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Critiques de Laurent Galandon (625)
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Le temps des jonquilles

Qui sème la misère récolte la tempête. Tout gouvernement devrait prêter attention à cette maxime.



La France du début des années Macron a vu l'émergence d'un mouvement social apolitique et d'un genre nouveau qui traduisait la révolte d'une certaine partie de la population abandonnée depuis des années par les pouvoirs publics. Il a fallu une augmentation de l'essence et une limitation de vitesse des routes départementales à 80 km/heure initié par Edouard Philippe pour mettre le feu aux poudres. C'est clair que les pauvres gens des campagnes se sont révoltés contre autant de mesures iniques.



Le parti pris des auteurs est de nous montrer une héroïne Jennifer devenue parisienne un peu bobo qui est au départ totalement hostile à ce mouvement comme d'ailleurs une bonne frange de la population car les journalistes de BFM TV ne leur sont pas très favorables dans les reportages montrés sur leur mouvement. A noter qu'on se situe juste avant leur basculement dans la violence urbaine qui a fini par les décrédibiliser.



Cette héroïne va progressivement changer de camp car elle va les comprendre même si elle jette un regard assez intéressant qui pousse à une certaine réflexion. Il y a tout d'abord les contradictions de ce mouvement qui se dit apolitique mais qui reflète parfois des idées assez nauséabondes comme le rejet de l'étranger responsable de tous les maux économiques du pays ce qui est d'ailleurs assez pratique pour dédouaner les vrais responsables de cette situation d’iniquité sociale. Cela s'illustre par exemple par les blagues racistes et douteuses de l'ancien petit ami ou même de la position de la mère pourtant médecin de campagne.



Il faut bien comprendre qu'on a affaire à des gens ordinaires qui ne croient plus au vote, à la démocratie pour changer leur quotidien. Ils ont besoin de choses concrètes et non de beaux discours ou de campagne d'image sur d'interminables débats stériles. Oui, il ne suffit pas de traverser la rue pour trouver facilement un travail bien rémunéré. La précarisation des métiers et les délocalisations d'usine sans compter la fermeture des services publics en province, ils connaissent !



J'ai été frappé que dernièrement, une révolte paysanne dans notre pays a obtenu une image beaucoup plus favorable alors que le combat était au fond un peu le même mais concentré sur une classe professionnelle précise qui ne vivait pas bien de son travail. Les conflits se succèdent mais ne se ressemblent pas ?!



J'ai bien aimé car c'est savamment bien construit et cela donne une photographie de la compréhension de ce mouvement social composé de petites gens qui ont du mal à joindre les deux bouts, qu'on soit d'accord ou pas. Il faut aller au-delà de nos préjugés ou d'un choix de classe ou de rang politique pour bien analyser cette BD.



Le temps des jonquilles a été un moment de révolte mais qui s'est soldé par un échec car on a renvoyé effectivement ces pauvres gens à leur vie de misère sans que cela ne change véritablement. Les bien-pensants ont encore de beaux jours devant eux... à moins que cela ne recommence un jour ou l'autre. Il suffit juste de continuer cette même politique pour 10 ans de plus ce qui creusera encore le fossé. 
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L'appel

Fin août 2014. Devant l'écran de son ordinateur, Cécile regarde, avec son amie Nadia, un message vidéo de son fils, Benoît. Une vidéo qu'il lui a envoyée de Turquie pour l'informer qu'Allah lui a tendu la main, que la Oummah est désormais sa famille, que le lendemain il rejoint le Cham et qu'elle ne doit pas s'inquiéter et être fière de lui. Désemparée, croyant son fils en Ardèche, Cécile ne sait pas quoi faire. Se confiant à son ex-compagnon, ce dernier lui dit de patienter, que Benoît la recontactera comme il lui a promis et qu'elle ne doit pas en informer la police si elle ne veut pas qu'il soit arrêté. Étant dans l'impossibilité de consulter l'ordinateur de son fils, reformaté, elle décide de l'emmener au magasin informatique. Elle va également rendre visite à l'ex petite amie de Benoît et à l'un de ses meilleurs amis, Baakari, qui auraient peut-être des éléments de réponse à lui apporter...





