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Critiques de Ferdia Lennon (22)
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Un acte de gloire

Direct dans l'action dès la première phrase du narrateur Lampo qui relate une proposition de son meilleur ami : «  Alors, Gélon me dit, Allons nourrir les Athéniens. C'est un temps idéal pour nourrir les Athéniens. » Aussitôt, les deux compères débarquent avec leurs outres d'eau et de vin, leur pot d'olives et leur fromage dans une carrière de calcaire qui sert de prison à des centaines d'Athéniens. Nous sommes à Syracuse en 412 av.J.-C, à la fin de la guerre antique du Péloponnèse. Athènes qui a tenté de prendre la cité sicilienne a été défaite.



Direct dans l'absurde aussi puisque Gélon assaille d'une question des prisonniers décharnés et décimés par la faim  : « tu peux citer Euripide ?», si oui, il les nourrit. Gélon, obsédé par ce dramaturge athénien, a ainsi l'idée improbable de monter une représentation théâtrale dans la carrière avec des Athéniens connaissant par coeur Médée et Les Troyennes.



Même si on sent que l'auteur est très documenté, on est très très loin des codes puristes du roman historique cherchant à restituer de façon vraisemblable une ambiance et une langue de l'époque. Là, on a plutôt l'impression d'être dans un pub irlandais, avec des personnages qui s'apostrophent à coup de « tu déconnes, Apollon », « Périclès est un connard », « on emmerde Sophocle », et une flopée de « la ferme ». Cela surprend, dérange au départ, puis on s'y fait et on peut se concentrer sur l'intrigue.



Les premières parties sont très réussies, très vivantes dans la description des préparatifs de la pièce : organiser le casting des prisonniers athéniens, les faire répéter, trouver le budget pour réaliser les décors et les costumes. Le duo comique Lampo / Gélon joue sur les ressorts du binôme mal assorti, ça fonctionne, on rigole.



Ferdia Lennon maitrise le registre de la farce avec énergie et culot, mais j'ai trouvé que son humour noir n'allait pas assez loin pour creuser le malaise moral née de la confrontation entre les nobles aspirations artistiques et le recours voire l'usage à des comédiens régulièrement maltraités qui n'ont d'autre choix que d'accepter de jouer pour peut-être survivre.



On comprend bien que les intentions de l'auteur sont de doubler cette farce d'une lecture plus contemporaine sur la guerre et ses conséquences désastreuses sur des individus dont les droits ne sont pas respectés, quasiment une parabole qui résonne avec la triste actualité. Mais le dernier chapitre enchaîne les événements de façon trop précipitée, ce qui fait que le passage de la farce légère à la gravité de la tragédie n'est pas aussi incisif et convaincant qu'elle aurait pu l'être.



Au final, ce que je retiens de cette drôle d'histoire, c'est l'espoir ou l'utopie que l'art serve de pont entre les peuples comme ciment à une meilleur compréhension de l'Autre, comme dit Gélon en s'adressant à ses ennemis vaincus athéniens :

« J'adore Athènes. Et je crois que j'aimerai éternellement la ville qui a engendré cette pièce ( Médée ) (...) Je ne vous hais pas. Comment le pourrais-je ? Même si je sais que vous êtes venus dans le but de nous réduire en esclavage, je ne peux pas vous haïr. Je pense qu'il y a forcément quelque chose à sauver dans une ville qui nous a offert ces pièces. »



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Un acte de gloire

412 avant J.-C., à Syracuse. Les troupes de l'arrogante Athènes, qui voulait conquérir la Sicile, essuient une lourde défaite. Des milliers de prisonniers athéniens sont enfermés dans les carrières de calcaire aux abords de la ville, le seul endroit suffisamment grand pour « accueillir » autant de personnes. Les Grecs y sont abandonnés à leur sort, à peine nourris, exposés au soleil et aux intempéries avec pour seul abri possible les anfractuosités de la roche. Autant dire que leur espérance de vie est infime. Jusqu'au jour où deux jeunes Syracusains, Gélon et Lampo, potiers au chômage et sans le sou, décident de nourrir ceux parmi les prisonniers qui sauront réciter des vers d'Euripide. de là, naît dans la tête de Gélon l'idée un peu folle de monter non pas une, mais deux pièces de théâtre, Médée et Les Troyennes.



Théâtre contre nourriture, c'est le deal. Est-ce là l'acte de gloire du titre ? On peut en douter : donner à manger à des prisonniers affamés à condition qu'ils acceptent de monter sur les planches, voilà qui n'est guère équitable. L'acte de gloire sera plutôt à chercher dans le comportement de nos deux metteurs en scène improvisés, après la débâcle de la représentation.



Ce roman se lit sans déplaisir, mais il me laisse perplexe : quelle était l'intention de l'auteur ? D'une part, il utilise le ressort de la farce avec ce duo des contraires : l'un sérieux, sombre, intelligent, obsédé par le théâtre, le second clown maladroit et naïf au coeur tendre. L'auteur crée aussi un décalage censément humoristique en adoptant un langage moderne, familier et grossier, aux antipodes de celui des textes d'Euripide. D'autre part, l'action relève littéralement d'une tragédie grecque, avec ces prisonniers qui se prêtent au jeu pour un bout de pain et une outre de vin, pour s'assurer quelques jours de survie tout en sachant qu'il n'y a d'espoir de liberté que dans la mort.



Un curieux mélange tragi-comique, donc, et s'il est question de la puissance de l'art, capable de transcender les anciennes rivalités pour nous ramener à notre commune humanité, le message m'a paru un peu confus, parce qu'ici il ne me semble pas poussé au bout de sa logique.



En partenariat avec les Editions Buchet-Chastel via NetGalley.

