AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de George Sand (1086)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


La Mare au diable

♫Ne dites plus rien

Le bonheur conjugal

Restera de l'artisanat local

Laissez vous aller

Le temps d'un baiser♫

-Berry-2007-

----♪----♫----😈----💞----😈----♫----♪----



Je vas vous dire

"Si tu veux me donner une autre mère

je veux que ce soit la petite Marie"

Manque de naturel dans les manières

infraction à la dignité des moeurs du Berry

Je t'aimerai tant que ça m'empêchera de vieillir

Petite Marie, je vois, j'entends, j'y suis

Une idée qui m'est venue dans la nuit

Je ne sais pas ce que je ne ferais pas pour elle !

Un galant à jeun ne sait point trouver de paroles jolies

comme celui qui s'est éclairci les idées avec le vin

La meilleure richesse, une paire de bras et un coeur pourquoi donc pas ceux de Germain

Qui vient du ciel et les étoiles entre elles

Me parlent Vivre essaimer,

chacun songe à emporter son miel 🐝



Les amis de George n'ont pas beaucoup vieilli.

A les voir on dirait qu'ils auraient rajeuni.



Retour des vacances été 2021, chez la Dame de Nohant

On apprécie cette '' version Abrégée '' loin du pavé dans la mare au diable, loin des encombrements...



Commenter  J’apprécie          1372
La Mare au diable

C'est avec grand plaisir que j'ai relu ce roman. Ma première lecture remontant aux calendes grecques (mon adolescence), je n'en avais pas perçu toute la teneur à l'époque.



L'histoire met en scène deux personnages principaux : Germain et Marie. Germain est un jeune veuf qui approche de la trentaine. Il est temps pour lui de retrouver une épouse qui l'aidera dans les travaux des champs et qui élèvera ses trois enfants. Son beau-père, comme souvent à cette époque, s'est déjà chargé de lui trouver quelqu'un : ce sera Catherine, veuve également et, ce qui n'est pas négligeable, ayant une certaine fortune. Germain doit donc se rendre à Fourche afin de la rencontrer. Sa voisine, La Guillette, lui demande de lui rendre un service : accompagner sa fille, Marie, qui doit se rendre non loin de Fourche afin d'entrer en tant que bergère au service d'un fermier. Les deux partent à pied, chacun vers son destin. Le Petit Pierre, fils aîné de Germain, les rejoint. Mais ils se perdent en forêt. Ils cherchent un endroit où dormir et décident de se poser près de "la mare au diable". La douceur avec laquelle la jeune Marie s'occupe du petit donne quelques idées au papa. Mais Marie le repousse. Les douze ans qui les séparent lui font peur. Rien ne les prédestine à être ensemble. Ils se voient obligés de continuer ce qui semble être inexorable : poursuivre la volonté des deux familles.



Je n'en dis pas plus pour ceux qui n'auraient pas lu le roman. George Sand le débute par une réflexion sur une gravure d'Hans Holbein : Le Laboureur (1538). Elle y perçoit la tristesse, le rude labeur conduisant à la mort. Mais elle refuse cette image du monde paysan. Elle entend bien évoquer avec une certaine gaieté la campagne berrichonne. D'ailleurs, à bien y regarder, elle exalte la nature, en fait même pratiquement un personnage à part entière. Et là où Germain et Marie ne seront décrits que très simplement, la nature sera idéalisée, prenant la forme d'un véritable petit paradis : "La lune se dégagea aussi des vapeurs qui la couvraient et commença à semer des diamants sur la mousse humide. Le tronc des chênes restait dans une majestueuse obscurité". Elle sera même à l'origine du rapprochement des deux êtres. Pourtant, on sent bien ici que la romancière est tiraillée entre la réalité et ce qu'elle voudrait qu'elle soit. D'où le fait qu'elle mette, dans la bouche de Germain, des propos assez négatifs sur le paysage qui l'entoure.



Au final, ce texte est très simple mais il nous fait passer un moment très agréable. Il se rapprocherait presque du conte. Il reste à souligner, quand même, le courage de Sand pour avoir mis en avant une classe sociale peu appréciée à cette époque.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
Commenter  J’apprécie          1249
La Mare au diable

Champêtre, bucolique, Virgilien…tout a été dit sur ce succès littéraire de la Dame de Nohant, paru en 1846.



Je ne pensais pas être friand de l’intrigue, cousue de fil blanc… sans doute l’intérêt n’est pas dans le dénouement mais dans le récit laudatif d’une paysannerie vertueuse, dans l’hommage au Berry et ses paysans que Sand côtoie et admire.



“Le rêve de la vie champêtre a été de tout temps l’idéal des villes”. Sand veut faire entrer la campagne dans les villes. Les citadins et campagnards ne doivent pas se faire peur car, pour celle qui naquit Aurore Dupin, “la peur ne guérit pas de l’égoïsme, elle l’augmente.”Comme souvent, Sand fut visionnaire: à l’heure où les villages, si agréables, se vident au profit des périphéries, alors que dans le même temps les transports en commun sont toujours plus rapides le télétravail rebat les cartes et les citadins rêvent de grands espaces et de vie de quartier.

Mais hélas « l’homme de loisirs » lorsqu’il vient en rase campagne, ce n’est pas pour participer à l’effort paysan ou faire communauté avec un terroir mais pour se mettre au vert (ou au bleu des piscines de jardin) ! Ce fantasme de la vie simple chez les plus fortunés n’est pas nouveau, on se souvient de la Reine de France jouant à la bergère dans les jardins du Trianon !

