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Critiques de Marie-Monique Robin (81)
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Les 100 photos du siècle

Voici un ouvrage rare. On a souvent coutume de dire qu'on ne peut pas tout dire, qu'on ne peut pas tout raconter. Alors, certains pensent qu'il faut choisir un angle d'attaque et s'y tenir.

Ce livre propose un angle d'attaque insolite de l'histoire du XXème siècle, à savoir balayer 100 années de l'histoire universelle en 100 photographies. À chaque fois que c'est possible, le photographe auteur de la photo s'exprime sur elle ou sur les conditions dans lesquelles elle a été prise. Souvent, on voit même en miniature tout le reportage photo dont elle est prélevée.

Cet apparent "petit bout de la lorgnette" nous en apprend en fait mille fois plus sur l'histoire de ce siècle que de bons gros volumes de dissertations savantes.

Ce siècle est vraiment celui de l'avènement de l'image. Son utilisation politique et médiatique est partout.

Beaucoup des images (pas toutes) sont très largement connues mais l'éclairage sur leur contexte de prise de vue ou leur impact est réellement édifiant.

Tout le monde ou presque connaît Chaplin et son kid, le portrait officiel du Führer, la femme pensive de Dorothea Lange durant la grande dépression américaine, l'éclatement du Zeppelin Hindenburg à New York, l'enfant à la casquette qui lève les bras lors de l'évacuation du ghetto de Varsovie, le champignon atomique d'Hiroshima, le baiser de Doisneau, le portrait du Che, le soldat allemand qui saute par dessus les barbelés lors de l'édification du mur de Berlin, l'assassinat de Kennedy, les deux athlètes noirs américains levant le poing sur le podium des jeux olympiques de Mexico pour réclamer l'égalité des droits civiques, Armstrong sur la lune, le baiser de Charles et Diana ou encore l'étudiant de la place Tian Anmen qui s'oppose au char.

Autant d'images plus ou moins présentes dans l'inconscient collectif mais beaucoup, beaucoup d'autres, qui, en un cliché, raconte plus et mieux que des dizaines de livres.

La photo peut avoir un tel pouvoir d'édification qu'il n'est pas étonnant que les puissants de ce monde contrôlent tant leur droit à l'image et sachent tirer parti des grands professionnels du genre.

Bref, un ouvrage édifiant, captivant, intéressant historiquement et sociologiquement donc, à ne pas manquer.

Mais ce n'est bien sûr que mon avis, qui ne vaut surtout pas la peine d'une photo, c'est-à-dire pas grand-chose.
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La fabrique des pandémies

Depuis une vingtaine d’années, des centaines de chercheurs préviennent qu’en précipitant l’effondrement de la biodiversité, les activités humaines ont créé les conditions d’une « épidémie de pandémie ». Puisque la destruction des écosystèmes par la déforestation, l’urbanisation, l’agriculture industrielle et la globalisation économique, est à l’origine des zoonoses, maladies émergentes transmises aux humains par des animaux, y renoncer s’avèrera plus efficace que de poursuivre une vaine course aux vaccins ou de confiner chroniquement les populations. Marie-Monique Robin a interrogé soixante-deux chercheurs du monde entier pour réaliser cette enquête.

(...)

Cet ouvrage est finalement très apaisant, au contraire des torrents d’informations souvent anxiogènes déversées quotidiennement. Il propose un tableau clair de l’origine des virus et surtout, montre que rien n’est irrémédiable mais qu'il est possible d’enrayer l’ « épidémie de pandémie » qui s’annonce, en s’attaquant immédiatement aux causes. Par sa lucidité, il encourage à un certain optimisme, dans la mesure où les solutions sont à portée de mains… déterminées.

Si nombre des chercheurs interrogés portent un regard amer sur les décisions et les réactions politiques, ils désignent très clairement les responsabilités et proposent unanimement une solution aux risques viraux : préserver la biodiversité !



Compte-rendu de lecture (très) complet sur le blog :
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La fabrique des pandémies

Quels sont les ingrédients d'une pandémie ?

A première vue, on pense : virus très contagieux, porté par un vecteur animal (rat, chauve-souris, moustique, pangolin), transmis à un être humain puis un autre et encore un autre, jusqu'à faire le tour de la planète.

Mais d'où sort-il, ce virus ? Fabriqué dans, échappé d'un laboratoire ? Ça reste à démontrer et ce n'est pas l'objet de ce livre, et de toute façon c'est beaucoup plus complexe que cela. L'émergence croissante et accélérée de virus et des zoonoses qu'ils transmettent est largement favorisée par la destruction de la biodiversité. Cette destruction est notamment provoquée par la déforestation, la fragmentation des habitats naturels (par la construction de routes par exemple), les monocultures qui elles-mêmes répondent à des enjeux liés à l'agro-business et au profit, le tout à une échelle exponentielle. Cette destruction provoque, quant à elle, en aval, une "vraie aubaine" pour les agents pathogènes, car "en modifiant dramatiquement les écosystèmes nous leur ouvrons un nombre infini d'opportunités de s'installer dans de nouveaux hôtes. Si vous ajoutez à cela l'urbanisation galopante [...] puis la globalisation effrénée des échanges et, enfin, le dérèglement climatique, vous avez là un cocktail absolument inédit dans l'histoire de l'humanité, qui crée la base écologique permettant aux maladies infectieuses de se répandre en un temps record n'importe où sur la planète" (D. Brooks, biologiste de l'évolution).

Les 61 autres scientifiques interrogés par M.M. Robin dans cet ouvrage ne disent pas autre chose, et certains le disent d'ailleurs avec beaucoup d'amertume, voire parfois de désespoir.

Parce que tout cela est connu (c'est en 1968 que sont abordés publiquement pour la première fois les liens entre perte de biodiversité et santé, lors d'une conférence de l'Unesco sur la biosphère à Paris), su, démontré, prévisible, prévu.

Pour tous ces chercheurs, la solution existe : préserver la biodiversité, maintenant et tout de suite.

Facile à dire.

Parce que c'est une solution sur le long terme. Et c'est là tout le problème.

La première réaction à la pandémie de Covid a été une réaction "à l'ancienne" : le confinement. Puis on a embrayé sur les vaccins. Tout cela c'est très bien (façon de parler), mais cela ne fait que parer au plus pressé, c'est la solution d'urgence, de facilité, à court terme, cela ne soigne que le symptôme et cela ne traite pas la cause. Les plus optimistes diront qu'une fois la crise passée, tassée, on envisagera les solutions à plus long terme. Mais qui ça, "on" ? les intérêts politiques et économiques (et l'individualisme) sont généralement très myopes, voire aveugles à l'horizon, et semblent avoir bien peu de capacité (de volonté) à penser plus loin : "les mesures que nous devrions prendre [...] impliquent un changement dans les relations que les humains entretiennent avec leur environnement, comme leur rapport à la faune sauvage, ou leur manière d'exploiter les forêts et les océans. Et c'est peut-être ce qui fait peur..." (D. Civitello, biologiste). Cela implique de considérer que l'humain fait partie de cette biodiversité, sans lui être supérieur, contrairement aux tenants de l'écomodernisme : "d'après ses adeptes, l'homme est au-dessus de toutes les autres espèces peuplant la Terre et ne fait pas partie de la nature, qui est « déchaînée et sauvage » [...]. Pour eux, l'utilité de la nature se mesure à l'aune de ce qu'elle nous apporte ou nous inflige : elle nous fait du bien ou du mal. C'est ainsi qu'est né le concept de "service écosystémique" qui réduit la nature à un pourvoyeur de services pour l'humanité".