#Unactedegloire #NetGalleyFrance
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Un acte de gloire

Il s’agit du premier roman d’un écrivain irlandais, au sujet duquel il est difficile de trouver des informations. Dans les remerciement, l’auteur explique que l’écriture de ce livre a pris sept années, tant sa composition a été complexe, mais en même temps qu’il lui a été impossible d’en abandonner la genèse, tant il a l’a habité.



Nous sommes à Syracuse en -412. Suite à une tentative athénienne avortée de mettre la main sur la Sicile, l’armée entière de l’envahisseur est capturée en -413, les chefs exécutés et les soldats enfermés dans les carrières de Latomies, où ils meurent à petit feu. Une partie des survivant sera vendue comme esclaves. Tout ce contexte historique n’est pas vraiment expliqué dans le roman, comme si l’auteur le supposait connu. Le récit n’est pas centré d’ailleurs sur les événements jugés importants sur le plan historique à proprement parlé : nous suivons en réalité deux ex-potiers, dont le narrateur Lavrio, sans travail au moment où débute le roman. Gélon, l’ami de Lavrio déclare une passion pour Euripide et va dans les carrières ou agonisent les Athéniens pour que entendre des vers du dramaturge, en nourrissant en échange ceux qui sont capables de lui fournir ce qu’il souhaite. Il en vient progressivement à l’idée d’organiser une représentation de deux des pièces de son auteur de prédilection, entreprise qu’il va essayer de mener à bien avec une énergie farouche. Lavrio l’accompagne, tout en vivant une histoire d’amour avec une esclave achetée par le propriétaire de sa taverne préférée.



Le roman a pour ambition d’aborder des sujets essentiels : le rapport à l’art, ce qu’il permet de dire, d’apaiser ou non dans les rapport des hommes entre eux, la manière de faire le deuil des êtres aimés, le rapport à l’autre, l’humanité que l’on est en capacité ou pas de voir dans un ennemi réel ou supposé, la capacité d’empathie et de compassion … En un mot, c’est un livre ambitieux, qui veut dépasser l’anecdotique, tout en gardant la forme d’un récit drôlatique, prenant pour héros des personnages minables en apparence, mais dotés d’un grand coeur. La présentation de l’éditeur évoque le parler savoureux des pubs irlandais.



Je ne sais pas si c’est à cause de ce dernier élément, mais je ne suis pas vraiment entrée dans ce livre, en réalité je n’y ai pas cru un instant. Ces personnages étaient trop beaux pour être vrais d’une certaine manière. Et le récit truffé d’invraisemblances : à chaque étape, quelque chose survenait qui rendait la suite possible. Bien que l’on ne puisse pas dire que la fin soit rose, même si elle est tout au moins en partie relativement prévisible, il y a une sorte d’optimisme foncier, qui ne s’accorde pas vraiment avec les événements décrits.



Un beau projet, pas complètement abouti à mon sens, mais c’est un premier roman, et l’auteur a du potentiel pour nous proposer quelque chose de plus convaincant sans aucun doute.



Je remercie en tous les cas Babelio et Editions Buchet-Chastel pour l’envoi de ce livre dans le cadre d’une masse critique privilégiée.

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Un acte de gloire

Un peu déroutant ce roman paru chez un de mes éditeurs préférés.

L’auteur est un jeune homme irlando-lybien, premier roman mais pas premiers textes parus.

Le thème universel du roman parle d’amitié, d’humanité, de patience, et ce 5 siècles avant JC. Nous sommes à Syracuse où des milliers d’athéniens sont prisonniers dans d’immondes conditions après la défaite de leurs chefs. Deux jeunes potiers amateurs d’art et de théâtre vont imaginer monter « Médée »et les » Troyennes »en faisant jouer des prisonniers qui connaissent Euripide.Cela pourrait peut-être les aider à s’en sortir.

Ces bons sentiments ont en face d’eux une cruauté et une sauvagerie décrites avec brio et gourmandise par l’auteur.

Mais l’écriture rejoint celle de Pat Barker(septuagénaire elle ) quand elle décrivait dans « le silence des vaincues »l’attitude d’Achille et de ses soldats durant la guerre de Troie.

Certes des soldats n’ont pas forcément un langage châtié ! Mais la trivialité et les mots orduriers ont eu raison de ma bonne volonté.

Ces 2romans d’ailleurs sont présentés comme »résolument modernes », voire! le moderne exige t-il la vulgarité ?

J’ai vraiment apprécié la beauté des sentiments et la dureté du concret mais il me semble que le travail du traducteur pour certaines expressions n’a pas toujours du être facile.

Merci à Babelio et aux Edts Buchet-Chastel pour cet envoi.
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Un acte de gloire

Syracuse en 412 av J.C :

Les Athéniens sont venus envahir la Sicile, ils ont été écrasés, leurs navires ont été transformés en bois de chauffage et, leurs cadavres servent à nourrir les chiens mais, Dioclès se demande ou ils "pourront mettre les 7000 salopards " qui sont encore sur l'île et, il a une idée pour respecter les règles de la guerre : ils seront envoyés dans les carrières !

C'est à partir de ce contexte historique que Ferdia Lennon va improviser une aventure tragi-comique et très moderne avec des dialogues à faire pâlir les échanges savoureux des pubs irlandais !

Deux potiers au chômage, désargentés portent de l'eau aux Athéniens qui se meurent dans cette prison à ciel ouvert, ils offrent du vin et des olives à ceux qui seront capables de réciter des vers d'Euripide. Gélon et Lampo vont trouver des candidats affamés et même d'anciens comédiens athéniens pour monter en ces lieux deux pièces : Médée et les Troyennes !