Comment faire face à une situation aussi tragique qu'incompréhensible ? Comment s'expliquer que son propre enfant ait basculé soudainement et qu'il est parti faire le djihad en Syrie ? Comment ne pas se reprocher de n'avoir rien remarqué ? Voilà dans quelle situation se trouve Cécile en cette fin d'été. Benoît, qui vient tout juste d'avoir son bac, l'informe par simple vidéo de ses nouveaux projets. Faire le djihad ! Cécile, désemparée, perdue, déconfite, interdite va tenter de comprendre comment son fiston a pu en arriver là, quels ont pu être les éléments déclencheurs à ce revirement si soudain. Et surtout comment peut-elle lui faire changer d'avis. C'est ce que nous propose Laurent Galandon dans cet album ô combien d'actualité. Sans tomber dans le pathos, ce roman graphique interpelle autant qu'il émeut ou étreint. Le propos est juste, sensible et bouleversant, la narration habilement menée et la psychologie des personnages travaillée. Graphiquement, le trait semi-réaliste et la palette de gris siéent parfaitement à cette ambiance sombre.
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La Truie, le Juge et l'Avocat

En qualité de juriste, on ne peut qu'être intéressé par un procès dont l'accusé est un simple animal à savoir une truie qui ne demande qu'à allaiter ses petits pourceaux. Elle est accusée officiellement d'avoir renversée le cheval du fils du comte. Il faut dire que ce dernier maltraitait sa monture ce qui peut expliquer aisément l'accident dont il a été victime mortellement.



Oui, au Moyen-Age, on jugeait les animaux pour assurer le spectacle auprès de la population avide de châtiment, ceci avec l'objectif de conserver l'ordre et de contenter les notables.



On se rendra compte que c'était également un moyen de tenir les femmes réduites au rang d'objet comme un avertissement en cas de rébellion. La femme du juge va d'ailleurs joué un rôle assez primordiale dans cette BD aux accents satyriques.



On ne peut que souligner l'absurdité d'une telle parodie de justice mais cela est à mettre en lien avec une critique à peine voilée de la justice aux mains des puissants qui rend des verdicts contre toute logique. Je n'ai pu m'empêcher de mettre cela en parallèle avec ce qui se passe dans notre pays...



Le final est grandiose dans le message délivré. Oui, celui qui rend l'injustice finit un jour par en payer le prix dans le sang. A bon entendeur, salut !



J'ai été séduit par cette oeuvre assez originale dans le concept qui nous pousse dans les derniers retranchements. On n'est pas prêt d'oublier ce récit et cette pauvre truie victime de la méchanceté humaine la plus abjecte. Evidemment, une pensée également pour cet avocat courageux qui va défier l'autorité au péril de sa vie.



Je remercie les éditions Delcourt et Babelio pour la découverte de ce passionnant roman graphique dans le cadre d'une masse critique.
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La Truie, le Juge et l'Avocat

Il n'y qu'à lire le titre et observer la couverture pour deviner que "La truie, le juge et l'avocat" est sans doute une sorte de satire sociale, ayant un côté probablement insolite, incongru.



Le résumé de la quatrième de couverture, ainsi que la lecture de ce roman graphique le confirmeront. Puisqu'en effet, ce dernier raconte le procès d'une truie, accusée de meurtre, celui d'un jeune cavalier dont le père qui est comte demande que justice soit faite. Tout un chacun sait que cette malheureuse truie sera pendue, voire même brûlée vive, déjà coupable avant même toute forme de procès. Mais ce n'est pas compter sur l'Avocat qui, pour retrouver sa réputation d'antan, se nomme le défendeur de l'accusée.



De là, alors que le procès attirait déjà la foule, c'est à une sorte de spectacle, de mascarade plutôt qu'à un jugement auquel nous assistons. Le juge fulmine de ne pas pouvoir annoncer son verdict, le procureur est tourné en ridicule, le peuple change d'opinions sur la truie au gré des nombreux retournements de situation. Parce que même si l'avocat défend la truie pour des raisons qu'on pense douteuses, il faut bien lui reconnaître qu'il la défend sacrément bien notre accusée !



Malgré l'humour quelque peu détourné, où dérision et burlesque se disputent la première place, il y est tout de même question de sujets sérieux : de justice et d'équité avant tout, d'accusation à tort et à travers et/ou sans preuve, de manipulation des petites gens, d'inégalités entre classes sociales, de maltraitance envers les animaux, de la place des femmes et des animaux dans ce monde d'hommes qui se savent supérieurs.



Commençons par le point faible de ce roman graphique, pour finir sur le positif : les dessins. Non pas qu'ils s'adaptent mal à l'histoire, au contraire je trouve qu'ils reflètent d'ailleurs très bien l'ambiance moyen-âgeuse. Mais ils manquent, à mon avis, d'un peu d'originalité, peut-être sont-ils trop épurés, trop simples, peut-être un peu trop secs également.