Il serait temps aussi de mettre fin à la logique de "silos" qui a séparé, par exemple, les médecines humaine et vétérinaire au début du 20ème siècle, "une erreur monumentale" (J. Zinsstag, épidémiologiste) à l'origine de la résistance aux antibiotiques. Décloisonner non seulement les différentes disciplines scientifiques, mais plus largement mettre en lien sciences, économie, culture, puisque tout est lié et que le bien-être humain dépend de la santé des écosystèmes : "le fait de bénéficier de bonnes relations sociales, qui peut paraître relever de considérations abstraites, comme le respect, la confiance, le sens de l'éthique ou de la moralité, s'effondre lorsque l'environnement dysfonctionne ou se dégrade, conduisant à des conflits et à des violences contre les plus pauvres et les plus vulnérables" (S. Naeem, écologue et biologiste). Un effondrement causé par "l'uniformisation de la pensée, qui considère la diversité – biologique ou culturelle – non pas comme une richesse, mais comme un obstacle à un type de développement fondé sur l'extraction et la consommation exponentielle des ressources naturelles" (L. Maffi, linguiste et anthropologue).

Comme une biodiversité idéale, "La fabrique des pandémies" est un ouvrage très riche, dense, mais fluide à lire et très accessible, fondé sur des entretiens avec des scientifiques renommés dans leurs disciplines respectives, et étayé de références solides (pour autant que je puisse en juger).

Un beau travail d'enquête, et un récit bien construit. J'espère que ce livre deviendra un documentaire, qui pourrait avoir bien plus d'impact sur le grand public qu'un essai de 300 pages, aussi lisible soit-il. Un impact qui provoquerait une réaction radicale et nécessaire pour secouer l'infinie inertie des gouvernements. Sans ça (et je ne suis pas une optimiste), l'avenir d' "épidémie de pandémies" que nous annonce ce livre est bien peu réjouissant...
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La fabrique des pandémies

Marie-Monique Robin nous présente cette enquête très intéressante sous forme d’entretiens avec moult chercheurs.

Le constat est là, si nous ne changeons pas notre rapport à la Nature, nous allons vivre des confinements chroniques. Trouver des vaccins, c’est bien. Mais préserver la santé humaine passe par une approche holistique en préservant la biodiversité et la santé de la Terre. Sinon les maladies contagieuses émergentes vont s’exprimer avec des fréquences inquiétantes. Pourquoi ? Car nous sommes entrain de détruire les équilibres des écosystèmes et leur effet dilution et de fabriquer des ponts pour les zoonoses avec la déforestation et l’élevage intensif.

Des solutions existent. A nous de faire les bons choix. Rapidement… Il y a urgence. Ne franchissons pas certains points limites. Envisageons d’autres solutions que la consommation et le PIB comme choix collectif.
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La fabrique des pandémies

2020, émergence du covid. L'auteure retranscrit l'interview par skype d'éminents spécialistes. Cela donne une compilation décousue de références, documents scientifiques, compte rendu d'expérience, redondances, âpreté d'une thèse de doctorat. (rires.)

N'étant pas spécialiste en microbiologie un ouvrage de vulgarisation m'aurait sans doute mieux convenu.



J'en retiens un nombre important de pestes, anthrax, allergies, maladie de lyme et autres virus dont l'émergence est favorisée par la déforestation, les monocultures, l'urbanisation, le bouleversement des écosystèmes, le changement climatique.

Intéressant, la constitution de notre microbiote dès nos premières années, l'effet bénéfiques des nématodes dans nos intestins, l'insensibilité aux allergies chez des souris injectées de matières fécales d'enfants élevés dans des fermes traditionnelles!



Solution pragmatique, le contrôle des naissances qui ne peut être réalisé qu'en supprimant la pauvreté.

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La fabrique des pandémies

Tant que l'économie aura priorité sur la santé humaine , les changements climatiques , l'agriculture et l'élevage intensifs continueront à nous faire subir des catastrophes climatiques et sanitaires . C'est ce que nous promet ce livre à travers les études faites par la communauté scientifique . Le dégel du permafrost , la fonte des glaciers , les sécheresses et inondations atteignent la cote d'alerte , les Zoonoses ou prolifération des parasites animaux sont responsables de divers soucis qui chaque année prennent de l'ampleur :

-- PESTE AVIAIRE OU PORCINE

-- DENGUE

-- CHIKUNGOUNIA

-- MALADIE DE LA VACHE FOLLE

-- COVID

-- MOUSTIQUE TIGRE

-- FRELON ASIATIQUE

-- DISPARITION DE LA BIODIVERSITE

-- MORTALITE DES INSECTES BUTINEURS

-- ETC .....

Témoignent dans ce livre des scientifiques de diverses branches qui sont tous d'accord sur les menaces à venir . Tous , au travers des études réalisées , parfois préconisées et financées par différents états , ont remis leurs alarmantes conclusions mais l'on continue , au nom de la sacro sainte économie , à naviguer dans le mauvais choix qui rejette toute action contraire aux intérêts du capitalisme . Quel sera le prochain virus après le covid ? Combien seront nécessaires pour entrainer l'action qui , logiquement , devrait depuis longtemps découler de la réflexion . A trop repousser l'échéance , le choc dans le mur sera bientôt inévitable , pronostiquent de nombreuses études , suivies d'un étourdissant silence .
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Le monde selon Monsanto : De la dioxine aux..

Fondée en 1901 à Saint-Louis, dans le Missouri, Monsanto fut une des plus grandes entreprises chimiques du XXe siècle, spécialiste notamment des plastiques, polystyrènes et autres fibres synthétiques, avant de devenir le premier semencier de la planète, propriétaire de 90% des OGM cultivés dans le monde. C'est d’ailleurs pourquoi 70% sont résistants au Roundup, l’herbicide vedette de Monsanto que la firme a toujours présenté comme « biodégradable et bon pour l’environnement ». Pollution, manipulation, collusion avec les administrations, corruption, Marie-Monique Robin enquête sur les coulisses de la multinationale.

(...)

Résultat de quatre années d’enquête extrêmement rigoureuse, cet ouvrage remarquable n'autorise plus aucun doute sur les méthodes et les intentions de Monsanto.



Article complet sur le blog.
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La fabrique des pandémies

Voilà un livre qui va bien avec l'époque que nous vivons, confinés, vaccinés ( ou pas) masqués et nous savons que nous n'allons pas en sortir de sitôt !

Marie-Monique Robin interviewe un nombre impressionnant de scientifiques (le nombre est précisé dans le texte je ne m'en souviens plus), et tous disent que nous aurions pu éviter cette pandémie si nous avions protégé, les forêts préservé la biodiversité, évité de déplacer les animaux (et les hommes aussi) à travers la planète. Bref protéger notre environnement, ne pas privilégier les intérêts économiques à court terme plutôt que les les intérêts à long terme. Mais ils nous disent aussi qu'il faut surtout et avant tout lutter contre la pauvreté si on veut préserver notre environnement.

Tous ces arguments sont expliqués, démontrés, les raisonnements sont clairs, le lecteur n'a pas de mal à suivre même si quelquefois une relecture est nécessaire.

Alors on arrive à la fin de la lecture et on se demande pourquoi les gens qui cherchent, travaillent, expérimentent ne sont pas écoutés pourquoi ce gaspillage de matière grise.

Je ne voudrais pas être mauvaise langue mais je crois deviner la raison pour laquelle on ne les écoute pas, je pense que certains devraient renoncer à faire des profits faramineux pendant que d'autres meurent de faim bref une lecture qui remue !
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La fabrique des pandémies

Le premier des mérites de cet excellent essai est de nous rappeler, à l'heure où nous avons tous les yeux rivés sur le thermomètre, que la catastrophe qui a commencé ne se limite pas à la question climatique : la chute de la biodiversité est au moins aussi cataclysmique que celle de la hausse des températures.

Et cette biodiversité ne décline pas par le fait du hasard : la destruction des espaces naturels, des écosystèmes les plus riches et les plus variés, à commencer par les forêts primaires, sont la résultante d'une urbanisation à tout va, d'une mondialisation commerciale délirante (commencée il y a fort longtemps avec les routes de la soie comme la colonisation et poursuivie aujourd'hui sans aucune vergogne et malgré tous les faux semblants), d'un course folle à l'appropriation du monde et à la réification de la vie, bref d'un rapport au monde criminel : pour les perdants du système parmi les hommes, comme pour le reste du vivant qui disparait sous nos yeux. Pour notre plus grand malheur à terme puisque les pandémies n'iront qu'en s'accroissant et, potentiellement, en étant de plus en plus létales.



