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Critiques de Manon Fargetton (1812)
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À quoi rêvent les étoiles

Dans ce roman divisé en plusieurs actes, livré sous forme de pièce de théâtre, Manon Fargetton s’inspire de la « théorie des six degrés de séparation » de l’écrivain hongrois Frigyes Karinthy, selon laquelle chaque personne sur la planète peut être reliée à n’importe quelle autre par une chaîne de six relations individuelles. Cette théorie qui détermine le nombre de personnes nécessaires pour relier deux parfaits inconnus date de 1929, une époque où les réseaux sociaux n’existaient pas encore…



« A quoi rêvent les étoiles » invite donc à suivre cinq inconnus qui n’ont rien en commun, excepté un profond sentiment de solitude. Il y a Titouan qui reste cloîtré dans sa chambre, entouré de ses maquettes de Lego et s’échappant du monde réel à travers des jeux vidéo en réseau. Il y a Luce, inconsolable depuis la mort de son mari. Alix, passionnée de théâtre, rêvant d’intégrer une école à Paris afin de couper les ponts avec un père trop omniprésent. Gabrielle, la prof de théâtre d’Alix, incapable de se lier à un homme de peur de perdre sa liberté. Puis il y a Armand, le père trop protecteur d’Alix…



Au fil des pages, ce roman choral va s’atteler à lier ces nombreuses solitudes en empruntant les chemins du hasard et cette théorie qui invite à relier des inconnus. En entremêlant les destins de cinq personnages que tout sépare, Manon Fargetton va progressivement les sortir de l’isolement, utilisant les technologies existantes pour tisser des liens foncièrement humains qui ne manqueront pas de réchauffer le cœur des lecteurs.



Dressant le portrait de personnages foncièrement attachants, des cinq acteurs principaux aux nombreux rôles secondaires, emmenés par un Breizh Bob omniscient, « A quoi rêvent les étoiles » vous invite à manger des crêpes et à tisser des liens… un bien beau programme !
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Dix jours avant la fin du monde

Voilà un roman classé parmi les littérature jeunesse, qu’à mon avis on peut apprécier de 17 à 117 ans.



Le titre est clair, 10 jours avant la fin de monde, c’est un compte à rebours qui est rythmé par la progression régulière d’explosions monstrueuses qui détruisent tout sur la longueur des méridiens, pilonnant la surface terrestre pour en faire un désert sans vie.



Il faut d’abord faire connaissance avec les personnages qui constitueront la bande de résistants : Valentin, Lili-ann, Sara, Gwénaël, et Brahim, rejoints plus tard par la soeur de Lili-Ann et par Béatrice, policière qui n’en a plus que le titre tant les bouleversements induits par les événements modifient les repères et les lois de fonctionnement de notre monde.





L’idée de la bande, c’est de se déplacer vers l’Ouest de la France, à l’endroit qui sera le dernier détruit. Mais voilà, ils ne sont pas les seuls à vouloir retarder, l’échéance fatale, et il faudra plusieurs jours pour faire un trajet qui ne prend que quelques heures en temps normal. Cela donne le temps de cogiter, de faire des bilans, et d’envisager ce qui semble impossible, survivre. A un tel point que les foules migrantes, une migration vers la mort, se laissent aller à des pillages et des fêtes orgiaques, témoins de leur désespoir.



C’est très stressant, et glaçant. Si le mécanisme de la destruction n’est pas très crédible, et que l’on ne connaît pas l’origine des explosions, on vit l’angoisse des personnages avec beaucoup d’intensité. Le déroulement de ces journées apocalyptiques, donnent bien entendu le champ libre à l’expression de ce que l’humain a de pire en lui.





On imaginerait bien une suite avec un titre tout trouvé : 10 jours après la fin du monde, afin d’avoir peut-être des éclaircissements sur ce qui s’est passé et de savoir si l’on peut survivre sur une planète à ce point bousillée.





Lecture très prenante, difficile à lâcher.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
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Quand vient la vague

Un grand merci à Babelio et aux éditions Rageot...



Cela fait dix mois maintenant que Nina a disparu, le jour même de ses 17 ans. Presque sans affaires, laissant seulement une lettre pour Clément, son frère de 2 ans son cadet. Un frère pour qui la vie n'est désormais plus la même. S'est-elle suicidée ? Ou simplement enfuie ? Et pour quelles raisons ? L'enquête de police, intense les premiers jours, s'est finalement amenuisée, malgré les affiches placardées, la page Facebook et le tapage médiatique. L'ambiance à la maison est étouffante, sa maman voulant toujours garder un œil sur lui et son papa limitant ses déplacements professionnels. La tension est palpable d'autant que des mois plus tard, personne ne sait où est Nina et reste sans nouvelles. Un jour, en fin de journée, lorsque son meilleur ami, Noah, le seul avec qui il est encore question de sa sœur, lui demande ce que lui, personnellement, a fait pour la retrouver, l'adolescent ne peut répondre qu'un petit « rien ». À partir de cet instant, il va tout faire pour la retrouver. Et vite, avant que Nina n'ait atteint l'âge de 18 ans...