“Pourquoi dirait-on que le travail des bras est exclusif des fonctions de l’âme ? Sans doute cette exclusion est le résultat général d’un travail excessif et d’une misère profonde”, s’interroge l’écrivaine, engagée à gauche en politique.



Mais, au-delà de la dualité « rat des villes et rat des champs », les paysans du village berrichon sont mis en valeur par contraste avec les autres dont les manières sont plus rustres, plus factices. C’est une époque où chaque village a son patois, que Sand elle-même avoue ne pas connaître « ces gens-là parlent trop français pour nous, et, depuis Rabelais et Montaigne, les progrès de la langue nous ont fait perdre bien des vieilles richesses », Michel de Montaigne disait lui-même : « que le gascon y aille si le français ne veut pas y aller ».

Mais c’est aussi un art de vivre et de festoyer paysan, également décrit dans « Sylvie » de Gérard de Nerval, qui rappelle encore les traditions des fêtes de villages qui perdurent aujourd’hui dans nombre de nos régions « sans parler des jours complémentaires affectés à la digestion plus ou moins laborieuse de l’ivresse morale et physique que laisse une fête. »



L’ouvrage est empreint de sensualité… Enfin pour dire les choses de façon très prosaïque, c’est un peu le rencard idéal, la forêt, la nuit, la jeune et fraiche Marie, le beau, fort et très obligeant Germain, l’enfant est couché…et le lecteur dans l’expectative !

Est-ce son homme idéal qu’essaye de dépeindre George Sand à travers la pureté et la naïveté des traits et du caractère de Germain ?



Outre l’image d’Épinal, la Mare au Diable invite peut-être aussi à mieux contempler le monde immédiat qui nous entoure, à ne pas vouloir « aller chercher bonheur » lorsque l’on a pourtant, si près de soi, des êtres inestimables auprès desquels tant est possible. L’expérience nous l’instruit.



Qu’en pensez-vous ?
Commenter  J’apprécie          1179
Elle et Lui

Une écriture exquise comme toujours avec George Sand mais une histoire d'amour étonnante! Elle et lui sont en bonne harmonie dans leur amitié mais quand l'amour s'en mêle, ils vivront leur passion juste pendant huit jours... puis c'est l'ennui, la jalousie, une routine autour des petites et fréquentes séparations. Lui, Il doit avoir une blessure de longue date qui ne s'est jamais cicatrisée, du jour au jour il interroge cet amour qu'il a pour elle comme s'il percevait une flèche chaque jour qui l'attend au tournant au cas où il se donnait entièrement à elle...



Il devient une espèce de caprice d'enfant et elle devient une mère un peu perdue ne sachant pas exactement diagnostiquer la douleur de son fils, à plus forte raison y apporter des calmants...



Il va sombrer dans les hallucinations et elle va simplement conclure je crois que ma présence te rend fou...



Une tumultueuse histoire d'amour entre Alfred de Musset et George Sand, deux génies de la littérature du XIXe S, une histoire d'amour qui a connu une douloureuse séparation et chacun d'eux en a transcrit selon le regard de sa souffrance.



Lui c'est dans la confession d'un enfant de siècle et elle c'est dans Elle et lui. En lisant les deux ouvrages, on comprend la souffrance de chacun dans cette liaison passionnelle.



Commenter  J’apprécie          881
La Mare au diable

La Mare au Diable est une très jolie histoire ! Je découvrais par la même occasion le style de George Sand, romancière qui m'a toujours intriguée.



Je dois dire que je ne m'attendais pas du tout à cette intrigue, qui, finalement, est tout à fait brillante ! La mare au diable, qui donne son nom au titre de ce court roman, joue un rôle essentiel dans ce récit : en effet, c'est à cet endroit angoissant (d'où le terme "diable") que le destin de Germain, un jeune laboureur de vingt-huit ans, à la recherche d'une nouvelle épouse, va se jouer...

Pour cela, Germain devra choisir entre la femme qui lui est promise et celle qu'il découvrira lors de son voyage vers sa prétendue "fiancée", c'est-à-dire la petite Marie, une jeune fermière de seize ans, douce, aimable, intelligente et généreuse. Une question se pose dès lors et ce, pendant toute l'histoire : faut-il choisir entre la richesse matérielle ou la richesse du cœur ?



Les personnages principaux qui m'ont été présentés sont tous plus sympathiques les uns que les autres, j'ai particulièrement aimé Germain, un personnage affectueux et tellement sincère !



D'autre part, en plus de personnages attachants, George Sand s'intéresse à un thème universel : l'enfance, ou plutôt, l'adolescence, à travers l'insouciance de Marie, mais, qui, au fil des pages, se révèle plus mature qu'on ne peut l'imaginer. De même, George Sand dresse un portrait flatteur de la campagne, par exemple lors de la description d'un mariage "rustique" et de ses coutumes.



Bref, même si ce livre présente quelques longueurs, j'ai passé un agréable moment en compagnie de Marie et Germain et je garde un excellent souvenir de ma lecture, sans doute parce que La Mare au diable est l'un de ces livres qui, après avoir achevé la dernière page, nous rend immédiatement heureux ...