En revanche, le gros point positif de cet ouvrage, c'est la façon dont sont octroyés des sentiments et des pensées aux animaux. Ainsi on pourra observer la poule et l'oie cancanner, commenter, juger, participer aux rumeurs, ou encore voir notre pauvre truie pleurer sous les coups, s'inquiéter de ses petits seuls à la porcherie. Les animaux, parce que capables d'empathie et d'entraide, de ressentir et de penser, sont rendus bien plus humains que les hommes eux-mêmes, montrés ici sous leur vraie nature. On prend automatiquement partie pour eux et pour les quelques humains qui prennent leur défense, à savoir l'avocat évidemment, le porcher qui gâte sa truie d'affection, et puis aussi la femme du juge (dont j'ai adoré la manière dont elle s'est vengée).



Le dénouement n'est pas du tout celui que j'avais imaginé, peut-être pas non plus celui que j'aurais voulu... Mais la derrière scène, bien qu'horrible, n'en est pas moins terriblement jouissive !



Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Déborah de Babelio pour la sélection et les éditions Delcourt pour l'envoi de ce roman graphique à la fois burlesque et allusif, que je n'ai pas vraiment trouvé drôle comme c'était certainement voulu et dont j'ai éprouvé quelques difficultés à me familiariser avec les dessins, mais dont l'intrigue reste tout de même bien menée de bout en bout, faisant preuve d'empathie et de sensibilité envers les animaux, malgré la divergence des thèmes évoqués.

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Les innocents coupables - Intégrale

Quelque part dans la campagne française enneigée, 1912. Alors qu'il tente de s'enfuir des Marronniers, Franc-Cœur est très vite rattrapé par une horde de chiens lancée à ses trousses. Aussitôt le directeur l'avertit qu'il sera enfermé au quartier disciplinaire. Car, visiblement, des Marronniers, l'on ne s'évade pas si l'on veut s'éviter des ennuis... C'est par ces mots que le gardien accueille les derniers arrivants. Parmi eux, quatre garçons : Honoré, Adrien, Miguel et Jean. Tous coupables de vols, coups et blessures, insultes à l'encontre de la maréchaussée ou encore de mœurs dépravées. Aussi l'état a-t-il choisi de les placer aux Marronniers, dans le but de les extraire de leur environnement néfaste. Et si certains de ces gamins pensent qu'ici ils pourront apprendre un métier et y trouver une famille, ils vont vite se rendre compte qu'il n'en est rien. De par leur statut de "bleus", les quatre gamins sont placés sous la tutelle de Gourdin, un homme sadique et violent. S'ils veulent s'en sortir, ils n'ont d'autre choix que de rester unis...



"Les Marronniers", c'est ici qu'ont été placés Honoré, Adrien, Miguel et Jean, parmi tant d'autres gamins comme eux. Responsables de méfaits, c'est dans les murs de ce véritable bagne pour enfants qu'ils vont devoir apprendre à obéir mais aussi qu'ils vont subir mauvais traitements et tâches ingrates dans des conditions de vie minimales. Si ces bagnes ont existé, ils seront fermé après la guerre pour cause de résultat non probants. Au cœur de cette intégrale, qui regroupe les trois albums, l'on suit ainsi le destin de ces quatre gamins si attachants qui vont tout faire pour s'évader des Marronniers et retrouver leur vie d'avant. Rythmé, dynamique et aux dialogues pimentés, cet album se révèle particulièrement maîtrisé, de par le contexte social et le panel de personnages. Graphiquement, Anlor, de par son trait à la fois élégant et dynamique et sa palette de couleurs riche, réussit parfaitement à retranscrire les émotions.

Une intégrale originale et efficace !
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La tuerie

Killian se réveille brusquement, effrayé, les larmes aux yeux. À cause d'un cauchemar dans lequel une femme, avec une tête de vache, une tronçonneuse manuelle à la main, expulse un bébé. Sa compagne, Karine, enceinte, le rassure autant qu'elle peut et lui conseille de se faire aider car il ne peut s'en sortir seul...

Quatre ans plus tard, le petit Timéo gambade en pleine forêt avec son grand-père quand celui fait une bien triste découverte : les eaux de la rivière sont rouge sang. Il s'agit sans doute d'une vidange sauvage de sang et de déchets organique et Octave en est sûr, les abattoirs Gourdin sont les responsables. Évidemment, le patron et maire de Saint Forain nie tout en bloc... Deux jeunes intérimaires se présentent pour un poste à l'abattoir. Le chef du personnel leur fait bien comprendre qu'au bout de trois jours, si la cadence n'est pas maintenue, ils peuvent rentrer chez eux. Habillés de la tenue de base, munis de gants, de casque et bouchons d'oreille, les deux hommes sont placés devant les carcasses. À eux de faire leur preuve maintenant ! L'un d'eux, Yannick, compte bien rester dans l'entreprise car il a des choses à découvrir...