Quand vient la vague et qu'elle déferle méchamment, bouleversant tout sur son passage... De cette famille très unie et aimante en apparence, il ne reste que quelques éclaboussures. Un papa commercial en produits et vêtements pour surf, une maman bibliothécaire, une fille promue à un brillant avenir et un garçon doué pour le surf qui voudrait en faire son métier. En somme, une famille en équilibre qui va bientôt chavirer suite à la disparition de Nina. Écrit à quatre mains, ce roman, intelligemment construit, se révèle captivant d'autant que les auteurs alternent passé et présent. Un passé où l'on comprend peu à peu les raisons de la fuite de Nina. Un présent, 10 mois plus tard, où l'on suit les recherches de Clément pour retrouver sa sœur. Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier traitent intelligemment de notions telles que le mensonge, les non-dits, la culpabilité, l'homosexualité, le pardon, les relations humaines ou familiales, l'amitié... Habité par des personnages très attachants, que ce soit Nina qui prend conscience du monde qui l'entoure ou de Clément qui grandit au fil de sa recherche. Un roman captivant, une écriture agréable et sensible, et une fin bouleversante...
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L'héritage des Rois Passeurs

Avant que le grand loup gris du temps ne les attrape pour les dévorer, Ravenn et Elouane vont vivre sans discernement, avec passion, fougue, et véhémence. Aucun compromis pour ces deux jeunes femmes aux allures de Walkyrie qui se moquent des protocoles, des us, des coutumes, et de tous les conseils de prudence dispensés par de frileux vieillards. Elles ont cette « étincelle pour être de la race de ceux qui foudroient », et beaucoup les suivraient jusqu'en enfer.



C'est cette rage, cette exaltation qui terrassent tout sur leur passage, bouleversent des mondes et des habitudes plusieurs fois centenaires, choquent le bienséant, qui m'a plu dans ce très bon roman de fantasy. Un roman bien dans le ton de l'époque, vaguement féministe, avouons-le !



Deux mondes liés comme les deux faces d'une pièce, des héros franchement sympathiques qui suivent, fascinés, nos deux impétueuses guerrières ; de puissants magiciens acariâtres, cruels et comploteurs ; une grande cité fantasmagorique ; un royaume à conquérir ; des Dieux qui se mêlent aux mortels et se prennent lamentablement les pieds dans le tapis… N'en jetez plus !



Un petit bémol cependant ! Il y a des scènes de sexe et de tortures très explicites qui tranchent singulièrement avec le ton young adult du roman. Comme si l'auteure, à certains moments, n'avait pas su choisir. Mais le récit où nos deux héroïnes frôlent la mort à chaque instant n'en reste pas moins palpitant, ardent, haletant. Je me suis bien amusé à suivre les mortelles virées de Ravenne et d'Elouane.



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Tout ce que dit Manon est vrai

À bientôt 17 ans, Manon est une jeune fille vive, pétillante, drôle, curieuse, intelligente et créative. En effet, elle planche, depuis des mois, sur une bande dessinée, dont elle a écrit le scénario et assuré l'illustration. Au salon du livre de Vannes, elle rencontre Gérald, éditeur responsable de collection. Le soir même, elle lui envoie ses dessins de recherche et le début de storyboard. L'homme est certain alors que sa bande dessinée pourra être publiée. Très vite, entre l'adolescente et l'éditeur, de 40 ans son aîné, s'installe une relation intime. Ils tombent amoureux, s'écrivent et s'appellent sans arrêt, sous la bénédiction de Viviane, la femme de ce dernier, très malade. Mais, Pascale, la maman de Manon, voit d'un très mauvais œil cette relation qu'elle juge malsaine, se confrontant ainsi à sa fille qui n'est pas de son avis...



Au cœur de ce roman auto-fictionnel, Manon. Une adolescente qui entreprend une relation pour le moins ambiguë, exclusive, avec son futur éditeur qui croit en elle et ses talents. Manon, qui ne prend jamais la parole, sauf lorsque la Manon d'aujourd'hui écrit à l'adolescente d'hier, mais qui est dessinée et qui prend forme et vie à travers les yeux de son entourage. Sa mère, son père, ses frères, ses amis ou encore Gérald et sa femme prennent la parole et deviennent tour à tour narrateur pour la dépeindre elle, ainsi que son histoire, ses états d'âme, ses émotions. Des points de vue évidemment divergents et autant de voix qui renferment un petit bout de vérité. Des témoignages entrecoupés d'extrait d'audition et d'expertise psychologique, de sms et de mails. Un procédé réellement singulier qui apporte d'autant plus de force, d'émotions et de sensibilité à ce roman saisissant. Manon Fargetton traite avec subtilité, délicatesse et intelligence de l'amour, de l'emprise, de l'adolescence et des rapports parents/enfants.

Un remarquable roman maîtrisé et touchant...
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Quand vient la vague

J'ai trouvé ce roman très intéressant, lu parce que j'ai reçu la suite en Masse critique, enfin, suite qui peut se lire seule, « En plein vol ».



Il s'adresse aux adolescents et jeunes adultes qui pourront y retrouver beaucoup d'eux-mêmes, mais l'essentiel reste le sujet de l'homophobie, parentale d'abord, avec des conséquences parfois dramatiques, et sociétale, avec toutes les dérives que l'on connaît, d'agressions et même pire.



Ce livre regorge de scènes à suspens, et de conseils avisés, et entraine à en savoir plus après chaque chapitre.



À la fin, l'Association "Le refuge" est citée pour son action auprès des jeunes en détresse qui subissent l'homophobie et autres discriminations.(Soutenir les jeunes LGBT en détresse) dont voici le lien :


Lien : https://www.le-refuge.org/as..
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À quoi rêvent les étoiles

Depuis quelques jours, Titouan ne sort plus de sa chambre, passant le plus clair de son temps à jouer en ligne avec Lix et à construire ses maquettes de Lego. Il n'a pas voulu accompagner ses parents et ses frère et sœur partis en vacances. Et bien que la rentrée soit le lendemain et quoiqu'en dise son père, il n'ira pas au lycée. Sa décision est prise. Ses parents vont s'inquiéter dès lors que le jeune garçon fait une crise et tombe dans les pommes lorsque son père l'emmène de force devant les grilles du lycée...

