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Critiques de Jean-Denis Pendanx (254)
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L'oeil du marabout

Le Sud Soudan est devenu un pays indépendant en 2011 après une succession de guerre qui a duré 50 ans et qui a déchiré en deux le Soudan. Or, à peine son indépendance proclamée qu'une terrible guerre civile a éclaté entre les partisans du Président et ceux du vice-Président.



Bref, une histoire de pouvoir et de domination. Cela a entraîné de nombreuses morts civiles ainsi qu'un déplacement des populations fuyant la guerre et la pauvreté. Ce pays est classé dernier du monde en terme d'indice de développement humain. Voilà pour le contexte.



On va intéresser à la relation entre un frère et sa jeune sœur dans un camp de réfugiés à savoir Bentiu administré par les casques bleus de l'ONU qui les protègent face à la folie humaine. C'est évidemment consternant ce qui se passe dans cette partie du monde totalement oubliée. On chasse les européens au profit des russes et des chinois mais en attendant, l'aide internationale pour sauver ces pauvres gens vient bien d'Occident.



Le phénomène des soldats enfants sera également traité puisque nos deux protagonistes seront enlevés par des militaires rebelles peu scrupuleux.



L'auteur Jean-Denis Pendanx a voulu mettre un coup de projecteur sur la guerre civile au Sud Soudan dont sont victimes en tout premier lieu les habitants et surtout les enfants. Il illustre par des photos un documentaire illustré en fin d'album qui nous montre qu'il y a puisé toute son inspiration pour ce récit aux allures véridiques.



Un album aux accents d'engagement humanitaire pour aider l'Afrique.

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Le Maître des crocodiles

En premier, des planches aux couleurs travaillées, des pastels, des bleus, diurnes ou nocturnes, ceux de la mer ou du fleuve et de leurs profondeurs, de ce côté-là c'est très réussi.



Mais, c'est le scénario qui pèche, même s'l débute assez bien. Seulement, très vite se mêlent des poncifs écologiques et politiques sur fond de menées autonomistes d'un mouvement local, dans les Banyak, un île du côté de Sumatra. Et on enchaîne les incohérences, les relations chaotiques avec les autochtones, puis le crocodile dont les motivations intellectuelles de ses attaques sur l'homme ne seront dévoilées qu'une trentaine d'années plus tard, lorsque le héros esseulé reviendra sur ses jours chercher une vengeance impossible.



D'aucuns ont tenté un parallèle avec Moby Dick... Pour ma part, même si le crocodile a perdu un oeil sur un coup de poignard, je n'ai pas vu le regard de la baleine blanche dans celui restant, ni la volonté opiniâtre d'Achab dans la personnalité du malheureux Léo.



Les planches n'étant pas saturées de légendes, il reste le plaisir des yeux, mais le lecteur de ce genre attend, je crois, beaucoup plus.
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Jeronimus, tome 1 : Un homme neuf

C'est peut être pas la vraie de vraie

la Java des néerlandais

Oui mais c'est elle qui me plait...



De loin je préfère la Transe sans danse

celle qui ensorcelle, de sa plume dense

histoire vraie au zinc du comptoir des indes, celle d'un navire

la fin du Batavia, c'est lui qui à la fin chavire.



Histoire vraie 3 tomes d'un apothicaire en plein délire

Ne vous déplaise , je vous invite à le lire ...

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Les oubliés de Prémontré

Août 1914, asile de Prémontré, près de Soissons. Dans les allées de l'hôpital, Loisel, le gardien en chef, fait visiter les lieux au jeune Clément, venu pour un poste de soignant. Ici, l'on accueille pas moins de 1300 malades, âgés de 4 à 95 ans, toutes professions confondues. Loisel le rassure en lui disant qu'il commencera chez les plus calmes. Or, le chauffeur attitré étant mobilisé, c'est à pieds que devront se faire les tournées. Par chance, Clément sait conduire. Loisel n'hésite donc pas une seconde pour embaucher le jeune homme. Un homme seulement d'apparence sous lequel se cache Clémence, venue ici pour une toute autre raison que le poste de soignant... Dans les jours qui suivent, elle fait la connaissance de la Mère Supérieure mais aussi d'André Letombe, l'économe de l'asile. Alors que les autorités refusent d'évacuer les malades, que les affaires sanitaires s'installent à Chateau-Thierry, que le médecin-chef déserte lâchement, une garnison française occupe les lieux. Malheureusement bientôt remplacée par des soldats allemands...