A lire !!
Commenter  J’apprécie          860
La Mare au diable

J'ai voulu relire ce court récit avant d'en faire la critique. Ma première impression remontait en effet à mon adolescence et il faut bien voir les choses en face : ça ne date plus d'hier ! Je me suis donc replongée dans ce roman "rural" avec la ferme intention de le réhabiliter aux yeux de ma propre mémoire hélas... le verdict tombe, de 3 étoiles il passe à 2. Fait assez rare, ma maturité de lectrice acquise au fil des ans et des lectures tend généralement à me faire revoir à la hausse la plupart de mes opinions d'enfance.



Ce texte, très court, s'articule en trois temps. George Sand dont l'écriture est superbe, va dépenser pas mal d'énergie à justifier le choix de son sujet, ne se contenant pas d'expliciter l'origine de son inspiration mais l'étayant de mille arguments, allant selon moi jusqu'au militantisme. Sans doute le fait d'être femme justifie à lui seul ce besoin viscéral d'expliquer le pourquoi du commun. Moi, cela m'a ennuyée, funeste augure pour la suite...



Vient ensuite l'histoire à proprement parlé, là encore la narration est belle, simple et sensible ; très évocatrice d'une paysannerie structurée avec d'un côté les riches paysans, les fermiers et les métayers, et de l'autre les pauvres saisonniers, pasteurs, porchers, etc. La trame est vraiment bête comme chou, plus simple tu meurs : Germain, veuf, doit se remarier ; un mariage est arrangé, il s'y prête jusqu'à voir ses sentiments évoluer dans une direction qu'il n'aurait jamais soupçonnée, au gré d'une nuit d'errance dans une forêt réputée "envoûtée". Je n'en dirai pas plus pour deux raisons : premièrement je n'aime pas quand une critique est un simple résumé de l'oeuvre et deuxièmement si je vous le dis vous n'aurez vraiment aucun frisson à attendre du récit lorsque vous le lirez.



La dernière partie représente pour moi le summum de l'ennui, c'est dur, chère madame Sand, de me faire ça à moi qui fuis tant que faire ce peut les éco-musées, les musées des vieux outils ou des attelages d'antan et autres vitrines plus ou moins bricolées qui hantent nos campagnes et dont l'office de tourisme local vous vantera les mérites tant et si bien que le Louvre en comparaison vous paraîtra un humble débarras renfermant des croûtes poussiéreuses. Pourquoi, très chère madame Sand, vous dont les qualités d'écrivain sont réelles, vous dont la vie fut trépidante et les amours passionnées, faut-il que vous m'imposiez la longue description d'une noce paysanne agrémentée de l'historique complet des us et coutumes du Berry et de la Touraine ? Non, là, je dis stop. Déjà je n'ai pas beaucoup aimé que Germain passe pour un fieffé abruti tout au long de votre roman, lui qui du haut de ses 28 ans semble pourtant un beau gars bien débrouillard qui ne rechigne pas à la tâche et a le malheur d'être veuf avec charge d'enfants alors que Marie, cette adolescente d'à peine 16 ans, semble l'incarnation de la sage et pure Vierge-Marie, rien de moins, mais là, non, désolée, je dis non. Je laisserai dormir entre vos pages le cornemuseux et le vielleux, les matrones et le chanvreur, je ne leur veux aucun mal mais mon attention s'est définitivement dissipée dans le brouillard qui environne la mare au Diable.
Commenter  J’apprécie          839
Indiana

Plantons le décor : un château près de Paris, où vivent Indiana, une jeune et belle créole, et son mari, vieux et riche. On y ajoute un troisième larron, cousin de la châtelaine, qui occupera dans l’histoire une place centrale, pour la sauvegarde d’Indiana. En effet celle-ci montre une propension assez extraordinaire pour s’attirer des ennuis, par candeur et naïveté , mais aussi pour combler le vide affectif que sa situation matrimoniale induit.



La jeune femme se meurt d’ennui, jusqu’à ce qu’un quatrième larron vienne bousculer la tristitude et la monotonie ambiante. En effet le bel et fringant Raymon, un séducteur opportuniste , s’étant introduit dans la propriété pour séduire la dame de compagnie d’Indiana, change de cible et opte pour la jeune épouse du château.



Les dés sont jetés. Les jeux ne sont cependant pas totalement faits entre les tergiversations du bellâtre et les raisonnements de girouette d’Indiana, il faudra de nombreuses pages pour ces rendez-vous ratés.



Outre le style lourd et parfois même peu respectueux des règles grammaticales, même en tenant compte du fait que l’ouvrage date de nombreuses décennies, on s’ennuie ferme dans la première partie. L’action démarre tardivement, et reste poussive.



Les décors qui faisaient le charme de La Petite Fadette ou de François le Champi, se résument ici à quelques descriptions assez élégantes, mais insuffisantes pour créer une ambiance propice à la rêverie .



On s’agace vite des scrupules de la donzelle et on rêve de voir le sort se retourner contre le Don Juan de service .



Quelques allusions à la fin de règne politique complètent le tableau. eEt des propos diablement mysogynes, surprenant de la part de cette femme libre et indépendante.



Plutôt ennuyeux, donc, et loin du charme éprouvé lors de la lecture de la Mare au Diable ou de la petite Fadette.


Lien : https://kittylamouette.blogs..
Commenter  J’apprécie          803
La Petite Fadette

Qu’il est bon de se plonger, ou plutôt de se replonger dans ce délicieux roman champêtre de George Sand.

J’ai découvert cette lecture il y a bien longtemps et je n’ai pas oublié l’émotion ressentie alors.

Qu’allais-je en penser aujourd’hui ? Cette écriture délicieusement désuète riche de mots empruntés au patois berrichon, aurait- elle le même charme à mes yeux ?