Ils vont s'improviser metteurs en scène et répartir les rôles, trouver des décors, des costumes, des casques, des épées, des perruques et même un musicien ! Par chance, ils vont être financés par un producteur : Tuireann qui est emballé par leurs idées de spectacle et, ainsi ils vont s'approvisionner chez Alekto : une décoratrice spécialisée, pour se mieux vêtir, pour nourrir les athéniens qui vivent enchainés au fond de ce trou à rats et, pour occuper les enfants qui sont heureux de participer aux choeurs, au spectacle et à l'agitation de cette troupe de fortune qui au fur et à mesure met en place les 2 pièces !

Lampo, un homme simple et boiteux s'éprend de Lyra, une esclave qui est serveuse dans le bar de Dimas et, il envisage de la racheter pour l'épouser dès qu'il aura suffisamment de drachmes !

Le soir tant attendu arrive : l'auditoire a doublé, les Syracusains sont rares, mais les prisonniers sont tous là, fascinés dans l'attente du spectacle ! Mais..c'est le drame !

Puis, un décret : la carrière va rouvrir et les centaines d'athéniens doivent fuir, Athènes est morte !

Lampo, blessé va cicatriser ses plaies et décider de sauver son ami athénien Pachès, le sortir du trou, de la mort et, pour ce faire il va se faire aider par Alekto, son esclave et sa charrette mais surtout par Truireann qui pourra embarquer les survivants dans le petit port d'Hyccara pour les exfiltrer !

Un acte de gloire car Lampo a sauvé au péril de sa vie, de sa sécurité son ami et les athéniens survivants du drame !

Un acte de gloire pour ces 2 pauvres copains qui ont fait renaître l'espoir chez les prisonniers en reconstituant et en faisant vivre le théâtre de cet illustre tragédien Grec !

Merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel.
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Un acte de gloire

Je remercie Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour cet ouvrage reçu lors de l'opération Masse critique. Il avait beaucoup d'arguments pour me plaire : un roman historique, se passant dans l'Antiquité grecque, évoquant une pièce de théâtre.

Je reconnais toutefois qu'il m'a fallu un peu de temps pour me laisser séduire par la langue, mêlant "le monde antique et le parler des pubs irlandais" comme l'annonce la 4ème de couverture : mêler les demi-dieux et les héros des tragédies d'Euripide au parler terre-à-terre voire vulgaire de petits potiers au chômage est d'abord surprenant.

Mais progressivement, j'ai été séduire voire émue aux larmes. La guerre est une tragédie, pour les héros comme Hector, Hélène, Hécube ou Astyanax, mais aussi pour les simples mortels : pour les soldats blessés et détruits psychologiquement, un bouleversement pour les civils déportés en esclavage, les viols pour les femmes qui voient leurs enfants massacrés sous leurs yeux, pour les villes qui sont brûlées, calcinées et détruites. La guerre est la guerre, dans l'Iliade et les mythes, en Grèce et en Sicile antique, aujourd'hui aussi.

Et, face aux horreurs du monde, seuls l'art et l'amour peuvent permettre d'oublier, au moins un court instant : l'amour paternel, l'amitié entre anciens ennemis, le théâtre et les mots. Je garderai gravée la description de la représentation d'une tragédie au soleil couchant dans une carrière de calcaire au milieu des rats et de prisonniers affamés.

Si la guerre et ses souffrances sont universelles, la force de l'art aussi.
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Un acte de gloire

À quel point est-ce que j'aime la Grèce antique et le théâtre ? Au point d'organiser des vacances d'été pour être à Épidaure , dans le théâtre antique, le soir où la troupe de la Comédie Française y joue Électre / Orestre. Alors je ne pouvais que sauter sur la proposition de Babelio de découvrir "Un acte de gloire ", roman dans lequel deux potiers siciliens du Ve siècle avant Jésus-Christ décident de monter « Médée » et « Les Troyennes » d'Euripide avec des prisonniers Athéniens emprisonnés à dans une carrière à ciel ouvert.



L'entrée dans le roman est difficile. La brutalité de la rencontre avec les Athéniens enfermés dans cette prison à ciel ouvert qu'est cette carrière de pierre calcaire sans un abri du soleil brûlant la journée et sans protection contre le froid et les rats la nuit, subissant un traitement inhumain, provoque des images insoutenables. Difficulté également à saisir la personnalité de ces deux désoeuvrés de Syracuse, êtres meurtris par la vie et par la guerre qui vient de se terminer sur la victoire des iliens.



Lampo, le narrateur, est un personnage un peu (beaucoup) lourd, qui semble avoir peu de personnalité, jure comme un charretier et est facilement donneur de leçons. Bref, quelqu'un d'assez irritant. Il est dans l'ombre de son ami Gélin. Ce dernier est fan d'Euripide. C'est lui qui a cette idée de monter ces deux pièces avec les prisonniers. Par amour du théâtre et aussi pour permettre à quelques-uns de survivre, de boire et de manger. Des deux c'est le plus courageux, le plus instruit et le plus posé. Un personnage plus humain, plus attachant, portant en lui les séquelles du drame qui l'a marqué à vie. Ne manquant pas de culot, d'énergie et de foi en leur projet, ils vont trouver un producteur et réaliser cette utopie.



Le ton se veut moderne, avec des phrases du 21ème siècle. J'ai eu du mal tout au long de ma lecture, avec ce vocabulaire tout droit sorti d'un pub irlandais et que j'ai du mal à imaginer dans la bouche de Grecs de l'antiquité (même si je ne doute pas qu'ils savaient eux aussi pousser force jurons). Lampo m'est resté antipathique longtemps.