La tuerie, c'est ainsi que l'on surnomme l'espace clos à l'abri des regards où l'on abat les animaux. Et le saigneur en est le maître. Aux abattoirs Gourdin, le personnel change régulièrement. Conditions de travail pénibles, cadences parfois insoutenables, pression de la hiérarchie et des clients... Deux nouveaux venus, Yannick et Thomas. Yannick, ancien taulard, cherche à se réinsérer. Du moins en apparence car son entrée aux abattoirs cache un tout autre but. Que l'on soit vegan, végétarien, végétalien, flexitarien ou viandard, la cause animale nous touche tous. Preuve en sont les actes des vegans radicaux qui attaquent les boucheries, les vidéos de plus en plus tristes et affligeantes des conditions d'abattage des animaux ou des maltraitances. Partant de sujets d'actualité forts (consumérisme, politique, conditions ouvrières...) auquel s'ajoute une enquête personnelle, Laurent Galandon nous plonge dans un thriller sanguinolent où violence, racisme, pression sont légion. Un album percutant et cinglant, un suspense grandissant. Le tout servi par un trait vif et une palette de gris où seul le rouge détonne.

Un polar social qui donne à réfléchir...
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La Truie, le Juge et l'Avocat

Dans les rues de ce village, en plein Moyen Âge, des hommes recherchent avidement une truie. Dénoncé par son propre voisin, c'est ainsi que cet humble porcher se voit confisquer sa belle truie. Son crime, à la truie et non au porcher, avoir menacé un cavalier et sa monture et provoqué un accident ayant entraîné la mort du jeune homme. Aussi se voit-elle emprisonnée pour trouble à l'ordre public et meurtre ! Le porcher n'en croit pas ses oreilles et ce n'est pas le Plaideur qui ira le réconforter, des témoins ayant assisté à la scène. Mais en prison, un rat tenu au courant du sort de la truie s'en va raconter cette terrible histoire à une corneille qui, elle-même, va quérir l'aide d'un mendiant derrière lequel se cache un ancien avocat...



Au Moyen Âge, les animaux, supposés dotés d'une âme, étaient jugés au même titre que les hommes. Aussi, comparait-elle devant le juge, cette truie accusée d'avoir accidentellement tué un cavalier, au grand désarroi de son maître. De même que pour un homme, elle sera défendue par un avocat prêt à tout pour lui éviter la peine capitale, d'autant que, face à lui, se tient un juge visiblement indifférent, voire empreint de mépris, face à cette pauvre truie. Cet album, telle une farce cocasse, amorale, presque irrévérencieuse, met en avant la bêtise humaine, les notions de pouvoir, l'ignorance, le tout mâtiné d'humour (parfois noir). Les dialogues, parfois abracadabrantesques, ne manquent pas de piquant et parfois de ridicule, Laurent Galandon n'hésitant d'ailleurs pas à donner la parole à certains animaux qui se révèlent, au final, plus censés et plus empathiques que les humains. Ce scénario absurde et drôle, au final jouissif, est servi par un graphisme qui manque de finesse et de précisions. Un trait un peu rude et anguleux, des décors épurés.

Une satire sociale percutante...
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La fille de Paname, tome 1 : L'homme aux co..

Un grand merci à Babelio et aux Editions Le Lombard...



Mai 1898, au cours d'un bal champêtre, la jeune Amélie, dite Lilie, fait la connaissance de Matelot. Malgré sa maladresse, il l'invite à danser. Mais, bien vite, elle tombe à la renverse et se fait maltraiter par un homme ayant sûrement trop bu. La Belle-Hélène prend sa défense en envoyant paître ce malotru. Entre temps, les esprits se sont échauffés et cela se termine par une bagarre générale, vite interrompue par la poulaille.

Quelques jours plus tard. Lilie et Matelot se sont installés dans un petit appartement parisien. Tandis que ce dernier va au travail, la jeune femme a d'autres rêves comme celui de devenir comédienne ou chanteuse. Mais, lui a bien d'autres projets pour elle puisqu'il lui a trouvé un poste de blanchisseuse. Cela lui rappelle les dures années de labeur de sa mère et elle ne veut pas finir comme elle. Aussi, s'enfuit-elle du domicile, laissant à son jeune Matelot une tendre lettre. C'est ainsi qu'elle croise à nouveau la route de la Belle-Hélène qui l'invite à partager sa couche. Elle lui promet alors un tout autre avenir...