C’est toujours avec une légère inquiétude que j’ouvre un livre dont je garde un souvenir lumineux.

« La petite Fadette » a réussi à me transporter à nouveau au pays de l’enfance.

J’ai aimé y retrouver les jumeaux, Landry et Sylvinet, des bessons comme on dit dans le Berry lorsque deux enfants se ressemblent tellement que seule leur mère parvient à les distinguer.

Les garçons nés dans une famille aisée aiment courir dans la campagne, s’occuper des animaux mais par-dessus tout être ensemble.

Lorsque l’heure viendra de les séparer, Landry devant partir travailler dans une ferme du voisinage, ce sera bien difficile, surtout pour Sylvinet qui découvre la jalousie.

L’histoire prend un nouveau tour avec l’arrivée de « La petite Fadette », sauvageonne, en bute aux moqueries et autres méchancetés des garnements du village, elle n’est pas en reste pour distribuer les coups et autres quolibets.



Ce roman au charme intemporel est à la fois une histoire de partage et de complicité entre deux frères, une magnifique et tendre histoire d’amour, mais aussi une formidable peinture de la vie des paysans dans le Berry du 19ème siècle.

A lire et à relire !





Commenter  J’apprécie          725
La Mare au diable

La mare au diable, un endroit empreint de mystère où Germain et Marie, deux coeurs simples, tomberont amoureux.

C'est une fenêtre ouverte sur la campagne berrichonne, ses paysans et leurs croyances au dix-neuvième siècle. George Sand nous offre un témoignage de cet univers qui lui est cher et dont elle pressent la fin. Une lecture que je conseille, savoir comment nous vivions autrefois ne peut que nous enrichir.

Avec un emploi de la langue française de toute beauté, George Sand était un grand écrivain et je comprends pourquoi l'étude de ses textes nous était imposée en classe : c'est notre patrimoine qu'elle nous transmet à travers ses romans.
Commenter  J’apprécie          710
La Mare au diable

La Mare au Diable est un des premiers livres que j'ai lu, il y a bien longtemps. Je gardais le souvenir de Marie pleine de bon sens , très débrouillarde.

Et je viens de la retrouver intacte en relisant ce livre.



Marie est une jeune fille de seize ans qui vit seule avec une mère très pauvre. Germain, son voisin, jeune veuf de vingt-huit ans qui a trois enfants , vit et travaille sur la ferme de ses beaux-parents. Voilà deux ans qu'il a perdu sa femme et son beau-père lui demande de se remarier et lui propose de rencontrer la fille de son ami.

Cet automne, Marie a accepté d'être bergère loin de sa mère , à la ferme des Ormeaux. Ca tombe bien puisque pour rencontrer sa future épouse, Germain va aller dans cette direction. Ils feront donc le chemin ensemble, dans une nature qui prend autant de place que les personnages principaux.

Une bonne bouffée de fraîcheur!

Commenter  J’apprécie          693
Indiana

C’est donc le premier roman de George Sand que je lis et c’est une belle surprise. J’ai beaucoup aimé cette histoire qui fait intervenir une belle jeune femme, Indiana mariée à un homme âgé et bougon qu’elle n’aime pas et auprès duquel elle se morfond, rêvant qu’un beau jeune viendra un jour… elle est très romantique, s’ennuie à la campagne.



Elle obéit à son époux qu’elle a épousé par devoir et la souffrance morale liée à ce statut engendre une somatisation, avec une santé fragile, des malaises fréquents, Indiana s’étiole comme la « dame au camélia » mais sans vraie maladie. Cependant, elle peut être capable de s’opposer à son mari en faisant de la résistance passive.



Face à elle, on trouve trois hommes : son mari le colonel Delmare, officier autoritaire, régnant en maître, de prime abord fort peu sympathique, coléreux, s’emportant très vite et terriblement jaloux, mais qu’on voit évoluer tout au long du roman. L'auteur en parle ainsi: « ... se prit à marcher pesamment dans toute la longueur du salon, sans perdre un instant la roideur convenable à tous les mouvements d’un ancien militaire, s’appuyant sur les reins et se tournant tout d’une pièce, avec ce contentement perpétuel de soi-même qui caractérise l’homme de parade et l’officier modèle. »



Dans le rôle du prince charmant qui est loin d’en être un, on trouve Raymon de Ramière, intéressé uniquement par son rang social, incapable de prendre la moindre décision sans avoir l’avis de sa mère. Ce qui lui importe, c’est de séduire, tout d’abord Noum, la femme de chambre qu’il va conduire au suicide sans aucun regret, ni émotion.