Lix ou Alix dans la vie réelle est passionnée de théâtre. Elle veut d'ailleurs passer des concours en fin d'année afin d'intégrer une école à Paris. Une manière de couper les ponts avec son père, Armand, trop protecteur et omniprésent dans sa vie...

Armand, professeur de musique a, lui, deux passions dans la vie : sa fille, qu'il a élevée seul, et la musique. Laissant sa vie sentimentale de côté depuis de nombreuses années, il peut néanmoins compter sur l'amitié très profonde qui le lie à Gabrielle, la prof de théâtre de sa fille. Mais celle-ci tient trop à sa liberté pour s'engager...

Depuis que Luce a perdu son mari, Lucien, elle a perdu le goût de la vie. Plus rien ne lui importe. Elle songe même à le rejoindre. Un jour, elle retrouve par hasard un téléphone portable chez elle. Un numéro mémorisé, celui de Lucien. Elle lui envoie alors un message, dans l'espoir insensé que de là où il est, il le recevra. Mais le numéro, maintenant réattribué, est celui de Titouan...



Titouan, Alix, Armand, Gabrielle et Luce... Cinq personnages liés d'une manière ou d'une autre même si certains ne le savent pas. Pour ce roman, Manon Fargetton s'est inspirée de la théorie des six degrés de séparation de l'écrivain hongrois Frigyes Karinthy selon laquelle « chacun d'entre nous peut être connecté à n'importe qui en six étapes, de personne à personne ». Pour ce faire, l'auteure prend le temps de les présenter. Chacun avec ses soucis, ses états d'âme, ses rêves, ses espoirs, ses désillusions, ses chagrins, ses fêlures, ses combats... Des portraits fouillés, dépeints avec finesse et une profonde tendresse. Puis, au fur et à mesure, par un étonnant hasard, leurs destins vont s'entremêler. Tout sonne juste dans ce roman, aussi bien ces personnages terriblement touchants, la mise en scène telle une pièce de théâtre (avec lever de rideau, 4 actes, des entractes pendant lesquels un narrateur inconnu prend la parole, les scènes de Gabrielle, professeur de théâtre, décrites en tant que telles), la plume délicate et harmonieuse, les thèmes abordés (amour, relations parents/enfants, solitude, phobie scolaire, dépression, bipolarité, solidarité...).



Un roman choral poétique, porteur d'espoir et émouvant...



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En plein vol

Je remercie BABELIO pour cette proposition de Masse Critique privilégiée et les éditions RAGEOT pour l'envoi de ce livre qui s'adresse plutôt aux adolescents et jeunes adultes.



Ce roman coécrit par Manon FARGETTON et Jean-Christophe TIXIER reprend l'histoire de certains lycéens et jeunes adultes déjà abordée dans « Quand vient la vague », et poursuit par d'autres péripéties, mais les thèmes principaux restent les discriminations et les secrets de famille.



Les oiseaux quittent le nid, avec sérénité ou avec violence, jamais sans remise en question ni quête de sens de leur vie. En plein vol ils subissent parfois des courants descendants, mais ils parviennent aussi à trouver le cap, même s'ils en changent en cours de route.



Nos jeunes oiseaux volent rarement en solitaires, ils forment plutôt de petits groupes qui se retrouvent sur les plages girondines, à surfer les belles vagues et refaire le monde, ou dans les villes, entre boîtes de nuit et squats où ils consomment quelques fois alcool et substances illicites. Parfois, une colombe blessée et prostituée contre son gré est échouée là, son destin entre les griffes de vautours avides d'argent. Son sort est pourtant trop fréquent.



Certains retournent de temps en temps au nid, pour des retrouvailles émues ou tendues, les prises de bec ne sont pas rares.



Les amours de nos tourtereaux ne sont pas toujours calmes ni classiques, mais les thèmes de la sexualité sont abordés avec finesse et sensibilité, et la pathologie de l'endométriose, qui touche bon nombre de jeunes filles est largement envisagée. L'homosexualité, comme dans le tome précédent, est traitée avec respect, et l'on retrouve citée l'association le Refuge, qui existe réellement, qui combat l'homophobie et la transphobie, et promeut l'éducation à la sexualité pour tous, accueillant aussi des jeunes en difficulté.



Certains ados refusent définitivement le « système » et nichent dans des squats d'artistes, souvent poussés à la marginalité par un vécu familial traumatisant.

Mais qu'en est-il des jeunes qui font ce choix sans cause apparente réelle et laissent les parents démunis et dans l'incompréhension, même s'ils finissent par accepter ce choix ? J'ouvre la voie pour un troisième tome !



Lien pour l'association le refuge

https://www.le-refuge.org/association


Lien : https://motsdiresanshaine.bl..
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Le suivant sur la liste, tome 1

Livre adolescent. Les personnages Izia, Morgan, Samuel, Nathan, Timothée des adolescents qui suivent leur scolarité au même collège, Marc Loiseau, policier et E-Nathan ??? La scène est une clinique qui fait maternité (Pma) et un côté psychiatrie .

Lecture addictive, écriture efficace qui empreinte astucieusement le meilleur aux séries TV.

Bon roman ado que je suis contente de partager avec mon petit-fils (14 ans).

J'ai hâte aux tome 2 de cette série intéressante pour l'ouverture à une grande discussion avec lui .

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Nos vies en l'air

371, 371 quoi êtes-vous en train de vous demander, 371 jeunes âgés entre 15 et 24 ans se sont suicidé en France en 2015. Ce nombre est glaçant et surtout très triste, avant de voir ce chiffre je ne me doutais pas qu'un peu plus d'une personne par jour se situant dans cette tranche d'âge mettait volontairement fin à ses jours. Ni même que le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes.



