrise, se détachent d'une vaste production qui rivalise avec la peinture d'histoire. Cet art de délectation, voire de méditation, qui prend appui sur différents " discours dans la tradition de la Renaissance renouvelée par la Contre-Réforme, s'est imposé en liaison avec la culture du temps et en réponse aux attentes d'un public lettré. Sorte de témoin d'un monde disparu, solidaire d'un certain rapport de l'homme à la nature, le paysage est à replacer dans le système des arts d'une époque donnée. Alain Mérot, déjà l'auteur, entre autres, d'une histoire de La Peinture française au XVIIe siècle, s'attache ainsi à lui restituer sa singularité et à mieux comprendre sa persistante autorité.
2. L'art du paysage
Kenneth Clark
4.70★ (13)

L'immense culture de Kenneth Clark - historien d'art anglais - et la beauté de son style nous entraînent dans les paysages qui ont inspiré peintres, graveurs et enlumineurs, des feuillages des manuscrits du Moyen Age, aux lumières du Nord, des verts bleutés de la Sainte-Victoire de Cézanne, en passant par les recherches sur la perspective et la couleur de la Renaissance italienne, de Turner ou de Van Gogh. Tout au long de ce traité d'une érudition non tapageuse, la nature se révèle à nous comme une composante essentielle de l'histoire de l'art et de notre sensibilité.
3. L'homme-paysage : Visions artistiques du paysage anthropomorphe entre le XVIe et le XXIe siècle
Palais des Beaux-arts de Lille
3.50★ (5)

La recomposition de la nature par l'homme est un phénomène artistique très ancien qui dépasse les clivages culturels, géographiques et historiques pour fusionner les cultures et les savoirs : peinture, art paysager et anatomie. A travers la vision d'artistes, depuis la Renaissance jusqu'à l'art le plus contemporain, cet ouvrage nous entraîne pour un fascinant voyage à travers les représentations de la nature métamorphosée. A la fois énigmes visuelles, mirages esthétiques et projections de fantasmes, ces oeuvres nous délivrent un puissant message métaphysique sur la place de l'homme dans l'univers.
4. La peinture de paysage et son influence, des origines au XVIIe siècle
Bernard Biard
5.00★ (1)

A notre époque où de nombreux moyens techniques peuvent être utilisés pour conserver ou faire connaître un beau paysage par des moyens techniques, la peinture peut sembler un genre un peu démodé. Mais le tableau apporte un lien personnel avec un artiste : il suffit de citer l'exemple d'un paysage peint par Rembrandt ou Ruisdael à la charge émotionnelle si puissante pour se dire qu'il est irremplaçable. Même s'il faut se garder des théories, des classifications, un minimun est nécessaire pour la présentation d'un texte. Il faut accepter cette contrainte et le côté approximatif des rapprochements entre peintres vivant à la même époque avec des idées bien différentes. Giovanni Bellini avait un grand talent pour peindre la nature alors que quelques décennies plus tard, Michel Ange ironisait sur ses collègues portés au plaisir, pour lui un peu méprisable, de la simple perception. Enfin Il faut se dire que tout est relatif et qu'il n'y a pas de vérité absolue et qu'il est normal d'avoir sa propre sensibilité vis à vis d'une oeuvre d'art.
5. La peinture de paysage du XVIIIe siècle à nos jours
Bernard Biard
5.00★ (1)

L'époque allant de la fin du 17e siècle à nos jours verra le paysage devenir le sujet essentiel de l'art pictural et fera par ailleurs l'objet des plus grands changements. En ce qui concerne le paysage, deux tendances se sont opposées : l'une tendant à conserver, de façon chaque fois différente certes, un lien avec l'imitation des apparences naturelles, l'autre en s'en éloignant pour aller vers un abandon complet des formes rencontrées dans la nature. Chez les premiers, la tendance à peindre à l'extérieur, les recherches sur la lumière, sur l'effet optique des touches de couleurs pures juxtaposées, sur la simplification des formes, aboutirent à l'école de Barbizon, à l'impressionnisme, aux pointillistes, à Paul Cézanne ou aux Nabis ouvrant la porte aux Cubistes et à tous les peintres désirant s'abstraire du sujet sans le rejeter complètement. D'autres enfin, dont ceux qui eurent à souffrir en Allemagne de la défaite après la guerre de 1914-1918, traduisirent leur angoisse par des tableaux aux couleurs éloignées de la réalité. Malgré ces différences ces peintres feront partie du même chapitre. Enfin, un certain nombre de peintres, comprenant que finalement le sujet, la réalité ambiante n'était pas le plus important préférèrent traduire leurs émotions ou nous les transmettre en s'éloignant de la figuration. Turner, même si tous les historiens de l'art ne sont pas complètement d'accord, fut l'un de leurs précurseurs, et d'autres artistes suivirent cette voie pour aboutir aux tableaux de nombreux peintres dont Alfred Manessier, Olivier Debré ou Zao-Wou-Ki en France furent parmi les représentants.
6. Paysages Dans la Peinture Romaine. Aux Origines d'un Genre Pictural
Jean-Michel Croisille
Cette monographie vise à montrer que le thème du paysage est déjà présent dans le monde romain dès le milieu du Ier siècle av. J.­C. La peinture murale en offre des exemples patents, principalement dans les cités campaniennes, mais aussi à Rome. Il est toutefois indispensable, après en avoir tenté une définition, de situer historiquement ce genre pictural, qui n apparaît pas ex nihilo. D où la nécessité de poser le problème de ses origines et de ses modèles, en mettant l accent sur la période hellénistique, où l on trouve, dans le relief et la peinture, des exemples significatifs de l intérêt porté à l environnement naturel des actions humaines. Un bref examen de la tradition littéraire, de la Grèce à Rome, permet de mieux comprendre l apparition progressive de cet intérêt. C est dans les systèmes décoratifs selon lesquels s organisent les parois peintes qu il est d abord nécessaire de suivre l évolution du genre, avant d en présenter les éléments thématiques et les principales tendances esthétiques. La seconde partie de l ouvrage consiste en une étude approfondie des monuments les plus caractéristiques du genre, tant à Rome que dans les cités campaniennes, voire dans les provinces de l Empire. Il s agit là, bien entendu, d un florilège où on a essayé de choisir, à travers les diverses tendances que l on peut déterminer parmi les sujets, des ensembles picturaux encore in situ ou reconstitués dans les musées, ainsi que des uvres que les vicissitudes des découvertes ont isolées de leur contexte. Il s agit enfin, dans la mesure du possible, de replacer le genre dans le cadre des préoccupations d ordre idéologique de la société romaine, notamment sur le plan culturel, politique et religieux. A l issue de cette présentation qu on a voulue synthétique, on peut espérer avoir montré qu entre le milieu du Ier siècle av. J.­C. et le début du IIe siècle de notre ère, Rome a vu naître un genre qui ne réapparaîtra vraiment dans le monde occidental qu à partir du XVe siècle.
7. Peinture de paysage et esthétique de la démesure : XVIIIe siècle et début XIXe siècle
Patrick Lhot
Au moment du classicisme, alors que le monde est nommé suivant la grille d'un savoir de plus en plus rationnel, s'amorce de façon contradictoire, une pensée de l'écart et de la différence par rapport aux normes représentatives. Cette pensée se développe conjointement dans les textes et dans la peinture, autour de l'expérience du paysage. Ceci à bien des égards annonce la sensibilité moderne : un profond besoin de sensations nouvelles expérimentées au contact de la Nature, amène à penser et à produire la peinture de paysage comme une source d'effets surprenants sur le spectateur. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, ceci ne sera pas sans conséquence sur l'équilibre de l'image qui dès lors est soumise à de nouveaux enjeux plastiques suivant une esthétique de la dé-mesure : assomption de la surface du tableau et picturalité, on reconnaît désormais dans l'oeuvre une certaine matérialité, productrice de sensations. Si la démesure dans son sens commun est comprise comme un dépassement, un excès, la dé-mesure telle qu'on l'entend ici est une oeuvre de perte et d'altération de la ressemblance qui corrode progressivement le Discours de la Raison classique en construisant une nouvelle réalité dans un langage plus sensible, face à l'idéologique et au religieux. 
8. L'objet d'art - HS, n°65 : Fables du paysage flamand
L'Objet d'Art
4.00★ (3)