C'est en 1867 que l'asile de Prémontré ouvre ses portes, prospère jusqu'à la guerre. Mais, les Allemands, qui imposèrent restrictions et réquisitions, mirent à mal aussi bien les patients que les soignants. C'est surtout grâce à l'économe et le maire du village, Édouard Letombe, épaulé par son fils, que l'asile survit tant bien que mal. 30 % des femmes et 48 % des hommes y moururent, en un peu plus d'un an, de faim. C'est cette sombre histoire que Stéphane Piatzszek nous livre au cœur de cet album, l'agrémentant d'une partie fictionnelle en la personne de Clémence, venue y trouver des réponses. Ce pan de l'histoire, fidèlement rapporté, se révèle tout aussi passionnant, instructif que révoltant. L'on s'attache aussitôt à tous ces protagonistes, généreux et profondément humains, qui vont tout faire pour résister, s'organisant pour se ravitailler, protégeant au mieux tous les malades. Jean-Denis Pendanx nous offre de très belles planches au trait semi-réaliste et à la colorisation aux lavis dans les tons ocre et gris. Il restitue parfaitement les décors, donne vie à tous ces personnages et traduit les émotions.

Un album remarquable...



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Tsunami

Banda Aceh au nord de l'île de Sumatra, 2013. Neuf ans après le tsunami, les ruelles de la ville, l'une des plus touchée par la violence de la vague, sont bordées de petites maisons blanches reconstruites mais atrocement identiques. La ville porte encore les stigmates de ce tsunami. Ici, un bateau en pleine ville attendant la prochaine vague qui le remettra à flot, là des débris de tôle ou des voitures ou encore certains enfants qui portent ce nom, comme signe de force ou pour conjurer le destin. Romain a débarqué de France, voulant retrouver la ville telle qu'elle était lorsque sa sœur, alors médecin humanitaire, l'a vue pour la première fois. Sans nouvelle d'elle depuis 2004 et dans l'espoir fou de la retrouver, il se rend au commissariat de la ville. Même si le vieux flic le dissuade de poursuivre ses recherches, toute la ville ayant été fouillée, même si un détective privé a fait chou blanc, le jeune homme décide tout de même de continuer...



Nous partons en compagnie de Romain, jeune homme qui décide de partir à la recherche de sa sœur, Elsa. Cette dernière était venue à Banda Aceh, peu après le tsunami qui a ravagé certaines îles d'Indonésie, dans la seule volonté de venir en aide au peuple sinistré. Devant une mère qui pleure la disparition de sa fille, Romain va tenter de savoir ce qu'est devenue Elsa. Est-elle morte? Malade? Ou a-t-elle simplement disparue? Ce voyage vers Sumatra et ses petites îles sera le terrain de rencontres improbables mais riches. À la fois surnaturel, empreint d'émotions et de nostalgie, cet album, tout en subtilité, fait la part belles aux personnes affectées par cette catastrophe et à ce jeune homme, en quête se savoir. Stéphane Piatzszek nous offre un scénario finement mené, travaillé et touchant, aux silences et aux non-dits retentissants.

Jean-Denis Pendanx nous offre de magnifiques planches, que ce soit ces paysages dévastés, ces rues débordantes de débris, ces petites îles paradisiaques ou encore cette mer d'un bleu éclatant sous un soleil éblouissant, partant de couleurs sombres pour finir en teintes beaucoup plus douces. S'inspirant de ses croquis de voyages, il donne vie, de son trait délicat, à ce récit émouvant.
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Au bout du fleuve

Route de Cotonou, Bénin. Orphelin, Kémi, se réveille en sursaut suite à un cauchemar dans lequel il voyait son père brûlé par les flammes. Endetté depuis la mort de ce dernier, il peine à rembourser à Augustin, le menuisier, les frais de la cérémonie de son père. Bien qu'il ait repris la vente de kpayo*, l'argent ne rentre pas, faute de concurrence. Afin d'honorer sa dette, il accepte un boulot que lui propose Marcellin, à savoir livrer du kpayo à Porto-Novo, à bord d'un Vespa tanker de sa fabrication. En échange, Marcellin est prêt à lui donner des informations sur son frère jumeau, Yao, disparu depuis plusieurs mois et dont il est sans nouvelles. La course se passe plutôt bien malgré les barrages des flics. C'est alors que Marcellin lui apprend qu'Yao est parti au Nigéria, au bout du fleuve, tenter faire fortune...



Jean-Denis Pendanx nous emmène en voyage au Bénin puis au Nigéria en compagnie de Kémi, jeune garçon parti à la recherche de son frère. Dans ce pays où la misère enveloppe chacun, où la violence est présente, où les peuples ne profitent pas de la richesse et où les croyances sont de mise, l'auteur dresse le portrait à la fois d'une Afrique abandonnée et dure et d'un adolescent esseulé qui cherche sa moitié. Un récit très émouvant dans lequel plane une certaine dose d'onirisme. Une quête personnelle éprouvante truffée de rencontres marquantes, soient-elles bonnes ou mauvaises. Un voyage palpitant. Graphiquement, Jean-Denis Pendanx réalise un travail époustouflant : l'Afrique s'est parée de ses plus belles couleurs. Amoureux de ce continent, l'auteur retranscrit à merveille ses ambiances, son atmosphère. Passant du gaufrier à douze cases à la pleine page, il met en image aussi bien un détail, qu'un visage expressif ou qu'un paysage. Des chemins de Cotonou au marché coloré de Dantokpa en passant par la cité lacustre de Ganvié ou les rues de Lagos, les planches sont d'une intensité et d'une force rares.



