Il enviait les adolescents de son âge. Ceux que leur mère gonfle. Ceux qui n'en peuvent plus de l'ingérence de leur petite maman dans leur vie. Ceux qui se font une joie de traîner les pieds pour rendre leur mère folle de rage. Lui, il pouvait faire ce qu'il voulait, cela n'avait aucun impact. Qu'il soit heureux, malheureux, insupportable, malade ou en pleine santé, cela ne changeait rien. Toujours ce même regard triste qui barrait tout espoir de rentrer en contact avec elle. Alors, il jouait du piano [avec elle] pour profiter de cette petite goutte de complicité.
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