C'est suite à ma lecture de nos vies en l'air que j'ai effectué une rapide recherche sur le suicide en France ayant encore bien à l'esprit les deux personnages que sont Océan et Mina que Manon Fargetton nous présente ici. Deux personnages qui au hasard d'une nuit se rencontrent sur le toit d'un immeuble en face de leur lycée ayant décidé tous les deux de mettre fin à leurs jours. La première question qu'on se pose est pourquoi, la seconde est vont-ils vraiment le faire ? Les deux personnages se laissent une nuit ensemble avant de choisir de sauter ou pas, une nuit de la dernière chance pour les deux adolescents en détresse. La nuit passe vite, les pages défilent, les deux adolescents hésitent entre vivre et mourir.



Harcèlement, auto-mutilation, solitude et deuil, les sujets traités dans se livre ne sont pas facile, non vraiment pas facile mais traité ici avec beaucoup de justesse par Manon Fargetton qui le temps d'une nuit avec une écriture fluide, simple, bienveillante mais percutante nous entraîne en compagnie d'Océan et Mina dans un roman aussi bien dur par les sujets qu'ils traitent que très émouvant.



Ce roman ne raconte qu'une fiction me suis-je dis en sortant de ma lecture encore chamboulé par celle-ci, une fiction qui témoigne pourtant d'une bien triste réalité : 371, 371 personnes bien réelles qui comme Océan et Mina avaient besoin d'aide, d'une main tendue.



Nos vies en l'aire est donc un excellent roman jeunesse qui mérite vraiment d'être lu par le plus grand nombre.
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Tout ce que dit Manon est vrai

Manon, seize ans, est une jeune fille très intelligente et sensible. Elle est en train de créer une bande dessinée et comme elle a du talent, elle va être publiée par Gérald, directeur de collection de cinquante-six ans, avec qui elle entame une relation malsaine, d’autant que ce dernier est marié et que sa femme aime aussi Manon. Ses parents – surtout sa mère – ont beau s’opposer à leur relation, rien n’y fait et elle se poursuit. ● Ce qui est très original dans ce récit, et ce qui est aussi une magnifique réussite, c’est son dispositif énonciatif, puisque chaque personnage sauf Manon prend tour à tour la parole en s’adressant à elle pour raconter cette jeune fille exceptionnelle tombée dans les rets d’un adulte qui abuse de sa relation de pouvoir vis-à-vis d’elle. ● On n’entend Manon elle-même que dans de rares passages postérieurs de plus de quinze ans à l’histoire racontée. Manon est le centre du récit mais ce n’est pas elle qui raconte, elle est racontée. ● Le procédé est un peu déstabilisant au début car on ne sait jamais qui parle, mais les indices sont suffisamment nombreux pour nous le faire comprendre et on s’y habitue rapidement. ● Sont aussi insérés des extraits de documents judiciaires, interrogatoires, expertises… ● Ainsi construit, le récit est haletant et le livre se dévore. L’emprise est parfaitement restituée. Une très belle réussite.
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Nos vies en l'air

Le toit-terrasse d'un immeuble, drôle d'endroit pour une rencontre... Alors que Mina s'apprête à sauter, son élan est coupé court par Océan qui, lui aussi, a choisi ce lieu pour en finir. Elle, victime de harcèlement, veut reprendre le contrôle de sa vie. Lui, s'auto-mutile pour oublier ses souffrances. Après quelques propos échangés, Mina lui fait une proposition : passer la nuit ensemble, faire tout ce qui se présente à eux et sauter demain, ensemble, si tous les deux ont encore envie de mourir. Un marché qu'Océan accepte, à condition de se dire la vérité. Paris s'offre alors à eux... pour une dernière nuit, peut-être...



Le temps d'une nuit, Mina et Océan, tous les deux à l'aube de leur vie, vont explorer Paris, se lancer des défis et, puisque cette nuit est censée être la dernière, se confier sur leur mal-être, leur souffrance et les raisons qui les poussent à vouloir se suicider. Si le thème abordé peut paraître noir, il n'en est pourtant rien au cœur de ce roman tant les deux adolescents, touchants au possible, sont, paradoxalement, pleins de vie. Cette nuit mouvementée sera non seulement une étape décisive pour chacun d'eux mais aussi l'occasion de faire le point, d'analyser, de comprendre pourquoi ils en sont arrivés là. Manon Fargetton signe avec "Nos vies en l'air" un roman sensible, riche en émotions, qui traite de sujets forts (harcèlement scolaire, auto-mutilation, dépression, pression familiale, suicide...). L'auteure, en alternant les points de vue de Mina et Océan et en revenant sur les moments forts qui les ont conduits sur ce toit, dépeint, avec justesse, des adolescents en mal de vivre. L'écriture, vive, tantôt légère, tantôt plus grave, sied parfaitement à cette course contre la mort.



Rappelons que 10.000 adolescents se suicident chaque année. Une tentative toutes les 10 minutes dans notre pays.
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L'héritage des Rois Passeurs

Merci Babelio, merci Masse Critique, Merci Bragelonne !



Je suis passé par divers sentiment au cours de ma lecture… Après un prologue fantasy fantasy excellent et plein de promesses, j’ai soupiré durant toute la mise en place urban fantasy, tellement stéréotypée que je me suis remémoré certains téléfilms fantastiques français (tous plus pourris les uns que les autres, cela va s’en dire)… Le développement lui était intéressant, mais encore limité par ses ambigüités et ses contradictions. Toutefois, une fois l’échiquier mis en place, l’ensemble n’a cessé de gagner en qualité et au final j’ai bien apprécié !