*kpayo : essence frelatée

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Le Maître des crocodiles

Lorsqu'un petit groupe de militants écologistes débarque dans un minuscule archipel indonésien dans le but d'y tourner un film visant à démontrer la nuisance de l'homme sur son environnement et sa possible disparition à très court terme, il n'imaginait pas avoir affaire à l'un de ses plus fervents défenseurs, un sac à main sur pattes d'un fort joli gabarit, ma foi, dans les 10 m bien tassés, de quoi ouvrir une maroquinerie XXL en cas de victoire illusoire de l'homme sur la bestiole.

La bête, qu'était loin de l'être, initiera cruellement ce récit éco-responsable à forte teneur mystique.



Avant, y avait pompom pompom pompom-pompom mais ça c'était avant. Spielberg ne possédant pas la mainmise sur toute crevette marine susceptible de vous filer les jetons, Pendanx (au crayon) et Piatzszek (au scénar', sur un mot compte triple au scrabble et bonne nuit les petits) y sont allés de leur petit conte philosophique bien flippant.



De prime abord, le dessin est parfaitement maîtrisé. Au second également, c'était juste histoire de confirmer.

Les couleurs chatoient. Nan, elles vous pètent littéralement la rétine mais on en redemande vu la précision et la beauté des paysages dépeints.



Si le récit est un peu fourre-tout, il tient cependant la route grâce à une sombre histoire de vengeance parfaitement maîtrisée. Man vs Wild, c'est qui qui va gagner? Assurément le lecteur, accroché par la beauté saisissante du dessin à l'aquarelle associé à une mise en page à l'énergie débordante.



J'en connais qui vont chialer et pas que des larmes de croco...
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Le Maître des crocodiles

Archipel des Banyak. Indonésie, au large de Sumatra, été 1984. Un bateau file à toute allure vers les Banyak. À son bord, Léo, documentaliste et militant écologiste, sa femme, Isa, alors enceinte, et leur ami, Bernard. Ils se font intercepter par les flics qui contrôlent leur matériel et qui les mettent en garde contre les GAM, un mouvement qui milite pour l'indépendance de la province de Banda Aceh et veut installer la charia. En arrivant sur l'île, ils sont accueillis par la Chamat et sa famille. Léo leur explique qu'il veut produire un documentaire visant à dénoncer les ravages de la pêche à l'explosif et par là-même leur propre suicide. Aussitôt, lui et son équipe sont priés de quitter les lieux sur-le-champ...



Bienvenue en Indonésie... ses petites îles paradisiaques, son eau d'un bleu intense, son soleil ardent... et ses crocodiles hargneux ! Visiblement, ces amis auraient dû se méfier aussi bien des GAM que de ces reptiles. Stéphane Piatzszek aborde différents sujets tels que la vengeance, l'écologie, notamment la pêche à l'explosif ou la déforestation. Cet album fait la part belle à la sombre vengeance de cet homme meurtri. Jean-Denis Pendanx nous plonge dans ces eaux cristallines. Usant et abusant de sa palette de bleu pour notre plus grand plaisir, il nous offre de magnifiques planches gorgées d'eau et de soleil. Dans ce décor paradisiaque et luxuriant très bien rendu, ces scènes de combat entre l'homme et le crocodile détonnent.
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Jeronimus, tome 3 : Sur l'île

♫Perdu dans le nombre

D'un troupeau de misère

Perdu comme un grain de sable

Dans le grand désert ♪

Tu peux être sûr, tôt ou tard on te fera la surprise du rencard, comme un scorpion glissé au fond de ta chaussure.

On fera des putains de carnages jusqu'à la Saint glin-glin. Les abrutis n’ont rien compris, ils sont fidèles comme des chiens.♫

Perdu dans le nombre - Johnny Hallyday - 1980

Torture - Lofofora- 2007



L'Homme est devenu un nombre que l'on peut éliminer

D'abord pour permettre un infâme projet

Puis, sans raison, sinon de le faire, une possibilité

Figure monstrueuse d'un système entrain de naître

Un courant souterrain où le Nombre prévaut

Sur tout autre considération, bonjour le renouveau...



"La vraie morale de l'action,

c'est d'être au dessus de la morale"



S'affranchir de toute morale quand c'est necessaire

Un tortionnaire trouve toujours ses auxiliaires

Folie hérétique, fascination, peur confuse

Carnage, détourne le regard quand sort la recluse.