Jamais une exposition aussi importante de paysages flamands du XVIe siècle n'avait été présentée en France. Jamais non plus on ne s'était intéressé avec autant d'acuité à la fonction et au sens de ces paysages-mondes, nés en un siècle où le genre du paysage acquiert une prééminence nouvelle et où l'oeuvre d'art reflète, par la complexité de sa composition et la richesse de ses détails, la pensée de l'époque. En une centaine de tableaux, le Palais des Beaux-Arts de Lille nous invite à une pérégrination parmi ces paysages, oeuvres des plus grands peintres de ce temps. ARTICLES Le paysage, lieu du sens Portfolio de l'exposition Le lieu et le récit, une question de distance Visions infernales et châtiments divins Le paradis perdu et l'aspiration au salut Babel résolument contemporaine
9. L'art du paysage en France au dix-neuvième siècle
Janine Bailly-Herzberg
3.00★ (4)

Du néo-classicisme à l'impressionnisme, la peinture de paysage da cessé d'évoluer : au début du XIXe siècle, le paysage historique fait peu à peu place au paysage sur nature. Si ce genre se voit définitivement consacré avec les impressionnistes, il le doit aux luttes obstinées dont menées avant eux des artistes aussi divers que Rousseau, Millet, Corot, Courbet, Delacroix et bien d'autres. Innovants, en particulier par leur technique, ils ont profondément modifié l'histoire du paysage. L'ouvrage évoque ainsi une période primordiale mais trop souvent laissée pour compte, qui nous amène en 1874, à la veille de la première exposition impressionniste. Outil pratique pour qui souhaite se pencher sur la manière dont les grands artistes ont traité le paysage, ce dictionnaire n'oublie pas les " petits maîtres " méritant d'être redécouverts. Il aborde les lieux (Barbizon, Etretat...), les événements (Expositions universelles, Salons...), le contexte social (cafés, transports...) rattachés au genre, sans omettre les critiques d'art (Baudelaire, Zola). Ces multiples aspects retracent de façon vivante, complète et documentée l'évolution de ce genre. Enfin un cahier de quarante illustrations en couleurs offre, de manière synthétique, un panorama du paysage au XIXe siècle.
10. Paysages
Nicole Garnier-Pelle
5.00★ (3)

Cet ouvrage propose une sélection d'une cinquantaine de dessins des écoles italienne, française et flamande du musée Condé. Les chefs-d'oeuvre français sont extrêmement bien représentés : le classicisme du XVIIe siècle est à l'honneur avec des dessins de Nicolas Poussin, Claude Lorrain ou Gaspard Dughet ; le XVIIIe siècle comprend quelques feuilles éparses de Gabriel de Saint-Aubin, J.-J. Huvé, J.-J. de Boissieu ; le début du XIXe siècle est marqué par l'orientalisme : Adrien Dauzats, Alexandre-Gabriel Decamps, Prosper Marilhat illustrent cette tendance des années 1830 ? le carnet de croquis dessiné par Eugène Delacroix au Maroc en 1832 comprend, outre des scènes pittoresques, de nombreux paysages à l'aquarelle ou à la pierre noire le paysage romantique est représenté par Hébert, Caruelle d'Aligny ou encore Anastasi avec des vues de Rome ou d'Italie. Les écoles italienne et flamande sont présentes grâce à Perino del Vaga, Domenico Campagnola, Carrache et Bellotto d'une part et Bruegel de Velours, David Teniers et Paul Bril d?autre part.  
11. Le paysage
Aline François-Colin
Chateaubriand, Stendhal, Thoré, Gautier, Baudelaire, Ruskin, Castagnary, Mallarmé, Zola et Maupassant... Tout au long du XIXe siècle, les plus grands noms de la littérature et de la critique se sont fait l'écho de l'une des évolutions majeures de leur siècle : la consécration de la peinture de paysage comme un genre à part entière. Par le biais d'une chronique, d'un article ou d'une page de roman, chaque auteur révèle des intuitions différentes dans un style tour à tour passionné ou descriptif annonçant l'autonomie d'un genre pictural. Chroniqueurs assidus, Gautier, Baudelaire, Thoré, Castagnary, Mallarmé et Zola se donnent pour mission de défendre dans les colonnes des journaux les nouvelles orientations des paysagistes. Chateaubriand, Stendhal et Maupassant, bien qu'apparaissant comme des observateurs occasionnels de la peinture contemporaine, expriment sous d'autres formes littéraires le sentiment que la peinture de paysage est la contribution artistique essentielle de leur époque. Les pages présentées ici n'ont d'autre ambition que de rendre par les mots les impressions éprouvées devant une peinture de paysage. Elles invitent le spectateur devenu lecteur à se promener dans un musée imaginaire entièrement consacré au paysage où se mêlent intimement deux arts : peinture et littérature. 
12. Les belles contrées
Piero Camporesi
L'invention, voire la construction - au sens littéral du terme - du paysage : tel est le sujet des Belles contrées. Avec l'érudition et l'inventivité dans l'écriture qui caractérisent tous ses ouvrages, Piero Camporesi remonte aux origines de la perception du paysage italien, avant que peintres, écrivains, voyageurs n'aient commencé à accumuler les stéréotypes qui ont modelé depuis des siècles notre vision de ce milieu. Des témoignages du XVe et du XVIe siècle rassemblés par l'historien émerge une Italie inédite, à la curiosité fébrile, une péninsule vibrante d'énergie et de créativité, un univers concret et palpable, empli d'odeurs et de saveurs, un lieu de productions matérielles, en même temps que celui d'une beauté aussi gratuite que confondante. Camporesi est ainsi amené à redécouvrir le paysage dans une optique matérialiste, comme le lieu où l'histoire s'unit au travail et la nature à l'art. Il révèle comment la physiologie de l'Italie a été façonnée par l'activité constante, concrète, des innombrables artisans, des ateliers, des hommes de métier, des techniciens, des expérimentateurs des arts mécaniques et appliqués. C'est grâce à leur labeur incessant, à leur ingéniosité, à leurs constructions que le paysage italien dont l'existence nous semble toute naturelle est à la fois devenu possible et visible.
13. Paysages d'Italie
Galeries Nationales du Grand Palais
5.00★ (7)

C'est un bouleversement, un de plus dans l'histoire de l'art italien. Au tournant du XVIIIe siècle, la représentation de la nature par les peintres a changé. Ce qui n'était jusque-là que l'arrière-plan ou la toile de fond d'une "histoire" (scène religieuse ou mythologique) devient le sujet même de l'oeuvre. Le paysage était faire-valoir, secondaire, parfois ignoré, il est élément central, retenant toute l'attention de l'artiste. Un changement qui correspond en littérature au préromantisme, à l'émergence de nouvelles sensibilités au-devant des merveilles de la nature, nées au hasard des croquis réalisés en plein air. Anglais, Allemands, Italiens ou Français, tous ont le point commun de représenter les paysages italiens, de Naples à Rome. C'est ici le Colysée par Granet ou Labruzzi, Tivoli par Wilson, le Palatin et les thermes de Caracalla par Towne, le Castel dell'Ovo à Naples par Koble, le Campanile de Saint-Marc et le Palais des Doges par Turner, ou encore un aqueduc dans la campagne romaine ou le Tibre par Corot... des artistes de "plein air" rassemblés dans ce catalogue de l'exposition du Grand Palais, gouvernés par une certainedolce vita. Tout au bout de ce changement, ce sera l'impressionnisme.--Céline Darner
14. Dossier de l'art, n°76 : Paysages d'Italie
Dossier de l'art
Exposition au Grand Palais L'invention de la peinture de plein air Valenciennes, Michallon, Corot, Turner? les écoles européennes SOMMAIRE Les Enjeux d'une exposition Les paysagistes anglais Le paysage français de Valenciennes à Michallon Corot et le plein-air: la nature sans artifices Sur les traces de Claude?les Italies de Turner L?Age d?or danois ou la revanche de la lumière du Nord
15. Le paysage romantique et l'expérience du sublime
Yvon Le Scanff
Le paysage sublime trouve, semble-t-il, son origine dans le lieu d'horreur antique (« locus horridus », « locus horribilis ») qui s'oppose au lieu de plaisance (« locus amoenus ») comme la nature sauvage contredit le jardin d'agrément. Le paysage d'horreur, en tant qu'expression d'une nature irrégulière, voire déréglée, devient le lieu même du paysage romanesque à la fin du XVIIIe siècle. Dans sa redéfinition du sublime comme expérience, le romantisme développe davantage une poétique du paysage qu'une topique des lieux communs du sublime naturel : puissance chaotique (le volcan, la cataracte, l'orage ou la tempête) ou représentation de l'infini (Dieu, la mer, la montagne). Cette poétique se développe plutôt dans le sens de la magnificence en tant que beauté du sublime (la nature sauvage), sublimité du beau (le paysage grandiose) et synthèse naturelle entre beau et sublime, mais aussi comme espace de négativité où le paysage se sublime dans une rêverie extatique qui l'accomplit et l'anéantit dans le même mouvement de pensée. Le sublime lui permet aussi de concevoir une métaphysique de la nature comme apocalypse du paysage, révélation de l'impossible (le fantastique), du possible (le nocturne), et expérience des limites par la contemplation des états-critiques du paysage (l'aurore, le crépuscule). C'est ainsi que le paysage sublime devient un mode de connaissance de la nature qui se développe comme dépassement des lois de la raison instrumentale, de la représentation (l'indétermination), du principe d'individuation (l'indistinction), et de non-contradiction (le paradoxe). Ainsi, les éléments de ce sublime romantique du paysage peuvent se définir essentiellement comme expression de l'indétermination : transfiguration de la description en apparition ou en vision et subversion de la représentation par le débordement du cadre descriptif et la désorientation sensible des plans et des points de vue. Cette poétique du paysage trouve son écho dans la poétique du personnage, et notamment dans la figure du héros romantique en quête d'une fondamentale indétermination, d'une liberté inconditionnelle et radicale. Pour le romantisme, le paysage naturel n'est donc pas étranger à l'investissement éthique ou la contemplation métaphysique, c'est même au sein de cette grande nature correspondante à sa démesure que l'homme romantique va se définir comme élan génial et enthousiaste, comme révolte (selon un sublime du mal et du malheur) ou comme renoncement (abnégation, résignation, repentir). 
16. De la peinture de paysage dans l'Allemagne romantique
Caspar David Friedrich
3.00★ (10)