L’intrigue de la partie fantasy reprend tous les classiques qu’on aime bien, nous autres amateurs du genre : la famille royale déchirée, la querelle de succession qui peut vite tourner en guerre de succession, les aristocrates comploteurs, les prêtres conservateurs, les magiciens manipulateurs…. Et pour une fois une véritable princesse rebelle : la version post 1968 d’une héroïne badass à la R.E. Howard ! Si vous avez croisé le chemin de la Sigarni de David Gemmell, ou de la Karis du même auteur, vous serrez en terrain connu… ^^

L’intrigue de la partie fantastique navigue elle dans les eaux troubles de la thématique des mondes parallèles qui a toujours été casse-gueule… Pourquoi mettre en vis-à-vis notre monde contemporain et un monde médiéval-fantastique si c’est pour ne pas exploiter les différences entre eux sur le fond comme sur la forme. Les Terriens ne sont aucunement dépaysé par leur translocation dans un univers méd-fan, et les locaux ne sont aucunement interloqués par la présence et el comportement des Terriens. Et je ne parle même pas des soucis de langue et d’écriture hein… C’est con parce que l’auteur aurait pu exploiter le truc en opposant passant les braiements et les jaseries des locaux aux tournures de phrases familières des Terriens… C’est d'autant plus dommage que globalement le style d’écriture est bon !



Tous les ingrédients du roman sont bons, voire excellents. Mais leur agencement et leur utilisation peut laisser à désirer, ce qui découle grandement des partis-pris initiaux :

- le choix du roman indépendant a ses qualités et ses défauts

One-shot oblige le worldbuilding est fort restreint malgré quelques noms évocateurs : Astria, Terrilis et ses champ de cristaux des âmes, la Forêt des Songes forteresse refuge des magiciennes renégates, les Terres des Dragons et ses tribus guerrières… Le coup est en parti rattrapé par les interludes, ici nommés « fragments », qui enrichissent le background de l’univers, mais cela reste frustrant quand même !

De la même manière moult personnages du romans auraient mérité d’être approfondis et développés.

- l’équilibre entre la partie fantasy et la partie fantastique est mal dosé d’autant plus que chacune des parties est portée par des héroïnes qui ne se valent pas… On voit bien que l’auteure met d’elle-même dans ces/ses deux héroïnes, donc j’ai envie de voir en leurs inégalités une dualité : Elouane/Ravenne est actrice, forte et résolue là où Enora est spectatrice, faible et irrésolue

La partie fantastique sent bon l’héritage des "Princes d'Ambre" de Roger Zelzany : mondes parallèles, Dallas fantasy, ombres qui s’influencent les unes les autres… L’auteure ajoute d’ailleurs à ce chouette héritage zelaznien le concept assez cool des Noirs-Portraits. Chaque habitant d’Ombre possède son double en Rive et vice-versa, né à la même date : si l’un meurt, l’autre meurt d’une façon ou d’une autre en l’espace d’une lunaison, si les deux double se rapprochent, ils décuplent leurs pouvoirs, mais s’ils se touchent c’est la destruction mutuelle assurée (un peu dans le genre de la dualité matière / antimatière).

Et La Loi de l’Echange qui régit les pouvoirs des Passeurs peut rappeler le manga "Fullmetal Alchemist" certes, mais rappelle plus encore "L’Enfant de nulle-part" du même Roger Zelazny (auquel on emprunte peut-être aussi également le magicbuilding élégant).



De plus, on sent très vite les partis pris féministes de Manon Fargetton qui nous les propose sans guère de subtilités :

- les aristocrates sont machos et misogynes puisqu’ils veulent revenir sur la monarchie matrilinéaire

- les magiciens sont machos et misogynes puisqu’ils éliminent ou brident les pouvoirs des magiciennes

- les prêtres sont machos et misogynes puisqu’ils imposent le célibats aux prêtresses mais pas à eux-mêmes

- une bonne partie de l’intrigue repose sur le fait que personne ne veut croire qu’un Passeur puisse être une Passeuse

- Enora se lamente sur la malédiction féminine de sa famille (alors que tous les hommes de sa famille meurent avant l’âge de 20 ans…)

- l’héroïne assume sa sexualité hétérodoxe, avec la mise en avant de la peintre Jana, son intérêt homoérotique qui vire sa coutille…

- les magiciennes femen de la forêt des Songes qui excellent dans l’art de l’illusion (là on tombe presque dans le cliché tellement cet archétype a été maintes fois usités depuis le Bene Gesserit du "Dune" de Frank Herbert)



L’auteure a grandi à Saint-Malo nous dit le 4e de couverture, et cela se vent dans le naming assez bretonnisant truffé de Maëlle, Erwan, Gwendal & cie… ^^

Notons aussi que tout ce qui tourne autour du Dieu Gris, l’Ankou, m’a beaucoup fait penser à "Rencontre avec Joe Black", le beau film sur la mort réalisé par Martin Brest en 1998 avec Brad Pitt, Anthony Hopkins et Claire Forlani (d’ailleurs la Mort du livre semble emprunter des répliques à la Mort du film)
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Quand vient la vague

Ah, ben…décidemment, mon aventure sur Netgalley m’offre bien des surprises. Et de bien bonnes. Celle-ci est l’une d’elles. Je vais juste vous raconter une petite histoire pour essayer de vous faire comprendre où je veux en venir.