C'est ainsi que tous sont corrompus et s'affranchissent

Histoire vraie - Editions FUTUROPOLIS



Recits & Textes de Dabitch

Dessins et couleurs de Pendanx

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A fake story

Une bande-dessinée transposée d'un roman qui raconte des péripéties autour d'une pièce radiodiffusée qui s'inspirait, elle même, d'un autre roman, origine de toute l'affaire !

Jean-Denis Pendanx et Laurent Galandon ne seraient-ils pas les deux hommes qui ont vu l'homme qui a vu l'homme qui avait aperçu l'homme qui avait entrevu l'ours ?

Mais que l'ours n'avait pas vu !

Cette BD, "a fake story", est un régal.

Durant toute sa lecture, elle s'y entend à brouiller les pistes, à tenir en haleine.

L'ouverture de l'album est ingénieuse.

Elle parvient à évoquer le livre d'H.G. Wells, la pièce d'Orson Welles, le livre de Burroughs, de présenter les personnages et de mettre en place l'enquête qui va suivre le drame.

Et tout cela, sans surcharges ni lourdeurs.

Le suspens est bien réel.

Il est maintenu par des rebondissements judicieusement placés dans le récit.

Le découpage des cases est classique mais le récit est élaboré de manière à distiller l'intérêt en même temps que se placent les éléments de l'enquête.

Le choix du sujet est original, inattendu malgré qu'il soit connu de tous, amateurs de SF ou non.

Le dessin est soigné, la colorisation très réussie.

Les personnages sont crédibles, décrits de manière réalistes et justes.

L'histoire est captivante.

Et son dénouement, que l'on voit pourtant arriver, parvient tout de même à surprendre.

Mais il ne faut pas pour cela avoir lu le livre de Douglas Burroughs, Douglas Burroughs, nouveau romancier sans inspiration, journaliste expérimenté qui mener l'enquête pour CBS ...

Qui va épauler la jeune Aretha qui travaille pour le Heathcote News ...

Et dénouer finalement le fil de l'affaire ... peut-être ...

Tout ceci fait de cet album, paru en janvier 2021 chez Futuropolis, certainement l'album de l'été.

Et comme un bonheur ne vient jamais seul, il vous suggère deux autres excellentes lectures : "la guerre des mondes" d'HG wells et le roman de Douglas Burroughs.

Sans compter la panique que pourrait engendrer sur le camping de vos vacances la rediffusion de la pièce du "Mercury theatre on air" ...

Et puis ...

Voilà qu'ayant ficelé ma chronique, satisfait et confiant ...

Voilà qu'il s'avère que Douglas Burroughs n'a jamais existé, pas plus que son roman d'ailleurs, qui pourtant donnait déjà de furieuses envies de lecture.

Enfin que Dieu me savonne, et que Wells me pardonne, j'y ai cru.

Une fois de plus, je suis tombé dedans.

Le lecteur est parfois d'une naïveté !

Les auteurs sont parfois facétieux.

Jean-Denis Pendanx et Laurent Galandon ont, avec cette ingénieuse imposture, ajouté encore une épaisseur à leur récit, une raison de ne pas passer à côté de ce bel album ...





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Les oubliés de Prémontré

Vous connaissez Prémontré ?

Non ?

Alors il est grand temps de pallier à cela en feuilletant cette page tragique de l'histoire que connut cet hôpital psychiatrique lors de la Grande Guerre alors perçue comme la Der des Ders.

Humour, humour, quand tu me tiens.



Point de départ, l'embauche, en août 1914, du discret Clément aux motivations énigmatiques.

Un fil rouge intrigant, prétexte à un récit particulièrement instructif à défaut d'être placé sous le signe d'une marrade exacerbée.

Car en effet, comment glousser de plaisir à l'évocation de cet asile abandonné par les plus hautes instances aux envahisseurs prussiens. Des teutons rarement classés dans les premiers à l'ATP (l'Association des Tragi-comiques Professionnels) pour la déconne.



Le propos est aussi édifiant qu'instructif.

Porté par un joli dessin expressif aux couleurs ocres contrastant avec la sombritude, Ségolène, tu sors, d'une époque pas si lointaine, ces oubliés de Prémontré prouvent qu'en terme de double peine, ils se posaient effroyablement là.
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Jeronimus, tome 2 : Naufrage

Les îles Abrolhos de Houtman, est un ensemble de 122 îles et récifs coralliens,

Au large des côtes Ouest de l'Australie, dans l'Océan Indien

difficile de raconter, suicide collectif, mutinerie, à vau-l'eau les femmes et les enfants d'abord

le commandeur, le capitaine, haute-trahison , cap à tribord.



fresque historique, riche en couleur, 1629 écrit dans un livre d'or.
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Les oubliés de Prémontré

Près de Laon, dans l'Aisne, Prémontré abrite depuis 1867 un établissement psychiatrique sur le site de l'ancienne abbaye. En 1914, ce lieu fut très rapidement réquisitionné par les autorités allemandes. Ce superbe album nous retrace cette histoire.