Depuis leur publication en 1831, les Neuf lettres sur la peinture de paysage du naturphilosoph Carl Gustav Carus ont été universellement considérées comme le fondement théorique de l'esthétique du paysage romantique allemand. Médecin, naturaliste, géologue, auteur de traités sur l'inconscient et les rêves où il devance les ouvrages les plus modernes sur ces questions, ami de Lorenz Oken et de Humboldt, de Kleist et de Tieck, sa pensée est également proche de la philosophie de l'identité de Heinrich Gottlieb von Schubert et de l'idéalisme de Schelling. Le présent volume exprime sa position de savant et d'artiste - il a peint 400 tableaux - en face de la nature, son souci de la connaître dans ses structures intimes, son aspiration à s'unir à elle dans une sorte de communion à la fois physique et mystique. Ce que dit bien le mot qu'il a employé pour définir la " peinture de paysage " mot intraduisible en français, Erdlebenerlebnis (expérience de la communion avec la vie de la terre) et Erdlebenbildkunst (art de la représentation de la vie de la terre). Ont été joints ici la traduction de son texte capital sur la Physiognomonie de la montagne et plusieurs extraits des Écrits et lettres de Caspar David Friedrich dont la pensée et l'esthétique ont fortement influencé et souvent inspiré celle de Carus.
17. Paysages et imageries du sentiment romantique : Un Autre Monde
Claude Fournet
Cet ouvrage est édité à l'occasion de l'exposition Paysages et Imageries du sentiment Romantique. Un Autre Monde, présentée aux Anciens Thermes d'Evian du 1er juin au 31 août 2003, dans le cadre du Sommet du G8. Ce catalogue évoque le sentiment romantique à la fin du XVIIIe siècle et au XIXe siècle, à travers une soixantaine d'oeuvres graphiques et une centaine de photographies, accompagné du témoignage des poètes, au rythme du Voyage de Baudelaire.
18. Paysage et poésie : Du romantisme à nos jours
Michel Collot
Le paysage est devenu, depuis le romantisme, un thème poétique majeur, qui a contribué à déplacer les frontières entre les genres ; s'il trouve dans la poésie lyrique son expression privilégiée, sa description a contribué à l'émergence d'une prose poétique et tient une place essentielle dans l'économie des "" romanspoèmes "" contemporains. Mais il a confronté aussi l'écriture à ses limites, faisant éclater la syntaxe et la versification, obligeant le poète, comme l'artiste moderne, à inventer des formes nouvelles. C'est l'histoire de ces métamorphoses du paysage poétique que Michel Collot retrace ici, en les replaçant dans leur contexte social, intellectuel et culturel, et en les confrontant à l'évolution des arts plastiques. Pour compléter ce parcours qui va du romantisme à nos jours, et illustrer la spécificité d'un art poétique du paysage, il propose ensuite une approche plus détaillée de quelques oeuvres exemplaires, nous donnant à relire d'un autre point de vue Hugo, Cendrars, Ponge, Char, Gracq, Duras, Frénaud, Jaccottet, Chappuis, Glissant, Deguy, Roubaud et Sacré. Il montre comment chacun de ces auteurs, partant d'une expérience commune, la recrée pour façonner son propre paysage, en réinventant la langue et les formes poétiques pour exprimer à la fois le plus intime de lui-même et une nouvelle vision du monde. À une époque où la poésie tend à s'isoler, l'écriture du paysage permet de renouer la relation lyrique, au sein de laquelle le moi, le monde et les mots, sans jamais se fondre ni se confondre, échangent leurs différences et une réciprocité de preuves.
19. Le génie du lieu : Des paysages en littérature
Arlette Bouloumié
"Un étendue offerte à la vue", telle est la définition du paysage que propose le dictionnaire.Mais plus qu'un simple reflet de la réalité, ne serait-il pas plutôt l'image trés subjective issue d'une perception personnelle et culturelle ? La montagne, qui suscite généralement répulsion avant Rousseau, ne devient-elle pas paysage sublime dans le siècle des Lumières ? Immergé dans l'espace, imprégné par tous ses sens, l'écrivain, selon son tempérament et son histoire, trouve différents accords avec le paysage. Certains auteurs y voient l'expression de ce qui est radicalement étranger à l'homme ; d'autres intériorisent un site, qui devient alors paysage état d'âme. D'autres encore se révèlent très réceceptifs à l'empathie de l'homme et du cosmos, au jeu subtil des correspondances... De Chrétien de Troyes à Julien Gracq, de Gérard de Nerval à Patrick Chamoiseau, cet ouvrage, qui nous entraîne des régions familières aux horizons lointains, constitue, à travers la diversité des regards, autant de méditations sur le génie des lieux.
20. Un siècle de paysages : Les choix d'un amateur
Musée des Beaux-Arts - Paris
4.67★ (8)

Réunissant une sélection d'oeuvres, pour la plupart inédites, provenant d?une collection privée lyonnaise, cette exposition retrace une histoire du paysage en peinture en France au XIXe siècle. Si les codes du paysage classique composé, hérités de Nicolas Poussin et de Claude Lorrain, demeurent encore la règle, les artistes s'en affranchissent peu à peu dès la fin du XVIIIe siècle en quittant l'atelier pour réaliser des études en plein air, sur le motif, suivant l'exemple des théories de Pierre Henri de Valenciennes (1750-1819). Leur sensibilité s'affirme par une prise en compte des atmosphères et de la nature pour elle-même, qui se traduit dans des esquisses très libres, destinées dans un premier temps à préparer des compositions historiques, mais qui deviennent de véritables oeuvres en tant que telles. L'essor des voyages permet aux artistes de sillonner la France et l'Italie à la recherche de sites pittoresques, célèbres ou inédits. L'anecdote et les prétextes historiques disparaissent peu à peu pour donner naissance à des paysages dépourvus de toute figure humaine. Parallèlement, la facture se libère et atteint une liberté inédite, ouvrant la voie à de nouvelles recherches sur les modes de représentation, ainsi que sur la notion de « fini » en peinture. Réunissant la plupart des acteurs majeurs de ces bouleversements picturaux ? Pierre Henri de Valenciennes, Jean Joseph Xavier Bidauld, Jean Victor Bertin, Achille Etna Michallon, Georges Michel, Théodore Caruelle d'Aligny, Paul Huet, Camille Corot, Théodore Rousseau, Eugène Boudin -, cette exposition offre un prolongement et un dialogue avec les collections du musée des Beaux-Arts de Lyon. Elle témoigne du goût et des choix d?un collectionneur passionné par l'évolution des modes de représentation du paysage au XIXe siècle.
21. Le goût de la nature : Paysages des XIXe et XXe siècles
Musées de Strasbourg
4.33★ (8)