Au fil des répétitions le regard sur l'autre change. Lampo devient plus sérieux et en vient à considérer un athénien comme son ami, Gėlin doute mais semble mieux supporter la douleur qui le ronge depuis des années. Quant aux Athéniens prisonniers et acteurs, on ne peut que compatir devant leur sort. Mais comment la population de Syracuse recevra-t-elle ce projet fou ?



Le théâtre peut-il changer le monde ? le théâtre peut-il changer les hommes ? Questions qui restent toujours d'actualité. Ferdia Lennon apporte ici sa réponse, dans cette histoire d'amitié. Un roman où les hommes sont capables du pire comme du meilleur.



Merci aux Éditions Buchet Chastel et à Babelio pour cette lecture.

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Un acte de gloire

Je remercie Babelio et les éditions Buchet-Chastel pour l’envoi de ce livre.



L’idée est séduisante sur le papier : l’histoire de deux amis, Gélon et Lampo, vivant à Syracuse au Ve siècle avant notre ère, après la victoire contre Athènes. Les soldats athéniens vaincus sont parqués dans une carrière où on les laisse mourir de faim, mais les deux protagonistes se lancent le pari fou de les faire jouer dans une pièce de théâtre d’Euripide qu’ils mettraient en scène devant un public de Syracusains.



Le scénario et l’idée de réconcilier les peuples à travers le théâtre dans un contexte de guerre m’a immédiatement rappelé Le Quatrième Mur de Sorj Chalandon. Sauf que… n’est pas Sorj Chalandon qui veut. Rien ne m’a véritablement convaincue dans Un acte de gloire : il n’est pas désagréable à lire, mais il reste à un niveau moyen sur tous les points. Je me sentais même désolée pour l’auteur en lisant dans les remerciements, à la fin, qu’il avait mis sept ans à écrire ce roman : on a davantage la sensation d’un travail bâclé, écrit d’un seul jet en un été et publié aussitôt…



Et c’est sans compter la lassante et permanente vulgarité qui caractérise le récit – et qui rend le roman « résolument moderne » selon la quatrième de couverture ! Je ne suis pas opposée à l’idée de faire parler les personnages de manière actuelle, pour les rendre plus proches de nous ou pour tout autre projet littéraire que défendrait l’auteur, mais je ne vois pas l’intérêt de la grossièreté gratuite. Pour moi, utiliser « putain » comme un signe de ponctuation ou écrire des phrases comme « il fait sombre comme dans un trou du cul », ce n’est pas le « parler savoureux des pubs irlandais » (dixit une nouvelle fois le résumé de l’éditeur) mais une façon de détourner l'attention et de cacher la faiblesse du style – et la faiblesse du roman de manière générale.
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Un acte de gloire

Comment faire théâtre dans la carrière ?



En 412 avant JC, l'orgueilleuse Athènes voit ses troupes défaites par Syracuse qui domine la Sicile de l'époque. Les Grecs sont enfermés dans les latomies, ces carrières de calcaire à ciel ouvert. Les conditions de captivité sont épouvantables, les prisonniers succombant sous le soleil ardent ou le froid, à peine nourris, cherchant les moindres failles dans la roche où s’abriter.

Négligeant le rare privilège de devancer la philosophie platonicienne en testant in vivo l’allégorie de la caverne, les Grecs s’éteignent très prosaïquement.



Jusqu’au jour où deux jeunes hommes de la Cité, Gélon et Lampo, décident d’aller nourrir ces pauvres diables, à la seule condition qu’ils puissent citer quelques vers d’Euripide. Pas Sophocle ou Eschyle, non. Euripide seulement.



De fille en anguille, sous l’impulsion de Gélon, nait une idée : monter la pièce Médée bientôt couplée aux Troyennes, dans la carrière, en choisissant les acteurs parmi les prisonniers.

La foule sera-t-elle au rendez-vous et acceptera-t-elle de voir les assaillants grecs chanter et danser ?



Ce récit, on le voit, à partir de quelques faits historiques, démarre sur une idée assez originale. Au-delà du projet théâtral, on suit le parcours du narrateur, Lampo, humble potier, pauvre et boiteux. Plutôt suiveur dans un premier temps, il va se révéler courageux et fidèle et devenir le véritable héros de l’histoire.

Car l’acte de gloire dont parle Ferdia Lennon n’est sans doute pas d’avoir donné pendant quelques jours de l’espoir à des morts en sursis, jeu somme toute un peu cruel. C’est plutôt d’avoir dépassé sa condition en risquant sa vie pour son ami, son amour et surtout ses ennemis d’hier.



Pourtant, si l’intention de Lennon est louable, je n’ai pas été complètement convaincu. Le choix d’un langage moderne et populaire ne m’a pas paru très pertinent et la deuxième partie, après le désastre de la pièce (Médée ! Médée !) est un peu confuse et languissante.

Il y a de l’érudition, il y a de la farce, il y a de la réflexion sur l’Art et la politique…mais il m’a manqué le bon dosage entre farce et tragédie, pour être accroché. Rester spectateur d'un roman sur le théâtre, n'est pas forcément bon signe.

Le message en épilogue « Le monde était une chose blessée, que seules les histoires pouvaient soigner » aurait nécessité sans doute, un récit plus fort pour s’exprimer pleinement au travers de ce roman.



Merci aux éditions Buchet-Chastel et à Babélio.