La bibliothèque municipale de Noisy-Le-Sec est mon plus beau souvenir français. Elle évince même Mme La Tour Eiffel ! C’est la photo que vous pouvez voir sur mon profil. Regardez bien…Vous voyez la grande porte d’entrée ? En l’ouvrant, vous débouchez sur une cheminée majestueuse. À votre gauche, une grande fenêtre. Foncez sur la droite et là, vous trouverez l’enfilade de salles qui abritaient la…bibliothèque jeunesse. Ma première Terre-Promise. Mon Paradis sur terre. Comment a commencé mon équipée sur ce merveilleux « continent », je vous le raconterai un autre jour. Sachez seulement que mes parents m’y ont inscrite quand j’ai eu 9 ans, sur les conseils de ma maitresse de CE1/CE2 (qui était aussi la patronne de ma maman) parce qu’elle trouvait que la bibliothèque scolaire était bien pauvre pour moi (je ne me vante pas, hein !). Comme nous habitions à 500 mètres de la bibliothèque municipale, vous imaginez aisément où je passais mes mercredis et samedis après-midi. Le plus sagement et le plus silencieusement du monde, je parcourrais les étagères des romans, les boites à BD, les rayons de contes, en long, en large et en travers. Je passais au balcon, pour l’enregistrement des bouquins et je rentrais, en courant, à la maison, mon butin sous le bras pour lire tout mon saoul. De l’avoir tant fréquentée et d’y avoir emprunté tellement de livres, un jour la bibliothécaire m’a dit, en me regardant très sérieusement :

- Dis-moi, ma chérie, tu ne trouves pas que tu as déjà beaucoup lu, ici ?

J’ai rougis jusqu’à la racine de mes cheveux noirs. Je me voyais déjà bannie de mon Eden pour toujours…J’ai bafouillé un petit « oui, mais…j’aime beaucoup…. » qu’elle ne m’a pas laissé finir, parce qu’elle m’a dit, illico, le plus gentiment du monde :

- C’est que, tu vois, moi je trouve que tu dois bien t’ennuyer ici…Tu as presque tout lu ! On aime bien que tu viennes, mais, on trouve que tu mérites un cadeau, puisque tu aimes tant lire et que tu es tellement sage…

Les yeux écarquillés de stupeur, je l’ai entendue me dire, comme dans un rêve : tu ne veux pas passer á l’étage au-dessus… ?

C’ÉTAIT LA BIBLIOTHÈQUE DES GRANDS ! DES ADULTES ! On ne pouvait s’y inscrire qu’après 15 ans ! J’en avais douze ! J’avais évolué dans mes lectures au point d’avoir droit au NIRVANA !!!!

Retournons à mes surprises de chez Netgalley : avec ce « Quand vient la vague », j’ai eu deux surprises. La première : quand je l’ai sollicité aux Editions Rageot (que je remercie du fond du cœur), je ne m’étais pas aperçue qu’il s’agissait d’un roman jeunesse. C’est la quatrième de couverture que j’ai trouvée intéressante.

La deuxième : en commençant ma lecture, j’ai accroché à l’histoire. Ça ne traine pas, ça se lit très bien. C’est écrit à deux voix (et à quatre mains d’ailleurs !). Et, sachant donc, que c’est un roman jeunesse, les auteurs ont réussi à en faire un roman de « transition », dans son genre. C’est-à-dire que c’est avec des romans dans ce genre que j’ai délaissé les Bibliothéques « Rose », « Verte » et « Rouge et Or ». Après Oui-Oui, Fantomête, Caroline Quinn et Charles Perrault, j’ai lu des romans comme celui-là, avec déjà, une bonne intrigue, des personnages un tantinet fouillés, des sentiment dès lors bien creusés, des protagonistes avec qui je m’identifiais et de mon âge à l’époque, des ébauches très réussies d’envolées lyriques mais pas barbantes….Si ça avait été un roman adulte, on l’aurait peut-être truffé de scènes sanglantes, de coucheries alléchantes, de cris et de larmes…Des trucs de grands, quoi. Mais là, c’est plus doux mais tout aussi fort, c’est plus subtil, mais tout aussi captivant. Bref, tout pour que j’adore à treize ans…Tout pour qu’un de ces jours, je le traduise pour ma Princesse qui n’aura pas la chance de monter à l’étage des Grands à ma façon…Mais, elle y arrive d’une autre manière : hier, elle m’a fièrement annoncé qu’elle avait été sélectionnée pour participer à la visite d’étude des « Meilleurs Amis De La Bibliothèque Scolaire » de son collège. Elle va à Lisbonne, en avril, visiter la prestigieuse « Fondation Calouste Gulbenkian ». Cette récompense est attribuée annuellement aux élèves qui sont les plus assidus, les plus « lecteurs » de la bibliothèque scolaire. C’est la deuxième fois…en deux ans d’existence de ce petit cadeau….Je suis fière…Et là, je m’en vante, oui !

……Désolée, j’ai encore fait trop long……



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En plein vol

Une nouvelle année commence pour Romane à Paris. Inscrite en fac de sociologie à La Sorbonne, elle s'éloigne de ses parents et de son petit ami, Clément, qui âgé de deux ans de moins, est resté à Bordeaux pour finir le lycée. Dès le premier jour, elle croise Jules, qu'elle a rencontré l'année précédente lorsqu'elle était partie à la recherche de Nina. Jules qui, visiblement, a abandonné son projet de devenir architecte puisque le voilà lui aussi en socio. Rejeté par ses parents qui n'ont jamais accepté son homosexualité, le jeune garçon a vécu un temps dans la rue avant de trouver une colocation. Tous les deux, seuls, dans cette grande ville, leur rapprochement semble évident. Aussi se sont-ils mis ensemble lorsqu'un des professeurs leur a parlé de questionnaires qui serviront à des enquêtes de terrain. Pour Jules, le sujet semble tout trouvé : les gens qui vivent dans la rue...