Ensuite son regard se tourne vers Indiana à laquelle il va faire la cour de façon éhontée, dans le seul but de la conquérir, lui promettant monts et merveilles. « Il avait cette aisance que donne une certaine expérience du cœur ; c’est la violence de nos désirs, la précipitation de notre amour qui nous rend stupides auprès des femmes. L’homme qui a un peu usé ses émotions est plus pressé de plaire que d’aimer. »



Le troisième homme est Ralf, cousin d’Indiana, un peu plus âgé qu’elle. Il a pris soin d’elle lorsqu’ils étaient enfants et continue de la protéger. Il est médecin et veille sur le couple. Il se retranche dans une attitude froide, indifférente pour qu’on ne puisse pas se rendre compte de ses vrais sentiments. Cet homme solitaire et froid révèle au fil du roman ses vraies qualités. « étranger dans la vie, qui passait mélancolique et nonchalant, n’ayant pas même ce sentiment exalté de son infortune qui fait trouver du charme dans la douleur. »



La mère de Raymon est un personnage intéressant. Femme du monde, elle protège son fils, lui sauve la mise ; indulgente, elle n’en est pas moins lucide sur la valeur morale de son rejeton. « C’était une de ces femmes qui ont traversé des époques si différentes, que leur esprit a pris toute la souplesse de leur destinée, qui se sont enrichies de l’expérience du malheur, qui ont échappé aux échafauds de 93, aux vices du Directoire, aux vanités de l’Empire, aux rancunes de la Restauration ; femmes rares, et dont l’espèce se perd. »



Un autre personnage tient un rôle important, l’île Bourbon, dont sont originaires Indiana et Ralf, et où les époux se sont connus. Les passages consacrés aux paysages et à la vie sur cette île et son histoire sont fabuleux.



L’histoire rappelle un peu celle de « Loin de la foule déchaînée » mais elle est, selon moi, plus élaborée, et on ressent le combat politique de George Sand. Elle décrit très bien la société de l'époque, la place qu'y tenaient les femmes; sans complaisance, féministe dirait-on de nos jours, elle n'a pas la langue dans sa poche et dénonce les préjugés, les convenances, l'éducation « La société ne condamne que les actes qui lui sont nuisibles ; la vie privée n’est pas de son ressort. »



J’ai mis longtemps avant d’ouvrir un livre de George Sand, rebutée par une édition ancienne, à la couverture sinistre de « La mare au diable » qui appartenait à mon père, donc feuilletée et vite reposée… Mais, « challenge 19e siècle » oblige, j’ai découvert un roman que je ne connaissais pas et cela valait la peine…



Ce roman m’a beaucoup plu et j’ai apprécié l’écriture de l’auteur. Je regrette d’avoir attendu si longtemps, donc, je continuerai à explorer son œuvre



Note : 9,4/10 challenge 19e siècle
Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          638
François le Champi

l''auteure George Sand a toujours défendu la cause des enfants abandonnées . ce roman qui retrace la vie d 'un enfant dans cette situation en est un exemple .Le récit a pour cadre une région chère à l 'auteure car il s 'agit de son lieu natal , le Berry . Ce récit évoque ce qu 'endure François le Champi et la providence aidant , il retrouve deux braves et généreuses femmes dont la vieille Zabel qui malgré son dénuement a un cœur d 'or et tout ce qu 'elle avait d 'amour filial , elle l 'a déversé sur l 'enfant et on retrouve , aussi , la femme du meunier , Madeleine , femme mal marié qui va donner toute son affection et plus tard son amour à François .L 'avenir montrera que François en devenant adulte s 'avéra un homme honnête et reconnaissant envers les deux femmes . Lorsque le meunier meurt . François se mariera avec sa femme .

Ce que je retiens de ce récit : c 'est que dans la vie , on peut être démuni mais cela n 'empêche pas d 'avoir bon cœur et d 'être altruiste .

Un livre dédié à l 'altruisme , la générosité , le partage et aussi à l 'amour lorsqu 'il est sincère .
Commenter  J’apprécie          5815
La Petite Fadette

La Mère Sagette, qui a mis au monde les deux bessons – Sylvinet et Landry – avait bien pris soin de mettre les parents en garde : « Par tous les moyens que vous pourrez imaginer, empêchez-les de se confondre l'un avec l'autre et de s'accoutumer à ne pas se passer l'un de l'autre (…) ; si vous ne le faites pas, vous vous en repentirez grandement un jour. » Hélas… Élevés l'un avec l'autre et de la même façon, collés l'un à l'autre depuis l'enfance, « deux empreintes d'un même dessin », toujours ensemble et ne vivant que l'un pour l'autre, les années passant ils forment un couple d'inséparables et, en dépit de quelques infimes différences physiques et de tempéraments dissemblables, ne sont plus que le reflet l'un de l'autre, un miroir qui à lui-même fait écho.



Lorsqu'on les sépare enfin, à l'âge de quatorze ans, Landry partant travailler chez un paysan des environs, il est déjà trop tard, au moins pour Sylvinet qui, d'inconsolable, très vite devient jaloux : jaloux de voir son frère s'adapter assez facilement ailleurs, jaloux de le voir nouer des amitiés autres que la sienne, jaloux qu'il soit capable de vivre sans lui et d'avoir « à part de lui un moment d'aise et de tranquillité ». de fil en aiguille, de petites querelles en mouvements d'humeur et accès de bouderie, la jalousie maussade de Sylvinet installe peu à peu entre les deux bessons un début de discorde. Et c'est au sein de ce couple formé par la nature, renforcé par une éducation inappropriée, mais où la belle harmonie commence à se troubler, que vient un jour s'immiscer la petite Fadette…



Plus qu'un roman, « La petite Fadette » est un conte nourri des croyances et des superstitions – toujours en vigueur à l'époque – des campagnes profondes et plus particulièrement du Berry, terre fertile en légendes où ce que l'on appelle « le petite peuple » (lutins, gnomes, fées, ondines…) occupe une place de choix. La petite Fadette, mi-femme, mi-enfant, à mi-chemin de la sorcière et de la fée, est directement issue de ce « petit peuple » dont on ne sait trop s'il faut l'honorer ou le fuir tant ses pouvoirs sont inquiétants, étranges et ambigus. Face à ce couple de jumeaux, doubles inversés l'un de l'autre, figures incomplètes d'un même être, elle joue – comme souvent la sorcière et plus généralement la femme dans la littérature et dans les contes – le rôle d'un catalyseur permettant à un être, ici physiquement dédoublé, de se révéler enfin à lui-même et, fort de son identité retrouvée, de poursuivre sa quête... A condition qu'il accepte de payer son obole à la fée.