Nous ne pourrons plus jamais être inconscients après avoir lu des ouvrages comme La fabrique des Pandémies. Et nous serons donc d'autant plus criminels que nous poursuivrons dans cette voie que d'aucun osent appeler le « progrès » ou le « sens de l'histoire ».

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Les 100 photos du siècle

Servi par une fort jolie mise en page ( à base de gris de voir et de rouge) voici 100 photos s'étalant de 1898 à 1997 pour retracer l'histoire du XXème siècle. Elles sont joliment reproduites sur des formats variés et sont accompagnées d'une sobre analyse et d'un historique qui font de ce livre un livre de référence. On trouvera ainsi un best off de grands chefs-d'oeuvre signés Dorothea Lange, Cartier-, Marc Riboud, Gilles Caron parmi bien d'autres. Et puis on trouve aussi des photos moins célèbres, tout aussi passionnantes par ce qu'elles racontent du siècle passé. C'est parfois d'un tragique effrayant. La dépouille d'Aldo Moro assassiné en 1978 anticipe un changement d'époque en Italie qui mène jusqu'au désastre actuel. Une jeune Colombienne prise dans l'éruption d'un volcan regarde fixement le photographe. Elle mourra peu après.

Le livre ne se limite pas à l'impitoyable chronologie d'un siècle tragique, on trouvera aussi un superbe portrait de Bob Marley et la rigolote arrestation sur un stade anglais d'un nudiste en 1974.

Un très beau livre en tout cas ( et très facile à dénicher, j'en témoigne ) pour remettre en perspective les décennies écoulées. Histoire de la photographie, et histoire tout court se mêlent ici intimement.
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Notre poison quotidien

Voici une lecture qui ne choque, interpelle, fait froid jusque dans les tréfonds de la moelle osseuse !

Il ne s'agit pourtant pas là d'un roman écrit par un maitre de l’épouvante (hélas) mais d’une véritable monographie à caractère scientifique sur les ravages des pollutions dues aux pesticides.



Le propos est l'œuvre d'une journaliste qui maitrise son sujet, joue le jeu de l'approche scientifique en citant systématiquement ses sources. Son engagement et sa passion ne laisse pas de place au doute, mais il est parfois difficile de la suivre tant le propos peut être (souvent) complexe. Il sera donc nécessaire de faire un effort de concentration et d'être pleinement éveillé avant d'entreprendre cette lecture. La démarche n'est par ailleurs par exempte de petit travers. Ainsi à de nombreuses reprises, l'auteur nous fait part des nombreuses difficultés qui touchent à la reconnaissance d'un (ou de plusieurs) phénomènes. Ces épisodes sont assez redondants. Ils servent à enfoncer le clou, démontrer des permanences d'autant plus incompréhensibles qu'elles concernent des humains. Ce choix (qui se justifie amplement) donne toutefois un côté revendicateur qui dessert le livre.



Le périmètre de l'enquête tel qu'il ressort de la lecture n'est au demeurant pas aussi complet et immersif que le laisse entendre la quatrième de couverture. Marie-Monique Robin opère des choix en parlant des pesticides agricoles, des perturbateurs endocriniens, de l'aspartame et du bisphénol A. Autant dire que nous touchons là aux intrants et contenants mais pas directement aux aliments... dommage ! D'autant que le texte donne une curieuse impression de répétions à de nombreuses reprises. Les témoignages auraient sans doute gagnés à être moins nombreux ou traités de manière plus succincte, même si là aussi ils dénotent la qualité de la recherche. L'équilibre entre exhaustivité et confort de lecture est toujours difficile à trouver…



Le style de la journaliste est heureusement là pour nous réveiller à plusieurs reprises, tant les thématiques sont complexes. Assez étrangement, ces moments-là ne sont pas très fréquents. Ils démontrent également que l'ouvrage est moins le travail d'une journaliste (sinon pour les investigations qui ont demandé tant de temps et d'énergie) que celui d'une scientifique.



En résumé Notre poison quotidien est un manuel, un ouvrage complexe mais une référence. Il amène à une prise de conscience, d'autant plus nécessaire qu'elle touche le quotidien des humains à l'échelle planétaire (ou du moins des pays industrialisés). Et oui... rien de moins. Une lecture à mettre dans toutes les mains donc... et le plus rapidement possible !
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Le monde selon Monsanto : De la dioxine aux..

froid dans le dos ces vérités !

on nous empoisonne depuis des décennies pour faire ... du "fric" ! d'un autre côté, les cancers font travailler les labos ... (association de malfaiteurs ?) ; on devrait distribuer "le monde selon monsanto" à tous : du plus petit au plus grand : ouvrons les yeux et réveillons-nous ! comment disait-il déjà ? indignons-nous et agissons au lieu d'attendre benoîtement qu'on nous assassine !
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Le monde selon Monsanto : De la dioxine aux..

J’ai mis énormément de temps à lire cette enquête sur l’entreprise Monsanto, version papier du reportage diffusé sur Arte il y a quelques temps. J’ai en effet un énorme défaut, lorsque je lis ce genre de chose, je suis tous les liens donnés. Ca ne facilite pas la lecture. Celui qui a déjà lu 64 pages en anglais sur le suicide des agriculteurs en Inde comprendra ma douleur. En outre, je n’ai jamais pris autant de notes. C’est un sujet qui m’intéresse puisque je suis fille d’agriculteur et que les produits phytosanitaires et les semenciers ont fait partie de mon quotidien pendant toute mon enfance (indirectement bien sûr, mes parents ne sont pas des tortionnaires qui envoyaient leurs enfants manier des produits dangereux à la sortie de l’école) et aujourd’hui encore, il m’arrive d’assister à de passionnantes conversations sur les avantages comparés de telle et telle variété de blé en terme de rendement ou de verse. Ma vie est tout à fait palpitante, n’est-ce pas ?



Pour en revenir au livre, la thèse de Marie-Monique Robin est simple (voire simpliste ?) : Monsanto est prête à tout pour s’emparer de l’agriculture mondiale, ne se préoccupe pas de la santé humaine et met sur le marché uniquement des produits dangereux, que ce soient les PCB, le Roundup ou les OGM. Ses dirigeants infiltrent ou menacent tous les niveaux des Etats et toutes les institutions, y compris scientifiques.



Le début est incontestable, lorsque l’auteur évoque le scandale du PCB dans les années 70. Là, la journaliste s’appuie sur des faits reconnus et la seule chose qui me gêne un peu, c’est une forte tendance à vouloir faire pleurer dans les chaumières. S’en tenir aux faits me semble toujours plus probant que d’abuser d’un vocabulaire du domaine de l’émotion, phénomène assez généralisé et très agaçant du reportage de nos jours, qui passe encore moins à l’écrit. Cette petite facilité n’enlève rien à la démonstration cependant. Les problèmes posés par le lobbying et les liens entre économie et politique sont intéressants aussi mais parfois plus affirmés que clairement démontrés. Toute la partie sur les liens entre FDA (Food and Drug Administration, en charge de la réglementation légale pour la mise en place des produits sur le marché) et Monsanto (cela dit, ça marcherait avec la plupart des grandes entreprises) est intéressante. On voit que les liens étroits par le jeu des chaises musicales entre les entreprises et l’administration sont au moins discutables d’un point de vue éthique. Cela mériterait un livre en soi et pas juste quelques dizaines de pages.