Bienvenue dans le Paris des années 1900... entre le fieu, le miché, le turbin, le ruban, la rousse, dépaysement intemporel garanti! Galandon relate, dans ce premier tome, l'histoire d'Amélie Lilie, alias Casque d'or, jeune fille de joie parisienne qui n'a nullement froid à ses miches et qui adore rouler des escalopes. Prise sous la tutelle de la Belle-Hélène qui l'initiera au plaisir de la chair puis de Bouchon et enfin de Manda, l'on suit son parcours au sein de la pègre et des Apaches. L'on est plongé dans cette ambiance dès les premières pages tant l'encrage, le dessin, le code vestimentaire et le vocabulaire usité concordent parfaitement. Cette jeune fille peu farouche et espiègle est malgré tout attachante et sa véritable histoire intéressante. Aux couleurs directes et au trait réaliste, ce premier tome nous offre une bien jolie balade dans les rues de Paris.



La fille de Paname.... sait vendre ses charmes...
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Hypnos, tome 1 : L'Apprentie

Ce matin du 19 février 1919, alors qu'une limousine transporte Georges Clemenceau de son domicile de la rue Benjamin Franklin au ministère de la Guerre, un jeune anarchiste de 23 ans tire neuf balles sur la voiture. L'une d'elles atteint le Président du Conseil au poumon. Non mortelle, elle ne sera jamais extraite.



L'assassin, un ouvrier du nom d'Émile Cottin, est condamné à mort et sa peine commuée en dix ans de détention. Il se fera tuer en Espagne en 1936... tout comme Raoul Villain, l'assassin de Jean Jaurès.

@herodote.net



Bande dessinée mêlant réalité historique et fiction, anarcho-bolchévique, pouvoir hypothétique et monde hypnotique...

Scénario qui m'a bien plu du fait de son historique contexte,

petit bémol quant à la similitude des portraits, interprétation souvent complexe.



J'ai échangé "TANGO" contre "Hypnos" tous les deux des Editions "Le Lombard"

Grand merci à l'Equipe Babélio, et sa délicate initiative, nous réunir autour d'un cocktail, à l'occasion du festival "Quai des bulles " à St Malo, dans un bar...

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La tuerie

Avec un titre pareil, on est en droit de s'attendre à du lourd, du pêchu, de la grosse mandale dans la tronche par paquets de douze.

Et c'est vrai que cette BD, complètement dans l'air du temps, questionne sur nos habitudes alimentaires tout en développant un p'tit côté polar loin d'être inintéressant.



Une quatrième de couv' incroyablement bavarde.

Il serait bienvenu de la boycotter sous peine de s'abonner à "encéphalogrammeplat mag'" en terme d'étonnement. En vous remerciant.



Yannick a fait de la zonzon.

C'est désormais dans un abattoir qu'il passe l'essentiel de ses journées.

Un endroit qu'a bien connu son jeune frère avant de passer l'arme à gauche.

Hasard ? Coïncidence ? Je ne crois pas non...



En voilà une BD qu'elle est bonne.

Non contente de nous divertir, elle sait se faire pédagogue, la coquinette, en traitant du dur labeur de ces forçats de la mort journalière et notamment de ceux trimant en un secteur des plus redoutés : la tuerie.

Pression, cadences infernales (périodes de promo obligent), particularité d'un taf peu ragoûtant (les bestiaux sondés furent unanimes à ce sujet), le seul intérêt de ce secteur résidant finalement en un salaire légèrement supérieur aux autres, de quoi se motiver au quotidien sans trop se poser de questions.



Il se meugle qu'L214 aurait fortement apprécié le propos.

Loin d'être de ces extrémistes à tout crin, il me faut bien avouer les qualités narratives et instructives développées tout au long de ce "thriller" animalier.



Un coup de crayon qui me parle.

Un encrage majoritairement sombre histoire d'être raccord avec l'avenir de ces condamnés à l'équarrissage.



La Tuerie : un vrai morceau de choix !
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La Truie, le Juge et l'Avocat

Club N°53 : BD sélectionnée

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Très réussi !



La fable est belle avec suspens, rebondissements et une chute en dernière pirouette : les héros sont morts, vive les héroïnes !



Quant au graphisme, je lui ai trouvé une inspiration en lien avec l'iconographie médiévale qui ne dépareillait pas.



Gwen E.

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Réussi, très réussi...



Il y a du Voltaire dans cette histoire...



Vincent T.

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Cette fable sur la justice est une très bonne surprise, à priori pas emballé par le dessin j'ai été vite embarqué dans l'histoire.



Clément

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Lien : https://mediatheque.lannion...
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A fake story

Une bande-dessinée transposée d'un roman qui raconte des péripéties autour d'une pièce radiodiffusée qui s'inspirait, elle même, d'un autre roman, origine de toute l'affaire !