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Un acte de gloire

Un acte de gloire de Ferdia Lennon

En l'an 412 avant j.c. Syracuse vient d'écraser les Athéniens. Des milliers de prisonniers sont retenus dans des carrières, beaucoup meurent de la chaleur. Deux potiers, Gélon et Lampo leur rendent visite avec des outres d'eau et de vin, du fromage et des olives qu'ils offrent à ceux capables de leur réciter des extraits de textes d'Euripide, MÉDÉE de préférence, ils ne veulent ni Sophocle ni Eschyle. le soir ils vident des pichets quand ils sont en fonds et un soir c'est le fils d'un aristocrate, Hermocrate qui les abreuve généreusement, alors dans les vapeurs d'alcool, Gélon a une idée, ils vont devenir metteurs en scène, créer une pièce de théâtre comme à Athènes avec des choeurs, des masques, tout! Alors ils retournent à la carrière pour le casting de MÉDÉE. Pachès et ses yeux verts sera Jason et chez les prisonniers il connaît un homme qui faisait du théâtre, Numa,, il sera MÉDÉE. Ils trouvent dans la carrière des plastrons et des casques athéniens qu'ils vont essayer de vendre pour financer les tenues et les décors de leur pièce. Alekto va leur fournir les costumes tout en se moquant d'eux, ils n'ont jamais fait de théâtre. Ils récupèrent de l'argent avec le vente des armures athéniennes, plus qu'ils imaginaient, l'homme qui achète est un riche collectionneur. Lampo est amoureux d'une esclave qui est serveuse dans la taverne qu'il fréquente et dépense beaucoup, néanmoins avec Gélon ils commencent à travailler sur leur projet qu'ils veulent enrichir désormais, en plus de MÉDÉE, avec les Troyennes. Les répétitions commencent, reste à amener des spectateurs…

Un livre, bien écrit, qui ne manque pas d'intérêt bien que faire jouer du théâtre à des prisonniers n'ait rien d'original. C'est la confrontation des Syracusains et des Athéniens qui en fait le sel puisqu'ils ont une longue histoire de sanglantes batailles. Lampo et Gélon manquent à mon sens de personnalité et j'ai eu du mal à me laisser embarquer dans cette aventure. Ça se lit néanmoins sans déplaisir.

Merci Babelio pour cet envoi.
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Un acte de gloire

Je dois rendre une critique sur ce livre, c'est le jeu.

Je regrette un peu de l'avoir sélectionné pour tout dire. Hormis le fait que l'édition soit plutôt soignée et imprimée en caractères assez gros pour un bigleux comme moi, l'intérêt que j'ai porté à cette histoire de potiers siciliens qui se lancent dans le théâtre n'a pas duré vingt pages.

( Et il y en a 350!)

Je n'étais peut-être pas bien luné ces derniers jours pour apprécier à sa juste valeur le produit de sept années d'écriture, mais j'ai trouvé ça laborieux. Les aventures vaicues par ces personnages vaguement foutraques m'ont laissé de marbre, la crudité des très (trop?) nombreux dialogues m'a littéralement empêché d'adhérer au contexte pseudo-antique syracusain. Même à grand renfort de consommation de vin de l'Etna, les tribulations d'un boiteux coiffé à l'huile d'olive amoureux d'une belle esclave Lydienne ne m'a jamais convaincu.

Pas vraiment sublime cette façon de traiter de l'art théâtrale et de son pouvoir de guérison.

Je suis certainement passé à côté de quelque chose....

Sorry!

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Un acte de gloire

En 412 avant JC, nous suivons Lampo le narrateur et son meilleur ami Gélon, passionné de théâtre et particulièrement celui d'Euripide. Dans leur ville de Syracuse, ils ont l'idée folle de montée une troupe de théâtre composée de prisonniers de guerre athéniens, qui sont regroupés dans une carrière, livrés à la soif et la faim dans l'attente de leur condamnation à mort. On ne blaguait pas à cette époque...







Pour un premier roman, il est franchement bien fichu. J'ai adoré les personnages, surtout celui de Lampo, il est très drôle avec ce côté gars un peu raté qui se laisse vivre. J'ai adoré le fait que les personnages parlent de façon assez moderne, ça ajoute un humour à la Kamelott.



Mais il ne faut pas se fier à cette première impression, nous ne sommes pas dans un roman humoristique, plus l'histoire avance, plus on sent poindre la tragédie grecque. Il y est quand même question de thème assez lourd, comme la guerre, le deuil mais c'est une ode à l'amitié et à la solidarité.



J'ai également beaucoup apprécié voir le quotidien à cette époque ainsi que l'importance qu'avec le théâtre pour la population. Et c'est fou la quantité de vin qu'ils pouvaient ingurgiter !



On rit, on est ému, on est tendu parfois, c'est vraiment une belle réussite et Ferdia Lennon est un auteur à suivre.
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Un acte de gloire

On est en 412 avant JC.



Des milliers d' Athéniens sont prisonniers dans les carrières de Syracuse après leur défaite. Is sont détenus dans des conditions déplorables et leur nombre diminue de jours en jours.



Gélon et Lampo, deux potiers et amis viennent quotidiennement leur apporter un peu de pain rassis et des outres d'eau.



Gélon, passionné par le théâtre et Euripide décide de monter une pièce de théâtre dans les carrières et les Athéniens en seront es acteurs. Pour les inciter à jouer le jeu, en échange ils auront droit à du pain, des olives et du vin.



Petit à petit la pièce va prendre forme, les répétitions s'enchaînent, des costumes sont cousus et des masques sont peints.



Le jour de la représentation est arrivé, mais ils sont loin de se douter du final qui va leur être réservé.



Un livre basé sur l'art, duquel va découler des amitiés et des rapports humains qui n'auraient jamais eu lieu dans d'autres circonstances.



J'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire au début et à me familiariser avec un langage que j'ai trouvé un peu "cru" pour l'époque, mais au fil des pages j'ai commencé à apprécier ma lecture qui m'a sorti de ma zone de confort et m'a fait découvrir un autre genre littéraire.