"En plein vol" fait suite à "Quand vient la vague" mais peut tout à fait se lire indépendamment. Nina, qui avait fugué lorsqu'elle avait découvert la vérité sur sa famille, est retournée à Bordeaux, laissant Jules à Paris. Sa meilleure amie, Romane, partie à sa recherche avec Clément, son petit frère, a rejoint la capitale pour ses études. Nina dans leurs pensées, ce sont bien Romane et Jules les deux héros de cet opus. le sujet de leur enquête va les conduire auprès des sans-abris et les questionner sur ce que la société peut faire pour les aider. Un sujet qui ne va pas sans rappeler au jeune homme ses mois de galère dans la rue mais aussi les mains tendues. À travers eux, Manon Fargetton et Jean-Christophe Tixier abordent divers thèmes tels que l'homosexualité et les refuges qui aident ceux qui sont rejetés par leur famille, les sans-abris et le regard que l'on porte sur eux, la prostitution, la drogue, l'endométriose, le harcèlement, l'esclavage sexuel, la précarité, la liberté... Peut-être trop de sujets pour un roman destiné aux adolescents et qui ne fait que 280 pages. Par contre, les personnages, entiers, sensibles, hésitants quant à leur entrée dans la vie d'adulte, sont bien dépeints.

Une lecture agréable...
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Les illusions de Sav-Loar

Dans le royaume d'Ombre, les femmes, surtout magiciennes ne sont pas en odeur de sainteté. Elles sont traquées par les capes d'or, qui cherchent à les éliminer.

Dans une autre contrée, le Sker Nazar recherche de nouveaux esclaves, par l'intermédiaire de son médecin il fait l'acquisition d'une jeune fille, de deux femmes et de deux hommes. Leurs destins seront étroitement liés. Ils seront à leur façon destiné a changer le monde.



Un roman de fantasy assez agréable, ou la magie domine.

Les personnages sont extrêmement bien travaillés. Je pense d'ailleurs que c'est un atout de ce roman. L'évolution des personnages est très intéressante car elle pousse le lecteur a s'intéresser à ce développement. Ce qui caractérise également ces personnages ce sont leur humanité : leur caractère, leur faiblesse et défaut, mais également les qualités intrinsèques qui en découlent.



Bien évidemment, la région des ombres est aussi très travaillées.



J'ai apprécié ce roman qui fait la part belle à la quête de liberté... tout en n'oubliant pas que la liberté des uns commence là ou s'arrête celle des autres. Le côté idéologique et politique sont assez intéressants .



J'ai juste eu a regretter quelques longueurs, mais dans l'ensemble ce roman se lit bien, avec une écriture fluide et agréable.



Une belle aventure et de belles rencontres en ce qui me concerne.



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Le suivant sur la liste - Intégrale

Nathan est fasciné, depuis quelques années, par tout ce qui a trait à l'informatique, la robotique, l'IA, la mémoire. Il a pris l'habitude, depuis quelques mois, de s'infiltrer dans des sites de laboratoires. Et ce qu'il vient de découvrir au fil des jours le laisse sans voix. Ce matin-là, il se rend, comme à son habitude, au collège à vélo. Aux abords de l'établissement, il se fait tragiquement renversé par une voiture. Tous les élèves sont choqués d'apprendre la mort de l'adolescent. Surtout Izia qui, témoin de l'accident, est quasiment sûre que la voiture a foncé sur lui. Mais aussi Morgane. Ne le connaissant pourtant pas, elle reçoit un message de lui sur Facebook la prévenant qu'elle est en danger et qu'elle doit se rendre à la clinique des Cigognes, aller voir Timothée, son cousin, et lui demander de débrider la boîte. Elle n'ira pas seule à ce rendez-vous car Izia a aussi reçu une invitation à se connecter au réseau social. Au même moment, dans sa chambre, à la clinique des Cigognes, Timothée est surpris et excité lorsque le boîtier qu'il détient depuis trois mois lui parle. La voix : celle de Nathan...



Izia, Morgane, Nathan, Samuel et Timothée. Cinq jeunes qui vont devoir unir leurs forces pour contrer les dangers et menaces qui les guettent. Grâce à Nathan, pourtant décédé, les quatre adolescents vont enfin découvrir ceux qu'ils sont vraiment mais aussi lever le voile sur ce qui se trame dans les laboratoires. En seulement quelques jours, à trois ans d'intervalle entre le tome 1 et le tome 2, Manon Fargetton nous fait vivre des aventures absolument incroyables, fascinantes et d'une grande originalité. Si les adolescents cherchent leur véritable origine dans le premier volet, c'est une toute autre mission qui les attend dans le second. Menée tambour battant, cette intégrale, empreinte de science-fiction, fait la part belle à nos cinq héros vraiment attachants et différents car génétiquement modifiés. Alliant habilement le suspense et l'humour, l'auteure réussit à happer le lecteur dès les premières pages et, ce, grâce aux dialogues percutants et à la plume vivante et punchy.

Un roman vraiment prenant et étonnant...
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Tout ce que dit Manon est vrai

Je connaissais Manon Fargetton au travers de ses romans jeunesse, notamment ceux co-écrits avec J.C. Tixier : "En plein vol" et "Quand vient la vague", et j'aime beaucoup le style de cette jeune auteure qui sait toucher ses lecteurs au travers des thèmes qui l'inspirent, souvent proches des préoccupations de ceux-ci. C'est encore plus vrai avec cette oeuvre, que je ne qualifierait pas de roman, mais plutôt de bio-fiction, puisqu'il s'agit manifestement de la transposition d'un vécu.