Jean-Denis Pendanx et Laurent Galandon ne seraient-ils pas les deux hommes qui ont vu l'homme qui a vu l'homme qui avait aperçu l'homme qui avait entrevu l'ours ?

Mais que l'ours n'avait pas vu !

Cette BD, "a fake story", est un régal.

Durant toute sa lecture, elle s'y entend à brouiller les pistes, à tenir en haleine.

L'ouverture de l'album est ingénieuse.

Elle parvient à évoquer le livre d'H.G. Wells, la pièce d'Orson Welles, le livre de Burroughs, de présenter les personnages et de mettre en place l'enquête qui va suivre le drame.

Et tout cela, sans surcharges ni lourdeurs.

Le suspens est bien réel.

Il est maintenu par des rebondissements judicieusement placés dans le récit.

Le découpage des cases est classique mais le récit est élaboré de manière à distiller l'intérêt en même temps que se placent les éléments de l'enquête.

Le choix du sujet est original, inattendu malgré qu'il soit connu de tous, amateurs de SF ou non.

Le dessin est soigné, la colorisation très réussie.

Les personnages sont crédibles, décrits de manière réalistes et justes.

L'histoire est captivante.

Et son dénouement, que l'on voit pourtant arriver, parvient tout de même à surprendre.

Mais il ne faut pas pour cela avoir lu le livre de Douglas Burroughs, Douglas Burroughs, nouveau romancier sans inspiration, journaliste expérimenté qui mener l'enquête pour CBS ...

Qui va épauler la jeune Aretha qui travaille pour le Heathcote News ...

Et dénouer finalement le fil de l'affaire ... peut-être ...

Tout ceci fait de cet album, paru en janvier 2021 chez Futuropolis, certainement l'album de l'été.

Et comme un bonheur ne vient jamais seul, il vous suggère deux autres excellentes lectures : "la guerre des mondes" d'HG wells et le roman de Douglas Burroughs.

Sans compter la panique que pourrait engendrer sur le camping de vos vacances la rediffusion de la pièce du "Mercury theatre on air" ...

Et puis ...

Voilà qu'ayant ficelé ma chronique, satisfait et confiant ...

Voilà qu'il s'avère que Douglas Burroughs n'a jamais existé, pas plus que son roman d'ailleurs, qui pourtant donnait déjà de furieuses envies de lecture.

Enfin que Dieu me savonne, et que Wells me pardonne, j'y ai cru.

Une fois de plus, je suis tombé dedans.

Le lecteur est parfois d'une naïveté !

Les auteurs sont parfois facétieux.

Jean-Denis Pendanx et Laurent Galandon ont, avec cette ingénieuse imposture, ajouté encore une épaisseur à leur récit, une raison de ne pas passer à côté de ce bel album ...





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L'envolée sauvage - Intégrale, tome 2

Paris, juillet 1942. La France est occupée par les nazis. Ada et sa petite soeur, Lucja, deux petites filles juives, ainsi que ses parents, vivent autant que faire se peut cette période difficile. Malheureusement, une descente de police et une expulsion vont à tout jamais changer leurs vies. Toute la famille est emmenée vers le Vélodrome d'Hiver, surveillée sans cesse par des gardes, au milieu de plusieurs milliers d'autres juifs. Au bout de 3 jours, la faim et la soif commencent à se faire ressentir. Une femme se suicide de désespoir. Il ne fait aucun doute pour le papa qu'il faut absolument faire sortir ses filles de là. Par chance, il croise sa belle-soeur, déguisée en infirmière. Celle-ci a justement une idée pour faire sortir ses nièces... 



Dans cette intégrale, qui comprend les tomes 3 et 4, l'on suit le parcours d'Ada, déjà rencontrée dans le 2ième tome. Publiée 5 ans après les deux premiers volets, cette histoire parallèle peut se lire indépendamment. L'auteur a simplement repris son personnage féminin. L'on suit ainsi le parcours d'Ada, que le jeune Simon rencontre dans les camps de concentration. De la rafle du Vel'd'hiv aux camps de concentration en passant par les multiples fuites et évasions, un parcours semé d'embûches, de mensonges et de secrets pour les deux jeunes filles, terriblement attachantes. Une intégrale, tout comme la 1ère, utile, touchante, réaliste qui ravira un large lectorat. 

Au dessin, Arno Monin a laissé son crayon à Hamo. Un dessin plus en rondeur (l'on a d'ailleurs du mal à reconnaître la jeune Ada) et d'une grande lisibilité.
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La fille de Paname, tome 1 : L'homme aux co..

♫ Allez, venez, Milord!

Vous asseoir à ma table;

Il fait si froid, dehors,

Ici c'est confortable ♪



Paname, 1897.