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Un acte de gloire

Un acte de gloire, de Ferdia Lennon, une belle découverte permise par l'opération Masse Critique, de babelio.



Parlons rapidement de l'histoire. Durant les guerres du Péloponnèse, les Grecs ont tenté d'envahir Syracuse. Ils ont perdu. Et les soldats survivants sont désormais prisonniers de carrières de pierres, attendant que la mort les libère. Mais voila, deux potiers de la ville se décident à monter une pièce de théâtre, choisissant les Grecs pour comédiens.



Le décor est planté et, en attendant les trois coups du destin pour démarrer la pièce, voici ma critique, élogieuse, de ce récit.



Le style est assez atypique. L'auteur nous narre une fable antique, dans un style plutôt moderne, que d'aucuns pourraient décrire comme vulgaire, parfois. Après tout, les contemporains de l'époque ne parlaient sans doute pas tous de façon ampoulée et les discours de taverne devaient ressembler aux discussions de pubs de nos jours. Je n'y suis jamais allé, mais l'auteur est Irlandais, cela tombe bien.



Bref, si vous aimez l'écriture de Jean Teulé, vous apprécierez sans doute. Sinon, cela risque de poser souci. J'ai ri de la même façon que je m'étais amusé à la lecture d'Azincourt par temps de pluie. Je suis plutôt bon public, visiblement. Mais aborder l'Histoire par ce biais de l'humour me séduit plutôt. Surtout quand il est ainsi manié.



Mais, je n'ai pas fait que rire. Les fables grecques ne sont pas comédies. D'ailleurs, le théâtre antique est connu pour ses tragédies. Et, sous forme légère, ce sont bien des thèmes plus profonds qui sont abordés, autour de l'art, de la guerre, de la liberté.



Et je n'ai pu m'empêcher d'être touché par l'aspect tragico comique du récit. Les comédiens d'avant enfilaient des masques, souriants ou tristes. L'auteur, lui arbore sa plume et nous emmène au gré d'émotions diverses. L'art, à l'époque était une façon "jouée" d'aborder des sujets sensibles. L'écrivain fait de même. C'est une réussite. Ce n'est peut-être pas Euripide, mais ce n'est clairement pas insipide.



C'est un premier livre de Ferdia Lennon. J'espère qu'il en écrira d'autres avec le même talent.
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Un acte de gloire

Tout d'abord, un grand merci à Babelio et aux éditions Buchet-Chastel pour l'envoi de ce roman.



Un acte de gloire est le premier roman de l'écrivain irlandais Ferdia Lennon, paru sept ans après avoir en commencé l'écriture.

Le récit prend place en 412 avant J.C. à Syracuse, au lendemain de sa victoire contre Athènes. Alors que des milliers d'athéniens ont été fait prisonniers et croupissent au fond d'une carrière, Lampo et Gélon, deux potiers au chômage se lancent le défi improbable de monter deux pièces de théâtre : Médée et Les Troyennes, en mettant à contribution les athéniens, dont certains d'entre eux connaissent les vers d'Euripide.



Avec ce projet en tête, Lampo et Gélon vont braver toutes les difficultés qui se présentent à eux, toutes les embûches semées sur leur chemin qui les séparent de leur objectif. Ils s'improvisent metteurs en scène et quelques personnes vont les soutenir dans leur entreprise : d'abord Tuireann, capitaine d'un bateau qui abrite un étrange bassin, qui financera leur projet et deviendra leur producteur. Puis Alekto, meilleure costumière et décoratrice des environs.



L'histoire de Lampo et Gélon, c'est celle de deux amis qui montent ce projet fou, malgré les difficultés et les obstacles qui se dressent face à eux. C'est un récit qui parle de persévérance, d'obstination, de patience, mais aussi d'humanité. Lampo est profondément humain et malgré ses problèmes, il n'hésite pas à tendre la main vers ceux qui en ont le plus besoin. Lorsqu'il s'éprend de Lyra, esclave dans la taverne qu'il fréquente, il tombe amoureux d'elle et promet de la racheter pour la libérer des mains de Dismas. Malgré le prix élevé, il fait tout ce qui en son pouvoir pour tenir sa promesse. Lorsqu'il s'engage de libérer les athéniens de la carrière, il monte un plan risqué pour sa propre vie, mais qu'importent les dangers pour peu qu'il puisse sauver quelques personnes. Dont Pachès, cet athénien qui avait particulièrement brillé dans le rôle d'Hélène sur scène.



Je dois avouer que j'ai retiré quelques étoiles car j'ai eu beaucoup de mal avec le style très (trop) familier, comme s'il fallait forcément que les personnages soient vulgaires puisque ça se déroule à l'époque antique. Les phrases sont régulièrement ponctuées de "putain", parfois plusieurs sur une même page, sans parler des "connard", "merde", "salopard". Ce n'est pas de la pruderie, je trouve que ça n'apporte rien au récit, d'autant plus que ce roman nous parle de poésie et de belles lettres, de théâtre antique, même si Lampo et Gélon ne sont que deux potiers sans le sou. Le roman se veut moderne, mais la vulgarité n'est pas signe de modernité.



J'ai lu dernièrement beaucoup de réécritures de mythes grecs, vus par les femmes ("Clytemnestre", "Méduse", "Sirène, debout", "Ariadne", "Le Silence des Vaincues" etc), et il faut dire que cela m'a un peu déroutée de n'avoir que le point de vue de personnages masculins ici. Je ne me suis pas vraiment attachée à Lampo, même si j'ai trouvé que ses actions étaient honorables. Finalement, il ne libère pas les athéniens pour la gloire, ses agissements sont désintéressés, et c'est ça qui le rend vraiment humain. Au final, les personnages essaient simplement de redonner un sens à leur vie et d'apporter un peu de poésie dans un quotidien trop terne.



