[ 2011 ]
Dans les semaines qui ont suivi, presque chaque vendredi après-midi, il y a eu de nouvelles manifestations, de nouveaux affrontements, de nouveaux morts.
C'était le moment où les étudiants rentraient chez eux, où les gens sortaient de la mosquée.
La contestation s'est faite de plus en plus forte, les gens se sont mis à réclamer la chute du régime.
Et des tensions entre communautés sont apparues, des soupçons de délation, de trahison…
Et au fur et à mesure, la répression s'est durcie, s'est faite plus violente, on a senti que le pouvoir voulait écraser la contestation, la réduire à néant.
C'est comme ça que, peu à peu, le pays a sombré dans la guerre. Tout doucement. Comme un grand paquebot qui coule.
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