La jeune Manon de l'histoire vient d'avoir 17 ans, c'est une lycéenne heureuse et équilibrée, entourée d'amour malgré la séparation de ses parents des années auparavant. Elle a des amis, deux grands frères qui ne vivent plus à la maison mais retrouve toujours avec plaisir lors de leurs passages à Vannes où elle vit avec sa mère, protectrice et attentive. Elle vit des idylles sages avec des garçons du club de voile, et s'épanouit dans l'écriture d'une BD, avec beaucoup de talent pour son jeune âge. Un talent qui va être remarqué par un éditeur, lors d'une rencontre au salon du livre de Vannes. Gérald a 56 ans, une femme gravement malade, Viviane, et une "amie" très chère, Brune. Mais cela ne lui suffit pas, il a jeté son dévolu sur Manon, et ne la lâchera plus, l'inondant de sms et de mails à toute heure du jour et de la nuit, lui assénant qu'il l'Aime (toujours avec un "A" majuscule), pour toujours, toujours...Manon est bien sûr flattée de cet intérêt et de cet "Amour" auquel elle va répondre, mais pas toujours de la façon attendue.



C'est le récit d'une emprise, d'une dépendance malsaine, et d'un soi-disant "Amour" exercés aux dépens d'une jeune fille d'abord un peu naïve, mais dont l'entourage va vite tenter de la mettre en garde, parfois de façon un peu maladroite d'ailleurs. Manon ne nous raconte pas son histoire directement, mais elle est omniprésente, notamment par le biais des échanges entre elle et Gérald, ainsi que par les mots que lui adresse son alter égo de 15 ans plus âgée. L'histoire se décline sous la forme du roman choral, où le lecteur la découvre sous les regards forcéments divergents de la mère et du père de Manon, parfois de ses amis ou de ses frères, mais aussi de Gérald (que j'ai trouvé assez pathétique en manipulateur éploré) et de sa femme Viviane, complice malgré elle ou parce qu'elle voit en Manon une consolatrice pour sa disparition prochaine. D'autres personnages apparaissent également, en lien avec des événements survenus lors de l'enfance de Manon : un expert psychologue, des policiers, des amis de la famille... On découvre une multitude de points de vue et de facettes parfois opposées de la vie de Manon.



Un livre édifiant qui dénonce, mais de façon subtile et nuancée, le phénomène d'emprise sur une jeune fille "normale" et intelligente, et donne également la parole au "prédateur". Comme la mère de Manon, j'ai été frappée par la pauvreté et la mièvrerie des messages envoyés par Gérald, et son comportement d'enfant gâté avec sa femme; Un personnage bien évidemment très antipathique, mais tout aussi évidemment malheureux, comme un petit garçon qui a besoin de preuves d'amour incessantes. J'ai apprécié aussi la façon dont la jeune fille fait preuve à certains moments de plus de maturité que son "mentor", même si très souvent j'ai eu envie de lui souffler "voyons, tu ne vas quand même pas croire à toutes ces niaiseries !".

Les réactions de la maman m'ont parues parfois maladroites, mais je l'ai comprise, dans la même situation je n'aurais pas forcément fait mieux. Je me suis sentie plus proche du père (qui a la confiance de Manon), mais j'ai trouvé qu'il était très fort pour comprendre la situation et mettre des mesures en place, beaucoup moins pour assurer sur la durée !



J'ai emprunté ce roman au CDI de mon lycée, un ouvrage que je n'hésiterai pas à recommander à mes élèves. Ainsi qu'à mes babélamis !
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Aussi libres qu'un rêve

En cette fin du 21ème siècle, la "Loi des Dates de naissance" (impliquant une procréation contrôlée par l'état), détermine l'avenir professionnel des adolescents et crée ainsi une société des classes sans aucune liberté de passer de l'une à l'autre.

Le futur métier et le cursus scolaire de chaque enfant sont attribués selon le mois de naissance, janvier étant réservé aux carrières valorisantes comme politiciens ou stars... décembre aux mains-d'oeuvre obligés d'affronter la pollution galopante.



Bien qu'éduquées sur un pied d'égalité par leurs parents, les jumelles Silnoa et Silnei ressentent fortement l'injustice d'un tel régime, l'une étant née le 31 décembre avant minuit, l'autre le premier janvier à 00h17. Elles aspirent intimement, l'une comme l'autre, à un métier et une vie qui correspond à leur nature...

La correspondance par mails de Silnoa avec un garçon qui n'ose lui avouer qui (!) il est réellement et sa rencontre avec Kleano, un ado réfractaire à l'ordre établi, vont être à l'origine d'une révolte...



Manon Fargetton avait écrit ce roman de SF pour la jeunesse a l'âge de 18 ans et on sent très bien son enthousiasme à l'égard de la lutte pour la liberté, ainsi que les "reliefs" d'une adolescence qu'elle venait à peine de quitter : la peur de l'avenir et du devenir, l'espoir juvénile d'un monde meilleur, mais aussi les premiers sentiments amoureux qui définissent tout autant le rôle dans la liberté d'agir.





Merci Mladoria d'avoir accepté la liberté de choisir dans ma PAL.
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Tout ce que dit Manon est vrai

« Plus jamais seuls, Manon. Toi et moi, on ne sera plus jamais seuls. On s’est trouvés, maintenant, on ne se lâche plus, tu m’entends ? Je t’Aime. Je t’Aime si fort. Tu me donnes une force dingue. Avec ta main dans la mienne, je peux tout affronter et personne ne peut m’atteindre. Plus jamais seuls, plus jamais peur. »

Amour passion, amour manipulation, amour maternel, amour inconditionnel, amour fraternel, amour, amour, amour…Manon est entourée d’amour et c’est parce que tous l’aiment que chacun raconte la Jeune fille de 17 ans, rebelle, intense, pétillante qu’elle est et ce qu’ils perçoivent de sa relation avec son éditeur, un homme marié de 56 ans.

Un texte captivant, véritable page turner, porté par une narration à plusieurs voix, sur les dégâts causés par l’emprise sous toutes ses formes. C’est intelligent. passionnant. Révoltant.

A lire 👌🏻

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