La suite en revanche a fini par beaucoup me gêner. C’est un bel exemple d’une démonstration à charge avec une succession d’argumentations biaisées et d’affirmations assez vaguement étayées. Je ne prendrai qu’un exemple mais c’est loin d’être le seul. Le Roundup (un herbicide, produit phare de l’entreprise) est d’abord pris sous l’angle de l’argument de la publicité mensongère, ce qui est incontestable puisque la société a été condamnée : le produit n’est pas biodégradable à 100%. C’est alors que la démonstration part en vrille. De biodégradabilité, on passe à la toxicité (au passage, si le public fait l’amalgame entre les deux, j’imagine que ça ne nuira pas à la diabolisation voulue du produit et c’est toujours ça de gagné pour la suite) et alors, Marie-Monique Robin nous explique pourquoi il faut absolument interdire le Roundup et cette raison, c’est ... que des gens se suicident avec. Eh oui, j’ai découvert grâce à cet ouvrage qu’il ne faut pas boire de Round up (en tout cas, moins de ¾ de tasse, la dose létale). Alors, dans ma grande bonté, plutôt que de vous faire la liste de tous les produits qui devraient être interdits pour cause de suicide (ça va quand même de la corde (il faut dénoncer la Corderie royale de Rochefort) aux rivières, surtout celles avec des ponts - oui, interdisons les ponts et rendons Bouygues responsable), je vais vous apprendre que si une personne de 60 kg avale 240 grammes de sel, elle meurt aussi. Attention aussi à l’aspirine : chez les adultes, l’intoxication aiguë intervient à partir d'une prise de 10 g (http://www.freewebs.com/medicaments/medicament_aspirine.htm). Il est donc temps d’interdire l’aspirine, et je ne parle même pas du sirop contre la toux et du doliprane, véritables bombes à retardement (oui, avec moi, apprenez à manier le vocabulaire catastrophiste de base). Bref, si demain vous vous empoisonnez en avalant un sachet de sel entier, il ne faudra pas vous plaindre, je vous aurai prévenus.



Pour le reste, toute la démonstration (plus de la moitié du livre) est basée sur le prétendu danger lié aux OGM. Je n’ai pas vraiment d’avis sur le sujet. Le problème, c’est qu’il est difficile de juger si on manque de connaissances scientifiques comme c’est mon cas. Le principe « d’équivalence en substance » utilisé par la FDA (avec l’influence de Monsanto) pour faire passer la réglementation sur les OGM aux Etats-Unis est contesté par les anti-OGM. Mais là, j’avoue avoir eu du mal à suivre l’explication. Il y a aussi bataille d’experts sur des études, chacun y allant de son interprétation. Voici une étude qui est mise en cause par certains témoins : http://jn.nutrition.org/cgi/reprint/126/3/717. J’ai un peu cherché ce que les partisans OGM disaient de cette étude et en comparant avec ce que dit le chercheur interrogé par Marie-Monique Robin, il semblerait que ce soient plutôt ses adversaires qui aient raison puisque page 7, on peut lire que « There were no gross pathologic findings observed at necropsy that were considered related to genetic modification. However, the livers of several animals (males predominately) fed GTS and parental-line ground soy beans appeared a darker brown at necropsy; the liver of one diet control male also appeared darker. Because rats fed processed GTS and parental-line soybean meal did not exhibit a similar incidence of darker brown livers at necropsy, this finding may have been related to feeding rats high dietary levels of ground soybeans. Because this finding occurred both in rats fed ground GTS and in rats fed ground parental-line soybeans, it was not considered to be related to genetic modification. ». Bien sûr, là, je suis assez circonspecte parce que je ne suis pas scientifique et il y a forcément des termes qui m’échappent, donc c’est difficile d’avoir un avis absolument tranché.

Mais dès que l’on sortait de l’explication purement scientifique, là encore, beaucoup d’arguments sont à la limite de la mauvaise foi. Comme lorsqu’elle tire des conclusions très ‘personnelles’ de réponses de Robert Shapiro (ancien PDG de Monsanto). Il est convaincu de la nécessité pour Monsanto de se lancer dans le développement durable et pense que les OGM en font partie, et pourtant il n’achète pas de produits laitiers biologiques (en relation avec le rBGH, l’hormone laitière). Ah ah ! Pris en flagrant délit ! De quoi je ne sais pas mais apparemment, pour l’auteur, c’est un signe. Bon, comme je suis plutôt de l'avis de ce méchant homme, même si j’ai tendance à penser que Monsanto n’est pas forcément le meilleur symbole de développement durable, je ne vois pas trop où est le problème.



Ensuite, en suivant les liens donnés, j’ai eu quelques surprises. On a l’impression par exemple que de multiples documents viennent affirmer la toxicité des OGM. En suivant les liens, je me suis aperçue qu’en fait, tout tourne toujours autour de deux ou trois mêmes études (contestées par le reste de la communauté scientifique mais c’est tellement nébuleux que à part de la confusion, ça ne m’a pas apporté de réponse et je n’ai pas réussi à me faire d’opinion entre complot mondial d’un côté et excès de diabolisation de l’autre), qui sont reprises à l’infini par les anti-OGM. Les liens renvoient aussi très souvent à des articles de journaux étrangers qui utilisent les mêmes sources sans jamais les mettre en doute (alors que, quand tout ce qu’on trouve est sous-tendu par une idéologie, même sympathique à priori, cela devrait être questionné, me semble-t-il, que ce soit dans le domaine économique, politique ou environnemental). Là encore, la plupart des liens renvoient vers des organisations écologistes (dont la composition des comités scientifiques prêtent parfois à rire en plus), anti-OGM par principe et quand on essaie de voir sur quoi elles se basent, c’est le flou le plus total, toutes reprenant mot pour mot les mêmes phrases toutes faites censées être basées sur ces mêmes études contestées qui tournent en boucle. Pour moi, tout cela n’est donc pas totalement convaincant même si c’est troublant.



Mais le pire, c’est que les agriculteurs m’ont l’air bien trop passifs pour que ce soit honnête. On m’explique que l’hormone laitière est super dangereuse et provoque énormément de problèmes de mammites et là, j’avoue que je ne comprends pas bien les agriculteurs américains. Seraient-ils plus stupides que tous les agriculteurs autour de moi, qui quand ils sont déçus par un produit en changent ? Pareil pour les OGM. On ne parle pas de machines-outils hyper coûteuses qui prennent des années pour être rentabilisés. Lorsqu’un agriculteur n’est pas satisfait de la semence qu’il a utilisée, il en change (cela fait bien longtemps que la plupart des agriculteurs rachètent tous les ans leurs semences dans les pays occidentaux), donc cette idée qu’il soit difficile de revenir en arrière dans le cas des OGM, j’avoue que j’aurais besoin de beaucoup plus d’arguments pour être convaincue qu’une simple affirmation. Les agriculteurs indiens pourraient très bien revenir à des semences traditionnelles moins chères. Pourquoi s’obstinent-ils à semer ces plantes (et même de plus en plus nombreux, semble-t-il) s’ils voient qu’elles n’apportent pas plus de bénéfices que d’inconvénients à leurs voisins qui les utilisent ? S’il y avait tant de problèmes, serait-ce économiquement viable ? Le produit ne disparaîtrait-il pas de lui-même ? Cela fait pourtant des années que ces semences sont utilisées. Voilà des questions que je me pose à la lecture de ce livre. Au moins, les quelques pages qui expliquent pourquoi les résultats du Roundup-ready ne sont pas miraculeux sont probablement les seules qui ne m’ont pas fait sursauter et je les ai même trouvées très convaincantes (ça fait quand même seulement une dizaine de pages sur l’ensemble) sauf que finalement, c’est une cause plus politique que technique qui explique leur échec (le maïs s’est effondré à l’exportation en raison du rejet européen). Donc, globalement, plus j’avançais dans ma lecture et plus j’étais sceptique. Le problème, c’est qu’à force d’accuser chaque chose et chacun de tous les maux, ça finit par paraître un peu trop pour être honnête. Ainsi, dans le chapitre sur le brevetage du vivant, les agriculteurs américains sont présentés comme de pauvres victimes innocentes. Alors là, je veux qu’on me les présente. Un agriculteur qu’on oblige à signer quelque chose contre son gré, c’est une espèce rare qu’il faut exposer. Les agriculteurs occidentaux sont aussi des chefs d’entreprise qui savent en général faire jouer la concurrence et s’ils signent ces contrats, encore une fois, c’est qu’ils y trouvent certainement leur compte d’un point de vue économique. Que l’on puisse reprocher des abus à l’entreprise, certainement, mais qu’on le fasse au moins avec honnêteté. Même quand la journaliste dénonce les méthodes odieuses de l’entreprise en cas de litige avec ces agriculteurs, on commence par s’insurger devant des cas de toute évidence scandaleux, avant que ça devienne vite n’importe quoi. Sur cinq exemples d’agriculteurs abusés, deux sont d’une mauvaise foi totale. Ainsi le témoignage le plus intéressant qui montre bien des pratiques peu reluisantes et qui est en soi très efficace est gâché par d’autres qui font rire tellement ils sont maladroits. Ainsi, un certain Mitchell Scruggs garde des semences OGM Monsanto pour l’année suivante (contrairement au contrat qu’il a accepté de signer) car il trouve ça cher et pour des raisons idéologiques. Si c’est trop cher et qu’il refuse le principe de ne pas garder ses semences, qu’est-ce qui l’empêchait de semer uniquement des non-OGM ? (D’autant que 25% de ses semences sont encore conventionnelles) Ne sait-il pas que Monsanto a des concurrents très bien positionnés qui se feraient certainement un plaisir de lui vendre d’autres semences, qu’elles soient OGM ou pas ? Et en plus, ça lui ferait les pieds à Monsanto de perdre son marché. Ca, c’est un mystère qui n’est pas vraiment résolu dans ce livre. Personnellement j’ai deux pistes, idiotie ou malhonnêteté mais faute d’indice... Donc, Michael préfère tricher avec la plus parfaite mauvaise foi et est fort surpris d’être poursuivi en justice.