A ce titre, « La petite Fadette » est un roman initiatique qui manie avec habileté les archétypes des légendes et des contes et s'avère infiniment plus profond et plus riche que ce que son apparence de petit récit champêtre plus ou moins destiné à la jeunesse pourrait laisser penser. L'analyse psychologique est fine, la construction intelligente et comme toujours l'écriture de George Sand – émaillée ici, mais sans outrance, d'un peu de patois berrichon – est de grande qualité. J'ai pris beaucoup de plaisir à la relecture de ce texte riche de symboles et de significations cachés que je n'avais certainement pas perçus lors de ma première lecture enfantine. Une relecture intéressante grâce à laquelle j'ai passé un bon moment.



[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]

[Challenge solidaire 2019 – Des classiques contre l'illettrisme]

[Challenge HOMMAGE A NOTRE-DAME DE PARIS]

Commenter  J’apprécie          584
L'Uscoque

L'Uscoque, roman oriental d'inspiration vénitienne s'ouvre sur une conversation entre trois hommes, Asseim Zuzuf, Lélio et Beppa. Zuzuf leur raconte qu'il a connu Lord Byron, à qui il avait parlé d'un Uscoque, devenu plus tard sous la plume du poète, « Le Corsaire ». Il explique à ses compagnons ce qu'est un Uscoque, et leur narre ses aventures.



L'Uscoque de George Sand ne correspond pas aux pirates qui vivaient sur la côte adriatique au XVIème siècle pour fuir la domination ottomane. Il a pour cadre la Cité des Doges.

Giovanna, nièce du fortuné et puissant Morosini, est fiancée à Ezzelin, un riche aristocrate, mais lui préfère le ténébreux Orio Soranzo, un noble séducteur et épicurien ruiné épris de liberté, qu'elle épouse.

Soranzo s'engage aux côtés de Morosini contre les Ottomans. Il se replie sur les îles Curzolari où Giovanna le rejoint. Désireux d'avoir de leurs nouvelles, Morosini envoie Ezzelin qui échappe de peu à une attaque de pirates dont le chef est surnommé « l'Uscoque ». Il découvre que Soranzo ne combat plus contre les Turcs, mais qu'il est devenu un redoutable pirate assoiffé d'or…



Ce court roman, curieusement mis à l'Index par l'Eglise, nous emporte donc de Venise aux îles Ioniennes. Et même si on ne comprend pas les références aux campagnes militaires qui se sont déroulées bien avant (Morée…), ni aux Uscoques croates (que viennent-ils faire ici?) il se lit avec plaisir, essentiellement pour le personnage singulier de Soranzo, cruel héros brigand épris de liberté, fuyant les contraintes d'une société policée, plus torturé que le Conrad de Byron, à l'image d'une Venise sombre dépeinte dans le roman. Un héros sandien que l'on oublie pas, dans une Cité des Doges différente de celle évoquée dans Consuelo ou Leone Leonie.
Commenter  J’apprécie          560
La Mare au diable

“Si on me demande ce que j’ai voulu faire, je répondrai que j’ai voulu faire une chose très touchante et très simple (...). Voyez donc la simplicité, vous autres, voyez le ciel et les champs, et les arbres, et les paysans surtout dans ce qu’ils ont de bon et de vrai.”... Ainsi s’adresse George Sand aux lecteurs de "La Mare au diable" dans sa notice de 1851.



Avec "La Mare au diable", le premier de ses romans champêtres, George Sand nous raconte en effet une histoire toute simple : celle de la rencontre fortuite de deux êtres que tout sépare, un homme et une femme, Germain et Marie, qui voyagent ensemble puis s’égarent au hasard des chemins dans les brouillards impénétrables de la campagne berrichonne.



Il a vingt-huit ans, elle en a seize ; il est laboureur, elle est simple bergère ; il a un peu de bien, elle est dans la misère ; veuf, il est en route pour un remariage qu’il ne souhaite pas, à la recherche d’une nouvelle épouse pour s’occuper de ses trois enfants, elle vient de quitter sa mère et son foyer, chassée par la pauvreté et la nécessité de se louer pour survivre.



La Mare au diable, ses dangers et ses sortilèges les égarent et les obligent à trouver refuge ensemble pour la nuit. On chemine, on parle, on se confie, on compatit l’un de l’autre, on se découvre, on s’apprécie. Et voilà que sous le regard complice de Petit-Pierre, son petit garçon qui s’est débrouillé pour faire partie du voyage, Germain s’éprend de la jeune fille, même si, raisonnable et lucide, elle le repousse, même si rien n’est possible entre eux et encore moins permis, même si, soumis l’un comme l’autre aux nécessités économiques et aux règles sociales, ils se doivent de se soumettre à des destinées que d’autres ont tracées pour eux. A moins que…



Il y a bien sûr dans "La Mare au diable" quelques longueurs, quelques exaltations romantiques, des digressions et des invraisemblances (en particulier dans la manière de s’exprimer des personnages), il y a tout cela qui peut, selon les goûts de chacun, nuire au roman ou au contraire contribuer à son charme : et pour moi, ce fut plutôt un charme supplémentaire au parfum légèrement suranné. Mais il y a surtout la langue de George Sand, sa belle écriture précise et fluide, la justesse de son approche des émotions et des sentiments, sa sensibilité profonde aux beautés de la nature - elle qui fut, viscéralement, une femme de la campagne - et ses indignations, étonnamment actuelles, qui reflètent ses engagements politiques et ses convictions sociales.