Si le paysage fait une entrée discrète dans l'histoire de l'art, d'abord, jusqu'à la Renaissance, en arrière-plan du tableau, il prend ensuite de plus en plus d'importance, et tend à devenir le sujet principal de l'oeuvre, puis un genre à part entière. À partir du XIXe siècle, il devient ainsi l'enjeu des grands courants artistiques novateurs (depuis le romantisme jusqu'au milieu du XXe siècle) et le lieu d'une autonomisation de la peinture. Les collections des Musées de la Ville de Strasbourg abritent de nombreux chefs-d'oeuvre de ce véritable âge d'or du paysage, peintures et oeuvres graphiques témoignant de ce " goût de la nature ". Suivant différentes thématiques, comme autant d'itinéraires (la fenêtre, l'eau, la ville, la campagne, l'arbre, les personnages dans la nature), ce livre se veut une promenade bucolique, sur les pas notamment de Corot, Courbet, Sisley, Monet, parmi quelques paysages réels ou rêvés.
22. L'art des paysages
Nils Büttner
5.00★ (9)

Le paysage est l'un des genres picturaux majeurs de l'art européen. Cet ouvrage en déroule l'histoire, de l'Antiquité jusqu'à nos jours. Grâce à la présence de 220 chefs-d'?uvre, l'auteur offre, à travers une sorte d'argumentation par l'image, une étude approfondie de ses évolutions et de ses étapes. Le texte analyse en détail les divers contextes dans lesquels le paysage a été vu et représenté à différentes époques. Après l'Antiquité, de la fin du monde ancien jusqu'au début de l'âge moderne, on voit se perpétuer certaines formes et fonctions antiques : paradis terrestre, allégorie de " l'âge d'or "... Au XVIe siècle, l'héritage des idéaux antiques et les interactions multiples entre une conception du monde en plein bouleversement et de nouvelles formes de représentation aboutissent à l'invention du paysage comme genre autonome de la peinture de chevalet. C'est dans l'Europe du XVIIe siècle que le paysage peint connaît son plus riche épanouissement, dans la synthèse de la nature et de l'art, de l'imitation et du symbole, fixant la mesure pour les générations à venir. Les Lumières, le goût du voyage et un nouveau sentiment de la nature entraînent, au XVIIIe siècle, la floraison de tableaux qui restituent fidèlement la topographie réelle, sous forme de vedute et de paysages assujettis à une étude exacte de la nature. À l'inverse, ce sont les mondes intérieurs et secrets de l'âme que les peintres romantiques entendent dévoiler dans leurs évocations de paysages, tandis que les tableaux du Nouveau Monde reflètent l'impression grandiose d'une nature encore intacte, mais déjà menacée par la civilisation.Bientôt, les peintres de Barbizon et les impressionnistes quittent leurs ateliers et optent pour une peinture de plein air, plus apte à une saisie directe des effets naturels. Au XXe siècle, le paysage apparaît sous un jour nouveau et il est réinterprété comme une surface où le peintre projette ses idées ou ses émotions. Les commentaires qui accompagnent chaque tableau traitent aussi bien de leur contexte individuel que des phénomènes historiques et culturels qui ont été déterminants pour l'éclosion et le développement de l'art du paysage en peinture. Ces textes prétendent aiguiser le regard du lecteur, comme les nombreux détails reproduits en pleine page, qui mettent en valeur les qualités picturales et la tonalité singulière de telle ou telle ?uvre.
23. L'Union du Ciel et de la Terre : La peinture de paysage en Chine et au Japon
Patrick Ringgenberg
5.00★ (4)

L'homme terrestre marche sur le plein de la réalité, mais la plénitude du Réel ne porte ni empreinte de pas, ni trace de l'intelligence. La vraie réalité est un Eveil dont la vie n'est que le rêve... ce que nous voyons n'existe que par ce que nous ne voyons pas. L'univers est la corolle d'un disque bi : on peut le palper et le peindre, mais son sens véritable est le vide qu'il enlace. En Extrême-Orient, la peinture de paysage n'a jamais eu qu'une seule voie : " toucher " du pinceau ce Vide à travers le mouvement des montagnes, encrer une intuition du Réel dans le naturel des arbres, sonder le c?ur en calligraphiant l'éternel féminin des torrents. Les peintres ont peint ce que tout le monde peut voir - la nature - pour mieux laisser apparaître ce que tout le monde ne voit pas - le Vide. Notre intention est analogue. Comme la glaise d'une jarre ou le jade d'un disque bi, notre étude sculptera le contour d'un Vide. Nos mots ne feront que pister le bruissement d'un Silence, que l'on ne peut commencer à entendre qu'à travers le galbe des symboles et la silhouette des idées.
24. Paysages en peinture
Norbert Wolf
4.00★ (6)

« ... le sol est pour le peintre de paysages ce qu'est le corps nu pour le peintre d'histoire. La croissance de la végétation, le mouvement de l'eau et même celui des nuages au-dessus et autour sont soumis et subordonnés à ses formes dans la même mesure que les plis des vêtements et le mouvement des cheveux à la représentation de l'anatomie animale. » John Ruskin Un pays enneigé sous un ciel de plomb : des hommes coupent du bois, les animaux se serrent les uns contre les autres pour se réchauffer. Cette miniature des Très Riches Heures du Duc de Berry (vers 1410-1416) est l'un des premiers paysages de l'histoire de l'art européenne mais elle nous mène aux paysages abstraits du Pop Art. Les paysages artistiques ne sont pas seulement le reflet de la nature aux vives couleurs. La peinture de paysage nous invite à suivre l'histoire du regard. Elle donne une expression aux particularités culturelles de la société et reste le champ de projection de nos désirs, de nos nostalgies et de nos peurs.
25. Naissance et renaissance du paysage
Michel Baridon
Le paysage est aujourd'hui très présent, dans la sphère publique comme dans la sphère privée. Nous l'associons à nos souvenirs les plus intimes grâce à nos photos et à nos films. Nous " paysageons " nos places, nos autoroutes et nos gares TGV. En France, il entre dans les compétences de trois ministères et une Convention européenne du paysage a été adoptée à Florence en 2002. Pourtant, le mot paysage est un nouveau venu dans les langues de notre continent. Né au XVIe siècle dans les ateliers de peintres, il a mis du temps pour acquérir la place de choix qu'il occupe aujourd'hui. De là une question simple: avant, que se passait-il ? Nos lointains ancêtres étaient-ils insensibles à la vue des paysages ? Pour y répondre, Michel Baridon est remonté à l'Antiquité où il a trouvé de très beaux paysages, parfois à l'état de fragments, comme des tessons sur un champ de fouilles, parfois intacts dans des poèmes, sur les murs de villas ou même finement ciselés dans l'améthyste d'une bague. Suivant le fil du temps, il explique ensuite pourquoi le haut Moyen Age a figé le paysage en le symbolisant, et comment le retour à l'étude de la nature l'a fait renaître, triomphant, dans les écrits de Pétrarque et dans les fresques peintes par Ambrogio Lorenzetti sur les murs du Palazzo pubblico de Sienne.
27. Nature et paysages dans la peinture du monde entier
Jack Richardson
3.00★ (4)

Présentation d'oeuvres montrant des fleurs, des fruits et des paysages. Commentaires qui situent l'artiste et donnent quelques clés pour comprendre son message : Bruegel, Sisley, Millais, Pissarro, Lanceley, Constable, Piper, Dali, Boyd, Cézanne, Gauguin, Sargent, N'Damvu, Garzoni, Courbet, Narimanbekov, Magritte, Van Oosterwyck, Redon, Monet.
29. A ciel ouvert : L'art contemporain à l'échelle du paysage
Christophe Domino
3.00★ (4)

" Out, in the open... " disent joliment les Américains. Du Land Art à l'Intervention urbaine, ces pages proposent un parcours au travers d'expressions artistiques qui ont pour point commun de se manifester dehors, à ciel ouvert. Depuis le courant des années 60, un certain nombre d'artistes, voulant échapper à l'espace du musée, à la salle d'exposition, ont choisi d'intervenir dans le monde réel, dans l'espace géographique des paysages naturels ou urbains. Avec d'autres préoccupations - l'écologie -, d'autres pratiques - marquer l'espace -, d'autres formes - l'action, la trace photographique -, l'oeuvre d'art touche à des dimensions nouvelles. Par là même, elle oblige le spectateur à se déplacer, à engager avec elle une autre relation. Point de départ pour en présenter plus d'une centaine, les douze ?uvres choisies, du désert américain au boulevard parisien, de l'Australie à la Pologne décrivent des pratiques fort différentes : Christo et Jeanne-Claude emballent une falaise australienne, Richard Long fait des signes de pierre en Equateur, Hamilton cultive son jardin idéal en Ecosse alors que Dan Graham pose sa construction sur un toit de NewYork et que Wodiczko projette ses images sur les vieux murs de Cracovie. L'auteur aide à lire chaque oeuvre en explicitant certains de ses enjeux, permettant ainsi au lecteur d'élargir son attente esthétique.
30. Les paysages du cinéma
Jean Mottet
4.00★ (3)