Plus largement, la vision de l’agriculture véhiculée par ce livre me hérisse carrément. Ca se résume à « au temps de la bouillie bordelaise, c’était mieux » (d’ailleurs existe-t-il des études sur les méfaits du cuivre sur l’environnement ? Je serais curieuse de le savoir). Cette vision idyllique et simpliste de l’agriculture traditionnelle pure et naturelle et donc sans dangers (ah le bon vieux temps des charançons qui tombaient dans la soupe !) opposée à une agriculture moderne sans foi ni loi me porte sur les nerfs de plus en plus. L’idéologie de la journaliste est tellement visible que ça en devient désagréablement perturbant. Le vocabulaire béatifiant sur la nature laisse pantois. « Notre bonne vieille mère nature » (elle me semble au moins être aussi souvent capable de congeler ses enfants que d’être bonne pour eux, cette mère, me semble-t-il) est mise à toutes les sauces. Les seuls scientifiques qui ne sont pas corrompus sont ceux qui partagent son point de vue, même s’ils ne s’expriment pas dans leur domaine de compétence. Personnellement, ça ne me suffit pas pour être convaincue.



J’ai en fait parfois eu le sentiment qu’on essayait quasiment de me manipuler en faisant vibrer la corde sensible plutôt que mon cerveau. Un comble pour un ouvrage qui se veut dénonciateur. Dans le fond, je trouve que le vrai problème, ce n’est pas Monsanto mais c’est la FDA, dont le mode de fonctionnement est certes contestable, et le principe même du lobbying qui n’est pas l’apanage de Monsanto, loin de là, fait beaucoup de dégâts. Pour le reste, j’ai beaucoup de doutes, la démonstration me semblant trop être un mélange de théorie du complot et d’écologie de comptoir. Souvent, Monsanto est coupable là où il me semble que ce sont plutôt des Etats et leur politique ultra libérale qui sont responsables des abus. Je n’ai finalement pas le sentiment d’avoir appris grand-chose sur Monsanto. Mais ici, il s’agit d’ailleurs surtout d’une attaque contre ses produits et surtout les OGM. Certes, c’est une entreprise cynique dont les pouvoirs sont trop délayés pour que quiconque soit responsable. Certes, ils tentent de mettre en place des choses inacceptables, mais n’est-ce pas aux pouvoirs publics de jouer leur rôle alors ? Certes, les discours scientistes et béatifiants à base de « on va sauver le monde » d’une entreprise dont le premier objectif est le profit sont assez risibles. En dehors du gros scandale des années 70 (là, on est vraiment dans l’infâme), certaines choses sont encore inacceptables mais rien de ce qui est dans ce livre ne me semble effroyable au point de justifier un tel déchaînement.



Sur le fond, je ne sais donc pas trop ce que vaut ce livre faute de capacités scientifiques pour le décortiquer plus avant. Sur la forme, je le trouve souvent sujet à caution et il y a trop de points qui m’ont semblés aberrants pour que je puisse accepter le reste sans plus de preuves que des témoignages (comme pour les maïs ‘monstres’ du Mexique). Le problème ici, c’est que s’il y a démonstration de réels dangers, ils sont noyés dans la masse du flou artistique et des imprécisions (le mélange des causes de tout ce qui est dénoncé pour l’Argentine et l’Inde* –je me suis demandée à plusieurs reprise ce que Monsanto venait faire dans ces histoires - serait presque risible si ce n’était une enquête censée être sérieuse) et au bout d’un moment, je me dis que si elle se trompe sur un point, elle peut aussi bien se tromper sur tout et que si ce n’est pas le cas, comment savoir ce qui est vrai ou pas ? Dans le doute, je vais donc m’abstenir de prendre ce livre au sérieux. J’ai en fait surtout appris que la surproduction agricole est un problème (c’est déjà arrivé avant les OGM), que les gros exploitants argentins se comportent très mal vis à vis des petits paysans locaux et que le surendettement et l’usure en Inde sont très importants. Que cela soit directement lié à Monsanto me semble plus sujet à caution.



Je ne regrette pourtant pas ma lecture. Cela me permettra d’aborder désormais les documentaires télévisés avec beaucoup plus de circonspection. En regardant le documentaire filmé, je dois reconnaître que je n’aurais certainement pas eu le même regard critique. Lire un témoignage n’a pas le même impact que voir une sympathique victime en vrai et on n’a pas le temps de s’arrêter pour réfléchir vraiment à ce qu’on a entendu et à en percevoir les limites. Avec un livre, on est moins dans la compassion immédiate ou l’émotion et plus dans la réflexion.
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Le monde selon Monsanto : De la dioxine aux..

ROBIN, Marie-Monique. Le monde selon Monsanto : de la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien. Arte éditions, 2009. 385 p.



Présentation de l'éditeur



Implantée dans quarante-six pays, Monsanto est devenue le leader mondial des OGM, mais aussi l'une des entreprises les plus controversées de l'histoire industrielle. Dans les dernières décennies, la firme a accumulé les procès en raison de la toxicité de ses produits (PCB, " agent orange, ou hormones de croissance bovine et laitière). Pourtant, elle se présente aujourd'hui comme une entreprise des " sciences de la vie convertie aux vertus du développement durable. Grâce à la commercialisation de semences transgéniques, elle prétend vouloir faire reculer les limites des écosystèmes pour le bien de l'humanité. Qu'en est-il exactement ? S'appuyant sur des documents inédits, des témoignages de victimes, de scientifiques ou d'hommes politiques, ce livre retrace l'histoire d'un empire industriel, qui, à grand renfort de rapports mensongers, de collusion avec l'administration nord-américaine, de pressions et tentatives de corruption, est devenu le premier semencier du monde. Et il révèle notamment le rôle joué par Monsanto dans le formidable tour de passe-passe qui a permis l'extension planétaire des cultures OGM, sans aucun contrôle sérieux de leurs effets sur la nature et la santé humaine.



Avis :



"Je me doutais bien que les multinationales n'étaient pas des œuvres de bienfaisances mais je reste atterrée par un tel cynisme et mépris de l'humanité. Monsanto c'est l'agent orange pendant la guerre du Vietnam, les hormones de croissances bovines, le PCB et les OGM. Au delà de la polémique sur la nocivité ou non des OGM (mais maintenant il me faudra de sérieux arguments pour défendre ces derniers), c'est aussi la privatisation du vivant dont il est question. Privatisation qui entraîne des conséquences catastrophiques pour la biodiversité, la santé des populations humaines et la survie des pays du sud. Omniprésente et omnipotente , Monsanto étend sa toile sur le monde et pour elle la fin justifie les moyens.