Un acte de gloire est pour moi un roman qui prend un point de vue intéressant pour traiter de confiance, d'amitié, de ténacité, de la poursuite de ses rêves. Malgré un style trop familier pour moi, j'ai apprécié cette incursion théâtrale dans le quotidien de ces deux metteurs en scène improvisés.
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Un acte de gloire

Ce roman a été un roller coster. Je suis passée de « oh ! intriguant ! J’aime bien ! » à « Ouuh, un peu relou, j’ai du mal, je pense que je vais lâcher… » à « wow ! Incroyable ! Que va-t-il se passer ?! ».



« Oh ! Intriguant ! J’aime bien ! ».



Le roman débute avec un style qui rappelle les dialogues de Platon. Rien que cela. On vous annonce la couleur, vous êtes dans un univers antique et on AIME l’Antiquité. On aime sa littérature. Et notamment, on aime Euripide. Euripide, l’incroyable auteur de l’incroyable tragédie qu’est Médée, ma pièce préférée. Gélon est un littéraire dans l’âme, capable de citer Homère et Euripide n’importe où, n’importe comment, n’importe quand. Mais on plonge aussi dans l’horreur de la guerre, avec un point de vue d’un Syracusain qui va rendre visite à des Athéniens qu’on laisse mourir dans une carrière comme s’il allait au zoo. Son indifférence de la souffrance humaine m’a laissé pantoise et m’a franchement mise mal à l’aise. Mais un malaise que j’ai trouvé intéressant et captivant, me disant que le reste du roman allait justement faire nuancer ce point de vue.



« Ouuh, un peu relou, j’ai du mal, je pense que je vais lâcher… »



Malheureusement, cette nuance met du temps à venir. Beaucoup. de. temps. Et j’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à m’accrocher. Donc, si je m’étais écouté et que j’avais laissé tomber le livre à sa moitié, je vous aurais dit que c’est une lecture mitigée. Mitigée dans le sens où je ne m’attachais pas du tout au personnage principal, Lampo, malgré une petite affection pour le second, Gélon. Le roman étant du point de vue du premier, j’ai eu du mal à me laisser embarquer, trouvant le personnage antipathique et parfois lourd et égoïste. Il a joué avec mes nerfs à de nombreuses reprises et cela m’a un peu agacé au début de ma lecture. Son indifférence envers les Athéniens, sa cupidité, a vraiment testé ma patience. Mais j’ai tout de même continué, intriguée de voir comment deux Syracusains allaient bien pouvoir monter une pièce de théâtre avec des Athéniens à moitié morts.



« wow ! Incroyable ! Que va-t-il se passer ?! »



Eh bien, je suis très contente de n’avoir pas lâché l’affaire ! Parce qu’arriver à cette pièce de théâtre, le roman se transforme. Les personnages se découvrent une humanité qui va au-delà de la nationalité, unis par le théâtre d’Euripide. De nouveaux personnages s’ajoutent à cette troupe extraordinaire, au sens littéral du terme. J’ai beaucoup aimé cette bande de gamins qui s’improvisent assistants et qui ajoutent une touche de légèreté et d’innocence qui fait du bien dans ce monde cruel de l’après-guerre.



Et ces deux pièces. Bon sang ces pièces ! Tout d’abord, Médée. Médée dans toute sa splendeur, qui ne peut pas l’aimer ? Et puis les Troyennes. Pièce que je n’ai jamais lu, mais c’est une chose qui va bientôt changer. La représentation de cette pièce, qui met en scène les femmes troyennes après la guerre de Troie, fait cruellement écho au cri de désespoir des Athéniens mourant dans les carrières de Syracuse. Le passage du roman relatant ces représentations est sublime et poétique, il m’a subjugué.



Je ne vous en dis pas plus étant donné qu’il y a quelques retournements de situation qui donnent du dynamisme à ce roman et cela serait dommage de vous les gâcher. Mais sachez que ce roman vaut le détour. Il m’a sorti de ma zone de confort et j’en suis ravie.
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Un acte de gloire

J'aime les masses critiques de Babelio car elles me permettent de sortir de ma zone de confort en découvrant des romans que je n'aurai probablement jamais lu. Merci Babelio!!

C'est le cas avec un acte de gloire.



Tout d'abord, j'ai été happée par la couverture, entre bleu et sable, avec des personnages grecs (amphore, masque, tunique...). J'adore l'Histoire et ces détails m'ont plu.

Ensuite l'intrigue : un hommage à l'art, en plein milieu d'une zone de désolation, rongée par les ravages de la guerre. Un mélange qui peut être très riche, s'il est bien dosé.



Je me suis donc lancée dans cette lecture avec curiosité. Mais j'ai eu un peu de mal au début. On entre de suite dans l'histoire, sans préambule. C'est un peu déstabilisant.

On rencontre Lampo (personnage au travers de qui on suit l'histoire) et Gélon, deux Syracusains sans le sou qui veulent monter une pièce de théâtre dans les carrières de Syracuse, avec des prisonniers Athéniens.

En effet, les carrières servent de prison à ciel ouvert pour les soldats qui sont laissés à leur triste sort. Ils attendent la mort, au milieu des rats, sous un soleil de plomb le jour et dans un froid piquant la nuit.

La situation des locaux n'est guère plus facile : certes ils sont vainqueurs, mais ils sont ruinées par l'effort de guerre. La plupart nourrissent de la haine contre les Athéniens, responsables de la mort d'un ou de plusieurs de leurs proches.