Au final, "La Mare au diable" est effectivement, comme le voulait George Sand, “une chose très touchante et très simple” que j’ai relue avec beaucoup de plaisir et qui me laisse en bouche un petit goût de nostalgie et de douceur. Un très joli “petit” roman, et la relecture bien agréable d’un texte qui, pour moi, ne s’est pas fané avec le temps.



[Challenge MULTI-DÉFIS 2019]

[Challenge solidaire 2019 - Des classiques contre l’illettrisme]

[Challenge hommage à NOTRE-DAME de PARIS]

Commenter  J’apprécie          567
La Mare au diable

Si j'aime beaucoup et connais assez bien George Sand en tant que femme, je n'avais jusqu'à présent lu d'elle que trois ouvrages : son autobiographie Histoire de ma vie, ses Légendes rustiques et son conte Les Ailes du courage. Il manquait à ma découverte de l'écrivain la lecture de l'un de ses romans champêtres.



Pour apprécier cette oeuvre, il faut, comme nous le suggère l'auteur elle-même, n'y voir rien d'autre qu'une manière de présenter les coutumes et la vie paysannes telles qu'elles sont en réalité : une vie faite de simplicité, de retenue, de labeur. Alors oui, je peux comprendre les railleries de Beaudelaire face à cette candeur omniprésente.



George Sand ne cherche pas à mettre en valeur sa plume mais plutôt à donner une image plus réaliste, plus bienveillante du monde paysan berrichon qu'elle aime tant. Et elle y parvient parfaitement !



On s'attache à ses personnages dont elle tisse de très beaux portraits ; on se plait à courir les bois et les champs et à humer la terre retournée des laboureurs ; on lit avec délectation l'appendice qui fixe les traditions des noces de campagne. Et, malgré tout, sa plume n'a rien à envier à un Goncourt (n'en déplaise à Edmond !).



La Mare au diable est un roman de terroir qui fixe une époque, ses moeurs, ses croyances, ses traditions, avec amour et bonté. Peut-être est-ce parfois un peu naïf, mais comme le dit George Sand en manière de justification : "L'art n'est pas une étude de la réalité positive : c'est une recherche de la vérité idéale". Alors rêvons tant que cela est permis !
Commenter  J’apprécie          564
La Petite Fadette

Très émouvant, troublant et d'une grande force, "La petite fadette" est un grand roman dont le style et l'histoire simple mettent en valeur la puissance.

J'ai lu ce beau texte de George Sand pendant mon adolescence, ce qui explique je pense, mon engouement et le plaisir que j'ai eu à le découvrir. Nombre des thèmes évoqués correspondent en effet à cette période de la vie et les jeunes femmes en devenir, même plus de cent ans après l'écriture du livre, pourront s'y reconnaitre et y retrouver leurs émois. Mais je pense que ce serait faire erreur que de cloisonner cette lecture aux jeunes filles, car il y a quelque chose dans ce roman, qui dépasse les frontières d'âge et de sexe. Quelque chose d’éternel, comme la beauté de la nature, la puissance du désir et la force immuable du temps... Ce quelque chose m'a vraiment marquée alors et je garde de ma lecture un sentiment déroutant de découverte et de reconnaissance. Je le recommande chaudement!
Commenter  J’apprécie          561
Les Maîtres sonneurs

Un roman "pastoral" de 1853 dont l'action se situe dans les années 1770-80. Il s'agit des amours compliqués de cinq jeunes gens dont l'un connaîtra le destin tragique de l'artiste "maudit" (tel qu'il est issu de la pensée romantique plus tardive). On ne s'ennuie pas un instant dans ce récit et c'est bien là tout le génie de l'autrice qui nous enfile cependant les bons sentiments comme des perles (vertu, honneur, honnêteté, sens du sacrifice, religiosité...). Une prose riche et un vocabulaire du terroir savoureux. Une belle échappée sur la vie des ménétriers et des musiciens itinérants de l'Ancien Régime. Un excellent classique !
Lien : https://www.babelio.com/list..
Commenter  J’apprécie          551
La Mare au diable

J'avais lu ce livre à une époque indéterminée de mon enfance et j'en gardais le souvenir d'une courte histoire, simple et brumeuse...



Je viens de le relire avec plaisir, mais j'ai été surprise par le premier et les derniers chapitres qui n'ont plus tellement de lien avec le récit lui-même. Pour étoffer son récit et répondre aux demandes de l'éditeur, George Sand décrit au lecteur les coutumes propre au mariage et la condition de paysan dans le Berry, digressions que j'ai beaucoup aimé mais que je me soupçonne d'avoir inoculées de ma première lecture à l'époque!

Germain, jeune laboureur veuf, part en visite dans un village voisin pour y rencontrer une veuve belle et aisée que son beau-père lui recommande. Germain n'est pas enchanté. Il pense encore à sa Catherine qu'il aimait, et craint de ne pas trouver la femme qui aimera ses trois jeunes enfants comme les siens, mais respectueux des volontés de son beau-père, il part en route, prenant avec lui sur La Grise la jeune Marie qui est engagée comme bergère dans un village proche, pour subvenir aux besoins de sa mère avec laquelle elle vit.