Bravo à M-M Robin pour son enquête dense, courageuse, fouillée, responsable; c'est grâce à des journalistes comme elle que sont dénoncés des pratiques criminelles, mafieuses, qui mettent en péril le sort de la planète entière. Avant d'être un livre "le monde selon Monsanto" est en premier lieu un film (que l'on peut visionner sans peine sur le net). Cette enquête c'est aussi la voix donnée aux citoyens consommateurs, aux petits agriculteurs qui dans le monde essayent de survivre en proposant une nourriture saine tout en vivant dignement. Je conseille vivement la lecture de ce livre passionnant; qui montre également qu'une résistance est possible et qu'il est indispensable de rester vigilant et de ne pas se laisser impressionner par les discours méprisants de ceux qui veulent faire croire au simple citoyen qu'il n'y connait rien".



Le film : http://video.google.com/videoplay?docid=-8723985684378254371



Livre lu dans le cadre de l'opération masse critique
Lien : http://livresetlibre.canalbl..
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La fabrique des pandémies



La Fabrique de la pandémie, constitue un ouvrage très intéressant, publié avant le film qui sort ces jours-ci, il est le fruit du confinement pour cette anticipation par rapport au film, l’autrice, Marie-Monique Robin est une journaliste d’investigation chevronnée, elle a notamment réalisé le film documentaire «  le monde selon Mosanto »

Fondé sur l’interview de plusieurs dizaines de scientifiques, dans une dizaine de pays, c’est un parcours de grande qualité pédagogique, sans langue de bois, avec force détails et à chaque fois le parcours du scientifique interrogé, souvent le point de départ de sa vocation et ses motivations pour approfondir sa recherche sont exposés, très simplement, ce qui nourrit le fil rouge des découvertes et interrogations de Marie-Monique Robin et par ricochet celles du lecteur.

Le livre regorge de références, de décryptages d’expériences et nous passons en revue les pathogènes, les maladies associées.

La thèse centrale développée magistralement et très simplement ici est que le seul antidote face aux maladies émergentes ( 5 par an, au lieu d’une tous les 15 ans au siècle dernier ) est la préservation de la biodiversité. La course aux vaccins est vaine, et le confinement chronique de la population impossible à tenir dans la durée.

Les trois facteurs principaux qui ouvrent un boulevard aux virus sont : la déforestation, la concentration d’animaux domestiques élevés industriellement et la globalisation entraînant des déplacements pour les êtres et les choses qui sont devenus délirants.

Solidement guidée par Serge Morand écologue , auteur de l’Homme, la faune sauvage et la peste (Fayard 2020), le parcours d’investigations s’enrichit et rebondit de page en page.



Au delà de la question de la connaissance, j’ai particulièrement noté l’effet dilution, le rapport entre la biodiversité extérieure et la biodiversité intérieure de notre microbiome par ensemencement, l’éducation de notre système immunitaire dès la jeune enfance pour éviter allergies et maladies auto-immunes. Les solutions pour maîtriser les pandémies via le renforcement de la biodiversité sont abordées et fort bien illustrées. En voici quelques aspects que j’ai plus personnellement retenus :

- des exemples de reforestation réussie en Thaïlande sur 20 ans par constitution de communs gérés par les utilisateurs

- Le déploiement du programme « One Health » qui s’intéresse aux liens entre la santé animale et humaine ainsi que Planetery Heath plus large puisqu’il inclut dérèglement climatique, la production d’aliments, la pêche industrielle et l’aménagement des villes et examine toutes les activités humaines sous le prisme de leur impact sur les écosystèmes et la santé globale.

- L’écologie des maladies zooniques progresse, pour cela il a fallut démontrer que la biodiversité est le pilier de la santé des écosystèmes au travers notamment de l’ecotron. Une machine qui a permis de répliquer des écosystèmes dans un milieu contrôlé à l’instar des accélérateurs de particules pour les physiciens, les télescopes spaciaux pour les astronautes, moyens importants et bien mieux médiatisés !



Sur les leçons à tirer de la pandémie de Covid 19, formidable coup de semonce Marie-Monique Robin souligne les dérives de la biosécurité.



Revenons sur quelques exemples récents :

- 1998 : 2,4 millions de bovins sont abattus en Grande-Bretagne, en 2004 épisode H5N1 en Thaïlande, on abat 60 millions de poulets ( ceux des petits producteurs pas ceux des grands élevages censés être mieux contrôlés !) et il n’y a pas eu de repeuplement par les races locales, cela s’apparente à une dérégulation des écosystèmes et donc on augmente le risque d’émergence de futures pandémies ..

- On a dépensé 1,2 milliards de dollars pour identifier et séquencer les 1 700000 virus ( réalisation EcoHealth Alliance) que les oiseaux sont censés héberger et dont la moitié pourrait sauter vers les humains mais sans aucun résultat pratique…

- Selon les propos d’un écologie travaillant en Guyane : il est plus facile de de séquencer des virus, qui d’ailleurs mutent en permanence ! Plutôt que de lever des fonds pour préserver des arbres au fin fond d’une forêt tropicale

- Propos d’un spécialiste de l’ulcère de Buruli: il y a une tendance actuelle à l’infectiologie exploratoire qui prétend décrire les monstres de demain, alors que c’est nous qui les créons et les sortons du bois !



En conclusion, nous prenons conscience que le temps de la solidarité écologique est venu, l’urgence commande de faire appel et de construire une recherche transdisciplinaire.



Il faut entendre (adresse aux politiques) les chercheurs de terrain, et donc, pour ne prendre qu’un aspect, en Asie et en Afrique s’attaquer à la pauvreté, car tant qu’on vit dans la pauvreté on ne peut pas s’occuper de protéger la nature. Et nous y avons tous intérêt : pour diminuer les territoires d’émergence la suppression des poches de misères est la condition nécessaire.

Petit rappel : le risque est la combinaison entre le danger, l’exposition, la vulnérabilité, il faut donc considérer ces trois paramètres et ne pas confondre risque et danger.

Application pratique :

- le danger : vous allez au marigot avec une plaie : vous pouvez être infecté par une microbactérie

- L’exposition : vous avez peur de l’eau, la probabilité d’attraper un ulcère de Buruli est presque nulle

- Vulnérabilité : individuelle ou collective conséquence de la précarité, de la malnutrition, de l’absence d’accès aux soins, elle est directement liée à la misère



La disparition des civilisations à deux raisons principales : la surexploitation des ressources naturelles couplée à une distribution in égalitaire de la richesse produite selon Sofa Motesharrei de l’université du Maryland qui a publié une étude sur ce sujet, nous savons également que depuis 1950, tous les 17 ans nous doublons notre impact sur la planète…

Merci donc pour ce travail documentaire passionnant, précis et vivant autour de l’interview de 66 scientifiques, engagés sur leur thèmes de recherche et sur le terrain.

Le meilleur contrefeu à la peur, c’est la connaissance, force est de constater que je Science fait peur ! Même à Arte qui n’a pas voulu produire le film sur la fabrique des pandémies et qui doit sa sortie à la persévérance hors norme et à la notoriété de Marie Monique Robin.

La piste des raisons d’espérer ne peut se trouver qu’en acceptant de regarder les faits en face pour comprendre et ensuite agir..
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Le monde selon Monsanto : De la dioxine aux..