Deux événements ont marqué l'histoire du paysage dans les sociétés occidentales : l'invention à la Renaissance, par la littérature et la peinture, de la notion même de paysage et la rapide transformation de l'environnement par la révolution industrielle et urbaine du XXe siècle. Le spectacle de la nature cède alors la place à la multiplication des visions médiatiques qui modifient notre rapport à l'environnement. Quelle est la place du cinéma dans l'émergence de ces nouveaux paysages imaginaires? Les images filmiques se contentent-elles d'apporter leur contribution esthétique à la réinvention permanente d'une belle nature telle que la peinture et la littérature avaient pu la concevoir? Ou l'habitude de voir des images induit-elle une redéfinition des usages et des représentations du paysage?
31. André Téchiné : Le Paysage Transfiguré
Eric Costeix
266 pages. 21. 50 x 13. 50 x 1. 50. Cinéaste français contemporain, descendant de la Nouvelle Vague, André Téchiné a marqué son époque. Son oeuvre s'imprègne toutefois d'un certain classicisme, d'un formalisme, s'estompant après Hôtel des Amériques (1981), véritable tournant dans sa carrière. Partagée entre naturalisme et théâtralité, symbolisme et réalisme, sa mise en scène révèle un panthéisme qui fait de la nature un élément essentiel. Humaniste, Téchiné s'affirme comme un cinéaste du paysage, se détache parfois des personnages au profit des couleurs de chaque saison, des champs, des forêts, des arbres, des fenêtres, des portes, de l'eau sous toutes ses formes. Il crée une nouvelle vision du réel, transfigure la campagne. le paysage, la ville. Par une stylisation permanente, le réalisateur " théâtralise " les éléments paysagers, les " picturalise ", trouvant la consécration dans son dernier film, Les Témoins (2007)
32. Espaces et paysages : Représentations et inventions du paysage de l'Antiquité à nos jours (histoire, philosophie, esthétique et littérature
Serge Meitinger
2.00★ (3)

Le sachant ou non, l'homme fait ses paysages et balise en personne ses espaces vitaux. La connaissance plus ou moins diffuse qu'il en prend s'affiche dans les multiples représentations données au fil des temps. Ces représentations diverses, complètes ou lacunaires, picturales, architecturales, littéraires, idéologiques ou " scientifiques " sont les témoins, pour nous, d'époques et de points de vue parfois très éloignés les uns des autres mais toujours révélateurs d'un certain partage du monde. Le présent volume voudrait interroger selon un spectre très large - répondant aux spécialités des intervenants sollicités - quelques-unes des modalités propres à un tel partage. Pour ce faire, nous parcourrons et le champ historique, de l'Antiquité à nos jours, et le champ géographique, de la Grèce et de Byzance à l'Europe dite occidentale, aux Amériques et aux Tropiques, et le champ esthétique, interrogeant la peinture, l'architecture et l'art des jardins autant que la littérature stricto sensu. Nous interrogerons aussi le champ générique et la poétique des arts du langage où se déploient, avec plus d'acuité et d'audace depuis un siècle et demi à peu près, des tentatives d'écriture qui révèlent souvent en elles-mêmes et par elles-mêmes comment " l'écrire " est susceptible de se faire, presque à lui seul, espace, paysage et sens. 
33. L'invention du paysage
Anne Cauquelin
3.67★ (18)

La notion de paysage et da réalité perçue dont bien une invention, un objet culturel déposé, ayant da fonction propre qui est de réassurer en permanence les cadres de la perception du temps et de l espace " Cette enquête philosophique sur l'élaboration, pour nous Occidentaux, de la notion de paysage, part d'un constat surprenant : " c 'est qu'il n'y a, chez les Grecs anciens, ni mot ni chose ressemblant de près ou de loin à ce que noua appelons paysage. " Du " Jardin d'Épicure ", métaphore de la sagesse d'une vie à l'écart des tempêtes, à nos modernes pratiques urbaines paysagées, le paysage délimite un cadre de vision. Il a été pensé et construit comme équivalent de la nature et ainsi " nous aurions grâce au paysage, un regard vrai dur les propriétés de la nature. " Mais quel " travail " faisons-nous quand nous " voyons " un paysage ?
34. Paysage : Fonction de l'esthétique dans la société moderne, accompagné de 'L'Ascension du mont Ventoux" de Pétrarque et 'La Promenade" de Schiller
Joachim Ritter
5.00★ (8)

La question du paysage et des jardins est plus que jamais à l'ordre du jour, particulièrement en France où le débat est très sensible. Ce livre a pour objectif de nourrir la réflexion en présentant les fondements philosophiques de la question. Il s'organise autour du propos historique et théorique du philosophe allemand Joachim Ritter. La thèse de Ritter consiste à montrer que l'émergence du sentiment esthétique de la nature comme paysage naît du divorce entre l'homme et la nature. La fonction esthétique propre à la modernité s'est construite sur la perte de la conception théorétique aristotélicienne qui conçoit la nature comme totalité. Mais l'homme, séparé du cosmos, peut devenir libre et responsable pour le monde comme de lui-même. La réflexion de Ritter s'achève sur la nécessité de développer des " organes spécifiques " dans le monde contemporain : le jardin est l'un d'entre eux. Le grand intérêt de ce texte et des éléments poétiques sur lesquels il s'appuie - Pétrarque et Schiller - réside dans l'articulation d'ensemble qu'il propose au lecteur ainsi amené à penser, d'un seul tenant, les moments clés de la construction du paysage comme theoria dans la tradition occidentale. Pour rendre le mouvement de la pensée de Ritter, ce livre a été conçu comme un montage de quatre textes qui témoignent aussi du dialogue poétique et philosophique fécond entre l'Italie et l'Allemagne : la lettre, célèbre, de Pétrarque relatant l'ascension du mont Ventoux (1336), un poème philosophique, méconnu de Schiller lLa Promenade (1795), la réflexion centrale de Joachim Ritter (1962) accompagnée de la présentation de Massimo Venturi Ferriolo, philosophe italien, spécialiste des jardins et du paysage, éditeur et traducteur de Landschaf en italien (1994). 
35. Esthétiques du paysage : Art et contemplation
Raffaele Milani
" Je peux traverser un paysage et être sensible à ses charmes. Je peux jouir de la clémence de l'air, de la fraîcheur des prairies, de la diversité et de la gaieté des coloris, du parfum des fleurs. Mais ma disposition d'esprit peut alors connaître un changement soudain. Dès lors je vois le paysage avec un regard d'artiste - je commence à en former un tableau. Je suis maintenant entré dans un nouvel univers - l'univers non plus des choses vivantes, mais des " formes vivantes ". " Lieu par excellence de la contemplation, le paysage naturel - comme en témoignent les phrases suggestives de Cassirer - devient aussi une catégorie esthétique. Il est à l'horizon de la recherche menée dans cet ouvrage qui constitue un guide circonstancié pour l'expérience esthétique du paysage. Il porte l'attention sur une sensibilité qui, issue de la période préromantique, est aussi un des traits saillants de la spiritualité contemporaine. Raffaele Milani fait défiler les diverses théories et poétiques du paysage, non pas de façon abstraite mais in vivo, dans une confrontation constante avec la tradition philosophique, poétique et littéraire, artistique et architecturale.
36. Court traité du paysage
Alain Roger
3.11★ (33)