Si je connaissais, pour être passée à proximité, ce lieu, je ne connaissais pas son histoire. Stéphane Piatzszek et Jean-Denis Pendanx nous retrace avec brio cet épisode oublié, c'est le cas de le dire, ou, en tous les cas, méconnu. À cette époque, il n'était pas rare que l'on qualifie ces patients de toutes sortes d'adjectifs peu agréables. Imaginez un peu lorsque la guerre s'est déclarée : personne ne s'est préoccupé de savoir si tout allait bien à l'asile !

J'ai vraiment apprécié ce roman graphique qui s'appuie sur des événements réels et des sources historiques. Cela m'a permis de faire, de mon côté, quelques recherches, afin d'en savoir un peu plus sur cet épisode historique.
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Les oubliés de Prémontré

Prémontré. Ce nom est loin d'être inconnu pour moi. Lorsque j'étais petite, j'habitais dans le département de l'Aisne et dans la cour de récréation, ce nom de Prémontré était assez coutumier.

Comme on disait parfois à quelqu'un qui fait des choses insensées : " Tu es bon pour l'asile." , chez nous, on disait : "On va t'envoyer à Prémontré. "



C'est donc ce souvenir que m'évoque ce nom de Prémontré et c'est sans doute pour cela que le titre de cette BD m'a interpelée.



L'histoire commence en août 1914, à la veille de la première guerre mondiale, à l'asile de Prémontré entre Soissons et Laon. Le jeune Clément vient tout juste de se faire embaucher comme gardien.

Mais la guerre est déjà là : l'armée prussienne en vue, la mobilisation déjà active et les premiers fuyards se font déjà la malle.



A Prémontré, le directeur et les médecins abandonnent les lieux. Mais les ordres sont clairs : hors de question d'évacuer les malades. C'est l'économe André Letombe qui prend alors en charge ceux que l'on va nommer "Les oubliés de Prémontré. " Et pour l'aider, le jeune et mystérieux Clément...

Mais bientôt les vivres viennent à manquer et les malades condamnés à mourir de faim.



Cette histoire s'est réellement passée ainsi.

Elle est le témoignage d'un bel élan de courage et de générosité et comme le dit la 4eme de couverture "un petit miracle de survie au milieu de la fureur de la guerre".



Comme souvent, les éditions Futuropolis ont gâté leurs lecteurs.



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Les oubliés de Prémontré

Nous sommes en 1914, dans un hôpital psychiatrique du nord-est de la France.

Rien que ça nous permet de comprendre que les faits racontés ne vont pas être joyeux.

La guerre est déclarée, une partie du personnel abandonne les malades à leur sort, l'hôpital va être occupé, la famine et le froid achèveront de décimer ceux qui restent.

Mais une idée est alors lancée qui pourrait permettre d'en sauver quelques-uns.

Voilà une bande dessinée qui reprend un fait historique et le traite avec beaucoup de finesse, d'intelligence et de réalisme.

Les couleurs sont magnifiques et on ressent bien le respect avec lequel l'auteur considère les malades et leurs familles.





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A fake story

USA. Dimanche, 30 octobre 1938.



« Nous interrompons notre programme pour diffuser un communiqué spécial. L’observatoire de Mount Jenning, Chicago, a signalé plusieurs explosions de gaz incandescent se produisant sur la planète Mars… »



Critique :



Laurent Galandon nous fait revivre au travers des foyers américains écoutant la chaîne CBS à la radio cette soirée mémorable au cours de laquelle nombre d’Américains crurent à une invasion extraterrestre ! Au secours ! Les Martiens débarquent ! Aux commandes de la radio, le génial Orson Welles qui adapte en pièce de théâtre radiophonique une œuvre d’un autre Wells, H.G. Wells, « La guerre des mondes ».



Au lendemain de cette émission, CBS et Orson Welles sont dans leurs petits souliers. On leur reproche d’avoir causé la mort d’innocents, convaincus de l’invasion martienne, au nombre desquels la famille Oates. Les journaux ont largement exagéré les faits dans le but évident de vendre leurs papiers, mais aussi de s’en prendre à la radio, nouvelle venue qui leur pique des parts de marché.



Le patron de CBS charge le grand journaliste Douglas Burroughs de mener l’enquête. Douglas est très réticent. Cela fait un bout de temps qu’il a quitté le monde du journalisme. Il veut devenir romancier, dépité par une affaire qui lui mine le moral et le dégoute de son métier. Coincé par le syndrome de la page blanche, il finit par accepter la proposition.



Et nous voilà embarqués dans une affaire bien plus compliquée qu’un suicide. Une affaire sur fond de haine raciale, où, pour certains, un « colored » ne peut qu’être coupable. Mais pour autant est-il innocent ?