C'est une véritable enquête que Marie-Monique Robin mène tout au long de ce livre, un travail de journaliste-fourmi qui farfouille les archives, consulte les journaux, interroge les victimes, consulte les "experts", etc. Tout ceci aboutit sur ce livre-enquête (qui existe également sous forme de film documentaire) qui nous apporte une vision historique, socio-économique, politique et scientifique sur cette firme qui a marqué la face du monde et dont l'histoire est d'ailleurs loin d'être finie. Et le moins qu'on puisse dire c'est que Monsanto n'a pas brillé pas par les bienfaits apportés à l'humanité, quoique l'entreprise en dise sur son site internet. Depuis la dioxine (PCB) aux OGM, en passant par l'agent Orange (les défoliants balancés sur la forêt et les hommes pendant la guerre du Vietnam), le Roundup, l'hormone de croissance bovine, les "inventions" semblent se succéder et affecter toujours plus l'humanité et son environnement.



M.-M. Robin montre qu'à chacune de ses transitions industrielles ((La firme de Saint-Louis, avant de prendre le chemin des produits phytosanitaires et des biotechnologies était spécialisée dans les produits chimiques lourds : PCB, plastiques, polystyrène ; mais à ses début la firme a construit sa fortune en fournissant de la saccharine (un édulcorant synthétique) à ce qui allait devenir la plus grande marque de soda américaine et également en fabriquant des obus pour l'armée américaine)) Monsanto use des mêmes stratagèmes pour s'imposer et monopoliser le marché : procédure de tests incomplète ou falsifiée ((Il faut savoir que la plupart des commissions chargées d'autoriser la commercialisation de nouveaux produits, le font d'après un dossier d'expérimentations et de tests fourni par l'entreprise elle-même : les experts des commissions vérifient surtout si les procédures d'expérimentation respectent un certain schéma épistémologique)), lobbying auprès d'organismes clefs (comme les commissions d'agrément, les ONG, les grands laboratoires "indépendants" mais aussi la presse, les politiques), large stratégie de communication et de marketing, déni et réaction très tardive lorsque de graves problèmes environnementaux ou sanitaires surgissent, mise en dépendance de ses clients (par le jeu des brevets ou de la complémentarité de ses produits : le syndrome du Kid en quelque sorte, le gosse casse les carreaux et le père fait le vitrier, sauf que dans le cas du Kid c'est de la survie d'un foyer dans la misère dont il s'agit !).



Car je trouve que der­rière cette his­toire tapis­sée d’une épaisse couche de dol­lars, on vou­drait nous faire croire que la rédemp­tion existe, qu’on peut se “laver” com­plè­te­ment de ses erreurs (qui ont tout de même conduit à des désastres sani­taires et envi­ron­ne­men­taux, à l’échelle d’un indi­vidu on appel­le­rait cela des crimes) et trou­ver une meilleure voie que celle que l’on a choisi jusqu’ici. C’est vrai­ment l’impression que donne l’histoire de cette société : Mon­santo fabrique et com­mer­cia­lise le PCB (alors qu’elle sait rapi­de­ment les dom­mages que géné­rait cette toxine chez les êtres vivants), son image (son “karma”) se dégrade au fur et à mesure que s’accumulent les pro­cès per­dus et que les dénon­cia­tions des blow-whistlers (les lan­ceurs d’alerte) se font de plus en plus en plus entendre. Qu’à cela ne tienne ! on tourne la page et on change d’activité en lan­çant une ligne de pro­duits phy­to­sa­ni­taires qu’elle dit inof­fen­sifs pour l’homme et l’environnement (rap­pe­lez vous la pub de Rex pour le Roun­dup, cf. au des­sus) alors qu’ils vont se révé­ler hau­te­ment toxiques (et pas du tout bio­dé­gra­dables cf. l’article de wiki­pé­dia pour un aperçu du pro­duit). Elle recom­mence avec l’hormone de crois­sance bovine, pro­met­tant des miracles aux agri­cul­teurs et une pro­duc­tion de lait extra­or­di­naire… Les chep­tels meurent, des agri­cul­teurs font faillites, le lait est qua­si­ment impropre à la consom­ma­tion (ren­de­ment nutri­tion­nel infé­rieur à la nor­male et sur­tout avec des traces de cette hor­mone de crois­sance)… Et hop, on recom­mence en créant des Orga­nismes Géné­ti­que­ment Modi­fiés qui résistent au Roun­dup (la fameuse gamme Roun­dUp Ready) !



Cette société peut-elle avoir du cré­dit de façon illi­mi­tée ? Je veux dire : les auto­ri­tés — cen­sées nous pro­té­ger, nous citoyens — pensent-elles qu’elles peuvent être encore cré­dibles en “blan­chis­sant” des socié­tés dont l’action socio-économique, éthique, écolo­gique est une catas­trophe pour la pla­nète ? Selon les conclu­sions de livre, oui sans doute, hélas.



Car au-delà de l’histoire d’une entre­prise, c’est une his­toire du libé­ra­lisme qui se des­sine dans ces pages. Ce même libé­ra­lisme qui, à l’origine, récla­mait, “la pri­mauté des prin­cipes de liberté et de res­pon­sa­bi­lité indi­vi­duelles sur le pou­voir du sou­ve­rain”. De nos jours le libé­ra­lisme prône tou­jours la liberté (mais quelle liberté !!! celle de créer des pro­duits ren­tables sans en esti­mer les consé­quences ? celle d’être entiè­re­ment lié au bon vou­loir d’une entre­prise pour semer les céréales qui nour­ri­ront le peuple ?) mais semble com­plè­te­ment avoir oublié le terme de res­pon­sa­bi­lité (com­ment une société consti­tuée d’anonymes action­naire pourrait-elle se sen­tir indi­vi­duel­le­ment res­pon­sable ? Pour­quoi se sen­tir res­pon­sable quand on mis en place une cel­lule de ges­tion des risques qui estime que les pro­fits sont supé­rieurs aux pertes même si le pro­duit s’avérait néfaste ?). Ce livre pose beau­coup de ques­tions en fait sur le deve­nir de notre société, sur la trans­for­ma­tion de la notion de pro­grès (oui les tech­no­lo­gies, fussent-elles nou­velles, n’engendrent pas sys­té­ma­ti­que­ment un pro­grès pour l’humanité), sur notre sys­tème de pro­tec­tion vitale (oui nous pour­rions très bien créer les moyens de nous détruire en dehors de l’arsenal nucléaire)…



Pour finir, à la manière d’une sen­tence taoïste, je dirais que celui qui maî­trise un grain de blé maî­trise le monde et que c’est à nous, citoyens, de veiller en per­ma­nence à ce qu’aucune main­mise ne puisse être pos­sible sur cette graine de vie.



Ce livre est indis­pen­sable pour com­prendre les enjeux bio­tech­no­lo­giques mais aussi ceux du libé­ra­lisme. Un livre égale­ment pour ne pas dire qu’on ne savait pas !



A noter qu’en plus du livre il existe un DVD (déjà dif­fusé sur Arte) et que l’action menée par M.-M. Robin a donné nais­sance à un ras­sem­ble­ment citoyens en lutte contre l’entreprise (Com­bat Mon­santo) qui notam­ment informe de l’avancée des débats, lois et autres actua­li­tés sur les biotechnologies.
Lien : http://www.labyrinthiques.ne..
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Le monde selon Monsanto : De la dioxine aux..

M... le Maudit



ou presque!



Comment imaginer que depuis près d’un siècle, à coups de mensonges (au mieux par omission) de trucages, de procès bidons, de menaces verbales ou même physique, de corruption politique au plus haut niveau et de lobbying tous azimut, une entreprise empoisonne l’air, la terre, l’eau, les bêtes et les hommes sous le seul prétexte, la seule raison de gagner et de gagner encore des masses de dollars!



Comment imaginer que cette même entreprise prétende régenter l’agriculture et l’alimentation de la plante dans les années à venir (comme beaucoup déjà ont peine à se projeter plus loin dans le temps).



Comment imaginer enfin que les instances mondiales ( l’ONU, l’OCDE, et autres) fassent confiance une seconde à cette entreprise scélérate dont les malversations et l’irresponsabilité criminelle ont été prouvées à maintes reprises et sont consignées dans d’innombrables documents.



Voila qui nous donnerait un bon scénar de politique fiction genre Erin Brockowitz en plus gore .