Le livre d'Alain Roger essaie de combler un vide. En dépit de la prolifération des publications dont le paysage fait l'objet depuis une vingtaine d'années, nous manquons d'un véritable traité théorique et systématique. Aussi l'auteur s'attache-t-il à exposer, dans une langue accessible au plus large public, les principales questions que soulève, aujourd'hui, la notion, si maltraitée, de " paysage ". On trouvera donc ici une histoire du paysage occidental - Campagne, Montagne, Mer -, ainsi qu'une réflexion sur les débats qui divisent actuellement les spécialistes : quels sont les rapports du paysage et de l'environnement ? Qu'en est-il de cette mort annoncée du paysage ? Quelle politique convient-il de mener en ce domaine ? Ce court traité n'est pas un manuel de vulgarisation, bien au contraire. Il ne dissimule pas ses convictions culturalistes. Le paysage, nos paysages sont des inventions historiques, dues, pour l'essentiel, aux artistes. Un " pays " devient un " paysage " par une opération qu'Alain Roger, reprenant un mot de Montaigne, nomme artialisation, que celle-ci intervienne directement sur le socle naturel, in situ - c'est l'?uvre des jardiniers, des paysagistes, du Land Art -, ou qu'elle opère indirectement, in visu, par l'intermédiaire de modèles, qui modèlent le regard collectif - c'est l'?uvre des peintres, des écrivains, des photographes. L'ouvrage est engagé. Il dit son refus de tous les conservatismes. 
37. La théorie du paysage en France : (1974-1994)
Alain Roger
3.50★ (4)

Cette Anthologie rassemble quelques-unes des contributions que les meilleurs spécialistes français ? géographes, agronomes, écologues, sociologues, paysagistes, plasticiens, philosophes, etc. ? ont apportées, depuis vingt ans, à la théorie du Paysage.  Elle témoigne de la diversité de leurs préoccupations, de la richesse de leurs propositions, de la virulence, aussi, des polémiques qui les ont parfois divisés, et elle souhaite fournir, à cet égard, un document objectif et vivant à tous ceux pour qui le Paysage n'est pas seulement l'objet d'une protection, mais un des lieux privilégiés de l'invention et de la création.
38. Manifeste du Tiers Paysage
Gilles Clément
4.03★ (56)

Fragment indécidé du jardin planétaire, le Tiers paysage est constitué de l'ensemble des lieux délaissés par l'homme. Ces marges assemblent une diversité biologique qui n'est pas à ce jour répertoriée comme richesse. Tiers paysage renvoie à tiers-état (et non à Tiers-monde). Espace n'exprimant ni le pouvoir ni la soumission au pouvoir. Il se réfère au pamphlet de Sieyès en 1789 " Qu'est-ce que le tiers-état ? - Tout. Qu'a-t-il fait jusqu'à présent ? - Rien. Qu'aspire-t-il à devenir ? - Quelque chose. "
39. Histoire du paysage français, tome 1
Jean-Robert Pitte
4.67★ (45)

Façonné par deux cents générations d'hommes, le paysage de la France est le plus divers qui soit : ne s'accorde-t-on pas à y reconnaître plus de six cents régions agricoles? Cette diversité est fille de la nature, mais plus encore de la culture : contrairement aux idées reçues, il ne saurait exister en France le moindre pouce carré d'espace « naturel ». Mus par la soumission au cosmos, puis par la volonté de transformer le monde, les hommes ont sans cesse remodelé le paysage. de la préhistoire aux aménagements les plus récents, l'auteur suit pas à pas les innombrables transformations du cadre de vie, dont nous sommes à la fois les héritiers, les auteurs, les utilisateurs et les observateurs. Urbanisme monumental et espace symétriquement ordonné de la Gaule romaine ; villes encloses de murailles et « blanc manteau d'églises » de la France médiévale; cités nouvelles du grand siècle, surgies de l'imagination des princes; landes reboisées, marais asséchés, villes remodelées par l'industrie triomphante ; campagnes défigurées et surexploitées, mornes banlieues du XXe siècle : autant d'aspects, parmi d'autres, d'une aventure riche et fascinante, qui fait du paysage un témoin privilégié de notre histoire culturelle. En vingt ans, L'Histoire du paysage français est devenue un classique, alliant la qualité de l'écriture, la saveur de l'érudition, l'originalité des idées et la volonté d'être accessible. Alors que la qualité de la vie et la qualité des paysages, inextricablement liées, constituent une préoccupation essentielle des Français, cette édition revue et mise à jour est plus que jamais d'actualité.
40. La pensée paysagère
Augustin Berque
La pensée paysagère, ce n'est pas la pensée du paysage. Ce livre n'est pas une histoire de la pensée du paysage. Il pose la question : pourquoi cet étonnant contraste entre, d'une part, ces innombrables générations qui n'avaient pas de pensée du paysage mais qui nous ont laissé tant d'admirables paysages, et d'autre part cette génération qui, tout en ne cessant de parler et d'écrire à propos du paysage, le détruit à grande échelle sur tout son territoire - hormis quelques icônes ? Nous avons une pensée du paysage, mais nous n'avons plus de pensée paysagère, c'est-à-dire cette pensée concrète, vivante et agissante qui s'exprimait par de beaux paysages. Fétichiser cet objet de consommation (touristique, immobilière, académique etc.) qu'est aujourd'hui le paysage, cela ne suffira pas pour retrouver cette manière d'être qui s'incarnait dans la pensée paysagère. Au contraire, même. Si nous voulons cesser de " tuer le paysage ", comme disait un poète chinois du IXe siècle, il nous faut au préalable savoir ce que c'était que la pensée paysagère.
41. L'emotion du paysage : Ouverture et dévastation
Catherine Grout
5.00★ (3)

L'Emotion du paysage nous entraîne dans un sentiment d'ouverture qui ne peut pas être analysé en termes de représentation mais de présence. Le paysage est à la fois moment moment-de-monde dans lequel nous nous trouvons et événement indissociable par lequel nous nous éprouvons partie de monde. Parfois, à la place de l'ouverture exaltante, le sujet peut ressentir une dévastation effrayante. Ces moments fragiles et intenses de rencontre avec les oevres sont situés dans le contexte de la phénoménologie afin de comprendre en quoi cette émotion concourt à l'élaboration de nos paysages quotidiens, de sorte que nos aménagements ne participent pas de la destruction du monde.
42. Vivre de paysage ou L'impensé de la Raison
François Jullien
3.85★ (27)

«En définissant le paysage comme "la partie d'un pays que la nature présente à un observateur", qu'avons-nous oublié ?  Car l'espace ouvert par le paysage est-il bien cette portion d'étendue qu'y découpe l'horizon? Car sommes-nous devant le paysage comme devant un "spectacle"? Et d'abord est-ce seulement par la vue qu'on peut y accéder ? ou que signifie "regarder"?  En nommant le paysage "montagne(s)-eau(x)", la Chine, qui est la première civilisation à avoir pensé le paysage, nous sort puissamment de tels partis pris. Elle dit la corrélation du Haut et du Bas, de l'immobile et du mouvant, de ce qui a forme et de ce qui est sans forme, ou encore de ce qu'on voit et de ce qu'on entend... Dans ce champ tensionnel instauré par le paysage, le perceptif devient en même temps affectif ; et de ces formes qui sont aussi des flux se dégage une dimension d'"esprit" qui fait entrer en connivence.  Le paysage n'est plus affaire de "vue", mais du vivre.  Une invitation à remonter dans les choix impensés de la Raison ; ainsi qu'à reconsidérer notre implication plus originaire dans le monde.» 
43. Créateurs de jardins et de paysages
Michel Racine
2.00★ (2)

Avec plus de deux cents notices, cet ouvrage, qui réunit une centaine d'auteurs choisis sur les conseils d'experts, présente l'essentiel des connaissances sur les plus importants créateurs de jardins et de paysages de l'Europe francophone de la Renaissance à nos jours. Conçu comme un outil au service des amateurs et des professionnels, il rend compte de l'état des recherches dans ce domaine et intègre de nombreux travaux récents. L'ensemble des notices forme ainsi une histoire en mosaïque, l'histoire d'un art en perpétuelle métamorphose.
44. Créateurs de jardins et de paysages en France du XIXe siècle au XXIe siècle, tome 2
Michel Racine
3.00★ (4)

Avec plus de deux cents notices, cet ouvrage, qui réunit une centaine d'auteurs choisis sur les conseils d'experts, présente l'essentiel des connaissances sur les plus importants créateurs de jardins et de paysages de l'Europe francophone de la Renaissance à nos jours. Conçu comme un outil au service des amateurs et des professionnels, il rend compte de l'état des recherches dans ce domaine et intègre de nombreux travaux récents. L'ensemble des notices forme ainsi une histoire en mosaïque, l'histoire d'un art en perpétuelle métamorphose.
45. La pensée-paysage : Philosophie, arts, littérature
Michel Collot
4.00★ (16)