Amélie, jeune fille en fleur, aime séduire, la coquinette. De là à s'imaginer en fleur de pavé battant le bitume dans l'attente du client facile, ce serait aller un peu vite en besogne.

Faut dire qu'elle est plutôt bath la môme.

Un joli minois aux yeux du mac avide de lancer sa nouvelle start-up aux œufs d'or, la beauté du diable pour ses clients toujours plus nombreux à vouloir cracher au bassinet.

Elle n'y connaît pourtant pas grand-chose au jeu de l'amour mais c'est qu'elle apprend vite, faut au moins lui reconnaître ça.

Des rencontres, certaines heureuses, d'autres beaucoup moins, et toujours cette inaccessible étoile en point de mire, celle de l'amour absolu pour ce prince charmant idéalisé, feront d'elle La Fille de Paname.



Par-fait.

Peux pas mieux dire en refermant ce premier tome.

L'histoire touchante de cette gamine naïve qui se voyait déjà en haut de l'affiche en zappant tous les paliers de décompression.

Le graphisme, d'une beauté envoûtante, aux couleurs légèrement passées histoire de ne pas jurer avec ce splendide récit d'époque..

Ce Paris, fin XIXe, qui vous donne envie d'aller bringuer, sur un p'tit air d'accordéon, à en avoir le tournis.

Ce milieu de coupe-gorge qui évolue dans l'ombre et toujours partant lorsqu'il s'agit de détrousser le quidam qui violemment qui par le biais de ses travailleuses à 35h/ jour. Dites rien à Aubry, hein.

Une BD qui se dévore d'un seul jet, qui vous en met plein la figure sans avoir l'air d'y toucher et qui sait se faire désirer sitôt la dernière planche avalée.

Petit plus qui mange pas de pain, ces sublimes unes de journaux d'époque retraçant le parcours tumultueux de cette adorable michetonneuse au grand coeur en quête de son petit coin de ciel bleu.

Par-fait

Peux pas dire mieux en refer...



Merci à Babelio et aux éditions Le Lombard Collection Signé pour ce magistral cours de séduction accélérée...
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L'envolée sauvage - Intégrale, tome 1

En cette année 1941, le jeune Simon est hébergé, avec 3 autres garçons, dans un orphelinat tenu par Marinette et le père Malgoire. Malheureusement, il ne fait pas bon être juif et ce dernier était encore ce matin à aider la famille Roth à charger leur carriole pour passer en zone sud. À l'école, parce qu'il est juif, Simon est mal vu et se fait railler par ses camarades de classe. Même par le maître qui se trouve être, par ailleurs, le maire du village. Lorsque ce dernier rend visite au père Malgoire, il lui fait clairement comprendre qu'un juif n'est pas le bienvenu par ici. Bien au contraire. Il va même jusqu'à le menacer d'arrêter la réfection de l'église si Simon ne quitte pas le village pour aller dans un autre orphelinat. L'homme d'église n'a d'autre choix que de confier le jeune garçon au père Mathurin, à la tête d'un internat pour mineurs délinquants, "Les oiseaux de passage". Première étape d'une longue fuite...



Cette intégrale, qui regroupe les deux premiers tomes, nous dresse le portrait émouvant d'un jeune garçon, Simon, qui n'aura d'autre choix que de fuir. Fuir parce qu'il est juif. Bien des embûches viendront se mettre en travers de sa route mais aussi des âmes charitables qui feront tout pour l'aider à braver cette guerre. Laurent Galandon nous dépeint, à travers le portrait de Simon, à la fois les horreurs de la guerre mais aussi les entraides, la volonté de s'en sortir et l'espoir, toujours là. Il nous offre ainsi un scénario captivant, sensible et émouvant, d'autant que ce jeune garçon, qui voue une passion pour les oiseaux, allant jusqu'à communiquer avec eux, est très attachant. Graphiquement, Arno Monin, de son coup de crayon anguleux et maîtrisé, apporte une certaine touche de fraicheur à cette sombre histoire. 
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Le temps des jonquilles

Club N°55 : BD sélectionnée

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François Ruffin fait une jolie intro de cet album.



J'ai aimé ce retour aux sources de l'héroïne poussé par une forte condescendance parisienne à revenir " en région " pour faire un reportage sur ces bandes de " réac' fachos " qui occupaient les rond-points.



Elle y va à reculons et puis finalement assume de mettre des nuances là où il est plus facile de ne voir que des péquenots en colère.



Gwen

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Gêné par les dessins des visages qui se ressemblent, par le manque de surprises et d'humour.



Je me suis un peu ennuyé.



JF

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J'ai trouvé humaine cette BD.