Hélas, trois fois hélas pour le coup, pas de petit avocat redresseur de tord, Goliath joue et gagne à tous les coups ,le petit David peut aller se rhabiller et crever dans son coin, seulement, ici “David” c’est nous, c’est moi, c’est les milliers de victimes, les millions à venir, c’est nos enfants et leurs enfants, c’est l’équilibre planétaire c’est finalement l’avenir de la terre et de l’humanité sacrifiés sur l’autel du profit immédiat pour quelques uns dans un cynisme barbare et en toute connaissance de cause!!! Si ça n’est pas un CRIME CONTRE L’HUMANITÉ alors il faut revoir la définition.



Nous sommes bouleversés mais par dessus tout dans une colère noire qui ne fait que croitre a mesure que l’on tourne les pages de ce livre incontournable à la compréhension de la catastrophe où l’on glisse inexorablement.



Cet ouvrage-enquête de Marie-Monique ROBIN “LE MONDE SELON MONSANTO” devrait être une lecture obligatoire pour tous les “décideurs” et politiques de la planète, sinon il faudra bien en changer et ce, de toute urgence…



Pour les autres, comme nous qui n’ont pas l’intention de rester sans rien faire, c’est un bouquin indispensable à lire, à offrir, à conseiller, à commenter, à diffuser le plus largement possible.



Il est possible de consulter en ligne le site d’Arte, le monde selon Monsanto



et de suivre le blog de Marie Monique Robin



Même si ce n’est pas un roman de gare, et que sa lecture peut paraitre un peu rébarbative, on est au moins sur que tout y est vrai, sinon on imagine bien comment un géant comme Monsanto avec sa kyrielles d’avocats plus ou moins véreux aurait eu beau jeu d’en empêcher la diffusion.



La masse d’infos contenues dans ce livre est étonnante, résultat, à n’en pas douter, de jours et de nuits de recherches, de prises de contacts et sans doute de prises de risques, tout y est annoté et répertorié et peut servir de base à qui voudrait approfondir encore le sujet, nous y avons appris des choses édifiantes sur la certification alimentaire, sur la manière de définir la toxicité d’un produit,aux États Unis, mais aussi en Europe , sur la collusion de l’industrie et du pouvoir quel qu’il soit, et sur le rôle plutôt surprenant qu’on fait jouer aux scientifiques dans cette affaire allant jusqu’à leur présenter un notion (l’équivalence en substance) comme une évidence alors qu’elle n’a jamais été ne serait-ce qu’ étudiée, sérieusement. Notion qui se trouve être le nœud primordial dans la connaissance des plantes OGM et dans l’analyse de leur éventuelle toxicité.



Mais le mieux est de lire ce bouquin avant de rejoindre la horde des faucheurs, mais là gare aux juges, parce que n’est pas Monsanto qui veux!!!
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La fabrique des pandémies

S'il fallait lire un livre en 2021, ce serait celui-là. Le contenu s'impose comme une évidence et met en lumière le chemin impraticable de la raison sur lequel les gouvernements ne s'aventureront pas. Il met en lumière également, une science robuste qui peine à se faire entendre des puissances politiques.
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Les moissons du futur : Comment l'agroécologi..

Agriculture industrielle, engrais, pesticides…

La liste des griefs est longue comme le bras : pesticides dans notre nourriture, pollutions des eaux, de l’air et des sols, baisse du niveau des nappes phréatiques, sécheresse, réchauffement climatique, émission des gaz à effet de serre, montée des eaux, déforestation, augmentation de l’utilisation de pétrole, invasion d’espèces prédatrices, réduction de la biodiversité, érosion accélérée des sols… Tous ces effets néfastes, appelés externalités négatives, ne sont économiquement pas comptabilisés dans la chaîne de production, mais subis par les consommateurs.

[...] L’agriculture industrielle est aussi la source d’une injustice très forte, engraissant honteusement quelques multinationales avec la biopiraterie, comme Monsanto, le leader mondial des OGM, des pesticides et des engrais chimiques.

[...] Mais la nature n’est pas un business et ne peut faire l’objet d’une propriété industrielle, et l’agriculture ne peut être régie selon les lois du marché comme une filière industrielle ordinaire.

[...] Les entreprises agroécologiques et agroforestières ont montré qu’elles répondaient à nos besoins alimentaires, écologiques et économiques. Elles reposent sur la reproduction d’un microcosme naturel, étudiant la complémentarité des cultures, des arbres, des insectes et des animaux d’élevage. Ce système naturellement équilibré ne nécessite aucun intrant chimique et peu d’eau : les parasites sont suffisamment régulés par leurs ennemis naturels, les plantes ne sont jamais malades, et l’humidité des sols est préservée par les ombrages des arbres et des arbustes. Contrairement aux idées reçues, la production des cultures peut être augmentée grâce à l’association intelligente de céréales, de légumes, d’arbres et d’animaux d’élevage.

[...] Dans cet ouvrage passionnant, très documenté et très instructif, Marie-Monique Robin rapporte les témoignages du Kenya, du Malawi, du Sénégal, du Mexique et de France d’agriculteurs ayant adopté efficacement, et parfois depuis très longtemps, la reconversion agroécologique ou agroforestière. L’ouvrage de Marie-Monique Robin, très complet, est accessible tant au niveau du contenu que du prix. Elle définit progressivement le sujet et les connaissances nécessaires pour comprendre les enjeux alimentaires et sanitaires, écologiques et économiques, et adopte toujours un ton très personnel agréable à lire. Une lecture et une auteure chaudement recommandées !

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La fabrique des pandémies

Marie-Monique ROBIN as interviewer 62 scientifiques sur la question : le lien entre la pollution de l'air, la biodiversité et l'émergence du COVID-19, la discussion as été plus large sur les différents virus, ceux qu'on connait et d'autres moins.



Quand j'ai choisi ma sélection pour le grand prix des lecteurs mon choix s'est porté ou tous les livres me plaisaient, même si je savais, que certains seront plus difficile à lire que d'autres.



Je m'intéresse à la science et a l'histoire des maladies, j'aime de temps en temps lire ce genre d'ouvrages, où on n'est pas dans une véritable histoire (bien que là on apprend beaucoup sur le parcours des virus) avec un début et une fin et l'addiction que j'aime tant.



Donc je m'attendais à une lecture difficile, mais cela n'a pas était le cas, c'est vraiment tout public, et vraiment passionnant quand j'ai commencé ce livre je n'ai pu m'arrêter.



L'autrice as interroger des scientifiques de diverses disciplines, cela en fait un ouvrage complet sur le sujet et aussi comment certaines maladies ont pu immerger comme le SIDA ou le SRAS et pleins d'autres évidemment le COVID-19 et surtout comment on aurait pu éviter ces pandémies en faisant plus attention à notre milieu naturel.



J'ai appris énormément de choses dans ce récit, sur les maladies mais aussi le lien avec le milieu animal, j'ai retrouvé les bêtes que je déteste le plus : les rongeurs, mais les savants sont accord que cela ne servirait à rien d'enrayer une race, qu'au contraire cela détruirait la biodiversité.



Maintenant en tant qu'année électorale, il faudrait que nos dirigeants qui se présente à des responsabilités ultimes, écoutent ces scientifiques et comprennent que l'enjeu est que notre santé est liée avec l'état de notre planète.



C'est un livre qui fait beaucoup réfléchir, certains passages font froid dans le dos, mais a un moment il faut voir les choses comme elles sont, et pas se faire des idées toutes faites, personnellement, je trouve que c'est un livre utile qu'on devrait mettre entre toutes les mains, pour les gens réalisent ce qui se joue là.



J'ai adoré cette lecture, elle m'a beaucoup apportée, bon évidemment, apprès cette lecture, je vais avoir envie d'un truc plus léger, mais c'est bien de temps en temps de comprendre certaines choses, ce premier livre dans la sélection " non-fiction " est excellent, j'attends avec hâte, de lire les suivants.



Le prochain, je le prévois en mars, qui est le mois de la journée de la femme, qui auras évidemment un rapport
Lien : https://www.nathlivres.fr/l/..
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