L'intérêt qui se manifeste depuis quelques années, en France et en Europe, pour le paysage n'est pas une mode, ni même un "phénomène de société". C'est un véritable fait de civilisation, qui correspond à une évolution profonde des mentalités. Le développement rapide qu'ont connu les sociétés et les économies occidentales depuis la Seconde Guerre mondiale s'est accompagné d'un exode rural, d'une urbanisation massive et d'une dégradation de l'environnement qui pouvaient donner à penser qu'elles avaient perdu de vue le paysage. Or aujourd'hui, au moment où il semble ainsi menacé de déclin, voire de disparition, le paysage fait l'objet d'un intérêt renouvelé dans tous les domaines de la vie sociale, intellectuelle, littéraire et artistique. Tout se passe comme si nos sociétés avaient pris soudain conscience de la valeur des paysages que leur croissance risquait de détruire. Le paysage manifeste le besoin de renouer avec l'environnement et l'expérience sensible. Mais il n'est pas que cela : il donne à penser, et à penser autrement. Il nous propose, entre autres choses, un modèle pour l'invention d'une nouvelle forme de rationalité, que Michel Collot propose ici d'appeler la pensée-paysage, et qu'il tente de définir et d'illustrer à travers ses expressions philosophiques, artistiques et littéraires contemporaines, en faisant dialoguer poésie et phénoménologie, Orient et Occident, plasticiens et écrivains, tradition et modernité.
46. Dictionnaire du paysage
Michel Godron
Des rizières en terrasses de l'Asie, des moussons aux llanos et à la Pampa, des blés de la Beauce aux cheminées de la Ruhr, du delta du Nil aux pentes du Népal, l'Homme vit au c?ur des paysages : ils sont le fond de tableau de l'activité humaine. Surtout, le paysage est un intégrateur. À un premier niveau, intégrateur des éléments géologiques, climatiques, géomorphologiques, botaniques, zoologiques mais aussi culturels. Il est le révélateur de la façon dont l'Homme inscrit ses activités dans l'environnement. Mais, il est encore plus que cela. Il n'y a pas de paysage sans le regard que l'Homme porte sur son environnement et sans le jugement, implicite ou exprimé, esthétique ou moral, qui en est la conséquence. Tel est le second niveau d'intégration. Pour mieux comprendre ces interactions, le Dictionnaire du paysage a recensé les éléments très variés qui composent un paysage et il les a définis. Mais il est allé plus loin en accompagnant les définitions de commentaires encyclopédiques, parfois très développés, dont l'objet est d'expliquer le rôle que joue chacun des éléments aussi bien dans l'analyse que dans la composition des paysages. Savoir lire et comprendre un paysage, découvrir sa genèse, les paramètres qui régissent son évolution, ce n'est pas seulement une grande satisfaction pour l'esprit : dans un monde que l'empreinte humaine marque de plus en plus, c'est aussi une opération d'intérêt public. Et, si le présent outil peut y contribuer, concevoir et réaliser un paysage durable, c'est encore mieux
47. Jardins et paysages : Une anthologie
Jean-Pierre Le Dantec
5.00★ (6)

Quel art peut se prétendre plus universel que celui des jardins et paysages ? De l'idée du paradis à nos théories modernes du paysage, nombreux sont ceux qui ont tenté de décrire ou de définir le jardin idéal en soulevant autant de questions essentielles : celles de la nature primitive ou artificielle, de son rapport à la culture, de la création du beau et du statut qui lui est accordé. Plus récente, l'idée de paysage renvoie à une idéalisation du rapport homme/nature que le jardin lui-même s'emploie à figurer. Ce faisant, une dialectique n'a de cesse de lier les deux notions. Longtemps, celle-ci a fonctionné avec les paysages comme références et les jardins comme représentations. Or à l'époque de l'urbanisation généralisée l'ordre des choses semble s'inverser. Traquant ces évolutions, les cent textes réunis ici assurent une présentation complète des conceptions et doctrines occidentales de l'antiquité à l'époque actuelle
48. Libéralisme et paysage : Réflexions sur l'état des paysages français
Christian Carle
L'enjeu de la question du paysage est de savoir dans quel monde au juste les hommes souhaitent vivre. Une chose aussi " abstraite " que la préservation de la beauté et du caractère des paysages vaut-elle la peine qu'on s'y arrête ? Actuellement, la réponse de la société est non. Engagés dans la fuite en avant du " toujours plus " - de population, de richesse, de croissance, de revenus, de dépense d'énergie par tête d'habitant, de confort et d'assurances contre tout... - nous approchons du moment où la peau nue du monde se révèle : l'air que l'on respire prend à la gorge, du ciel viennent non plus des dieux mais des avions, les mers se mettent à puer, tandis qu'au sol le travail patient d'une géologie millénaire, qui fit le tracé des fleuves, la courbe des coteaux, la fertilité des humus et l'incroyable diversité des paysages, est brutalement bouleversé. Et malgré cela le credo demeure et la société libérale est décidément bien belle...
49. Le paysage, c'est l'endroit où le ciel et la terre se touchent
Michel Corajoud
4.00★ (6)

Si on le connaît en tant que paysagiste, par l'intermédiaire des nombreuses réalisations dont il a été le pilote (à Lyon, à Bordeaux, à Paris, entre autres), on connaît moins le Michel Corajoud écrivain. pédagogue, réfléchissant de manière incessante sur les conditions de la transformation des paysages, ainsi que sur leurs devenirs. Dans cet ouvrage, Michel Corajoud, lauréat du grand prix du Paysage en 1992 et du grand prix de l'Urbanisme en 2003, rassemble des textes qu'il a rédigés tout au long de sa carrière. C'est l'occasion pour lui d'exposer les concepts fondateurs de son travail, ainsi que ses méthodes toujours attentives à la particularité des sites, mais aussi les filiations intellectuelles dont il se réclame. II revient sur les projets qu'il estime les plus représentatifs de son oeuvre et sur les principes de l'enseignement qu'il a dispensé à l'Ecole nationale supérieure du paysage de Versailles. Ce livre rassemble les grandes orientations d'une pensée vivante, articulée autour de l'intuition fondamentale de l'horizon. et fournit des clés de compréhension décisives pour la pratique du paysage de l'un des principaux représentants de la discipline en France.
50. Cinq propositions pour une théorie du paysage
Augustin Berque
4.17★ (12)

Notre époque voit se multiplier, dans la confusion des repères et du vocabulaire, des conflits qui témoignent que le paysage devient un enjeu social d'une importance déterminante. Il importait de mettre en relief quelques idées fortes, combinant unitairement diverses échelles d'espace et de temps pour saisir, de manière cohérente, pourquoi la notion de paysage n'existe ni partout ni toujours, pourquoi la société française de cette fin de millénaire est si avide de paysage, pourquoi, suivant les cas, le passage d'une autoroute peut massacrer ou au contraire aviver l'identité d'un lieu... Pourquoi, en somme, le paysage, en dépit de son apparente évidence, est une invention toujours nouvelle de la réalité. D'où ces cinq propositions pour y voir plus clair dans notre paysage - notre façon de voir le monde, laquelle a subi au XXe siècle une mutation d'ampleur équivalente à celle qui, au début des Temps Modernes, vit apparaître consécutivement la notion de paysage et le point de vue scientifique. Cinq propositions qui articulent cette mutation cosmologique - ce bouleversement de l'ordre que nous voyons dans le monde - aux problèmes d'aménagement concrets qui se posent à une société en quête d'identité à travers le sens de son environnement. 
51. L'avenir des paysages de France
Anne Fortier-Kriegel
2.50★ (5)

Ce livre est une introduction à l'art du paysage et une invitation au voyage à travers les pays de France. Arpentant l'espace pour en saisir les lignes de force, en percevoir les couleurs, en humer les odeurs, en toucher les matières, en écouter les musiques, une paysagiste explore huit régions en cherchant, à travers l'histoire et la géographie, les éléments qui fondent le génie du lieu. Cette rencontre est une quête de l'autre, d'un autre vivant, et permet d'aboutir à une synthèse propice à l'aménagement et à la qualité de la vie. Réparer, organiser et transformer chaque endroit en politesse avec le site évite la banalité infligée par les normes techniques et juridiques réglées sur la culture du supermarché et du tout-jetable. Cette vision de la modernité donne toute sa place à l'intelligence collective et permet de conjurer les tendances belliqueuses attachées à l'expression de la mondialisation.
52. Variations paysagères : Invitation au paysage
Pierre Sansot
4.00★ (5)