L’atmosphère de ces années trente est superbement rendue par les dessins de Jean-Denis Pendanx. Une des plus belles sorties de l’année 2021.

L’ouvrage doit beaucoup au journaliste américain Douglas Burroughs qui a écrit « A fake story » au terme de ses investigations sur le sort de la famille Oates… Du moins, c’est ce que l’auteur Laurent Galandon essaie de nous faire croire… Je ne vous en dirai pas plus, mais au terme de la lecture de la BD, faites quelques recherches sur Douglas Burroughs. Au diable si vous n’êtes pas surpris par ce que vous découvrirez. Faux et usage de faux !

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Le Maître des crocodiles

Un couple d'écolos convaincus prépare un documentaire en Indonésie. La femme est attaquée par un énorme crocodile sous les yeux de son mari. Ce dernier n'aura de cesse de se venger.



Ayant lu cet argument, je m'attendais à un hommage à "Moby Dick" qui prendrait la forme d'une série B. Mais les auteurs prennent une toute autre direction, plus ambitieuse. Et c'est là, à mon sens, que se situe le problème. "Le maître des crocodiles" n'est pas un ratage total et est même une œuvre intéressante à certains égards mais elle ne touche pas le lecteur, ne le marque pas.



Le scénario de Piatzsek met l'accent sur des considérations écologistes assez intéressantes. J'ai ainsi pu découvrir la notion d'écologie profonde. Mais ce propos quasi-philosophique prend trop de place dans le récit qui en devient extrêmement bavard. Tout ça manque de naturel et empêche les personnages de prendre corps. A aucun moment je n'ai eu la sensation qu'ils prenaient vie, ils semblaient n'être que le relais d'un discours, certes intéressant, mais désincarné. Le scénario se veut profond et ambitieux mais s'avère prétentieux alors que le point de départ aurait demandé humilité et simplicité. Selon moi, il aurait fallu traiter cette histoire plus simplement en acceptant le côté série B de l'affaire. Sincèrement, peut-on faire autrement avec une histoire de crocodile géant qui attaque des gens ?! Et cela n'aurait pas empêché d'avoir un propos écolo derrière le divertissement.



Tout n'est pas raté dans "le maître des crocodiles". Si le scénario pêche par prétention, le dessin est en revanche une vraie réussite. Le travail à l'aquarelle de Pendanx est très agréable à l’œil. Les couleurs sont particulièrement réussies, notamment le rendu de la lumière et les scènes sous-marines. Il émane une certaine douceur du dessin de Pendanx qui donne un relief particulier aux scènes d'attaques du crocodile. Ce qui fait encore regretter d'avantage le parti-pris intellectualisant du scénario alors qu'une vraie série B assumée aurait été parfaite.

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Tsunami

Sous le crayon dynamique voire nerveux de Jean Denis Pendaux, le récit de Piatzszek nous entraîne en Indonésie en 2013 après les ravages du tsunami qui a touché Sumatra et ses îles environnantes.

Un français Romain Mataresse cherche sa sœur disparue depuis plusieurs années .La police et même un Privé ont enquêté en vain pour retrouver Elsa jeune médecin venue en aide aux victimes.

Taraudé par mille interrogations, Romain rencontre sur sa route Jessie, une papou qui rapine les touristes. Tous deux vont remonter la piste selon des indices que les autochtones leurs remettent. C'est en découvrant un chemin particulier où des fantômes errent que Romain trouvera la paix.

Cette bd d'aventures s'attache à une réalité dramatique en soulignant les dégâts physiques et psychologiques survenus après le tsunami.

Avec ce sujet pessimiste j'ai trouvé agréable de découvrir la culture indonésienne si éloignée de l'occidentale avec son artisanat et ses légendes.

Les auteurs ont réussi à faire une œuvre singulière mais pas très convaincante pour ma part.







































































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Tsunami

Neuf ans après le Tsunami, Romain se rend en Indonésie sur les traces de sa sœur disparue. C’est une quête sous fond d'exotisme, dans une ambiance de polar qui va dériver vers le fantastique, un récit sur le deuil, la mort, servi par des images lumineuses, des aquarelles chatoyantes, ensoleillées et vivantes. Le trait est réaliste, minutieux, la nature représentée avec envie, c’est magnifique, l’histoire est belle, émouvante. Seul reproche, dans cet univers si réaliste, la dérive fantastique paraît un peu forcée et artificielle, la fin ne m’a pas convaincu.
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Mister Mammoth, tome 2

Les histoires sont les meilleurs des médicaments.

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Ce tome est le premier d’un diptyque. Sa première édition date de 2022. Matt Kindt a écrit le scénario, il a été dessiné et mis en couleur par Jean-Denis Pendanx. La traduction a été réalisée par Sidonie Van den Dries. Il compte quarante-cinq pages de bande dessinée. La première édition comprend également un cahier graphique de huit pages, dont une planche avec les esquisses graphiques du personnage réalisées par Kindt.



