Je soupçonne mon facteur d’avoir voulu me faire rater cette pépite, sacrebleu ! Mais, ô joie, ô bonheur, j’ai pu dévorer ce premier tome avec délectation ; faisant de “Undead Girl Murder Farce” un des mangas fantastiques gothiques sur ma liste de favoris du genre avec, notamment, “Les mémoires de Vanitas” aux éditions Ki-oon.
Mais cette fois-ci, c’est Panini Manga qui a flairé ce petit bijou du genre. Yûgo Aosaki, star montante du polar japonais, nous plonge dans une France post-révolution d’où on peut encore imaginer les doux effluves des froufrous de la Cour, mais également le sang frais des décapités. Toutefois, l’auteur nous emmène loin de Paris, dans une petite bourgade de l’Est de la France, à la frontière avec l’Allemagne. Un meurtre y a été commis, mais pas n’importe lequel, celui d’une comtesse vampire ! Combo gagnant dans le genre thriller gothique fantasy. Prenez un pays qui a fait la part belle de la Renaissance, des créatures légendaires et voilà un bon lectorat happé par l’ambiance mise somptueusement en valeur par Haruka Tomoyama.
Il ne manquait plus qu’une équipe de détectives privés digne de Sherlock Holmes (d’ailleurs mentionné dans ce premier tome quand la famille endeuillée suit les observations minutieuses d’Aya Rindô et son associé Tsugaru Shin’uchi). J’irai même jusqu’à dire que l’auteur a su s’emparer de la mentalité des auteurs de l’époque pour donner vie à des personnages entre Hercule Poirot d’Agatha Christie et donc Sherlock Holmes de Sir Conan Doyle. Je vous ai dit que j’adore d’ores et déjà ce premier tome ?! D’autant que ce n’est pas tout... si la victime est atypique, que dire des détectives. Tsugaru est un jeune homme rayonnant avec un certain franc parlé qui réchauffe les scènes par sa seule présence, quant à Aya : si vous pensiez que c’était la soubrette à ses côtés, que nenni ! La vraie tête pensante (et c’est le cas de le dire) de cette équipe n’est autre qu’une tête enfermée dans une cage que son acolyte transporte dans leurs enquêtes.
Résultat : nous avons un scénario captivant et un graphisme... un graphisme ! Des détails à foison, un jeu de contraste apportant toute l’ambiance glauque de ce récit et des personnages expressifs, même dans le plus impénétrable mutisme de la servante Shizuku Rindô. De quoi finir d’achever le cœur palpitant de votre chroniqueuse dévouée. Heureusement que la suite ne va pas tarder !
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