"Si la notion de paysage mérite d'être honorée, c'est essentiellement parce qu'elle nous rappelle que cette terre, la nôtre, que nos pays sont à regarder, à retrouver, qu'ils doivent s'accorder à notre chair, gorger nos sens, répondre de la façon la plus harmonieuse qui soit à notre attente." A sa manière, mêlant philosophie, littérature et ethnologie, croquis et anecdotes personnelles, Pierre Sansot fait du paysage la géographie sentimentale et sensuelle : paysage dont on admire la beauté, paysage que l'on traverse, paysage qui nous affecte, paysage que l'on écoute, paysage que l'on habite, paysage rural ou paysage urbain...
53. Tivoli : Variations sur un paysage au XVIIIe siècle
José-Luis de Los Llanos
5.00★ (6)

Le site de Tivoli, près de Rome, villégiature connue depuis l?Antiquité, a été l?un des lieux les plus fréquentés par les artistes depuis la Renaissance. A son emplacement s?élevait l?antique Tibur, où vivait la Sibylle. Il en reste une acropole où s?élèvent en particulier deux petits temples célèbres, l?un quadrangulaire, l?autre rond. Plus tard, l?Empereur Hadrien s?y fit construire une villa demeurée fameuse pour son luxe. Beaucoup plus tard encore, à la Renaissance, c?est le cardinal d?Este qui fit élever à son tour une villa située vers les hauteurs, d?où dévalent des jardins en pente agrémentés de célèbres jeux d?eau. A travers l?histoire du temple rond de Tivoli dans la peinture, c?est l?histoire du paysage qui est en fait développée : les Flamands, précurseurs de l?histoire du paysage naturaliste en Europe, en inventent le motif. Les Français du XVIIe siècle lui confèrent une beauté classique et emblématique : Tivoli devient l?expression même du lieu sacré (confondu parfois avec Delphes). Au XVIIIe siècle, la fantaisie s?en empare : le site est travesti, pour les besoins du pittoresque. En une cinquantaine d?oeuvres, l?exposition du musée Cognacq-Jay nous propose de suivre cette évolution. Entre rêve et réalité, les visions des artistes se déclinent en variations subtiles : Vernet, Boucher, Hubert Robert, Piranèse se succèdent pour notre plaisir.  Du 18 novembre 2010 au 20 février 2011 L?exposition Tivoli. Variations sur un paysage au XVIIIe siècle propose une réflexion originale sur l?évolution du paysage, de 1720 à 1830, autour d?un motif particulier : le site de Tivoli et son célèbre temple dit de la Sibylle.
54. L'école de Barbizon et le paysage français au XIXe siècle
Jean Bouret
4.00★ (3)

C'est à Barbizon, petit village situé à l'orée de la forêt de Fontainebleau, qu'allait s'épanouir au XIXe siècle un art essentiellement nouveau en France : le paysage. L'essor prodigieux du pleinairisme et le triomphe de l'impressionnisme ont longtemps rejeté dans l'ombre ceux qui en furent les précurseurs. Ce sont les peintres de Barbizon pourtant, résolument tournés vers la nature et la réalité, qui affranchirent définitivement le paysage des paralysantes conventions académiques et lui donnèrent une impulsion sans précédent dans l'art français. Jean Bouret, dans cet ouvrage abondamment illustré, retrace chronologiquement l'histoire de ce groupe de peintres qui, longtemps décriés pour leurs audaces, finirent par faire école. Partant des sources, de l'?uvrede quelques novateurs autochtones, de l'influence de l'école romantique anglaise et de celle paysagistes hollandais du XVIIe siècle, l'auteur raconte la vie et les luttes de ces « hors-la-loi» farouchement épris de sincérité. Situant les peintres dans le contexte politique, social et artistique de leur temps, il dresse le bilan de ce qui fit l'originalité de ce grand mouvement de révolte et de libération. Il évoque l'envoûtement de la forêt de Fontainebleau où travaillaient Corot, Rousseau le « grand refusé », Diaz, Dupré, Daubigny, Barye, Millet le « révolutionnaire », Daumier, Courbet le « socialiste »... suivis plus tard de Monet, Bazille, Sisley, Renoir, Cézanne, Seurat. Finalement, en rappelant la postérité directe et indirecte de Barbizon, et le retentissement international de sa « mystique », l'auteur souligne l'importance capitale de ce mouvement dans l'évolution de l'art moderne.
55. Paysage / Variations
Manola Antonioli
Ce recueil de textes et d images de 16 auteurs et artistes est issu d un cycle de débat autour du paysage comme variation artistique qui s est tenu à la Maréchalerie, centre d art contemporain de l École nationale supérieure d architecture de Versailles. Il s est construit afin de s interroger sur le paysage en tant que préoccupation contemporaine des architectes, des théoriciens, des artistes, autant que des usagers du territoire. On a coutume de faire du paysage une vue d ensemble qu offre la nature d une étendue géographique. Dans sa Philosophie du paysage, Simmel pose une question simple : le paysage est-il une somme d éléments disparates, ou une unité qui possède une atmosphère ou un état d âme, autrement dit la nature est-elle un tout unifié ou non ? En fait, la nature peut-elle être pensée hors de ce que l homme pense d elle ? Et lorsque l homme, en définissant le paysage, définit la nature, évacue-t-il pour autant la question de savoir si elle a des normes propres et indépendantes ?
56. Au delà des étoiles, le paysage mystique de Monet à Kandinsky
Guy Cogeval
4.40★ (12)

Entrer en contact avec un ordre situé au-delà des apparences physiques, dépasser les réalités matérielles pour approcher les mystères de l'existence, expérimenter l'oubli de soi-même dans l'unité parfaite avec le cosmos : toutes ces quêtes caractérisent le mysticisme, phénomène spirituel présent en parallèle de toutes les religions, sur tous les continents. Pourquoi ne pas en reconnaître la présence dans la peinture symboliste occidentale qui, au crépuscule du XIXe siècle, cherche précisément à élever l'art au rang de médium de l'ineffable, et l'artiste au grade d'initié ? Préparée en collaboration avec l'Art Gallery of Ontario d'Ottawa, l'exposition se propose d'enquêter sur la part mystique du paysage symboliste. L'élévation vers l'infini, l'épreuve de la nuit, la quête de lumière, la recherche de fusion de l'individu dans le tout, l'expérience des forces transcendantes de la nature : ces situations, à la fois sensibles et spirituelles, recherchées ou éprouvées tant par le peintre de paysage symboliste que par le spectateur de ses ?uvres, s'apparentent aux étapes du cheminement mystique. La sélection d'?uvres comprend des paysages de Gauguin, Denis, Monet, Hodler, Klimt, Munch, Van Gogh, mais aussi des principaux représentants de l'école nord-américaine des années 1920-1930, tels Lawren Philip Harris, Tom Thomson ou Emily Carr.
57. Paysages entre nature et histoire
Pierre Wat
Le paysage n'existe que dans l'oeil de celui qui le regarde. Il faut donc suivre les pas de l'homme en marche si l'on veut comprendre comment notre rapport au monde et à l'histoire se dessine : par la confrontation de l'individu et de la nature. Car le paysage, c'est la nature éprouvée : nature traversée, nature possédée, nature sublimée, nature terrifiante, nature qui échappe à qui tente de la conquérir. L'artiste qui s'adonne au genre du paysage nous offre bien plus qu'une simple représentation de morceaux de nature. Il se fait archéologue, scrutant comme dans un livre le sol où affleure la mémoire de l'histoire humaine, sous forme de traces. Ecrire l'histoire du paysage à l'époque contemporaine c'est aussi faire le constat d'une relève : celle qui voit, à partir du début du XIXe siècle, la peinture de paysage se substituer progressivement à la peinture d'histoire afin de porter le grand récit de l'humanité dans ses tentatives de connaître et de façonner le monde. Un genre s'épuise, un autre s'épanouit afin d'explorer d'autres formes de représentation, et d'interrogations. Lorsque le sculpteur français David d'Angers, contemplant La Mer de Glace dans l'atelier de Caspar David Friedrich, à Dresde, dit que le peintre est l'inventeur d'un genre nouveau, la tragédie du paysage , c'est cela qu'il désigne. Cette manière, qui va traverser toute la période contemporaine, de faire du paysage le lieu de l'enfouissement et de l'émergence de l'histoire. Parce que l'histoire devient un présent qui saute à la gorge - révolutions, guerres, massacres, génocides -, les artistes se tournent de façon privilégiée vers le paysage comme une forme capable d'accueillir l'innommable en son sein et d'exprimer ce qui aveugle, terrifie, ou fascine. Peintres, dessinateurs, photographes, de Goya à Sophie Ristelhueber, d'Otto Dix à Zoran Music et Anselm Kiefer, vont s'affronter au paysage comme
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