À New York, le soir, dans un bar appelé The little Montmartre, un téléviseur diffuse un film ou un reportage à la télé : une jeune femme monte à cheval et galope. Elle approche d’un château, et un homme armé d’un pistolet s’avance vers elle se met à courir. Par un beau matin de mai, on aurait pu apercevoir une jeune et svelte cavalière, chevauchant une belle jument alezane dans les avenues fleuries du bois de Boulogne. Elle part pour une mission au cœur de la ville. On aurait pu l’apercevoir si elle ne s’était évertuée à rester dans l’ombre. La zone de quarantaine est interdite aux visiteurs. C’est une mission périlleuse. Et au fond, elle se demande à quoi bon tous ces efforts. Elle a tout de même été chassée, par son propre mari, qui plus est. Les médecins lui avaient diagnostiqué une maladie mentale. Un diagnostic arbitraire, selon elle. Dans le but de l’éloigner, de la contrôler. C’est pourquoi elle prenait tous ces risques. Même celui de tuer. Ce qu’elle avait prévu était un meurtre parfait. Mais comme l’avait mentionné Voltaire, le mieux est l’ennemi du bien. C’était ainsi. Elle ne commettrait pas le crime parfait. Elle voulait juste réussir son coup. En fait le téléviseur se trouve par terre, couché sur le côté, dans la salle où les tables et les chaises ont été renversées par une violente bagarre qui est en train de se poursuivre à l’extérieur.



En bas de l’escalier qui mène à la porte d’accès du bar, une demi-douzaine d’individus gît par terre, en train de se remettre de la dérouillée qu’ils viennent de prendre. Quelques pas plus loin, la bagarre continue de plus belle, avec une autre demi-douzaine d’individus s’en prenant à un individu de grande stature, lui criant dessus qu’ils lui diront qu’ils veulent regarder le match, et il devra les laisser regarder le match. Alors qu’ils s’acharnent sur Mister Mammoth à terre, des sirènes retentissent. Ils décident de mettre les bouts. Celui-ci se redresse péniblement, en marmonnant que ce n’était pas un soap, mais un polar existentiel, une comédie dramatique. Il se relève avec difficulté, il titube quelques pas, il chute lourdement sur le trottoir. Il prononce le mot Maman, comme un petit garçon qui se relève la nuit et qui trouve sa mère inconsciente. Le lendemain, le visage déformé par les hématomes, Mister Mammoth se trouve à son poste, sur son fauteuil dans son bureau d’agence de détective privé. En face de lui se trouve monsieur William Carona. Ce dernier évoque les qualités de Mister Mammoth : son intelligence, la plus remarquable qui se soit jamais soumise au processus de déduction. Il souhaite l’engager pour savoir qui l’a pris en photo et pourquoi.



Matt Kindt est l’auteur complet, scénario & dessins, de la série Mind MGMT (2012-2015), un récit extraordinaire entre espionnage, anticipation et existentialisme, ainsi que de nombreux autres comics. Il s’est associé avec l’éditeur Futuropolis pour écrire sa première bande dessinée dans un format franco-belge, en deux tomes, dessinée par un autre artiste. Comme à son habitude, il inscrit son récit dans un genre bien typé, celui du polar avec un détective privé au physique très imposant, en mettant en œuvre les conventions propres à ce genre : mal-être du personnage principal jusqu’à provoquer une bagarre pour se faire dérouiller, enquête avec un client mystérieux qui lui déclare avoir été suivi sans raison apparente, avec juste un cliché photographique pour le prouver, recherche d’indices en commençant par la provenance de la photographie, puis en confrontant son client avec des informations qu’il avait cachées, une jeune femme déchue d’un haut statut social travaillant comme hôtesse dans un club de jazz. L’artiste joue lui aussi des conventions visuelles du polar : la bagarre de rue avec des coups de poing bien sentis, un peu de sang sans exagération, des individus à l’allure évoquant les séries télé américaines urbaines des années 1970, la silhouette haute et massive, très imposante du privé au visage fermé, avec son feutre mou de rigueur, l’apparent calme détendu du client que lui donne sa richesse, le club de jazz à la lumière orangée, chaude et vénéneuse, la pénombre de la ruelle où se déroule la bagarre fortement contrastée avec la lumière trop forte du jour radieux. Du pur polar dans tout ce qu’il peut avoir d’archétypal.