On ne s'ennuie pas.



Les on-dit, les apparences... d'aller au delà.



Nol

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Bonne petite découverte autant au sens du livre où de l'auteur héros qu'elle s'y retrouve où s'y perd tout en découvrant un monde qu'elle néglige à la base et qu'elle va comprendre et aimer après avoir mis de côté sa prétention.



Je l'ai trouvé ludique à un point national et sachant que je me suis un peu énervé avec eux juste avant un rdv du club BD à l'époque... petit coup de coeur dirait 'on...



JH

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Rivage de la colère (BD)

Club N°50 : BD sélectionnée

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Affaire politique et territoriale qui laisse des centaines de laissés pour compte à l'abandon.



Exaspérant donc à lire...



Jérôme

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Les joies de la (dé)colonisation , ou comment des populations entières sont abandonnées aux intérêts des plus forts....



Clément

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Excellent récit sur la petite et la grande histoire de la décolonisation et la création de la basse navale de Diego Garcia.



VT

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Histoire qui relate un événement historique méconnu.



Dessin classique qui accompagne bien le récit.



On s'attache aux personnages et à leur destinée.



David

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La Truie, le Juge et l'Avocat

Une truie, accusée d’avoir provoqué la mort d’un notable, va être traduite en justice. Alors que s’ouvre son procès, un avocat se présente pour assurer sa défense, en place du plaideur de la ville mystérieusement absent.

Aidé par une corneille, avec qui il communique et qui va interroger pour lui tous les témoins et les protagonistes à quatre pattes de cette affaire, il parvient à découvrir l’enchaînement des événements et à innocenter l’animal. Mais « le pouvoir n’a que faire de la vérité »…

Si au Moyen Âge les animaux étaient jugés, ce n’est pas tant qu’ils avaient des droits mais pour entretenir une illusion : « pour que règne la paix chez les petites gens, le sentiment de justice doit être indiscutable ». Derrière ce fabliaux plaisant, c’est le fonctionnement inéquitable du système judiciaire qui est donné à voir. Et si vengeance n’est pas justice, c’est tout de même l’épouse du juge, terriblement malmenée, qui aura le mot de la fin.



Article à retrouver sur le blog :
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La Truie, le Juge et l'Avocat

Ces histoires de procès d'animaux mis en place à partir du Moyen Age, j'en avais déjà entendu parler. Les bêtes accusées comparaissaient pour être jugées, certaines étaient même affublées de vêtements pour l'occasion. Des porcs et des bovins furent ainsi condamnés à la potence ou au bûcher.

Je lis dans Wiki que « l'Église étendit [également] ses excommunications aux rats, mouches, sauterelles, taupes, poissons. »

Diantre ! 😈

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Dans cette histoire de truie jugée pour avoir tué un homme, la vision extérieure (par des animaux, en l'occurrence) des "mises en scène" & effets de manche judiciaires, souvent ridicules, est amusante, et les interventions de l'avocat ne manquent pas d'intérêt.

Le côté historique et le cocasse/absurde du sujet font penser au regretté Jean Teulé qui aurait pu nous livrer une version pleine de panache de ce genre d'affaire. L'exercice est plus terne ici, même si les auteurs introduisent un peu de scabreux pour pimenter.

La fin est délectable !

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• Merci à Babelio & Delcourt pour cette MCS.
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L'appel

Un récit pleinement ancré dans l'air du temps.



Le combat d'une mère pour tenter de sauver son fils parti faire le Djihad en Syrie.



Il aura suffi d'une simple clé usb pour que la vie de Cécile bascule.

Célibataire et travaillant en unité de soins palliatifs, ça vend déjà pas forcément du rêve mais avoir à combattre, tel Don Quichotte, une idéologie pour sauver Benoît d'une mort prédestinée, alors là, j'en reste comme deux ronds de cake.

Quand ça veut pas...



On ne naît pas terroriste, on le devient.

Et ce quelles que soient vos origines, vos croyances, votre statut social où votre couleur de peau.

Un traumatisme, une rencontre, un discours opportuniste, insidieux, parfaitement rôdé et c'est un aller simple direction l'enfer pour les proches de ces gamins nouvellement convertis.



Ce roman graphique interpelle de par la justesse de son propos et son traitement dénué de tout pathos.



Le combat d'une mère face à ses propres questionnements.

Le combat d'une mère face à une doctrine idéologique qu'elle sait mortifère.

Le combat d'une mère pour un fils qui lui échappe un peu plus chaque jour passé loin d'elle.



Le récit est sombre, l'encrage est parfaitement raccord.



L'appel...à un ami qui ne vous veut pas forcément du bien, aussi didactique qu'édifiant.
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