Il m'évoquait ces veufs qui se remarient mais ne réussissent pas à oublier leur femme décédée. Les champs de canne à sucre de Djalalabad et les jardins de Paghman lui manquaient. Il regrettait de ne plus accueillir d'incessants visiteurs chez lui, de ne plus pouvoir se promener dans les allées animées du Shor Bazaar et saluer des gens qui les connaissaient lui, son père et son grand-père, des gens avec qui il avait des ancêtres communs et dont le passé se confondait par moments avec le sien.
Pour moi, les Etats-Unis représentaient un pays où enterrer mes souvenirs.
Pour Baba, un endroit où pleurer les siens.