Toutefois ce registre évident de polar est contrarié dès la première page, avec le premier phylactère : par un beau matin de mai. Cette cavalière sur sa monture, avec des dessins qui ne montrent d’abord qu’une vague silhouette bleutée sur fond vert, pour se faire de plus en plus précis, des images sur un écran de télé, une histoire fictive dans l’histoire de l’enquête. Le lecteur met ces quelques cases quelque part au fond de sa mémoire, pour mieux savourer les conventions du polar. Page 10, il découvre quatre cases avec un petit garçon réveillé la nuit : la mise ne scène lui fait comprendre qu’il s’agit vraisemblablement de Mister Mammoth encore enfant, un souvenir traumatique. D’un autre côté le privé traumatisé par son enfance, cela s’inscrit également dans la liste des conventions du genre. L’enquête commence pour de bon avec le client dans le bureau du détective privé en page 11, pas de femme fatale, mais un décalage entre l’élégance et la décontraction de William Carona, et la tronche salement amochée de Mammoth et son visage dur et fermé. Une nouvelle sortie de route en pages 23 à 27 : Mammoth est sortie de la ville en voiture et il travaille avec masse et burin dans une immense zone dégagée après une forêt luxuriante, pour apporter des pierres à un édifice à la construction déjà bien avancée. De très belles pages, avec des couleurs rendant bien compte des ambiances lumineuses, celle verte et ombragée sous les frondaisons, celle plus lumineuse à découvert, mettant en avant la force physique du personnage, ainsi que la chaleur.



Puis page 37, l’intrigue repasse à la jeune femme du début pendant six pages. Une narration visuelle envoutante avec une progression dans un égout, et une sortie dans un quartier totalement différent de la ville, très inattendu. Le nombre de cases par page n’est pas très élevé : entre trois et sept, donnant de la place à l’artiste qui la met à profit avec des cases présentant une bonne densité d’informations visuelles, et à nouveau un beau travail sur les couleurs pour rendre compte des enseignes au néon, tranchant sur la grisaille des façades des immeubles. Les quatre dernières pages reviennent au petit garçon avec à nouveau une ambiance lumineuse différente, un contraste entre la grisaille différente, plus froide, des appareils technologiques, et le vert plus chaud d’une toile accrochée au mur. Une image très déconcertante qui semble être un visage se surimposant à l’image d’une autre toile, à moins qu’il ne fasse partie de cette même toile. En repassant en revue ces pages, le lecteur prend mieux conscience que derrière la facilité de lecture de chaque case, de chaque page, se trouvent de nombreuses informations visuelles distillées avec une évidence qui relève d’un art consommé de la narration visuelle.



Le lecteur familier de l’œuvre de Matt Kindt ne se retrouve pas déstabilisé par cette alternance inattendue entre l’enquête sur un mode Polar très classique et ce qui semble relever de souvenirs, d’une autre dimension fictionnelle pour les aventures de la jeune femme, ou peut-être de visions oniriques. Il peut également avoir à l’esprit que tous les narrateurs ne sont pas forcément fiables, voire que ce qui est montré peut être trompeur, soit sublimé par rapport à la réalité ou une vue de l’esprit, la façon pour un individu de se voir, en décalage avec la réalité. D’ailleurs, certaines phrases éparses semblent bien lui suggérer ces façons de voir. Les médecins lui avaient diagnostiqué une maladie mentale. Vous devriez vous faire payer une fortune, vivre dans un château. On se construit tous des fictions, des versions améliorées de la vérité. On les bâtit petit à petit. J’aime à penser que ces fictions finissent par refléter une certaine vérité. Ou peut-être… Les histoires sont les meilleurs des médicaments. Ces petites remarques en passant finissent par produire un effet cumulatif : et si ? Qui se raconte une histoire ? Chaque personnage ne se verrait-il pas en héros de sa propre histoire personnelle ? La jeune femme sur son cheval ne serait-elle pas là même que Vera ? D’ailleurs, William Carona se fait des histoires d’avoir reçu une photographie de lui en pleine rue, et qu’en est-il ? D’une certaine manière, Mammoth ne serait-il pas en train de se bâtir un château en Espagne ? La subtilité narrative se trouve dans le fait que ces questionnements proviennent aussi bien de ces quelques petites phrases que d’échos visuels discrets d’une case à une autre.



Une bande dessinée qui se lit très rapidement, des pages très agréables à l’œil d’une simplicité évidente, une histoire d’enquête qui semble aussi cliché que prétexte, pour un premier tome qui semble un peu creux et pas très cohérent. Mais certaines remarques restent en tête du lecteur, et certaines images décalées finissent par prendre sens. Le lecteur se dit que la forme artificielle de la narration et les intrigues secondaires déconnectées se répondent dans une thématique sur la manière de se représenter la réalité. Il se dit que Jean-Denis Pendanx raconte beaucoup de choses avec les images, ce qui donne cette impression de lecture facile, et que Matt Kindt joue avec élégance sur son thème favori qui est celui de la perception partielle et partiale de la réalité par l’être humain, ce qui en induit une compréhension déformée par les émotions et les sensations. Chaque individu se raconte sa propre histoire, ce qui est à la fois une maladie et un médicament.
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