L'idée de Gélon, littéralement obsédé par Euripide et de Lampo est donc un peu folle. Et c'est là la magie de ce roman : il est addictif car j'ai eu envie de savoir si le projet de monter Médée et Les Troyennes allait réellement voir le jour, malgré ce contexte plus que défavorable. Je n'en dirai rien, pour le pas spoiler le livre, mais sachez que l'on suit pas à pas leurs questionnements et le montage de ces pièces. Ils vont faire entrer de la nourriture, des boissons pour les Athéniens, pauvres hommes décharnés. Ces petites attentions vont leur permettre de "revivre" un peu, pour devenir des comédiens.

En parallèle de leur nouveau travail de metteur en scène, on suit des moment de vie : Lampo tombe amoureux d'une esclave, on rencontre des enfants attachants qui jouent avec des casques et des armures, on flâne dans les allées du marché pour acheter du vin, on va au bar avec les pécheurs... J'adore l'ambiance du roman, qui décrit de façon habile la société de Syracuse.



La plume est surprenante. Elle est à la fois riche, avec des termes parfois très recherché, et les dialogues sont directs et francs, du "parlé vrai", comme entre deux copains au bar. Il y a parfois des touches d'humour (humour souvent le plus souvent).

Les chapitres sont assez courts, et donnent du rythme.

Je pense que le roman est très bien documenté, l'auteur a du faire beaucoup de recherches sur la cité et ses habitants.



Remarque : j'aurai apprécié au début du roman un petit focus historique, sur cette période où Athènes a voulu attaquer Syracuse, et sur les poètes et pièces de tragédie Grecque. J'ai quelques bases, mais j'ai été parfois un peu perdue. Cela apporterait un réel plus pour la compréhension du contexte.



Une belle découverte, surprenante. Les aspects humains sont bien décrits (la haine, le mépris, la violence quand on croit que tout est fini)... mais également l'amour et l'amitié. Où comment voir de l'humanité dans un tombeau à ciel ouvert.

Le style est direct et moderne, et cela permet d'être dans l'action.

Enfin, ce roman n'a donné envie de me replonger dans l'histoire grecque Antique.

L'espoir fait vivre, et ce roman en est une belle définition.
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Un acte de gloire

Depuis quelque temps, les éditeurs proposent de plus en plus de romans sur l'antiquité gréco-romaine. La plupart sont des réécritures de la mythologie ou choisissent leurs personnages dans les récits d'Homère. C'est pourquoi ce premier roman de Ferdia Lennon, auteur irlandais, né à Dublin d'une mère irlandaise et d'un père lybien, m'a intriguée.



En effet, il choisit de nous raconter l'histoire de citoyens ordinaires, en Sicile. Le récit se déroule en 412 avant Jésus-Christ, quelques mois après la grande défaite des grecs à Syracuse. Les prisonniers athéniens ont été parqués dans des carrières à ciel ouvert, où le peuple vient les observer pour passer le temps.



Deux jeunes gens, Gélon et Lampo, potiers de leur état, apportent aux prisonniers des olives, du fromage et du vin à ceux qui pourront citer Euripide. Ils proposent même aux plus enthousiastes d'entre eux de monter les deux pièces Médée et Les Troyennes. Les deux compères vont alors se débrouiller pour trouver l'argent qui leur permettra de mener à bien leur projet, ainsi que la nourriture pour leurs acteurs. Et les répétitions commencent...



J'avoue avoir eu un peu de mal à entrer dans l'histoire, car Ferdia Lennon utilise un vocabulaire moderne, les deux héros sont souvent un peu minables et peu charismatiques. Mais j'ai fini par m'attacher à leur rêve, un peu fou, de devenir metteurs en scène le temps de quelques jours. Au fil des jours leur projet se concrétise et ils en sont les premiers surpris. J'ai aimé suivre les différentes étapes de leur parcours : trouver un mécène pour le financement, acheter des décors, costumes, masques et faire venir les spectateurs. J'ai aimé aussi le lien qu'ils tissent avec les athéniens, ainsi que l'aventure de Lampo et Lyra, la jeune esclave, serveuse à la taverne.



Sans être un coup de cœur, cette lecture a été un moment agréable et je remercie les éditions Buchet Chastel et Babelio pour l'envoi de ce roman, dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.




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Un acte de gloire

Roman reçu grâce à Babelio et à une Masse Critique.



Malheureusement je n'ai pas été complètement conquise par ce livre.



Pourtant il me semblait plein de belles promesses: une belle couverture, une époque dans la Grèce Antique où se déroule l'histoire et une omniprésence de la culture poétique et théâtrale.



Mais dès la 1ere ligne, j'ai été perdue par le langage très (trop ?) contemporain avec l'époque dans laquelle se passe l'intrigue: je n'ai pas réussi à m'y faire.

De plus, le côté naïf des 2 protagonistes principaux, Gélon et Lampo, qui partent la fleur au fusil, à pour moi, desservi mon envie de les suivre dans leur belle aventure de création.



Et même les 100 dernières pages, plus vivaces, ne furent pas suffisantes pour apprécier ce roman.



Dommage, cette histoire n'était pas faite pour moi.
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Un acte de gloire

Syracuse, 5ème siècle avant notre ère. Les athéniens prisonniers croupissent dans une carrière suite aux guerres du Péloponnèse, mais grâce à l’amour pour leur théâtre porté par deux potiers, certains vont réchapper à la mort.

C’est une histoire un peu rocambolesque mais qui met en scène le pouvoir de l’art qui transcende les inimitiés et les guerres.

Il y a un mélange des genres manié par l’auteur avec une certaine facilité entre la tragédie antique et le langage familier qui sied bien au sujet et qui permet de plonger dans l’histoire sans difficulté.

Il donne aussi envie de se plonger dans les tragédies grecques qui sont au premier plan de cet ouvrage et dont le message dépasse les époques.

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