La mort dans l'âme, les deux tentent de se remonter le moral et se découvrent petit à petit. Sur leur chemin, caché et endormi, l'aîné de Germain, Petit Pierre, les attendait, ils le prennent avec eux.

La nuit tombe bientôt et avec elle le brouillard, et après quelques temps, les voilà obligés de s'arrêter près de la mare au Diable, endroit diabolique où un sort est jeté à ceux qui s'y perdent. Germain s'éprend de Marie qui, pleine de bon sens, refuse ses avances...



George Sand a écrit cette histoire en seulement quatre jours, puis l'a complété, comme j'ai expliqué plus haut. C'est moins cette petite histoire qui me plaît que toute l'atmosphère qui l'entoure, ce paysage merveilleusement bien décrit, et puis aussi cette manière généreuse et espiègle de parler des chevaux.

Quant à cette relativement longue partie dédiée aux coutumes de mariage, j'ai été surprise de sentir une pointe de regrets quant à la coiffure des femmes qui tendait à se libérer, révélant des cheveux et davantage le visage qui se faisait ainsi moins strict, refusant aux femmes du peuple ce qu'elle revendiquait pour elle-même.

Je pense continuer avec d'autres de ses romans bientôt.

Commenter  J’apprécie          541
Gabriel

Gabriel de Bramante est le petit-fils du prince de Bramante. Celui-ci avait deux fils, tous deux décédés. Le grand-père avait une grosse préférence pour le père de Gabriel, aussi veut-il léguer toute sa fortune à Gabriel, au détriment de son cousin Astolphe, fils du cadet. La loi du « majorat » va dans son sens, puisqu’elle favorise de façon outrancière l’aîné des fils, le père de Gabriel et donc Gabriel lui-même, à qui doit revenir la fortune et le titre. Seul hic… Gabriel est en réalité une fille ! Pour pouvoir prétendre à la fortune et au titre princier, elle a été élevée en garçon depuis sa naissance, avec la complicité de son précepteur, un ecclésiastique tout dévoué au grand-père : « Dès sa plus tendre enfance (votre altesse avait donné elle-même à son imagination cette première impulsion), [Gabriel] a été pénétré de la grandeur du rôle masculin, et de l'abjection du rôle féminin dans la nature et dans la société. » ● Cette pièce méconnue de George Sand, qu’elle appelle « roman dialogué », est fascinante de modernité. Le camouflage du sexe véritable de Gabriel va bien entendu donner lieu à de troublants malentendus. Les jeunes gens, éperdus, à commencer par son cousin Astolphe, vont tomber amoureux de « Gabriel » sans comprendre ce qui leur arrive : « Ah! c'est pourtant dommage que tu sois un garçon! ». « Quoiqu'il n'y ait guère de chances pour que je succombe, je puis périr dans ce combat; je ne veux pas que vous emportiez de moi l'idée que j'ai voulu faire la cour à un garçon, ceci ne me va nullement. ». ● Les péripéties sont toutes imprégnées du romantisme qui prospérait à l’époque de la publication de l’œuvre (1839). Au travestissement de Gabriel vont s’adjoindre les ravages que la jalousie peut produire pour former une œuvre aux sentiments grandiloquents qui tient plus du drame romantique que du roman, fût-il dialogué. ● Un féminisme très précoce affleure dans cette œuvre où l’on voit que les femmes ne peuvent qu’être inférieures aux hommes, qu’elles soient promises au mariage ou courtisanes (ou encore religieuses). L’héritage est de toute façon une affaire d’hommes, les femmes en sont systématiquement écartées : « Je dis que cette transmission d'héritage de mâle en mâle est une loi fâcheuse, injuste peut-être. Ce continuel déplacement de possession entre les diverses branches d'une famille ne peut qu'allumer le feu de la jalousie, aigrir les ressentiments, susciter la haine entre les proches parents, forcer les pères à détester leurs filles, faire rougir les mères d'avoir donné le jour à des enfants de leur sexe!... » ● Mais ce féminisme est endigué par l’époque ; aux hommes l’intellect, aux femmes la sensibilité : « Et puis vous preniez peut-être plaisir à faire une expérience philosophique. Eh bien, qu'avez-vous découvert? Qu'une femme pouvait acquérir par l'éducation autant de logique, de science et de courage qu'un homme. Mais vous n'avez pas réussi à empêcher qu'elle eût un cœur plus tendre, et que l'amour ne l'emportât chez elle sur les chimères de l'ambition. Le cœur vous a échappé, monsieur l'abbé, vous n'avez façonné que la tête. » ● C’est là une œuvre très intéressante que je remercie cami_mondo de m’avoir fait découvrir. Comme cette amie babeliote le signale, la pièce est jouée en ce moment (octobre 2022) au Vieux-Colombier. J’ajoute pour ceux qui ont une liseuse Kindle que l’œuvre est gratuite sur Amazon.
Commenter  J’apprécie          532




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de George Sand Voir plus

Quiz Voir plus

Quizz George Sand

George Sand est un pseudonyme pour :

Stéphanie-Félicité de Crest
Marie-Antoinette de Nohant
Amantine-Aurore-Lucile Dupin
Anne-Claire De Paris

10 questions
297 lecteurs ont répondu
Thème : George SandCréer un quiz sur cet auteur

{* *}